76.FAKARAVA

Nous quittons Ua Pou au sud de Nuku Hiva en direction de Fakarava situé à 530 Milles dans l’archipel des Tuamotu.

L’archipel est composé 78 îles (toutes des atolls) qui représentent une superficie totale de terres émergées de 900 km2 sur une superficie maritime de 20.000 km2. Bien que souvent isolées, elles sont habitées par une population de 11.000 habitants.

Tuamotu signifie en tahitien « les îles au large », leurs habitants sont les Paumotu, mot qui désigne également leur langue.

Seules les îles de l’W ont des passes accessibles par des voiliers de fort tirant d’eau et même pour certaines par de gros navires (paquebots de ravitaillement).

La traversée ne fut pas agréable avec des grains, des changements de temps, de la houle. Seul point positif, Martial pêche un tazard en arrivant

Fakarava est le deuxième plus grand atoll (60Km de long par 25 Km de large) après Rangiroa et sa passe nord Garuae est très large, d’où notre choix.

Le passage des passes, c’est tout un art… que nous sommes loin de métriserL. Il faut bien sûr prendre l’horaire des marées mais encore faut il avoir le bon site (nous apprendrons plus tard que pour Fakarava, le Shom donne des horaires précis). En général vous avez la marée d’un lieu plus ou moins proche…et là comment calculer??? Parce que la marée ce n’est pas comme le décalage horaire (qui a un point zéro à Greenwich), nous ne savons pas d’où « ça » part, dans quel sens et à quelle vitesse ! Et puis la marée ne correspond pas forcément au courant !! Si l’atoll est « trop plein » ( !?) dû à une météo un peu musclée cela peut annuler le courant de marée entrant ! Les courants dans les passes sont de 3 à 4 nœuds mais cela peut aller jusqu’à 6/8 nœuds dans certaines passes!

Bref malgré toute notre bonne volonté, nous avons l’impression à chaque passe d’avoir juste la moyenne mais pas plus.

Nous arrivons à Fakarava le matin, d’après nos renseignements avec une marée rentrante.

En milieu de passe, la mer est démontée, avec des vagues courtes et violentes. Sur le coté c’est plus calme, mais il y a un bateau de plongée avec des gens dans l’eau. Martial les contourne largement et nous met dans le shaker. Ylang tape durement et « s’ébroue », moi je hurle (j’ai mal pour mon bateau). Heureusement Ylang est solide et le passage ne dure pas longtemps…nous apprécions d’autant plus le calme du lagon. Nous avons ensuite une heure de navigation à l’intérieur du lagon pour rejoindre le village principal : Rotoava

 

C’est avec soulagement que nous jetons l’ancre.

La lumière est magnifique

J’énerve Adrien en répétant « wahou la couleur de l’oooh !! » à chaque instant.

La bande de « terre » est de l’ordre de 300m de large et les maisons sont alignées coté lagon. Adrien est surpris (un peu déçu) : un atoll est essentiellement fait de corail et non de sable fin, comme les photos publicitaires le laissent entendre…pas de skimboard.

Et moi je ne me lasse pas de la couleur de l’eau oh oh !

Apéro ?

Ici la vie s’écoule tranquillement. C’est la fin de journée, il y a entrainement de pirogues. 2 équipes féminines (entre autres) passent tous les soirs. Et ce soir là, grosse erreur de tactique : la pirogue jaune est bloquée par Ylang et la pirogue blanche lui passe devant…gros éclats de rire, nous applaudissons.

A terre il n’y a pas grand-chose à voir. Nous avons fait une petite ballade jusqu’à l’ancien phare situé à l’angle nord- est de l’atoll. Le bâtiment en lui-même n’a pas grand intérêt et est désaffecté.

Cela nous a permis de faire un peu d’exercice et de passer par des cocoteraies. Une des ressources est le coprah

Une autre ressource des Touamotu est la perle noire. Mais beaucoup de fermes ont fermé (effondrement des prix dû à la concurrence et à un dollar faible), reste des « artistes »

Le lieu de rencontre de tous les marins est Fakarava Yatht Service. Anciens navigateurs, Stéphanie et Aldric connaissent bien tous nos besoins et nous y accueillent avec sourire et gentillesse. Nous leur louerons des vélos et nous profiterons de leur wifi.

Economie de sous marine.

Pour se nourrir c’est un peu plus compliqué…il y a 2 superettes, avec des produits de base, des oignons et des pommes de terre. Le jour d’arrivée des bateaux ravitailleurs (une fois par semaine) il faut se précipiter au magasin. C’est jour d’affluence, arrivés ½ heure après l’ouverture (la sieste c’est sacréJ), il n’y avait plus tomates et de concombres! Les carottes et les fruits ont du mal à arriver jusque là !!

Pour les snacks, c’est pareil : pas ouverts tous les jours et « il ne reste pas tout » alterne avec « il ne reste plus que… » mais la vue est imprenable.

Un de ces jours où rien n’est ouvert (et où je n’ai pas envie de cuisiner) nous sommes partis en annexe vers le sud. Loin de tout, il y a une paillotte sans prétention qui est un havre de paix.

 

Nous y avons très bien mangé, et pour le même prix nous avons vue sur un aquarium, où passent mérous, requins et toute la faune des lagons. C’est un jeune couple qui est aux fourneaux et qui vend aussi des paréos et quelques bijoux.

 

Mais ce qui fait la réputation de Faka (comme disent les intimes), c’est la plongée. Les plongées se font dans et autour des passes zone de passage de la faune. La passe étant éloignée, nous plongerons avec un club Fakarava Diving Center. C’est une petite structure avec une ambiance sympa et une superbe vue sur le lagon.

Ce qui me surprend le plus ce sont les briefings avant plongées : « on descend sur la piste de ski !? (bande de sable blanc) on avance jusqu’au banc de requins gris, on les suit 5 mn ensuite on tourne jusqu’au banc de perches pagaies, on continue jusqu’au requin nourrice et puis on se laisse dériver dans la passe ». Qui paye tous ces poissons pour être toujours au rendez vous ? En tous les cas, notre émerveillement est bien là.

 

Film
Passe nord Fakarava

 

 

Nous partons ensuite pour la passe sud : une 30ene de milles séparent les 2 passes. Nous avons eu une navigation rapide (moins de 4h) et très agréable : mer plate.

Notre premier mouillage se situe au nord est de la passe, facilement accessible en annexe.

 

Nous sommes une quinzaine de bateaux au mouillage 1 et on aperçoit 2 à 3 maisons, soit beaucoup plus de personnes sur la mer qu’à terre.

Le lendemain, nous partons en annexe « visiter » la passe, munis de nos palmes, masques et tubas.

 

Nous nous mettons à l’entrée de la passe (avec un courant rentrant) et nous nous laissons dériver vers l’intérieur du lagon. Nous sommes surpris par la bonne santé des coraux et la vie qui y foisonne.

 

 

Plus nous nous rapprochons de la seule pension de famille qui est installée en bordure de la passe, plus y a de la vie. Un banc de perches pagaies a élu domicile sous la maison.

De retour sur Ylang, il suffit de jeter un bout (traduction pour les terriens = une corde) pour attirer un requin. Nous n’avons à aucun moment eu peur…non pas que nous soyons très courageux (si ?), ou inconscients (qui a dit un peu ?), simplement ces requins se nourrissent la nuit, ils ont un lagon qui regorge de nourriture et personne ne parle d’accident avec les requins en Polynésie. Et pourtant, ils sont très nombreux (nous en verrons un peu partout), il faut dire qu’ils sont protégés.

L’après midi nous décidons d’aller se balader à terre.

Tetamanu village, situé au bord de la passe Sud, abrite 9 habitants. Pas de wifi, ils allument l’antenne de téléphone (portable) le jour uniquement, mais quel dépaysement, le site est superbe.

Le village est abandonné, à l’exception d’une pension de famille, et de 2 familles de pêcheurs.

 


 

Cet endroit est appelé la piscine par les plongeurs : nous pouvons voir évoluer des requins, des napoléons et toutes sortes de poissons multicolores dans moins d’un mètre d’eau.


 

Pour la pension de famille, ils ont aménagé 3 petits bungalows.


 

Et une salle de sport….pittoresque.


 

Tetamanu est l’ancienne capitale de Fakarava et l’ancienne capitale administrative des Tuamotu !!.

Du village il reste une grande rue tracée au cordeau,


une église en corail très ancienne (1862),


 

un bâtiment qui fut la prison et les murs de la résidence de l’administrateur.

 

 

La pension de famille s’est étendue à l’îlot voisin,

 

Adrien a eu du mal à en repartir

La nuit suivante sera très agitée, le vent est monté dans la nuit. Heureusement, nous n’étions pas sur la trajectoire de ceux qui dérapent. Le lendemain, nous partons nous mouiller plus à l’abri (mouillage 2) face aux « sables roses ». Le site porte bien son nom. Les résidus de concrétions coralliennes prennent des colorations rosées selon la lumière.

L’eau est d’un bleu surnaturel, avec des cocotiers en arrière plan.

 

 

 

Une petite balade s’impose

 

On ne résiste pas à ces petits îlots idylliques…

 

 

Nous referons une plongée dans la passe avec pas mal de courant (merci Adrien pour la sécu de surface J) mais toujours aussi magique.

 

FILM 

Passe sud Fakarava

 

Nous repartirons ensuite vers le wifi (dont je ne peux me passer longtempsL) de la passe nord, avant de poursuivre notre route plus à l’ouest.