26.GUYANE début

Après notre journée de ballade aux îles du salut nous nous dirigeons vers Kourou. Le mouillage est dans la rivière et nous suivons un chenal bien balisé (pour les navigateurs : les couleurs des balises sont en système US rouge à tribord et vert à bâbord …Martial ne comprends pas : la Guyane c’est pas en France ? oui mais pas pour les balises !) L’eau est café au lait et nous avons une bonne houle venant de l’arrière heureusement. Arrivée au mouillage le 20 Mars vers 17h : vous voyez les petits points blancs sur la photo satellite dans le virage du fleuve ce sont les bateaux au mouillage.


Nous retrouvons Christian de Birabao qui est tellement content de ne plus être seul que nous l’invitons à diner.

Le lendemain nous découvrons une ville un peu tristounette, mais nous n’avons plus la barrière de la langue et c’est un grand confort. Le seul accès internet est un cyber café à 20mn de marche. Ce n’est pas un endroit facile pour les oiseaux de passage que nous sommes. Il y a deux pontons un pour les professionnels (pêcheurs et navettes pour les iles)


un autre appartenant au CSG (Centre Spatial Guyanais) et un terrain vague qui sert de parking

après les pontons.


Il n’y a plus aucune place de libre. Il faut dire qu’il y a beaucoup de bateaux épaves (la place au port étant gratuite) au quai et le long de la rivière.


 

Nous resterons donc au mouillage


La Julianne nous rejoint le soir : les équipes sont au complet.

Le lendemain c’est jour de marché. Et pour ceux qui suivent le blog : suite des quiz sur les fruits et légumes …quoi ça il est les longues tiges vertes ?


Vous avez deviné bien sûr c’est une botte d’haricots verts à coté du citron…ici tu achètes 6 haricots vert pour une salade !

Mais surtout il y a un fruit qui est omniprésent, on arrive en pleine saison et il déborde des étales


C’est le ramboutan qui se rapproche du letchi….mais avec des poils



C’est délicieux, nous en faisons une cure

Il y a aussi des de très gros pamplemousses à la chaire rose et douce, ici on les appelle des Chadecs.

Le soir tout le monde mange sur Ylang, nous mettons au point un « plan d’action » pour les jours à venir.

Nous avons décidé de louer un minibus pour visiter ensemble : nous sommes 5 adultes et 3 enfants.

Samedi 23 Mars nous partons pour Cayenne. C’est une ville où j’ai travaillé 3 mois il y a 20 ans et j’y ai plein de bons souvenirs et j’y reviens avec beaucoup de curiosité et de plaisir. La ville n’a pas beaucoup changée, un peu plus de magasins, un peu plus modernes.

La place des palmistes n’a pas pris une ride (elle a bien de la chance, elle…)

 


Le bâtisses historiques ont été retapées, elles sont plus présentables qu’à l’époque.


Il est midi et l’équipe a faim. Nous partons donc pour le marché très coloré.


A l’intérieur du marché couvert il y a des petits snacks et on peut y manger dans une ambiance bruyante et animée. Je suis un peu déçue, l’ambiance a changée beaucoup plus que la ville. Les chinois ont pris possession de la plupart des commerces et nous mangeons chinois. Impossible de trouver du poulet ou du poisson boucané dont je m’étais tant régalée à l’époque. Pas non plus de gambas grillées énormes pour le prix des sardines en France. Je mange mes nems à contre cœur.

L’après midi nous déambulons dans une ville désertée (samedi après midi oblige)


Le soir nous sommes invités à un apéro chez Alain un ami du père de Séverine (la Julianne) .En fait Alain nous a servi un superbe barbecue bien arrosé. Il nous a permis aussi de rencontrer Pierre le patron de la Hulotte le catamaran qui fait la navette pour les iles du soleil : un personnage. Nous avons passé une excellente soirée, beaucoup rit, beaucoup bu. C’est moi qui ai conduit le camion pour rentrer tellement les hommes étaient mûrs.

Le lendemain nous sommes partis pour Cacao. C’est un village, peuplé de Hmongs à l’ouest de Cayenne à l’histoire surprenante : issus de la région tibétaine, le peuple Hmong s’est installé dans différents pays d’Asie. Ils vivaient toujours dans les hauts-plateaux. Alliés des français pendant la guerre d’Indochine, puis des Américains pendant la guerre du Vietnam, ils furent, à l’arrivée du parti communiste (qui a pris le contrôle du Laos en 1975) pris pour cible par le pouvoir en place. La plupart demandèrent à partir aux USA, mais mille se virent proposer une installation en Guyane, pour fonder un village à vocation agricole. Ils furent ainsi installés à Cacao qui n’était alors qu’un ancien village du bagne, abandonné. Au prix de nombreux efforts, les Hmongs ont commencé à défriché, construire ce village et mettre en place de petites exploitations agricoles. Aujourd’hui, ils sont les plus importants producteurs de fruits et de légumes du département.

Le dimanche c’est jour de marché

 


Il y a une partie de vente de fruits et légumes (un marché quoi J )



Une partie de folklore pour les touristes


et une partie où les hmongs préparent leurs spécialités que l’ont peut manger sur place.


Certaines sont délicieuses, d’autres inhabituelles pour nos palais (il faut aimer le gluant), d’autres encore sont de véritables œuvres d’art



A gauche il y a 4 gâteaux superposés, et je me demande encore ….où ils ont trouvé les moules J

J’écoutais des jeunes filles discuter entre elles pendant qu’elles me préparaient une délicieuse salade de papaye sauce cacahuète : elles rentrent aider leurs parents pendant les vacances mais sont mieux à la ville comme tous les jeunes. Et je réalise qu’il y a 20 ans je les avais peut être déjà vues emmaillotées comme ça



Derrière le marché il y a un musée aux papillons. Nous y allons juste après le repas. Martial ne le verra pas…trop occupé


C’est un passionné qui a monté le musée depuis 10 ans et expose sa propre collection… entre autres.


J’ai toujours eu un faible pour les morphos et leur bleu si brillant


Il y a même un genre de serre à papillons où on peut les observer vivants


Le propriétaire du musée nous explique que les papillons s’attrapent avec un piège à bananes : on attire les papillons avec une petite assiette remplie de bananes (il parait qu’ils adorent ça), on la recouvre d’une sorte d’abat jour en filet. Une fois que le papillon s’est remplit le ventre il s’élève pour bien situer le lieu de ce si bon garde manger, il effectue 3 ou 4 tours (pour être bien sûr ?) et après ne sait pas redescendre et se trouve piégé dans le haut de l’abat jour.

A l’extérieur il y a une très jolie fresque


Sur la route du retour nous nous arrêtons sur une petite exploitation où l’on peut cueillir nous même nos ramboutants et les payer moins cher qu’au marché





Certains sont jaunes, tout aussi bons.

Nous faisons le plein pour la semaine et rentrons sur nos bateaux respectifs.