72. GALAPAGOS 2IEME PARTIE

La seconde semaine de notre séjour aux Galápagos est marquée par l’arrivée d’Oboé d’Amor(8 jours, jour pour jour après notre arrivée), bateau rencontré à Panamarina avec à bord Pauline et Basile de l’âge d’Adrien.

Nous pensions qu’ils auraient moins de Pb que nous avec les autorités : nous avons l’impression d’avoir inauguré la saison, et 2 bateaux étaient arrivés depuis, le système devrait être rodé. C’était sans compter sur le « carnaval » (sorte de fête foraine sans grand intérêt pour nous) qui donne 4 jours de congés à tous les fonctionnaires. Ils seront consignés à bord pendant 3 jours et après visite générale, leur chien n’aura pas l’autorisation de descendre à terre ! Mais le plus ubuesque est qu’ils n’ont pas le droit de jeter les crottes de leur chien !! Tout garder pendant 20jours !! On va avoir des mouches au mouillageJ. Heureusement la nuit….

Le jour de leur arrivée nous louons, des vélos pour faire la ballade « El Muros del lacrimas ». Il y avait un pénitencier sur Isabela, où les gardiens faisaient construire aux prisonniers, un mur qui ne servait à rien…juste par brimade. C’est une ballade qui ne nécessite pas de guide, donc gratuite…profitons en !

Après avoir dépassé le village par l’ouest, nous passons devant une immense plage, paradis des surfeurs.

C’est une petite route de sable, ou passent des petits bus chargés de touristes. À gauche la mer, à droite des étangs d’eau saumâtre. Après 3 à 4km sur ce chemin, un panneau avec un gardien, qui prends nos noms.

En continuant notre route….

On est en début d’après midi et il fait très très chaud et seul Martial aura le courage d’aller jusqu’au bout. Adrien et moi, nous nous arrêtons à un belvédère.(Cerro orchilla). Vue sur le mouillage

Et sur l’île voisine qui est le cratère d’un volcan effondré.

Sur le chemin du retour, nous traversons une mangrove

Pour arriver à une petite plage qui borde l’estuaire d’une petite rivière. L’eau est douce et claire, Martial ne résiste pas au bain…les locaux connaissent bien l’adresse et en profitent.

Le prochain stop se fait devant le panneau

J’imagine une jolie petite plage, romantique à souhait…c’est en fait une plage où viennent pondre des iguanes.

Le sol est en fait de coquillages et d’épines d’oursin crayon.

Comme beaucoup de gens se déplacent à vélo, sur l’île, ils y a partout ces petits sièges en bois pour transporter les enfants.

Celui-ci est le modèle luxe avec sangle, la plupart sont tout simples…je trouve l’idée géniale !

Le soir nous prenons l’apéro sur Ylang avec Bernard, Véronique, Basile et Pauline et nous faisons un peu mieux connaissance. Nous découvrons qu’ils ont travaillé sur des bateaux, que Véronique réparait des voiles. Du coup nous leur parlons de notre gennaker déchiré… Véronique aura la gentillesse de nous le réparer et cela nous sera très utile sur la traversée Galápagos-Marquises.

De notre coté, nous savions que sur l’île, il n’y a pas d’eau potable : J.C nous l’avait confirmé, les gens achètent de l’eau à boire en gros bidons. (L’an prochain, il y aura un déssalinisateur sur l’île, le contrat est déjà signé !). Nous leur avons donc proposé le plein de leurs bidons d’eau.

L’entraide entre marins, n’est pas une légende…

Il y a des matins où nous assistons à des chasses de fous à pattes bleus. Ce sont des nuées de fous qui d’un coup plongent ensemble sur des bancs de poissons, levant des rideaux d’eau.

 

Ce sont ces mêmes fous que j’ai pu observer, dans mes ballades en paddle, se préparant pour la nuit. Les fous sont des oiseaux que j’aime beaucoup, mais ceux là sont incroyables, on a l’impression qu’ils ont trempé leurs pattes dans un pot de peinture.

 

Leurs cousins, les pélicans sont présents et eux aussi me touchent. Ils ont un air pataud quand ils se déplacent, sur terre, mais sont eux aussi de très bon pêcheurs.

Martial avait monté un savant maillage, pour empêcher les otaries de monter à bord. Mais malignes, elles passaient à travers, et parfois le matin quand nous étions à bord, elles montaient discrètement.

Alors Martial est passé aux négociations.

Ce n’est pas toujours facile de négocier dans une langue étrangère…il y a des petites tensions de temps en temps.

Mais finalement, ils ont trouvé un accord.

Les otaries ont une incroyable capacité, à dormir…celle-ci dort dans l’eau !

 


Les négociations du matin terminées, l’après midi (après la sieste évidemment) était consacré au skimboard/surf pour nos ados pendant que les adultes se retrouvaient dans le bar où le wifi était le « moins pire ».

Les soirées se sont finies parfois dans des resto. locaux (pizzas/hamburgers), avec des retours de nuit à marées basse…sensations assurées.

Un jour nous sommes partis pour « Los Tunelas »( 75$ /pers. sandwich compris, prix le moins cher de la ville, mais pas de négociation possible même à 7 !). Nous ne le regretterons pas. Notre guide vient nous chercher à nos bords respectifs à 8h30.
Nous avons peu de temps pour les salutations, les moteurs vrombissent (2 moteurs hors bord de 200cv chacun), et nous emmènent à trois quarts d’heure à l’ouest du mouillage à fond les manettes.



 

Juste un petit stop sur la route à « Roca Union », un rocher isolé.

C’est la proprièté des fous à pattes bleues.

Première mise à l’eau au milieu de rochers, dans une profondeur maximum de 3m.

Dès la mise à l’eau Martial trouve…tortue ou otarie ?

Puis nous dérangeons des tortues en plein petit déj.

 

Notre chauffeur, qui est aussi un très bon apnéiste (ancien chasseur ?), n’hésite pas à tirer par la patte une tortue qui dormait dans un trou, pour la montrer à la touriste teutone qui ne lachait pas sa main…l’aventure de sa vie dans 3m d’eau ! Et au-delà de ça, nous étions 12 sur notre bateau et il y avait au moins 4 bateaux comme le notre…beaucoup de monde dans l’eau pour ces pauvres tortues.

Notre guide nous entraine dans un dédale de roches volcaniques

Et il nous fait découvrir une petite grotte, où tournent 5 requins pointe blanche d’un mètre, et un belle raie.

Au bout d’une petite heure de natation, nous remontons à bord et nous repartons, manettes à fond.

Cette fois ci, nous nous dirigeons droit vers une barrière de corail, notre guide se reprends à 2 fois pour trouver La bonne déferlante pour pouvoir passer, nous admirons la technique de barre en connaissance de cause. Dès la barrière passée nous retrouvons le calme d’un lac et nous découvrons un paysage extraordinaire. Le volcan a propulsé des torrents de lave qui se sont jetés dans l’océan. La rencontre de la roche en fusion et de l’océan a sculpté des arches et des arabesques en enfilades.

Notre champion de la manoeuvre, nous conduit au travers de méandres où l’eau translucide dévoile des socles rocheux effondrés.

Nous penétrons dans un dédale de plus en plus étroit de roches.

Notre barreur nous impressionne, on a peur pour son bateau…

Il arrête son bateau contre une roche et nous descendons à terre.

Pont garanti minimum 100kg… J

Beau cactus…

De notre hauteur nous pouvons regarder passer les tortues et les requins.

Mais une nouvelle mise à l’eau nous attends. Première rencontre des pingouins qui se réchauffent au soleil.

Parmi les plus désireux de partager le festin océanique, le pingouin est l’animal que l’on attend le moins dans ces parages équatoriaux. Cet ancêtre des oiseaux a parcouru plus de 14000 km depuis l’extrême nord des océans pour se repaître des poissons des Galapagos et créer sa propre espèce.

 

Je n’avais jamais vu d’hippocampe aussi gros : celui-ci était plus gros que ma main…

sur le retour, nous « tombons » sur un jeune pingouin, qui n’a pas finit de perdre son duvet… je suis sous le charme.

Ah! j’allais oublier, un petit animal que l’on voit partout : le crabe rouge.

Nous sommes très contents de tout ce que l’on a pu voir grâce à notre guide. Même si je n’étais pas toujours d’accord avec ses méthodes avec les animaux, il faut reconnaitre qu’il a mis du cœur à nous faire découvrir ses merveilles et cette journée restera un grand souvenir.

Pratiquement tous les jours des bateaux arrivent, ou repartent du mouillage. Il y a régulièrement des bateaux charters qui restent 2 à 3 jours, il y eu par 2 fois des cargos. C’est eux qui amènent l’essentiel et le superflux sur l’île.

Il y a alors des barges qui font des allers retours chargées de marchandises, curieux attelage.

Nous étions 3 voiliers de voyage à notre arrivée, nous serons une 15 ene (avec l’arrivée de l’ARC un rally tour du monde) et le mouillage devient moins intime…

La veille du départ, nous faisons une dernière ballade.

Nous devons prendre un taxi pour nous rendre dans une ferme écologique, pour faire le plein de fruits et légumes en vue de la traversée vers les Marquises. Mais avant nous avons rdv avec Ulysse, qui nous fait monter à mis pente de volcan, sur sa propriété.

Nous découvrons une vue panoramique sur Puerto Villamil et les îles voisines.

 

 

 

Ensuite Ulyss nous passe des baudriers, des casques, des gants… arnachement qui donne à Martial un petit coté « Village People »

Ulyss nous montre 3 trous qui sont en fait, 3 anciens cratères de volcans et nous descendrons dans le troisième, le plus petit.

 

Après une petite descente assez facile sur des marches de bois, nous attaquons les difficultés. Nous descendons avec 3 sécurités en rappel vers un trou noir. Ulyss nous annonce la profondeur : 150m ! C’est Adrien qui se lance en premier.

 

Puis chacun a son tour…

Au fur et à mesure la descente sera de plus en plus verticale. Les marches sont parfois hautes pour mes petites jambes, mais de dégringolades en rappels, j’arrive au fond. Là Ulyss nous parle des pierres volcaniques, mais malheureusement notre Espagnol ne nous permet pas d’avoir les détails…

Finalement la remontée m’a semblée plus facile que la descente…nous sortons au grand jour, couverts de boue et un peu fatigués, mais contents.

Ensuite Ulyss nous fait faire une petite ballade pour découvrir d’autres points de vue et une fougère…endémique évidemment…

Lui aussi met du cœur à nous faire découvrir son univers, qu’il a « construit tout seul ».

Il a rappelé le taxi et nous partons pour une ferme pour faire le plein de verdure.

Le fermier nous fait faire le tour de son exploitation pour ceuillir tous les fruits et légumes de ma liste.

Il a un peu de tout :bananes, papayes, ananas, oranges, citrons, salades, tomates, aubergines, basilic…les poules courent en liberté. Nous sommes étonnés de trouver une telle richesse, une telle végétation, une propriété aussi grande. C’est un aspect de l’île que nous n’imaginions pas, vu du niveau de la mer.

Un dernier apéro. sur Oboé d’Amor et nous partons, le lendemain,direction les Marquises.

Au point de vue financier :

Nous avons payé pour 3 personnes :

  • City 30$. ??
  • Parc national. 300$
  • Inspection du parc 150$
  • Quarantaine inspection 100$
  • Transport des autorités. 30$ qui n’ont pas bateau !
  • Poubelles 30$
  • Agent J.C Sotto 200$
  • Entretien des bouées. 42$ !!!
  • Mouillage. 80$
  • Quai dinghy. 15$

     

Pour les sorties, les Tunelas 75$/pers. et aux « volcanos caves » 35$/pers.

Mais sur cette île personne n’a de transport(voiture), tout le monde fait donc appel à des taxis et évidemment c’est à nous à payer le taxi. Le Pb c’est qu’on le découvre après… Pour les Volcanos Caves, nous avons payé en plus le taxi 20$.

Nous avons voulu acheter du gazole…il nous faut passer par l’agent, qui lui-même demande à X, qui demande à Y.

Au final (tout le monde se sucrant au passage), nous payerons 4$ le galon de gazole alors qu’il est affiché à 1,02$ à la pompe !! Mais ce qui me choque, c’est que J.C Sotto a le toupet de nous réclamer en plus 6$ de taxi. Nous n’aurons jamais de facture de ce que nous payons et nous ne sommes même pas sùrs que J.C Sotto reverse l’intégralité des sommes demandées aux différentes administrations. Impression très désagréable d’être pris pour un pigeon…

 

 

Avec tout ça je ne vous ai pas parlé de Darwin ! alors que c’est lui qui est à l’origine de tout ce que sont les Galapagos d’aujourd’hui.

En 1836, Charles Darwin a 26 ans, après un séjour de cinq semaines aux Galapagos, il étaye les prémices d’un comportement plus respectueux de l’homme vis-à-vis de son environnement. En découvrant le caractère unique de ces îles, l’endémisme de leur faune et de leur flore, il en déduit la capacité évolutive des espèces. Ses théories bouleverseront à jamais notre compréhension du monde. Cependant pendant 200 ans les hommes ont continué de détruire directement ou indirectement (apport de chèvres qui dévoraient tout par exemple).

Aujourd’hui les hommes cherchent à protéger ce milieu, l’Unesco a décerné un statut spécial à l’archipel. La contre partie est que cela attire de plus en plus de touristes chaque année. (J.C Sotto nous a dit que le gouvernement a payè très cher des pubs à la TV américaine pour favoriser le tourisme…)

Nous avons adoré le contact unique au monde que nous avons eu avec la faune d’Isabela. Nous garderons en tête les frimousses des otaries, leur coté espiègle (quand elles ne dorment pas), la tolérance de tous ces animaux vis-à-vis des hommes pas toujours respectueux…j’espère que nous n’avons pas perturbé leur existence.