57.LA MARTINIQUE OUEST

Nous arrivons le 12 juin en Martinique à St Pierre au nord ouest de l’île. Adrien doit passer son brevet des collèges à la fin du mois et n’a toujours pas bouclé son programme. Nous resterons 12 jours là ….cned à donff !! Mais il faut reconnaitre qu’on aurait pu plus mal tomber : St Pierre est une petite ville, calme et sympathique.

Il y a un marché juste à la sortie du ponton et un petit supermarché pas loin, on ne peut rêver mieux J

Un après midi nous laissons (lâchement) Adrien dans ses cours et nous partons visiter

C’est le rhum préféré de Martial (même si il les aime tous ;-)). Ce n’est pas la distillerie qui nous intéresse le plus (on commence à en avoir quelques unes à notre actif), mais plutôt le domaine dans lequel elles sont installées et leur histoire.

La maison d’habitation Depaz ne manque pas de charme (elle est malheureusement fermée lors de notre passage)

Mr Depaz est parti faire ses études à Paris et pendant son séjour la montagne Pelée a explosé et a anéantie toute sa famille et sa ville. Il a repris le terrain de famille, est repartit de zéro et en a fait une grande plantation.

Il y avait une source qui faisait tourner la « petite » roue

On voit les cases des travailleurs

Cet arbre est un caoutchouc planté en 1960, il atteint 20m de hauteur et d’envergure

Dans une case ils ont regroupé les objets anciens quotidiens ou de travail, et la visite se finit par la boutique (évidemment).

Un matin nous prenons un guide (5€ par personne entrée du musée compris) qui nous fait faire le tour de St Pierre à pieds en nous racontant son histoire.

St Pierre a été la première capitale de la Martinique, elle devient si florissante grâce à l’industrie du sucre, du rhum et des esclaves qu’on la surnommait « le petit Paris ».

A la fin du 19ieme siècle c’était une cité riche et moderne qui possède l’eau courante, l’électricité et un tramway (à cheval) jusqu’au jour du 8 Mai 1902 où une éruption de cendres de pierres et de gaz enflammés anéantie la ville et ses 30000 hab. Ce fût l’éruption la plus meurtrière du 20ieme siècle.

Nous avons rdv avec notre guide à la sortie du ponton à la maison de la bourse qui a été reconstruite à l’identique

Nous nous dirigeons ensuite vers ce qui avait été des magasins et des entrepôts

Là ce n’est ni réhabilité, ni entretenu…dommage !

C’est par là que passait toute la richesse de la ville

Notre guide nous explique qu’ils avaient fait un système d’irrigation de la ville et partout il y avait des canaux et des fontaines, mettant l’eau à la portée de tous

Nous poursuivons par la visite du musée : impressionnant par les anciennes photos du temps de la gloire de la ville, des photos de la catastrophe, mais ce qui est très parlant sont les objets du quotidien déformés par la chaleur de l’éruption. Malheureusement il est interdit de faire des photos dans le musée mais avec l’aide de Google, j’ai une photo de la cloche de l’église déformée par la chaleur

Nous poursuivront par le théâtre

Il y avait même des loges où les gens pouvaient regarder le spectacle sans être vu…

Un petit air de Pompéi, non ?

Juste à coté du théâtre il y avait la prison et particulièrement le cachot où on a retrouvé un des deux survivants de la catastrophe (l’autre étant un cordonnier vivant en périphérie de la ville) Cyparis.

 

Cyparis fut gracié, mais eut une vie pathétique : il rejoignit le cirque Barnum où il fût exhibé (avec ses brulures) comme une bête de foire, dans une réplique de son cachot….

Nous allons au nord de la ville sur un pont de pierre rescapé de l’éruption

C’était le quartier des lavandières

En longeant la rivière nous nous dirigeons vers la

Ainsi nommée car en plus de grimper dur, elle menait à un séminaire et une école religieuse

Avant et juste après la catastrophe


Et maintenant

Finalement la ville de l’époque

Etait certainement plus luxueuse que celle d’aujourd’hui

En rentrant au bateau nous regardons la montagne Pelée différemment

Toujours entre deux cours de Cned nous avons plongé dans la rade. Une douzaine de bateaux ont été coulés par la nuée ardente. La plupart été en bois et nous avons eu du mal à imaginer qu’il s’agissait de bateaux. Le seul qui a encore des structures est le Roréma (construit en acier) qui brula pendant 3 jours avant de sombrer

Le dimanche nous partons pour faire une petite randonnée : le canal Beauregard. Après avoir attendu une heure que le bus veuille bien partir (il part quand le chauffeur est décidé !), il nous dépose à Fonds St Denis et « yapluka ». Le canal aussi nommé « canal des esclaves » construit en 1760 (vous avez deviné par qui !) servait à alimenter des distilleries de St Pierre et du Carbet. Après une descente à pic jusqu’au début du canal la ballade sera facile.

A la sortie du tunnel

Nous tombons sur une plantation de roses de porcelaine. Je trouve ces fleurs incroyables, comme ciselées dans du plastique et si belles.

 

Le canal est bordé de manguiers (entre autres) mais malheureusement les mangues sont encore trop vertes

La ballade a été très agréable mais le retour à pieds à St Pierre fût très très long, on a bien dormit le soir J

La date du brevet approche et nous nous déplaçons vers Fort de France

A part le fort (devant le mouillage) qui appartient à l’armée c’est une capitale tristounette où parait-il, il y a beaucoup moins de délinquance qu’avant (??!).

Le collège où Adrien doit passer son diplôme est au sud de F2F (Fort de France pour les fainéants !). Les bus ont des horaires incertains, voir inexistants, il y a d’énormes bouchons aux sorties de la ville le matin, nous décidons de nous mouiller au plus prés possible et de compter sur nos jambes (qui ont, elles, des horaires prévisibles).

Nous nous mouillons à 1/2h de marche, devant un port de plaisance en construction, où le gardien accepte que nous laissions notre annexe. Nous sommes seuls avec une super connexion wifi !!!

Adrien réussira son brevet avec mention AB : gros soulagement pour Maman !!

Aussitôt après nous continuons notre descente vers le sud : les Anses d’Arlets pour un petit snorkling et le Marin pour des courses. C’est là que Martial change le thermostat sur le frigo, ce qui m’évite de le dégivrer tous les deux jours et nous fait gagner en consommation électrique (au passage je remercie Tilikum spécialiste frigo qui est passionné par son métier et n’est pas avare de conseils et astuces. Une adresse à retenir)

Un dimanche matin nous assistons à une régate de mini yoles au milieu des bateaux

Nous louons une voiture une journée et nous partons pour les gorges de la falaise au sud de la montagne Pelée. Nous passons par une banlieue de F2F qui n’a rien à envier aux favelas brésiliennes mais en France (!!) et nous prenons la « route de la trace » dans les hauteurs de l’île entourée d’une végétation luxuriante.

Nous arrêtons à Morne Rouge (le Bourg au pied de la montagne Pelée) chez Malou. C’est un petit restaurant haut en couleurs

où une mamie nous offre le ti punch en m’appelant « chèrie doudou » avec une grande gentillesse dans le regard.

C’est le jour de la rencontre au mondial de foot France-Allemagne, elle nous installe donc devant un grand écran pour que nous puissions suivre l’événement ! nous sommes seuls dans son restaurant mais il faut dire qu’un des footballeurs est originaire de Morne Rouge et la mairie a décrété un jour férié pour que tout le monde puisse suivre le match !! en partant elle nous offre des mangues de son jardin, et l’impression d’avoir bien mangé et plus encore….

Après ce repas nous rejoignons

Cela démarre par une descente abrupte dans un décor à la Indiana Jones

 

Nous arrivons dans le lit de la rivière où nous attends un guide et où nous pouvons nous changer dans un abri rudimentaire

Et c’est en maillots que nous remontons la rivière jusqu’à …

La ballade est aménagée et notre guide est là pour nous dire où il faut mettre les pieds

Pour arriver à la douche finale

Notre guide n’a fait que le strict nécessaire, sans un mot de plus. De retour dans la cabane, il me demande par habitude dans quel hôtel on est…et dès que je lui dis que nous sommes arrivés en bateau de France, l’homme se transforme, les questions fusent, son regard est éclairé… le rêve est entré dans sa vallée !!

Mon amie Marie Georges était en voyage mais dès son retour avec ses amis Eddy, Catherine et Pipo son mari, ils ont eu la gentillesse (ils ont traversé la moitié de la Martinique après leur boulot) de venir passer une soirée avec nous au Marin. Encore un très bon moment passé ensemble.

Cela fait plus ou moins un an que nous sommes dans la zone Antilles, nous sommes très heureux des rencontres que nous y avons faites, en Martinique grâce à Marie Georges, sur l’eau Lady Anne et Quatra, nous avons beaucoup de très beaux souvenirs , de beaux paysages, mais c’est avec curiosité et impatience que nous ouvrons une nouvelle page de notre voyage : direction Los Roques, îles du Vénézuela et le Nord de l’Amérique du sud.