70.PANAMA CITY ET LES PERLAS

Le lendemain du passage du canal, Marie-Noëlle et Didier, nous quittent, retournant vers leur bateau et leur voyage. Aussitôt nous descendons à terre, pour aller chercher notre commande. Notre chaine de mouillage est toute rouillée(en 2,5 ans !! super qualité !L). Elle salie l’avant du bateau en permanence, nous n’avons plus confiance en sa solidité et Martial, après avoir chercher partout aux ABC et en Colombie, en a commandé une aux US(détaxée système Arturo-West Marine) qui devrait être arrivée.

A la sortie du ponton où nous avons laissé notre annexe on nous indique le tarif pour l’annexe :35$+ 12$/personne !! pour la semaine, juste pour l’annexe ! Nous décidons de fuir ce port si « accueillant ».



Nous quittons la Playita (mouillage n°1), nous faisons le tour pour nous mouiller à Las Brisas (mouillage n°2). Nous avons une vue en direct sur Panama City.

 


Après Portobelo le contraste est saisissant.

Les Wigwam sont mouillés là et Adrien ravi, retrouve Clémence et Paul.

L’ambiance du mouillage est un peu « destroy ». Il y a des bateaux qui sont ancrés là depuis des années, des poubelles flottent. Lors du creusement du Canal, une partie de la terre avait servie pour faire une route (et une piste cyclable) qui relie les 3 îles au continent. De cette route, dans un taxi j’ai pris en photo le pont des Amériques.


Aujourd’hui avec l’agrandissement du canal, ils doublent cette voie, il faut dire que les 3 îles et leurs ports sont un lieu de ballade privilégié pour les Panaméens le weekend. Nous avons donc en fond sonore le bruit des camions, youpi !

Le plus mémorable est le ponton à annexes. Le (seul) coté positif est qu’il est gratuit. Il y a une sorte de quai en béton, délabré, surveillé par des militaires (pourquoi ?)avec au bout un escalier en pierres qui descend dans la mer. A coté de cet escalier, une sorte de ponton flottant rouillé où on peut attacher notre dinghy. Et pour rejoindre l’escalier une petite barcasse instable, attachée à un va et vient. A cela il faut rajouter des marées importantes rendant l’escalier glissant à marée basse et certains jours une houle rajoute une dose de sel à nos descentes à terre déjà pimentés. Le seul qui ne trouve rien à redire est :


 

C’est par là que nous avons chargé 50m de chaine de 10 mais surtout un énorme avitaillement : le prochain supermarché est dans 6 mois !!

Heureusement Sylvie de Wigwam est venue me briffer sur les différents supermarchés, magasins etc…mais malgré cela ce fut un parcours de combattant (nous avons fait 4 grandes surfaces différentes !).

On m’avait vanté la qualité et les prix de l’approvisionnement à Panama. Pour les prix je suis très déçue : ils sont proches de ceux que nous avons en France. (Isabelle du restaurant de Panamarina m’avait expliqué que les prix ont flambés en 2-3 ans).

Nous avons eu du mal à trouver les produits indispensables à notre survie : riz basmati (on en trouve pas ! le Panama étant producteur de riz, le riz d’importation est lourdement taxé voir introuvable), les saucisses fumées (le rougail saucisses étant notre plat féticheJ), et surtout des tablettes de chocolat (noir pour moi) pour notre moral…

A la sortie des supermarchés, des vendeurs de billets de loteries, de rêves…


Chaque épopée se fait en taxi, qu’il faut négocier…et ne parlant pas espagnol, nous sommes assez mauvais à ce jeu là, impression d’être pris pour des idiots.

La plupart des endroits que nous traversons sont…moches


Avec des énormes différances suivant les quartiers


Décidemment nous avons du mal à nous attacher au Panama ….


 

Au retour de la 3ieme virée, nous tombons sur un taxi qui parle anglais. Il nous explique que son père est venu de la Barbade pour la construction du canal, avec des hommes de toute la     zone caraïbe et des indiens. A la fin de la construction, ils sont restés vivre là. Ce qui fait que le Panama est pays avec beaucoup d’origines humaines différentes, dont l’histoire débute avec le canal, sans vraiment de traditions qui lui sont propres (à part dans les San Blas).

Notre taximan a 70ans, est retraité et il continu à travailler. Quand je lui demande si la vie est agréable pour lui ici, il me répond qu’il est libre et donc heureux (on a oublié cette notion en France !)

Nous prenons rdv avec lui le lendemain, pour faire un tour de tout ce qu’il nous manque et surtout aller au grand marché, sorte de Rungis local.


C’est le seul endroit que j’ai apprécié : les prix sont très corrects et surtout les fruits et légumes de première fraicheur : nous en mangerons jusqu’aux Galápagos et même après ! (pamplemousses à chacun de mes petits dej’ pendant un mois !)

Le soir Panama city s’illuminait comme un sapin de Noël et certains soirs nous avons même eu des petits feux d’artifices entre les tours.


Adrien de son coté profite de la présence de ses copains : Pauline et Basile rencontrés à Panamarina sont à La Playita, Clémence et Paul sont de notre coté. Un soir nos 5 ados se font une soirée pizzas/glaces sans les parents (que rêver de mieux ?). Adrien a la bananeJ

Le dimanche les magasins étant fermés nous nous octroyons une pause touristique. Nous partons pour le marché aux poissons.


Il y a là des femmes Kuna en habits traditionnels qui tiennent des stands : mélange de modernité et de traditions.


Le marché est entouré de petits restaurants où l’on mangera évidement du poisson.

Juste à coté du marché, le port de pêche…c’est là que l’on se rend mieux compte de l’importance des marées…et là vous n’avez pas l’odeur qui nous a pris à la gorge


C’est de là que démarre une sorte de « promenade des Anglais » panaméenne.


Les gens se détendent, font du sport dans des espaces aménagés, du vélo, des enfants jouent avec des petits jets d’eau, etc…


Nous nous dirigeons ensuite vers le vieux quartier, haut lieux touristique.

Nous retrouvons un petit peu l’ambiance de Carthagène.


Mais il y a encore beaucoup de bâtiments à rénover, « des coups de fusils à faire », dirait notre copain Marcel !


 

Nous débouchons sur la place de l’indépendance : célébration de l’indépendance du Panama vis-à-vis de la Colombie. L’église vient d’être rénovée (il y a encore des échafaudages)


Et juste à coté le palais Bolivar qui abrite les ministères.

 



 

En face d’anciennes demeures de notables, transformées en restaurant pour touristes.



 

Comme toutes les zones touristiques il y a des marchands de souvenirs


 


Nous avons vu plus de femmes Kuna en habits traditionnels à Panama City que dans les îles San Blas !


Le téléphone portable fait maintenant partie de la tenue Kuna J

Les vendeurs de glaces ici ont des petites charrettes, avec un gros bloc de glace qu’ils râpent et vous rajoutent un sirop dessus… beaucoup plus pittoresque qu’une machine qui tourne avec un jus orange fluo…

 


 

Pour avoir initié, sans succès la construction du canal, la France a eu un lot de consolation : la Plaza de Francia avec un obélisque( au centre et un à droite sur les escaliers J).


Du haut des escaliers, nous découvrons une vue panoramique sur notre mouillage et sur la ville. En premier plan, une route qu’ils ont construit sur la mer pour améliorer la circulation.

 

 

 


Comme toutes les grandes villes, les bouchons aux heures de pointe restent un problème. (Merci à Marie-Noëlle pour la photo)


Au bout de 5 jours, nous sommes prêts, nouvelle chaine à poste, baille à mouillage toute propre, Ylang plein comme un œuf, tablettes de chocolat sous la main, nous sommes impatients de partir.

Il ne manque que le plein de gazole, mais Flamenco Marina a une pompe et nous ferons le plein sur la route du départ.

Le lendemain, à 8h30 nous sommes devant la pompe et …nous nous faisons jeter !! il faut prendre RDV et il n’y a pas de place avant 11h ! et pas question de rester amarrés sur un des nombreux quais vides à l’entrée en attendant ! Mais qu’ils sont sympathiques !



Nous retournons donc nous mouiller à l’extérieur en attendant notre tour. L’avantage c’est que nous pouvons faire le plein d’eau gratuitement en même temps et que nous payons notre gazole détaxé car nous partons du Panama. Nous finissons à 13h et nous remettons notre départ au lendemain L

Nous partons pour les Perlas, archipel situé à 40Miles (80km) au sud est de Panama City. Le trajet se fait en 5h (8 nœuds de moyenne), le vent à 25 nœuds par instants, on trace.

On nous avait dit que la zone était poissonneuse, mais ce fut impressionnant. Il suffisait de 10mn pour que la ligne fasse mouche !


 

Comme repère de taille, le pied d’Adrien qui chausse maintenant du 40 (fillette).

Nous finirons par ne plus mettre la ligne à l’eau, la pêche étant déjà conséquente. A l’arrivée, je passe mon après midi à nettoyer et conditionner le poisson en sachets congélateur.

Notre premier stop est dans l’île Cantadora. Etant donné que c’est l’île la plus proche de Panama, c’est aussi la plus touristique.


Nous n’y passerons qu’une nuit. Le lendemain départ pour l’île de Pedro Gonzales. Nous sommes partis depuis une petite demi heure, tranquilles sous gennaker quand on voit une annexe qui se dirige vers nous : c’est Clémence et Paul de Wigwam qui nous ont repérés de loin et qui viennent nous chercher. Demi-tour, nous partons nous mouiller à coté d’eux (mouillage 2).

 


Nous sommes entre 2 îles bordées de plages de sable blanc. Les enfants ne résistent pas à l’appel : ils passent l’après midi à faire du skimboard et des recherches de coquillages.

Le soir nous prendrons un apéro mémorable sur Wigwam, où le rhum nous fera « philosopher » jusqu’à 5h du mat !!!

 


Nous nous quittons le lendemain : eux iront à l’île de Pâques, nous aux Galápagos et nous espérons les revoir aux Marquises…

Nous naviguons ce jour là dans un dédale d’îlots jusqu’à San Pedro.


A San Pedro, nous trouvons un complexe touristique en pleine construction et un mouillage très mal abrité (nous avons un vent de nord –est). Nous repartons donc pour San José que nous atteignons en fin de journée.

Nous arrivons dans une grande baie sereine et calme où nous sommes seuls. Et partout « ça saute ». Mais cela ne ressemble pas des chasses de poissons. En nous rapprochant, à l’aide de jumelles, nous découvrons que ce sont des petites raies Manta qui sautent !!


Nous restons médusés par le ballet, moment magique.

Une fois l’ancre jetée, elles se rapprochent du bateau, mais sauteront toujours à distance.


 

A ce moment là je me pose pas mal de questions : pourquoi sortent elles le bout de leurs nageoires pour nager ? Pourquoi sautent-elles ?


Adrien ne résiste pas à l’appel de la plage.


 


 

Le matin ce sont les vaches qui profitent de la plage.


Nous quittons avec regret cette si belle baie, pour rejoindre Isla del Rey où il y a des villages et où grâce à nos cartes 3G nous espérons avoir une dernière fois du wifi avant la traversée pour les Galápagos.

Dès notre arrivée au village d’Esméralda, un homme vient vers nous en pirogue.


Il veut nous vendre des bananes, des papayes, mais nous avons fait le plein. Nous lui offrons des T-shirts, une casquette et il retrouve le sourire. N’ayant aucun réseau sur mon portable, je lui demande s’ils ont le téléphone. Il nous répond fièrement que oui il y a une cabine téléphonique dans le village !

Je regarde ce village, les maisons sont en dur, il a l’air propre, des enfants jouent au foot sur la plage en riant et chose incroyable le portable n’est pas arrivé jusque là !! même au fin fond de Madagascar, nous avions vu des portables dans des coins perdus !

Du coup, nous continuons notre route jusqu’à la baie voisine mieux abritée, accompagnés par un vol de pélicans.


Le lendemain, nous sommes abordés par deux pirogues avec des enfants. Eux aussi veulent nous vendre des bananes, et à eux aussi nous offrons des T-shirt et des stylos.


Nous échangeons nos prénoms, des sourires.

L’adulte qui les accompagne nous montre des petites perles qu’il trouve sur la plage, si on a bien compris.

Visiblement ce midi ce sera cari d’iguane pour eux.


C’est la fin de notre séjour aux Perlas, eux repartent vers les autres bateaux dans la baie (essayer de vendre leurs bananes) et nous nous partons pour les Galápagos.