Nous sommes à la marina Jacaré. Le lieu est très sympa (il faut croire car nous y sommes restés un mois !) Situé sur le rio Paraiba , qui donne son nom à l’état , proche de la ville de Jaoa Pessoa , la marina est constituée de deux pontons en bois.
Il y a là une quarantaine de bateaux, beaucoup de Français qui se sont déjà croisés, certains au cap vert, à Salvador, en Afrique du sud….le monde est petit finalement.
Voici le « club house » juste en face des pontons de l’autre côté du chemin de terre sablonneuse avec : son grand espace central où quelques tables sont à disposition, et de chaque côté sa pièce wifi, salle de muscu, laverie, bureaux, atelier de Philippe, sanitaires-douches, et bien évidement le plus important…LE BAR qui fait aussi resto le soir.
A marée basse on peut même caréner son bateau si on n’a pas peur de la vase …et des crabes
Tous les jours il y a des gamins à cheval sans selle et sans étriers qui poussent un troupeau de vaches : impressionnants
La première particularité de l’endroit c’est que tous les jours à la tombée de la nuit les notes apaisantes du Boléro de Ravel nous parviennent. Comment ? Vous ne connaissez pas Jurandy Sax ? Il parait qu’il est dans le livre Guiness des records ! Pourquoi ? Parce que tous les soirs à la tombée du soleil Jurandy Sax tout de blanc vêtu monte dans une petite barque, menée par un piroguier, son saxophone à la main et se met invariablement à jouer sa version du boléro de Ravel et ce depuis 15 ans.
Jurandy est célèbre dans tout le Brésil et attire des centaines de gens tous les jours. Les lanchas arrivent de Cabedelo(petite ville à l’entrée du rio) tous les soirs, frôlent les pontons de la marina déversant une musique saturante et agaçante pour nos oreilles européennes.
Autour de cet « événement » s’est créé un petit village très touristique : des bars, des restaurants et des boutiques de tee- shirts et de souvenirs.
Celle-ci plaisait particulièrement à Adrien…
Un Jacaré est un type de crocodile et c’est l’emblème et le nom de l’endroit.
Apéro dans un bar dans les arbres où des pneus peints servent de poufs
Au bout d’un mois avec l’aide de Mr Pavloff , nous avions un reflex : boléro de Ravel = douche= apéro= caïperinhas
Je ne crois pas que Ravel s’imaginait tout ça en créant son boléro….
- Un matin nous avons pris une petite barque qui nous a conduits sur la rive opposée.
Les rives sont couvertes de mangroves
Nous débarquons dans un tout petit village où tout est calme, serein
Le chemin est de sable.
Nous démarrons une ballade champêtre d’une heure et demi sous un soleil de plomb.
Arrivée à l’embarcadère
Juste le temps de déguster des brochettes de crevettes panées avec une eau de coco vert et notre navette arrive
C’est un bus qu’ils ont posé sur une barque
Je ne sais pas si le chauffeur (le capitaine ?) a son permis bateau ou transport en commun…
Retour par Cabedelo (à l’entrée du rio)
- Un dimanche la moitié de la marina s’est retrouvée sur la plage de Cabedello pour un repas typique : crabe et caïperinhas (évidemment).
Passage d’un confrère
- Et puis il y a eu les soirées faites en commun à la Marina.
Soirées barbecue avec Christian (Birabao) en maitre feu
Evidemment les discutions vont bon train : tournées sur les voyages, les parcours de vie, les femmes échangent des recettes de cuisine-bateau (cad avec ce que l’on trouve sur place), de gestion de CNED pour certaines et les hommes des points de vue sur tel ou tel matériel, telle ou telle panne…
Il y a eu aussi deux soirées où Bernard a pris sa guitare pour nous jouer du Brassens ou du Brel
Quentin un équipier suisse de passage qui jouait et chantait parfaitement en anglais , espagnol et français.
Et puis il y a Christian (un français embauché le temps de son visa) au bar de la marina, qui nous sert les caïpis et nous met de la musique qui débloque toutes les jambes
Christian à l’occasion de ses 60 ans a organisé une super fête
Et puis comme on se connait de mieux en mieux, on s’invite en soirée plus privées : rougail saucisses sur Ylang
Lors d’un apéro (caïpis à la cajou concoctées par Martial) Christian (Birabao) et Martial ont pris leur guitare et Giorgo sa clarinette …encore une soirée mémorable.
Christian a déliré sur la guitare électrique d’Adrien…
Nous avions l’intention de partir au bout d’une quinzaine de jours mais nous avons dû attendre un paquet du CNED. Les journées étaient consacrées (en dehors des jours de sorties) aux taches administratives, ménage, courses, bricolage ….et CNED bien sûr.
Martial part faire les courses avec le vélo de Christian
Nous nous sentions bien dans cette marina, qui donnait l’impression d’être plus un club associatif qu’une marina classique.
Et à défaut de beaucoup voyager nous avons fait beaucoup de belles rencontres (ce qui est aussi une forme de voyage….)
A chaque départ ou arrivée Francis (responsable de la marina) et les « bras forts disponibles » sont sur le quai pour prendre (ou larguer) les amarres
Aidés sur un stand up paddle local du marin (désolée j’ai oublié son nom) pour les bouts dans l’eau
Merci à eux pour leur compétence, leur disponibilité et leur gentillesse.
Nomadéous, un grand catamaran avec une famille dont les deux filles ont 11 et 12 ans qui a permis à Adrien de passer des soirées plus ado. Ils venaient directement du Cap Vert et ont continué leur voyage vers le sud Salvador.
Ils sont arrivés avec deux équipières de choc Virginie et Julie qui prendront l’avion pour le Mexique, but de leur voyage.
« Bande à Part » le plus petit bateau de la marina (Un sangria de 8 mètres). A son bord Pantxo et Arantxa deux basques qui ont une joie de vivre permanente. Ils forcent l’admiration de tous et prouvent qu’un voyage comme cela, tient plus de la volonté que de moyens financiers.
Nous faisons tous un voyage différent même si nous passons par les mêmes endroits.
Chacun a son rythme et nous devons trouver le notre…
Il y a Adrien et Capucine qui font un tour du monde en moins de deux ans sur un bateau rapide.
Il y a Gisèle et Giorgio nos voisins de ponton dont le bateau est au Brésil depuis deux ans et eux alternent 3mois au Brésil avec 3 mois de voyages (avion) en Amérique du sud ou en France. Eux ont trouvé leur rythme et ont un sourire à toute épreuve : « ta bon … »
Leur connaissance de la région nous a beaucoup aidé. A notre départ ils nous offrent des bracelets de leur propre fabrication : petits chefs d’œuvres de matelotage, uniques et originaux.
Nous leur souhaitons bon vent dans leurs projets et pensons à eux.
Il y a aussi tous les autres : Microbe un catamaran qui est déjà passé pas mal de temps sur les Antilles et qui nous donnent toutes sortes d’infos, Iris un bateau construit par Philippe il y a 21 ans qui est comme neuf alors qu’ils ont déjà fait un tour d’Atlantique avec leurs enfants….mais je ne peux pas citer tout le monde et leur histoire.
Nous continuons notre voyage avec « Birabao » et Christian que je n’ai plus besoin et présenter et « La Julianne » un bateau (petit prince pour les connaisseurs) en acier mené par un couple redoutable
et leurs parents….
Un grand merci à Francis et son épouse Cristina qui malgré son travail (elle passe un doctorat de français) a souvent été avec nous, nous expliquant son pays avec passion et une grande gentillesse
et une caïpirinha pour moi !!!!
bises