89.RAIATEA et TAHAA

Nous quittons Huahine avec un petit vent et un ciel chargé, direction Uturoa, ville principale de Raiatea. Petite navigation de 21miles de passe à passe qui aurait dû être une promenade de santé mais c’était sans compter sur la météo….

Raiatea « île sacrée » nous accueille avec des grains, des éclairs, des rideaux de pluie. Nous n’avons aucune visibilité, nous naviguons au GPS et au moment où nous sommes dans la passe nous avons du mal à distinguer les 2 motus (distants de 200m) qui l’encadrent. Pour lui c’est plus facile J

Nous progressons dans le lagon, dans une eau marron avec des troncs d’arbres et des noix de coco qui flottent partout et très peu de visibilité. Nous finissons par jeter l’ancre face à la marina d’Uturoa sans conviction : nous sommes dans le flot de déchets dérivants et dans l’axe de la piste d’atterrissage. On a connu mieux comme arrivée L

 

Heureusement dès le lendemain, le temps s’améliore et nous irons nous mouiller derrière le motu Aïto. Ce sera notre « camp de base » pour le mois et demi que nous passerons à Raiatea. Nous arrivons même à capter (plus ou moins bien selon les jours) un spot wifi.

Ce motu est artificiel, il est le résultat d’une volonté des habitants de
Raiatea de marquer l’entrée d’un chenal reliant les îles de Tahaa et de Raiatea. Un remblai de corail a été constitué sur lequel les arbres se sont ensuite développés. On peut passer directement le long du motu mais il faut slalomer dans les patates et au début mon capitaine, prudent, nous fera faire le tour par le nord.

En 10mn d’annexe nous sommes à Uturoa (parfois secs, parfois humides suivant l’humeur d’EoleJ). C’est une petite ville charmante qui est le deuxième pôle urbain et économique de la Polynésie et la capitale administrative des Raromatai (= îles sous le vent en polynésien). Le petit port au cœur de la ville, est toujours en mouvement de bateaux qui vont et viennent vers les autres îles.

 

La ville a 3 superettes bien achalandées, dont un (Champion) directement sur le quai. C’est là que nous retrouvons Bernard du bateau Oboé d’Amor avec qui nous avons passé une semaine aux Galápagos. C’est ici qu’ils ont posé leur ancre, leurs enfants ont retrouvé le chemin du lycée et eux on ouvert une très jolie roulotte de crêpes et de glaces. (Miam ! J). Ils ont l’air contents, et on les comprend : il y a pire comme endroit…

Nous complétons notre avitaillement : Mikael et Marcel viennent pour 3 semaines à bord J J

C’est le matin même de leur arrivée que le groupe choisit pour (re-re-re)tomber en panne. Rougnougnou ce groupe

Martial passe sa journée la tête dans le groupe sans succès !!

L’aéroport est au nord de l’île de Raiatea, au bord du lagon et c’est en annexe que nous allons chercher nos copains.

Ils arrivent fatigués de ce long voyage mais contents.

Les premiers jours ils font connaissance avec notre mouillage : une piscine couleur lagon où évoluent 2 gentils requins pointe noire que nous avons nommé : Jobi et Joba.

Mickael fait aussi connaissance avec l’hôpital où il aura une dialyse 3 fois par semaine. Si les locaux ne sont pas de première jeunesse il est ravi de la qualité des soins, de l’accueil et de la gentillesse des gens.

Dès la seconde soirée nous partons assister à un spectacle de danses dans une école. J’avais peur que ce soit un peu kermesse de fin d’année, mais en fait nous avons assisté à un spectacle de qualité.

Après plusieurs nominations, finalement celle qui sera l’élue de la soirée sera la danseuse en marron au milieu.

Et voici le jury :

De retour de la soirée au port où nous avions laissé l’annexe, nous nous rendons compte qu’on nous a volé la nourrice et son essence !! Le retour sur presqu’un mile à la rame par une nuit sans lune fut épique ! J

Par « chance » ils nous ont laissé la pompe à main (poire) de gavage du moteur, ce qui nous a permis de continuer au moteur avec un jerrican, le temps de retrouver une nourrice.

Nous avions pris un rythme : pendant les dialyses de Mickael, Adrien était dans les deniers devoirs à rendre et les révisions (il passera l’oral et l’écrit du bac français durant leur présence) et Martial avec les mécanos pour le groupe.

Nous louons une voiture pour faire le tour de Raiatea par la terre. Les 98kms offrent l’occasion de s’imprégner de l’atmosphère paisible de l’île. En partant vers le sud, le premier stop sera pour l’étroite baie de Faaroa.

 

Un peu plus au sud nous nous arrêtons au marae Taputapuatea, lieu mythique berceau de la culture Maohi, et site archéologique le plus important du pacifique sud.

 

Etalé sur 3 hectares, d’imposantes dalles de corail sont disposées le long de la côte et face d’une passe par où arrivaient les arii (chefs) venus de tout le pacifique (iles de la Société, les Australes, îles Cook…)

Au milieu se dresse une pierre d’investiture qui servait de trône au roi

Tout est paisible à notre passage, avec une vue sur Huahine, et cela contraste avec les panneaux explicatifs qui racontent qu’ici se pratiquaient des sacrifices humains, lors de grandes cérémonies.

La route nous offre des panoramas magnifiques sur le lagon.

 

sur des baies, mais aussi des motus (petites îles le long de la barrière de corail)

C’est dimanche et un petit club de Va’a a organisé un repas pour récolter des fonds. Nous nous régalons de poulet au citron, avec toujours les sourires et la gentillesse des gens.

La cote ouest nous offre une vue sur Bora Bora

 

Nous ferons quelques petites escapades autour de Tahaa. L’île est située dans le même lagon que Raiatea, elle est plus sauvage.

 

 

La première sera pour le motu Alger et son frère le motu Tau Tau qui encadrent une passe.

 

Plaisir de nager dans une eau cristalline et chaude…

Nous reviendrons un dimanche sur le motu Altger. Après une petite ballade, avec vue sur le motu Tau Tau et la passe

 

 

 

Nous dégustons le ma’a tahitien (tous les plats typiques nous sont proposés en buffet à volonté). Les ventres sont pleins.

Après ce bon repas et un bon orage, nous retournons à notre camp de base, en face d’Uturoa. C’est là, vers 20h, nuit noire que nous sommes accostés par une petite embarcation. Nous avons déclenché une alerte, et les responsables des recherches à Papeete cherchent à nous joindre…notre VHF est éteinte. Martial a une VHF portable étanche ASN (automatique signal numérique). C’est un appareil très pratique (= sécurisant, obligatoire sur les bateaux de plongée) qui en plus d’avoir une fonction VHF peut déclencher une alerte, si nous nous sommes perdus en plongée ou plus simplement en annexe. Sauf que la notre a des velléités d’indépendance et a lancé un signal d’alerte, du placard où elle est rangée, sans que nous intervenions !! Les autorités cherchent à nous joindre depuis le milieu d’AM en vain…du coup Mr le maire d’Uturoa (himself !) assez mécontent d’avoir a se déplacer un dimanche soir(cela se comprend), vient nous voir pour que nous confirmions aux autorités de Papeete que c’est une erreur. La VHF fautive est enfermée dans la boite magique …….le micro ondes jusqu’à renvoi au fabriquant.(un des usages du micro onde que je n’avais pas imaginé au départ J)

Nous sommes partis faire un tour complet de Tahaa. Ballade douce au fond des baies

Nous remontons tranquillement vers le motu vahiné où nous mettrons notre ancre pour la nuit.

Pour une fois Martial n’est pas seul pour vérifier le mouillage.

En prime, nous avons un magnifique coucher sur Bora.

 

Le lendemain matin nous aurons une séance de snorkeling sur une barrière de corail en très bon état.

Nous allons ensuite devant un grand hôtel situé sur un motu, pour voir le « lagunarium ».

Entre 2 motus, la faible profondeur (1.5 à 3 m de fond) permet de nourrir les poissons et de balader les touristes sans risque. Nous jouons les touristes avec plaisir.

Je tombe nez à nez avec une grosse murène javanaise et je rameute les troupes. Si Martial et moi en avions déjà vu plusieurs en plongée, c’est une grande première pour nos 3 autres explorateurs, qui se tiennent à distance avec un mélange de respect et d’admiration.

En repartant vers le sud, un peu avant la passe nous naviguons devant une des plus vieilles églises de la région.

Nous sommes allez plusieurs fois nous amarrer aux bouées à l’entrée de la baie au sud ouest de Tahaa.

Nous y avons fait une petite exploration terrestre.

En fin de journée « nos males » entretenaient leurs corps

Et cela finissait forcement dans l’eau et en éclats de rires.

Nous avons fait un aller retour à Bora Bora…mais ce sera l’occasion du prochain article.

Il y a eu des soirées, où sommes allés manger de délicieux poissons chinois et chao men à la roulotte (camion pizza local mais sans pizza J), et sur le chemin du retour nous avons assisté à une répétition de danse pour le Heiva qui approche. Et même sans costume les soixante danseurs et danseuses font une prestation impressionnante.

Il y a eu les jours maussades où Adrien et Mika sont rentrés avec la banane après avoir croisé raies (pastenagues) requins autour du mouillage.

Il y a eu une ballade au nord ouest de Raiatea, sur un motu, et ce jour là la pluie ne nous a pas empêchés de faire la passe en snorkeling.

Il y a eu une soirée d’élection de miss et mister Raromatai (=îles sous le vent), mais sans danses L L

Marcel et Mika n’ont pas eu trop de chance avec le temps : beaucoup de pluie, dégradation du climat ou année El Ninio ? Malgré cela ils ont eu l’air content de leur séjour et nous espérons qu’ils ont pleins de beaux souvenirs.

Ils nous quittent, le jour de l’oral bac français d’Adrien…avec un temps gris !! L

Après une escapade à Huahine nous sommes de retour à Uturoa. A notre retour le temps redevient enfin plus « polynésien ». Nous en profitons pour monter au sommet du mont Tapaioi 294m.

La piste qui nous permet d’y accéder a été crée en 1969 pour placer au sommet une antenne pour la télédiffusion pour les îles sous le vent. La montée se fait dans la verdure.

Et la vue est d’autant plus saisissante à l’arrivée à l’antenne, qu’elle ne se dévoile qu’au dernier moment.

Vue sur Uturoa et Huahine à droite au loin.

Vue au nord ouest avec Bora Bora et l’aéroport au premier plan.

Vue de Tahaa

Vue de la passe et de la cote est

Le motu de la passe

Nous avons regretté de ne pas avoir pris des casses croutes pour pouvoir profiter plus longtemps de cette vue magnifique, mais à un moment nos estomacs ont pris le commandement et nous sommes redescendus vers un bon repas.

Le 29 Juin est férié en Polynésie : c’est le jour de l’indépendance. A partir de ce moment jusqu’à la fin Juillet, les fêtes se succèdent. Toutes les îles montent un chapiteau à cet effet entouré de baraques « façon huttes anciennes ». Le chapiteau sert pour les spectacles, les baraques sont plutôt une sorte de baraques de fêtes foraines, avec de la barbe à papa, de pop corn et des stands de tir…

A Raiatea le chapiteau est au bord du lagon et nous pouvons nous y rendre en annexe. Cette année le thème de la fête du jour de l’indépendance est l’environnement.

Le plus remarquable fut les chapeaux fabriqués avec des emballages…une façon ludique de concevoir le tri sélectif.

Ou bien cette robe faite à partir de canettes, de capsules « what-else », un filet de pêche etc…

Encore une fois je suis en admiration sur leur sens imaginatif.

Il y eu quelques danses, avec une population de danseuses très hétéroclite.

La miss Raromatai

Et puis…

Mais aussi des enfants

Et leurs mamans

Le dimanche suivant, nous avons décidé de faire un peu de snorkling sur un motu au sud. Sous la pression de l’équipage, le capitaine accepte de slalomer entre les patates du motu Aito.

 

N’aillant pas trouvé d’endroit où mouiller abrité sur le motu de la passe principale d’Uturoa

nous décidons de pousser jusqu’à la passe suivante au sud et son motu Tipaemauo.

Nous slalomons un peu entre les bouées d’une ferme perlière et les patates de corail,

pour arriver à un mouillage de rêve et incroyablement abrité.

Malheureusement si la vision terrestre est idyllique, sous l’eau tout est détruit et surpêché.

Ensuite, nous passerons ensuite 5 jours à quai, où nous espérons nous faire réparer notre sail drive. : il fuit malgré un changement de joints fait sur le chantier à Papeete par les mécanos de Sin Tong Hing!! Il est clair qu’ils ont fait une erreur, soit sur la pose des joints, soit sur le diagnostique. Coups de fils, sur coups de fils, Martial aimerait qu’ils refassent le travail…mais on est à Raiatea. Nous attendons une semaine que leur correspondant sur place, soit dispo, puis encore 4 jours d’envoi des joints de Papeete à Raiatea, puis 4 jours pour retrouver les joints dans le cargo (oui oui ils sont bien là…mais où ?? chercher 3 joints dans un cargo autant chercher une aiguille dans une motte de paille). Nous commençons à perdre patience… Un beau matin, le mécano arrive avec le sachet de joints ! Il démonte et trouve un Pb qui serait peut être à l’origine de la fuite. Coup de fils à Papeete : la pièce n’est pas en stock ! Le mécano nous confirme que nous pouvons naviguer ainsi en surveillant régulièrement, nous ne voulons pas perdre encore 15 jours, nous partirons donc 2 jours plus tard en aillant payé une réparation qui n’a pas arrangé notre fuite.

Ami navigateur, éviter les réparations chez Sin Tong Hing : ils nous ont envoyé des jeunes mécanos, auraient essayé de démonter une pièce tenue par 2 boulons à l’intérieur et qui nous ont mal fait le travail.

 

 

Adrien ayant le code d’un réseau wifi ne rentrera que pour manger ! L + nuisances sonores liées à la proximité d’une petite ville = retour à la civilisation, ses avantages et surtout ses inconvénients.

C’est de là que nous verrons le départ et le retour d’un concours de pêche sous marine.

Et enfin le jour tant attendu arrive : plein de gazole (détaxé) et nous pouvons reprendre notre route vers l’ouest.