Au départ d’Aruba après une heure de moteur nous avons un bon vent : grand voile + genaker on marche à 8 nœuds de travers, allure très confortable. Malheureusement le vent tombe pour la nuit et c’est la risée Yanmar qui nous propulsera jusqu’à l’arrivée. A la tombée de la nuit nous passons les Monjes, rochers perdus au milieu de nulle part. Il y a d’autres lumières fixes… des bateaux immobiles ? pas de traces à l’AIS (système d’identification des navires)…a moins qu’ils aient rajouté des rochers ?? Pour nous rassurer nous concluons à des bateaux en train de pêcher.
Nous arrivons au lever du jour devant ce fameux cap (Cabo de la Vela) qui a secoué tant de navigateurs. Pour nous la mer est d’huile (comme nous ne l’avions pas vu depuis la méditerranée) et un groupe de dauphins nous accompagne.
Pourtant il n’a pas l’air si méchant ce cap comme cela…
Nous nous mouillons juste derrière, devant un village de huttes qui a l’air désert. Village de vacances ? Tout est immobile, écrasé par la chaleur. Quel calme après l’agitation d’Aruba !
Nous repartons le lendemain escortés par un banc de gros dauphins (dont 2 ont le rostre blanc !?), petit vent de travers et grosse risée Yanmar pour la nuit. Mon capitaine finit par s’inquiéter pour nos réserves de gazole…120 milles nous séparent des 5 baies
Au petit jour nous arrivons devant un mur de montagnes qui dévoile entre deux brumes des neiges éternelles :la Sierra Nevada culmine à 5775m d’altitude à 46km de la côte, elle est le plus grand massif littoral de la planète. Dans notre coin de Méditerranée, nous sommes habitués à voir de la neige (en hiver) tout en naviguant. Mais ici le climat est tropical, et je comprends que ces différences thermiques créent des perturbations atmosphériques. Nous arrivons dans la première des 5 baies :Bahia Cinto.
D’après mes lectures, cette baie est privée, nous rentrons …prêts à faire demi tour.
En fait personne ne vient nous voir, au contraire la baie a l’air fréquentée régulièrement par des touristes avec l’arrivée de barques les débarquant pour un piquenique sur la plage.
Nous sommes dans le « Parque Nacional Tayrona », réglementé et des panneaux indiquent les interdictions. C’est l’unique parc en Colombie associant des plages bordées de cocotiers, forêt tropicale avec une faune riche et des sites archéologiques de première importance.
Après le déjeuner nous repartons pour Bahia Guairaca (point 2 sur ma carte).
Après avoir passé quelques maisons visiblement destinées aux touristes en mal d’aventures
nous arrivons devant un village de pêcheurs
De ce coté la de la baie les maisons sont en dur, de l’autre coté ce sont des bicoques faites de bric et de broc. Nous ne descendrons pas à terre, nous nous sentons « trop voyants ». Je sais que certains naviguateurs ont sû dépasser le gouffre qui sépare nos univers. Il faut dire aussi que nous n’avons toujours pas fait notre entrée officielle dans le pays(les premiers bureaux sont à Santa Marta ) et que nous ne parlons pas espagnol, cela ne nous aide pas…Ils nous observent gentillement mais eux non plus ne nous abordent pas, nous échangerons seulement des bonjours de la main.
Par contre nous profitons du calme de la baie, d’une délicieuse baignade…et d’une soirée éclairée par de nombreux éclairs avec comme musique d’ambiance le tonnere sur la montagne !!
Le lendemain nous rejoingnons Santa Marta après une pause dans une baie (n°3 sur la carte) qui pourrait être très jolie sans les montagnes de déchets plastiques ramenés par la mer et des paquets de plongeurs ramenés par la civilisation toute proche !
Notre première vision de Santa Marta
Nous appelons le port sur la Vhf, sans succès !! Heureusement il y a un ponton désaffecté à l’entrée où nous nous amarrons. Personne ne vient à notre rencontre !! Pourtant Ylang n’est pas du genre discret J. Finalement c’est Martial qui ira à la capitainerie. Nous aurons une place sur la jetée extérieure.
Nous avons à peine finit notre amarrage que Dino se présente. En Colombie nous sommes obligés de passer par un agent pour régler les formalités d’entrée et de sortie. Dino sera donc notre agent. Il est très rapide pour « ferrer les clients », beaucoup moins pour finaliser notre dossier, nous le découvrirons plus tard.
Nous devons laisser Ylang-Ylang dans cette marina le temps d’un retour vers la France. Martial s’occupe des vidanges moteur, de l’annexe etc….bref un « hivernage » en règle. Le lendemain de notre arrivée Dino nous ramène nos passeports tamponnés, avec une demi journée de retard sur son rdv mais tout va bien. Pour les douanes cela semble plus compliqué….
Entre deux bricolages-rangements-cned nous faisons quelques escapades dans la ville. Santa Marta est une des plus vieilles cités du pays, et elle est la destination favorite de vacances des Colombiens de classe moyenne. Nous trouvons une ambiance très animée et sympathique. Le centre historique contraste avec les immeubles de bord de mer.
Les routes ne sont pas toujours bonnes , il faut parfois changer un pneu…
Cette maison (une des plus ancienne de la ville) qui vient d’être rénovée abrite le musé de l’or (qui rassemble l’or précolombien de la région)
Ce qui m’a frappé tout de suite est que les Colombiens mangent beaucoup de fruits : il y a partout des petits marchands ambulants qui proposent fruits, salade de fruits, fruits pressés…pratiquement pas de sachets de chips et autres pièges diététiques. Et quel bonheur par cette chaleur un bon citron pressé.
Martial dépasse d’une tête tout le monde, par contre moi pour une fois je suis de niveau J. Notre vendeur de citronnade en voyant Martial nous demande de quel pays nous venons. Ah Francia ! Ah Sarkozi !! Là il nous impressionne par sa culture … Ah Carla !! Es bonita !! et le président Hollande ? connait pas …D’où l’importance d’une belle première dame pour la renommée d’un pays.
Le boulevard de bord de mer est agréable avec des statues correspondant aux gens du pays : petits et trapus
Par contre malgré nos recherches, impossible de trouver un ship, ou tout autre magasin pour des pièces de bateau. La marina est neuve mais déjà avec des soucis d’entretien : ils s’y sont mis à 3 pour que l’on puisse avoir de l’électricité, et le wifi pose pb certains jours. Coté face nous avons la ville et ses immeubles, (certains en construction) et les nuisances sonores qui vont avec….
Coté face, un port de commerce qui fonctionne 24h/24, 7 jours/7 avec sa cohorte de cargos et de remorqueurs….et les nuisances sonores (et olfactives) qui vont avec L.
Seul avantage est que l’on peut facilement aller en ville à pieds.
Bref une marina pour y laisser son bateau et voyager pas forcement pour y séjourner.
La marina a 2.5ans et ils ne se sont pas habitués :tous les jours une barque remplie de touristes fait le tour du port au milieu des bateaux de plaisance, explications à l’appui ! et tous les jours la barque est pleine !!!
Nous souffrons de la chaleur qui monte à 39°C à 11H le matin à l’ombre, pas ou peu de vent, jamais dans le sens du bateau autant dire que l’on est plus capable de grand-chose par ces températures…on se traîne…
Finalement Dino revient deux jours plus tard, fait des photos du bateau qu’il présente aux douaniers …et cela suffit, les douaniers ne se déplacent même pas pour voir le bateau !! Mais il manque le « permit cruising » qui n’est rien d’autre qu’une taxe : que l’on navigue ou pas, que l’on soit en Colombie ou pas, tu payes !! de plus ce permis n’est valable que 2 mois, cela veut dire pour nous qu’il faudra le repayer à notre retour sur le bateau. Finalement nous demandons à Dino de s’en occuper…grosse erreur…nous lui avons tout payé, au lieu des 3-4 jours annoncés, il a mis plus de 10jours et encore parce que on l’a fait appeler par la capitainerie ! Il prétexte une faute d’orthographe dans le nom du bateau qui l’aurait retardé. Au retour j’ai été en banque avec Dino et d’autres navigateurs arrivants et le papier n’avait pas le même format (du tout) était tamponné (pas la première fois !)…j’ai de gros doutes sur Mr Dino
Nous avons réussit à faire 3 ballades. La première nous a conduit à la cité balnéaire juste au nord de Santa Marta. Il y a deux moyens de transports vraiment pas chers. Les taxis jaunes, qui roulent en klaxonnant quand ils sont vides, coutent 5000 pesos (n’ayez pas peur cela fait 2€) et les bus bleus encore moins chers !
Dans les bus il y a des « rabatteurs » qui vous hèlent pour vous inciter à monter !
C’est en bus que nous partirons à Taganda. Nous sommes très déçus, c’est un attrape touristes sans intèrêt. La plage est sale et sans attrait, bateaux de pêche fatigués, filets empilés sur le sable…
Il y a des rabatteurs qui sont pesants et qui aimeraient nous faire prendre une barque pour visiter ce que nous avons déjà vu avec Ylang. Une seule petite rue où les boutiques de souvenirs alternent avec les restaurants.
Bref nous ne faisons qu’un « touch and go » puis retour à santa Marta pour le déjeuner !!
La seconde sortie sera pour Minca, village paisible à 14 km au sud est de Santa Marta.
Situé à 650m d’altitude nous échappons un peu à la chaleur suffocante. Nous prenons un taxi collectif (assez folklo) qui nous dépose au centre du village.
Puis une ballade jusqu’à une cascade.
Où nous déjeunerons : bon, local, pas cher, vue imprenable, que demander de mieux J
Ils ont beau être jeunes et beaux garçons, il n’y a que mon capitaine qui est assez costaud pour rester sous la cascade.
J’ai admiré ce jour là des plantes, qui gardent de l’eau à l’intérieur de chaque « pétale » : l’ingéniosité de la nature m’émerveillera toujours…
La troisième sortie sera pour les « cascadas Quebrada Valencia » à une 50ene de Km à l’est de Santa Marta. Nous prenons un bus « régulier » et admirons le paysage (à l’extérieur) et le spectacle (à l’intérieur). Il y a des habitués qui n’ont besoin que d’un regard pour que le bus s’arrête, ceux pour qui c’est visiblement un événement de sortir et sont sur leur 31, des mamans avec des enfants au regard timide…et debout dans l’allée un « charlatan » qui vente les avantages de son produit miracle en espérant que quelqu’un lui achète : nous avons eu une qui vendait un thé miracle, un qui vendait un produit qui soignait tout, de la prostate aux Pb oculaires en passant évidemment par les rhumatismes etc…, ou bien une jeune femme qui vendait tout simplement des bonbons.
Après 2h de ce spectacle, nous arrivons à destination.
Dommage que ce soit fermé, j’aurais bien pris une galletas avec du cacao.
On est en semaine et les seuls rencontres que nous ferons sont des chiens (qui viendront faire la ballade avec nous) et …
Ca a l’air tellement bon que cela donne (presque) envie J
La cascade est décevante, on est en saison sèche et il y a très peu d’eau.
Mais la ballade fut bien agréable.
Notre premier séjour en Colombie s’achève, mais sur la route du retour en France nous allons nous arrêter 3 jours à Bogota…à suivre…
Santa Marta pour les marins
-En Colombie nous devons passer par un agent pour faire notre entrée. Il parait qu’ils sont 2 à Santa Marta mais il est difficile de ne pas tomber sur Dino. Très vite j’ai compris qu’il serait impossible de comprendre à quelle sauce on allait être mangés. Il ne répond pas aux questions, surtout si elles sont d’ordre financier, ou quand il y répond, il se contredit à la visite suivante. C’est lui qui c’est occupé de notre premier « permis cruising », valable 2mois. Il nous demande de payer d’avance, met 10 jours à nous ramener un papier sans tampon et avec une faute d’orthographe sur le nom d’Ylang !! Il sait que nous prenons l’avion 3 jours plus tard… A notre retour de France nous sommes partis à la banque avec plusieurs navigateurs pour payer à nouveau ce fameux « cruising permis ». Là je me rends compte que les deux papiers n’ont rien à voir. Toujours pas de réponse quand je lui demande des explications.
Comme nous nous rendons à Carthagène, nous lui demandons un « zarpe » pour changer de zone. « Pas de Pb vous n’aurez rien à payer ». La veille au soir de notre départ, il nous fait des effets de manches en brassant des papiers, finit par nous laisser le zarpe de sortie et nous remplit tranquillement un reçu de 35$ !! Là c’est trop, j’explose : je lui demande le premier reçu de la banque( pas de réponse), lui demande la raison soudaine de ces 35$…il bredouille… et repart les mains vides fuyant ma colère J
Il brouille les pistes, n’écrit ni ne dit à l’avance les tarifs pour pouvoir les modifier à la tête du client. Ne faites pas comme nous l’erreur de le payer en avance et si vous y arrivez faites lui écrire les tarifs et les conditions avant de démarrer cela vous évitera des surprises.
-La marina est récente, mais apparemment ils ont des Pb d’entretien. Les employés sont très gentils et font au mieux. Nous avons bénéficié d’une remise de 20% (grâce à une pub sur un journal nautique Compas) et nous avons payé 23€/jour ce qui reste honnête. Une mention particulière pour Diana qui en plus de parler Français, est efficace, disponible et très agréable.
– Il y a un petit supermarché accessible à pied, mais en taxi demandez Ocean mall et vous aurez une galerie très moderne avec un grand supermarché.
– sur Noonsite il y a (en anglais) « Santa Marta for cruisers » qui donne de super infos.
– nous n’avons pas trouvé de magasin de pièces bateau ou technique.
– les taxis de ville sont très nombreux, jaunes et coutent quelque soit le trajet 5000pesos (soit 2€)