97.SEIZE MOIS A NOUMEA (part2)

Après la saison cyclonique, le port récupère ses places d’accueil et de nouveau se pose pour nous le Pb de trouver un endroit où accrocher Ylang. Nous finirons par trouver un corps mort (en location) face à l’entrée de la baie (point n°2 sur la carte). Le Pb de ce corps mort est que nous dépassions un peu sur le chenal d’accès et les cargos à touristes ne passaient pas loin…

A plusieurs reprises le capitaine du port est venu nous demander gentiment de nous déplacer, mais n’ayant aucune solution de replis, nous avons joué la montre et nous sommes restés 7 mois à cette place.

Par contre à mes yeux l’avantage de cette place est que nous avions des couchers de soleil magnifiques

Autre « spécialité » locale est qu’il faut payer un « contrat annexe » si on veut avoir le droit de laisser son annexe au ponton !! C’est la première fois que nous voyons cela !

Ce contrat nous donne accès à un wifi (que nous ne captons pas depuis le bateau !), à une adresse locale où nous pouvons recevoir notre courrier, à des douches et un robinet d’eau accessible sur le ponton à annexes. Cela évite que des dinghies ventouses accaparent le quai. D’autre part nous serons (encore) en rade de groupe électrogène pendant 3 mois (le temps pour déposer le groupe à terre, le diagnostique, que les pièces arrivent, soient dédouanées, remontées etc…) et nous utiliserons à ce moment là régulièrement les douches, en repartant avec des bidons d’eau. Finalement nous étions contents de ce contrat.

L’équipe d’accueil du port (exclusivement féminineJ) a toujours été sympa avec nous, nous trouvant une place à quai quand nous étions embêtés (remonter le groupe à bord par exemple…), nous accueillant toujours avec le sourire.

 

Le Pb de Nouméa est que les ports sont saturés, des projets d’extensions ou de créations existent (ils ont la chance d’avoir la place pour cela), sont validés, mais les travaux ne démarrent pas et personne n’est capable de nous d’expliquer pourquoi. Les corps morts que les gens ont placés leur permettent de garder gratuitement des épaves (je n’en ai jamais vu autant !) ou des bateaux sans surveillance et à chaque coup de vent, certains s’échouent.

Cette situation (inconfortable pour nous), nous laisse un sentiment de frustration.

-Si nous nous sommes arrêtés à Nouméa, c’est pour qu’Adrien fasse sa terminale dans un lycée : cela devenait pénible de travailler seul avec le Cned pour lui…et pour moi !

Donc une des premières choses que nous ayons fait en arrivant est d’aller voir les 2 lycées les plus proches.

Jules Garnier plus éloigné, nous accueille très bien, nous prends notre dossier….et ne nous donne jamais de nouvelles !!

Lapérouse (à 5mn à pied du port), le Lap’ pour les intimes, nous accueille froidement, ne nous laisse pas trop d’espoir et finalement c’est là qu’Adrien fera sa terminale !!!

Ce lycée est considéré comme un lycée huppé de Nouméa, mais nous avons trouvé que les profs n’étaient pas à la hauteur (de nos espérances ?)…en maths particulièrement où le prof a été réintégré par manque de personnel alors qu’il avait été interdit de terminale. La moyenne de la classe tournait à 5 (!!!), celle des bacs blancs de toutes les terminales autour des 4 (!!!!), faisant passer une année sous tension à Adrien et à ses parents évidemment…Les ¾ de la classe (dont Adrien) suivait des cours de maths particuliers en parallèle…alors quand on nous parle à la TV d’une éducation égalitaire pour tous… Mais l’histoire se finit bien : Adrien a eu son bac S avec 11.50 de moyenne, il n’est pas loin de la mention… J

Les difficultés de l’année ne l’empêcherons pas de se faire des copains et de participer à quelques fêtes et sorties.

 

-Une autre chose importante : depuis longtemps Adrien rêve d’être pilote, mais entre le rêve et la réalité il y a parfois un gouffre. Donc dès notre arrivée nous l’avons donc inscrit à l’aéroclub local, pour savoir s’il était à la hauteur de ses rêves.

Notre chance est que l’aéroclub est dans la ville, sur l’aéroport d’où partent les liaisons vers les destinations locales (îles loyautés, nord de la grande île etc…). Les trajets étaient donc rapides et Adrien s’y est même rendu parfois en bus.

Mais l’année ne fut pas simple là non plus : une théorie assez corsée qu’il a dû s’avaler tout seul (il n’y a pas de cours théoriques dans ce club !) ponctué de l’examen-QCM de la direction de l’aviation civile, où il doit avoir 75% de bonnes réponses ! Il ne l’a pas réussit du premier coup mais il s’est accroché et l’a décrochéJ.

Puis au niveau pratique, l’année fut ponctuée de nombreux rdv annulés : météo, indisponibilité des instructeurs (la plupart sont bénévoles), la difficulté de faire concorder l’emploi du temps du lycée et la nécessité de disposer de 3h en semaine pour faire sa navigation aérienne.

Malgré toutes ces difficultés, Adrien repartira de Nouméa avec son PPL (Brevet de pilote privé) en poche mais surtout avec la certitude qu’il adore volerJ. Il aura eu un décor de rêve pour ses premiers vols.

Un merci particulier à J.François qui s’est investi pour lui permettre de finir dans les temps.

Adrien sait piloter un avion avant d’avoir le permis voiture !!

Je serais la première passagère d’Adrien après son PPL, moment magique pour moi : vol au dessus du magnifique lagon Calédonien avec mon fils comme pilote ! Il n’y aura pas de moment de stress, mon pilote semble tout maitriser en douceur…maman est très fière. (J’ai les images, promis je vais faire un montage dès que possible)

Nous achèterons une voiture, pas chère, pas terrible, mais qui nous a permis un quotidien plus confortable et quelques ballades.

Une des difficultés a été de l’assurer : seule AXA a accepté de reprendre notre antériorité (supérieure à 4 ans). Pour les voyageurs au long cours : essayez de rester en second conducteur avec un parent ou ami pour garder une existence vis-à-vis des assurances au risque de redevenir « jeune » conducteur et payer beaucoup plus cher au retour.

Autre particularité de Nouméa est le nombre de voiturettes ! Ici dès 16 ans on peut passer le code et le permis pour voiturette et du coup beaucoup de jeunes lycéens possèdent leur voiturette…mais attention voiturette tunnée !!

3 choses capitales pour eux (vu par les vieux idiots que nous sommesJ) : les jantes, la peinture et …l’autoradio…

J’ai finit par m’habituer à ces voitures de poupées et cela est moins dangereux que des scooters pour les jeunes….

 

Quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas est que Nouméa est une ville polluée : en plus des bouchons quotidiens à la sortie du travail (comme beaucoup de capitales sur les îles), une usine d’extraction du Nickel se situe quasiment en centre ville. La SLN brule de l’huile de vidange et du mazout lourd pour transformer son nickel. Heureusement la majorité du temps le vent éloigne les fumées néfastes.

 

Là-dessus se rajoute des cargos qui passent quasiment quotidiennement. Il n’existe pas (encore) de prise pour eux sur les quais et donc ils laissent leurs moteurs allumés pour continuer à offrir le confort (et plus encore) à leurs croisiéristes.

Le pont était constamment couvert de poussière (particulièrement quand nous étions à quai, plus proche de l’usine et de la pollution urbaine) et cela mécontentait mon capitaine et m’a donné certains soirs des crises d’éternuements.

La Calédonie est responsable, à elle seule, de 0.03% de la pollution mondiale pour seulement 200 000 habitants !!

A cela on peut rajouter une odeur d’égouts certains jours… (Apparemment, une partie se déverse directement dans le port !!) Nouméa nous apparait par moment comme négligée.

 

Une autre chose qui nous a surpris est la météo : nous avons eu froid certains soirs, une petite laine était indispensable. Les premiers 6 mois ont souvent été pluvieux : nous avons eu à 2 reprises 3 jours de pluies ininterrompues… un vrai bonheur quand il faut prendre l’annexe. Nous avons remis le tour de cockpit (toile qui isole) qui été resté dans un coffre depuis le départ de notre voyage.

Heureusement pour moi, la seconde partie de notre séjour a été sans pluie, peut être trop pour la nature devenue desséchée, favorisant de nombreux incendies.

 

J’ai essayé de m’occuper pendant ces 16 mois passés à Nouméa : j’ai repris le yoga et j’ai obtenu le brevet de pilote de Drone J. Cela m’a obligée à passer la théorie du brevet d’ULM (la législation n’a pas encore fait la différence entre un drone et un ULM) quasiment au moment où Adrien passait sa théorie de pilote. Nous avons eu quelques conversations. Moi j’avais des cours…et mon examen était moins dur que le sien.

J’ai ensuite eu quelques cours pratiques de pilotage mais je ne maitrise pas encore celui que nous avons appelé Léon en espérant qu’il revienne toujoursJ

Je ne suis pas d’une génération qui a eu des jouets télépilotés et je ne suis pas très douée, je reconnais, mais j’ai le temps et l’envie d’apprendre et de faire des belles images…affaire à suivre J

 

Nous avons essayé de vendre sur place Ylang sans succès : notre bateau est trop gros (et trop cher) pour des ballades dans le lagon surtout avec le manque de places au port.

Nous avons donc décidé d’amener Ylang à un brooker en Australie.

Mais avant nous avons dû déménagé nos affaires : 74 cartons  qui rentrent en France par cargo.

 

Ces 16 mois passés à Nouméa n’ont pas toujours été simples, mais pour Adrien ils auront été bénéfiques. De notre coté nous garderons des images d’une île magnifique mais compliquée que je vous raconterai plus en détails dans mes prochains épisodes.

 

2 réflexions au sujet de « 97.SEIZE MOIS A NOUMEA (part2) »

  1. Bonjour,

    Nous nous sommes croisés en Polynésie et avons quelques connaissances en commun. Sur quelle adresse mail ou whatsapp puis je vous joindre ?
    C’est assez urgent. Merci beaucoup.
    Laurent.

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