91. MAUPITI

Nous quittons Bora Bora pour Maupiti vers 1h du matin. Il y a 28 miles (environ 50kms) de passe à passe, mais celle de Maupiti a mauvaise réputation et il parait qu’elle est plus calme au petit matin.

Nous arrivons avec le jour et malgré cela, le passage fut un peu rock and roll…

 

Nous apprécions d’autant plus le calme et la beauté du lagon.

Nous allons nous mouiller presque intimidés, au pied d’une impressionnante barre rocheuse, taillée à la hache, non loin de la station essence.

Sans perdre de temps nous descendons à terre. Le village, tout en longueur se pelotonne au pied de la montagne. Les maisons sont sans charme, mais bien entretenues et largement fleuries.

Nous arrivons sur une place où sont regroupées les « administrations » : le centre ville en somme J.

La poste est minuscule : un guichet, un employé et les gens attendent dehors avec un n° ! Impossible de retirer de l’argent avec une carte qui n’est pas polynésienne ! Oups il va falloir faire attention, on est un peu juste car ici tout se paye en cash ! Il y a bien un petit local de banque, mais « ils viennent une fois par mois et ils sont venus la semaine dernière » !

En face, la police et la mairie. C’est là que la réception du wifi est la meilleure. Un « adjoint » au maire me propose très gentiment de rentrer dans la salle du conseil municipal et c’est sous les photos des présidents français et polynésien que j’écrirais mes mails ce jour là ! J

 

Du coup nous discutons : il nous indique des bouées en face de la mairie où on peut amarrer Ylang…c’est gratuit, nous dit-il (nous apprendrons par la suite que c’est parfois payant…). Chouette je vais pouvoir recevoir le wifi du bateau. La vue de la terrasse de la mairie donne envie d’être maire !! J

Nous avons remarqué que dans pas mal de maisons, les gens sont occupés à faire des couronnes de fleurs et des costumes. L’adjoint nous confirme qu’il y a une fête le soir même ! C’est le Heiva de Maupiti. Ce n’est pas bien sûr le Heiva de Papeete (que nous suivons à la TV tous les soirs) mais le spectacle est très agréable, la qualité des danses et les costumes étonnante pour cette petite l’île si loin de tout.

Nous nous sommes déplacés sur une bouée en face de la mairie, non loin d’un banc de sable.

Nous regardons passer les chiens de Jésus J en promenade matinale.

Et tout à coup Martial cri : des raies Mantas ! Pas très loin du chenal, il y a une station de nettoyage (ce sont des petits poissons, les labres qui viennent manger leurs parasites et leurs peaux mortes). Mais les matins où le salon d’esthétique est surbooké, elles font sagement le tour du banc de sable en attendant leur tour J et passent à 10m derrière Ylang. Branle bas de combat, tout le monde à l’eau.

 



 

Regardez bien elles ont un cœur sur le dos !

J’avais gardé une petite frustration au départ des Tuamotus de ne pas avoir vu un ballet de raies Mantas…Maupiti a comblé largement ce manque J J

Nous sommes partis aussi explorer la barrière de corail : démarrage à pieds

 

A la vue de nombreuses coquilles de bénitiers en tas (les polynésiens les mangent), j’ai eu un peu peur, mais en fait le corail est en bon état et il reste encore pas mal de bénitiers… « la ressource est bien gérée ».

 

Nous avons loué des vélos une journée pour faire le tour de l’île (10kms pratiquement tout à plat  ça me vaJ).

Ballade agréable le long de la mer. L’île a une superficie de 12Km² pour 1250 hab., répartis plutôt au sud de l’île.

 

Nous partons du village principal Vaiea, faisons un détour vers d’invisibles pétroglyphes, et passons devant l’aéroport. Il a été construit sur un motu au nord de l’ïle…attention bien viser la piste et bien freiner, chaud l’atterrissage…

Vers midi nous sommes à la pointe Tereia. C’est une zone où l’on peut traverser à pied jusqu’au motu en face. Ici l’eau turquoise et le sable blanc semblent sortis d’une carte postale.

Contrairement à Bora, les habitants de Maupiti ont refusé l’implantation de grands complexes hôteliers (comme je les approuve ! J), et nous trouvons là de petites pensions de famille bien sympathiques.

Pour profiter un peu plus longtemps de ce petit coin de paradis, nous déjeunons sur place.

 

Que c’est dur de reprendre les vélos après cette douce pause… surtout que nous devons enchainer avec la seule côte de l’île, le passage d’un petit col.

 

 

Mais ce petit effort est largement récompensé par la vue qui nous attend en haut.

 

Des nuances de bleues qui semblent virtuelles, et elles changent sous nos yeux en fonction du passage des nuages : fascinant !

 

 

Le soir nous assistons aux commémorations du 14 Juillet. Mélange de Français et de Tahitien, mélange de chant national tahitien et de Marseillaise…nous ne savons pas trop ce qui est commémoré…

 

Nous avons fait une petite ballade sur le motu d’en face : motu Tuanai.

 

Les maisons sont très simples mais tout est tiré à 4 épingles.

 

Il y a des plantations au centre du motu.

Le retour se fera par le bord de mer en essayant de ne pas écraser un des nombreux Bernard l’Hermite qui visiblement, sont les propriétaires des lieux J

 

Au vue de la barre rocheuse, je pensais qu’elle serait imprenable. Et pourtant il est possible de monter à pied au mont Teurufaatiu, point culminant de l’île (380m). L’ascension est parfois « sportive » : Martial comme à son habitude fera la montée en tongs.

Mais il mettra de « vrai » chaussures avant la descente. Le chemin est bien indiqué et aménagé : des cordes ont été mises en place pour aider à passer les passages abruptes.

 

 

La vue au sommet est époustouflante.

 

Nous sommes avec un petit groupe de tahitiens (tous cousins évidemmentJ) qui tiennent à nous prendre en photo…pas eu le temps de m’assoir, c’est dans la boite !

 

Avant de quitter Maupiti, nous signalons à la mairie-gendarmerie que nous comptons nous arrêter à Mopélia un atoll qui dépend de Maupiti. Sur cet atoll 18 personnes vivent et n’ont le passage de cargos (pour récupérer leur coprah) que tous les 3 mois approximativement. Les voiliers de passage, en transportant quelques paquets, contribuent à améliorer leur quotidien.

La veille du départ, nous rencontrons Marc de Ratafia qui fera le trajet juste avant nous. Il nous donne des tuyaux sur la passe de Mopélia(cartes électroniques fausses, il faut arriver là aussi le matin tôt) qu’il maitrise car il est un grand habitué. Nous finissons notre forfait internet (Adrien est ravi d’avoir 2 matinées complètes d’internet !), notre monnaie polynésienne en légumes et pamplemousse. Le jour du départ nous chargeons des paquets et nous prenons la direction de la passe.

 

 

 

 

Maupiti a le charme des montagnes des îles hautes, un lagon digne des Tuamotu et toujours les sourires et la gentillesse des polynésiens : une escale de rêve, haute en couleur et en émotions que nous avons du mal à quitter.