La traversée de Curaçao à Aruba se fait sous Parasailor, avec 18-20 nœuds de vent on est à 8.5 nœuds, le trajet est sympa mais l’affalage sportif. Nous arrivons par le sud de l’île, son coté industriel et notre première vision n’est pas terrible
Nous continuons jusqu’à Oranjestad la capitale. Après un repérage des lieux (marina)
nous allons nous mouiller un peu plus au sud dans le lagon à côté d’El Gecco. C’est un catamaran avec un couple d’américains que Martial a rencontré à St Martin. Neal nous accueille très gentiment et nous conseille d’aller voir les autorités tout de suite. Sur cette île pour faire notre « clear in » il faut amener le bateau sur un quai et ce sont les autorités qui se déplacent pour le visiter (éventuellement).
Il est 16h mais nous repartons vers la marina en appelant le maitre du port à la VHF. Après plusieurs appels infructueux il daigne nous répondre, dans un anglais incompréhensible (pour nous). Nous finissons par comprendre l’emplacement du fameux quai et nous nous y rendons. Le Pb est qu’il n’est pas du tout adapté à notre type de bateau (plaisance). C’est un quai en béton protégé par des énormes pneus (qui nous laissent des grosses traces noires sur la coque) et des bites d’amarrage bien trop éloignées pour nous.
Cette photo est prise au moment du départ, mais en plus à l’arrivée il y avait pas mal de vent. Difficulté à manœuvrer, sous le regard du « maitre de port » qui ne lève pas le petit doigt pour nous aider. Mes hommes courent partout, Adrien avec les défenses, Martial avec les amarres, moi à la barre. Dans la précipitation Adrien glisse et tombe à l’eau à l’arrière coté quai. Martial hurle pour que je laisse le moteur au point mort, Adrien remonte….nous l’avons échappé belle, sueurs froides, toujours sous l’œil impassible du « maitre de port » !!
Une fois amarré commence le ballet des voitures : la douane passe, nous amène un papier à remplir et repart. Ils reviennent, prennent le papier rempli, repartent le tamponner et finissent par nous le ramener. Tout cela sans mettre un pied sur le bateau. Même « chorégraphie » pour l’immigration mais en plus long (leur bureau est plus loin apparemment). Nous sommes restés plus d’une heure à quai à se balloter en attendant qu’une voiture revienne !!Mon capitaine ne décolère pas : que de risques (pour le bateau et même pour l’équipage) pris et ils ne regardent même pas le bateau !! Nous décernons à Aruba la palme de la clearance la plus stupide.
Nous retournons nous mouiller à coté d’El Gecco à la nuit noire, dans moins de 1.5m d’eau : grosse tension à bord.
Notre mouillage se situe à l’intérieur d’un lagon au sud de la ville. A droite l’aéroport
A gauche le port de commerce et l’hôtel-marina qui nous fournira un wifi correct.
Derrière nous un chenal pour les navettes qui emmènent les touristes de l’hôtel à l’îlot, où ils ont une plage privée.
Devant une plage de sable blanc avec un restaurant (diffusant de la musique), assez courue par les locaux.
Autant dire que le niveau sonore était assez élevé : 6h30 club de natation des 3ieme âge qui crient et rient en nageant. Les navettes et scooteurs démarrent eux vers 9h, le resto devant nous met une musique d’ambiance L vers 11h et les avions atterrissent (à raison de un par quart d’heure) de midi jusqu’à la nuit noire !!
Aruba est l’ile la plus proche du Venezuela (17 milles soit environ 30 km) et qui plus est du golf de Maracaïbo. C’est un immense port naturel industriel et à notre arrivée une vingtaine de cargos stationnaient là (bien visibles á l’A.I.S) .
Les gardes côtes patrouillent très régulièrement : gros zodiac, avec une dizaine d’hommes équipés de gilets pare balles !! je pense que c’est à ce prix que la drogue et les clandestins se tiennent à distance….
Vous avez un aperçu de l’ambiance dans laquelle nous avons attendu (une quinzaine de jours) une fenêtre météo.
En effet la prochaine étape de notre voyage est la Colombie, mais pour cela il faut passer le Cabo de la Vela au nord de la Colombie, à la frontière vénézuélienne. Or ce cap a très mauvaise réputation, dû à une dépression qui a tendance à vivre là, couplée à une remontée des fonds brusque et importante qui lève des vagues dangereuses. Ce cap est surnommé le « cap Horn de la Caraïbe » c’est tout dire…
Un soir nous avons invité nos deux voisins El Gecco(américains) et Jammin'(hollandais). Neal Peterson a écrit un best seller sur sa vie et donne des conférences sur sa vie. Parcours de vie très différents, échanges tout en anglais où Martial et moi avons finit avec des nœuds dans la tête (vu notre niveau en anglais) mais nous avons passé une très bonne soirée.
Notre première sortie a été pour faire un tour en ville.
Nous remontons (en se bouchant le nez) une petite rivière pour laisser l’annexe.
Nous apprendrons par la suite que la marina dispose d’un ponton à dinghy beaucoup plus pratique.
Tout est fait pour les touristes (américains), les marques de luxe et les joailliers se succèdent.
Vision sympa de la marina :
Toutes les marques de restauration rapide américaine sont là, mais nous nous dirigeons vers un snack très authentique : les murs sont tapissés de dollars !!
Amateurs de wifi passez votre route…
A coté de notre mouillage, il y a un bar-grill installé sur un ponton que nous utilisons pour laisser l’annexe.
Sous le regard de Roger qui a élu domicile au bout du ponton.
A la tienne Roger…
Comme sur chaque île nous louons une voiture.
Elle est disponible à partir de 15h, nous nous dépêchons de faire une virée au sud
Cimetière d’animaux :
Les gens ne semblent pas être gênés par la proximité des usines, les maisons sont coquettes et tournées vers des horizons dégagés. Par contre la plage…
Une « petite » ancre dédiée aux marins disparus :
Nous finissons la journée dans un super marché étonnement très bien achalandé. (J’avais jamais vu autant de sorte de gouda : au cumin (bien sûr, aux graines de moutarde, au piment, aux clous de girofles, tomates, un bleu ?? etc…)
Nous avons laissé la voiture sur un parking devant le bateau pour la nuit et le lendemain nous la retrouvons emboutie à l’arrière !! cela nous vaudra 3 allers retour à l’agence, une déclaration chez les flics, des papiers et des palabres…heureusement que tout le monde parle anglais !
Nous profitons tout de même de cette journée pour visiter le National Park.
Là aussi à l’entrée du parc on nous donne une carte avec tous les points d’intérêts et nous circulons à notre rythme avec notre voiture. Nous traversons une succession de petites collines recouvertes de cactus.
pour arriver sur la façade est de l’île.
De ce coté là nous trouvons une jolie plage :
Cette plage alimente des dunes qui sont toujours en mouvements poussées par les vents dominants de Nord Est.
Ce phénomène est freiné par les racines.
Nous nous dirigeons vers une grotte, où nous attend un guide.
Notre guide nous montre des dessins d’indiens vieux de plus de 1000 ans.
Dans les années 1800 il y avait une plantation de cocos à coté et cette grotte servait d’habitation pour les esclaves. Des sièges sont taillés dans la roche à l’entrée.
Notre guide nous emmène vers un bassin d’eau douce, improbable dans cette zone désertique.
Où je me fais « nettoyer » les pieds par des petits poissons : séance de pédicure inattendue.
Une deuxième grotte : « Quadirikiri cave » du nom d’une princesse indienne enfermée là pour être tombée amoureuse d’un fermier blanc.
Un petit tour sur le point le plus haut de l’île : 188m tout de même J
Encore une petite dose de cactus et la visite est finie.
Le second dimanche, il y a régate et nous avons eu du spectacle : une des bouées était à quelques mètres derrière Ylang.
Les plus étonnants étaient ces maquettes :
On a cherché qui les télécommandait…en fait, personne ! Les propriétaires les posent à un bout de la baie et les récupèrent à l’autre bout. C’est sympa à regarder naviguer sauf quand c’est le 10ieme qui vient s’écraser sur Ylang…mon capitaine n’aime plus les maquettes L
Nous ferons une virée au nord ouest de l’île où Gégé notre voisin hollandais nous a dit qu’étaient les plus belles plongées. C’est là que se situent tous les grands hôtels et il y a tout pour amuser le touriste : parachute ascensionnel, scooters des mers, ballade en catamaran etc…
L’extrême nord est un peu plus préservé : California Lightouse
Il y a des bouées sur les sites de plongée et il faut prendre un ticket pour y accéder…
C’est une grande épave couchée sur le coté avec pas mal de vie dessus.
Nous ferons une deuxième plongée pratiquement en face du port de commerce, à l’extérieur du lagon.
Cette fois ci c’est une jolie petite épave.(photo du capitaine)
La fenêtre météo tant attendue arrive enfin, nous sommes prêts.
Malgré les demandes de Martial nous sommes obligés de repasser par « l’horrible quai » des autorités mais cela se passe mieux qu’à l’aller. Entre deux allers retours des douanes nous avons le temps de manger, d’admirer des manœuvres de super tankers de prés.
Et nous partons sans vent, au moteur direction la Colombie.
Partie technique
-Aruba est un état indépendant, avec sa propre monnaie. Mais partout vous avez le choix de payer en USD$, ou en Guilders. Attention de temps en temps ils vous rendent des pièces d’Aruba carrées !
-Ils parlent partout anglais, mais aussi espagnol, hollandais et papamiento.
– le clearance est gratuite mais vraiment pas pratique.
– derrière la marina il y a un shipchandler qui fait office de capitainerie/office du tourisme. La dame nous a renseignés avec beaucoup de gentillesse. Il y a un Budget marine dans une zone industrielle après l’aéroport, mais il faut une voiture pour y aller.
– à partir du mouillage, à 10mn à pieds direction l’aéroport, il y a plusieurs loueurs de voitures. Attention aux assurances, le notre n’avait qu’une assurance au tiers, heureusement que les réparations n’étaient pas importantes.
– il y a un super marché très bien achalandé au nord ouest d’Oranjestad. Il faut une voiture pour y aller à partir de notre mouillage ou de la marina. Nous sommes allés mouiller en face.
Avantage : c’est à 5mn à pied en suivant la route qui passe le long du « donjon ». Inconvénients : le fond n’est pas terrible pour mouiller(plateaux rocheux recouverts de très peu de sable) et c’est une zone de scooteurs de mer avec que des abrutis (et je suis polie) dessus.
-l’île est plus belle que Curaçao, plus propre, plus riche mais c’est surtout une halte pratique sur la route de la Colombie.