Le Heiva (fête) est l’apothéose de la célébration de la culture polynésienne. Au tout début il s’agissait de fêter le très républicain 14 juillet. Les danses interdites au début du siècle, firent progressivement leur apparition. Peu à peu, le Heiva perdit sa résonnance républicaine, pour devenir la fête de la culture traditionnelle. Les festivités réunissent des Polynésiens de tous les archipels. Papeete en est l’épicentre, mais chaque île organise son propre Heiva. Les prestations des différents groupes font la une de la presse TV et écrite.
Nous assisterons tout d’abord à la partie « sports traditionnels ». Pour la première fois en 2015, les athlètes sont venus de toute la zone Pacifique : Hawaï, Nouvelle-Zélande, Rapa Nui (île de Pâques), Iles Cook, Samoa…
Le lancer de javelot :
Cette épreuve se joue en équipe et consiste à viser et toucher une noix de coco plantée sur un mat de 9.50m de hauteur, le plus grand nombre de fois possible, au moyen de javelots.
Il y a quelques beaux bébés….
Les javelots utilisés doivent avoir une pointe conique.
Il faut de la concentration…
Une fois le temps de l’épreuve finie, ils descendent la noix ce coco, pour compter les points des équipes. Plus le javelot est planté haut sur la noix de coco plus l’équipe aura de points.
Pendant que le jury officie, les équipes « jouent » à un jeu de mikado géant. Récupérer ses javelots sans faire tomber ceux de l’équipe adverse…
Un peu plus loin, il y a un concours de coprah en équipes féminines.
Cette épreuve consiste à ouvrir, en un minimum de temps, des noix ce coco, à en extraire entièrement la pulpe, à les stocker dans un sac prévu à cet effet et à nettoyer l’emplacement.
Chaque équipe de femmes a 100 noix (150 pour les hommes).
Chacun doit se présenter avec son matériel :
-instrument de décorticage
-hache
-sacs de coprah
-Tabouret
L’équipe qui a gagné est celle qui finit le plus vite.
Vient ensuite « le lever de pierre ». Cela consiste à soulever une pierre le plus rapidement possible, depuis le sol jusqu’à l’épaule, et la stabiliser, en position debout et en équilibre, une seule main au contact de la charge, pendant un certain temps.
Nous assistons à la catégorie « hommes légers » avec une pierre de 80kg (à l’autre extrême les hommes extra lourds lèvent une pierre de 150kg !)
Le candidat le plus âgé :
Le lever de pierre rappelle particulièrement les ancêtres et la construction des maraes.
Mais je dois avouer, que dans cette épreuve ce que j’ai le plus apprécié est le « costume » des équipes accompagnantes. J
Entre deux épreuves nous avions des danses. Tout d’abord d’enfants
Puis une danse tout en douceur
Ensuite un groupe plus « professionnel »
Mais la danse que j’ai préférée est celle des marquisiens…impressionnante :
L’orchestre tout d’abord
Le chef de meute ….
Les filles écrivez moi si vous voulez vous faire un poster…je peux vous envoyer la photo en HD ! J
La concentration des danseurs
En pleine action
Film Les Marquisiens
Mais la partie la plus prisée par les Polynésiens est le concours de danses et de chants traditionnels.
La danse constitue l’épreuve reine. 15 groupes originaires des différents archipels se disputent plusieurs prix : prix du meilleur groupe, meilleur costume, meilleur orchestre, meilleur(e) danseur (se), meilleur auteur (chaque danse raconte une histoire tirée de légendes polynésiennes).
Le chant polyphonique, même si il est de très bon niveau reste relativement hermétique au public néophyte que nous sommes. Ils sont 60 chanteurs par groupe, 21 groupes.
Les chiffres font tourner la tête pour ces 7 soirées de Heiva (35h de spectacles).
. 1 million d’euros consacré (apportés par la vente de billets et des subventions)
. 30.000 spectateurs tous les ans
. Jusqu’à 200 danseurs par groupe.
. 3360h de préparation en moyenne pour une prestation de danse
. 1260h de préparation en moyenne pour une prestation de chant
. 3480 artistes (chants et danses)
. 14040m de tissus utilisés
. 178 agents de service pour chaque soirée.
Quand nous sommes arrivés début Juillet, nous n’avons pas pu avoir de places : tout était vendu !! Heureusement certains hôtels font des « séances » de rattrapage, sous forme de diner spectacle, moins grandiose (nous aurons la moitié de la troupe cad une 100ene de danseurs ce qui est déjà pas mal !) mais éblouissant.
Nous nous y rendons en tenue de soirée et en annexe : l’hôtel est à 15 à 20mn de trajet d’annexe. Nous étions 7 : Marianne, Fabrice, Arthur, nous 3 et Viviane de Layang (croisé à Ua Pau). Heureusement qu’il faisait nuit, on aurait pu nous prendre pour un boat people ! J
Nous sommes accueillis par une haie de musiciens traditionnels : ukulélés et …poubelle, mais décorée la poubelle !
C’est la miss Heiva 2014 qui ouvre la soirée
Arrivent ensuite des porteurs de fruits
Il y a aussi des courses de porteurs de fruits qui sont très codifiées. Ils doivent courir sur une distance de 1000 à 1300m. L’arrimage des charges est obligatoirement en fibre végétale. Les charges doivent être aux extrémités du levier, lui-même en matière végétale (bois ou bambou) et de longueur 120 à 150cm. Les charges sont de 20kg (pour les juniors !!) à 50kg.
Comme évidemment ils ne pouvaient pas courir sur la scène, nos danseurs nous ont fait un magnifique hakka.
Virent ensuite les danseurs du feu.
FILM DANSE DU FEU
Puis un groupe de chant
FILM Danseuse étoile
La danse tahitienne n’a rien d’un folklore pour touriste. Au contraire elle constitue l’un des piliers les plus vivants et représentatifs de la culture maohi.
Nous assistons à la prestation du groupe O Tahiti E. Chaque spectacle de danse illustre une histoire basée sur une légende ancienne. Un chapitre de l’histoire est déclamé avant chaque scène.
Plusieurs types de costumes sont présentés en concours.
Le costume végétal
Et le final en « grand costume »
Ce costume est fait de nacres et fibres végétales
A la fin du spectacle, ils nous proposent avec gentillesse de monter sur scène pour faire des photos.
Un brin d’humour
FILM Grand Ballet
Avec ce spectacle, nous avions un très bon buffet et…une fontaine de chocolat
Tous les ingrédients étaient présents pour rendre nos ados heureux et amoureux….
Merci à Fabrice et Marianne pour cette soirée inoubliable.