42.MARTINIQUE 2

 

Nous partons des Anses d’Arlet pour le Marin : le vent (20 nœuds) dans le nez, moteur, sondeur intermittent et casiers de pêcheurs omniprésents (avec pour seul signalement des bouteilles d’eau, transparentes…c’est mieux pour le repérage L ). Nous arrivons en début d’AM et aussitôt nous nous précipitons chez les spécialistes électroniques. Chez le premier (j’ai le nom !) une femme qui fait mine de s’y connaitre nous dit qu’il faut démonter nos appareils pour les faire tester. Mon capitaine est furieux : « je vais pas démonter la moitié du bateau pour lui faire plaisir… ». Nous nous dirigeons vers Pochon : visiblement le technicien est débordé, mais il écoute nos Pb et nous conseille un autre test. Grâce à ses conseils Martial trouve la panne : un T, le raccord est défectueux ! On avait pensé à tout sauf à ça ! De retour au magasin, le technicien sur le départ nous offre la pièce (en nous précisant que c’était rare mais cela pouvait arriver!). Réparation faite, un grand merci au gars de Pochon.

Au cours de nos allers retours nous avions repéré que Birabao était dans le port. Nous allons nous faire offrir un apéro. par Christian. Nous sommes contents de le retrouver en pleine forme, il nous donne des nouvelles de bateaux copains. C’est la veille de Noël et il part en France passer les fêtes en famille (comme beaucoup d’équipages).

Nous décidons de partir pour St Anne petite bourgade touristique à la sortie de la baie du Marin. Le ponton débouche directement sur l’église

A terre le petit village est mignon mais avec beaucoup d’attrapes touristes. Wifi payant, boutiques de souvenirs et menus « créoles » destinés aux touristes ….

Mais les couchers de soleils sont beaux ici aussi

Nous décidons de faire la ballade qui relie St Anne à la plage de la Saline. Le sentier longe la mer dans la végétation

Nous passons par de jolies criques isolées et donc quasi désertes

Nous croisons pas mal de chats sauvages

Et des crabes….bleus

Des « rouges »

Et des « méchants » !!

Nous arrivons à l’heure du repas sur une jolie plage avec juste derrière dans la verdure une file de petits snacks vendant tous des menus créoles (accras-boudins) et glaces !!! Le tout dans une odeur de friture (évidemment).

Nous avions notre picnik ce qui nous a permis de manger tranquillement à l’écart. Retour à St Anne (fatigués) où nous croisons un mariage de pêcheurs

Mes hommes se sont inscrits à un stage de Kite-surf. Nous aimerions nous rapprocher du Vauclin (lieu du stage) mais c’est sur la côte au vent et le courant d’Est de 20 à 25 nœuds ne faiblit pas. Nous décidons de louer une voiture (non sans peine) et les hommes du bord vont pouvoir démarrer leur « aventure ».

 

La première séance se fait sans planche : gonflage d’aile….jusque là tout va bien. Les séances suivantes (avec une planche) seront plus dures

 

Au bout des 4 séances…y a encore du travail, ils ne sont pas autonomes mais contents.

L’endroit est très beau

Au milieu du stage il y a eu Noël et mes sportifs ont eu un jour de repos. Mon amie Marie Georges nous invite à son repas de Noël familial. Le repas est délicieux et traditionnel : pâtés et boudins créole arrosés de Ti-punch, ragout avec igname du jardin et des buches en dessert. Tout le monde nous accueille avec beaucoup de gentillesse. Martial trouve des tas de sujets de discussions : comparaisons des habitudes des DOM Françaises et surtout il se renseigne sur les rhums ! Il faut dire c’est incroyable le nombre de différentes marques de rhums pour une « petite » île comme ça.

Et le papa de Marie Georges nous fait cadeau d’un dicton à méditer : temps fait temps, temps quitté temps (vous avez 1h !). Au moment du départ….sa maman nous sert un super chocolat chaud (si, si) et une brioche. C’est très très bon mais je commence à avoir les dents du fond qui baignent. Nous partons à la nuit et nous nous souviendrons longtemps de ce Noël.

Le lendemain au moment de prendre notre voiture (pour aller au cours de Kite) nous voyons un attroupement derrière. La voiture est garée sur un parking contre l’église. Il y a une messe ce matin là lendemain de Noël. Une dame (âgée) a confondu marche avant et marche arrière ! Du coup elle a coincé une passante contre notre voiture (les deux jambes cassées).

Au début la tension est palpable d’autant que nous sommes les seuls blancs. Et après constat, SAMU, gendarmes… et voiture inutilisable. Quand les gens comprennent la légitimité de notre présence ils deviennent gentils et nous aident à changer de voiture. La séance de kite est foutue, nous partons donc nous balader. Premier stop l’habitation Clément, une ancienne rhumerie. La visite démarre par le parc qui est magnifique.

Un moulin pour broyer la canne, que des bœufs faisaient tourner

Nous passons par les entrepôts où se trouvent les cuves

D’autres où sont les tonneaux

Les anciennes machines à vapeur

Et le train qui servait à transporter la canne

Mais des rhumeries nous en avons déjà visité pas mal et celle ci a un plus : l’habitation Clément. Homère Clément alors maire du François rachète en 1887 une plantation sucrière et en fait une distillerie de renom.

Nous visitons la case des présidents qui commémore le sommet qui réunit ici Bush et Mitterrand le 14 Mars 1991 où ils ont pu déguster du rhum millésimé (eux  J )

Nous passons ensuite à la maison de maître

et son mobilier du plus pur style colonial.

Mon esprit s’échappe, j’essaie de m’imaginer la vie de l’époque…..

La cuisine était à l’extèrieur et le garage à calèche a été transformé en salle d’exposition et le site acceuille maintenant des collections d’art comtemporain caribéen.

Où croyez vous que l’on croise des naviguateurs ? dans un mouillage ? nooon.. dans le magasin-dégustation de la rhumerie où nous avons fait le plein ! L’équipage de Nomadeus, croisé à Joa Pessoa a déjà fait des dégustations. Echanges de projets et chacun repart vers sa route.

Nous partons ensuite pour la presqu’ile de la Caravelle à l’ouest de l’île qui s’avance sur une dizaine de km. Nous traversons le village de Tartane, petit village tranquille de pêcheurs.

Un peu plus loin des écoles de surf et tout au bout le chateau Dubuc. Il ne reste que des ruines de ce château construit en 1740.

C’est une habitation qui vivait en quasi autarcie grâce à l’exploitation de la canne , du café et dit-on de la contrebande et du trafic d’esclaves

La vue est magnifique sur la baie du Trésor (il parait que des contrebandiers en ont caché un par là…).

Nous retrouvons Marie Georges prés du Robert : grâce à elle, nous avons un dossier d’inscription au brevet des colléges pour Adrien. Elle nous emmène prendre un apéro. chez ses amis Eddy et Catherine : belle rencontre, nous échangeons des morceaux de vie, nous passons un moment très agréable. Ce fut une journée intense en émotions diverses ;

Entre deux séances de Kite nous avons fait un petit tour dans le nord de la Martinique . St Pierre est une petite ville chargée d’histoire qui nous semble très sympathique, il faudra qu’Ylang y revienne…

Tout le long de la route des artistes ont réalisé des totems

Ici des « batons lélé » , sorte de mixeur manuel local, servant à mélanger les planteurs par exemple (au hasard évidemment J ) mais version Gargantua

Le jour où nous rendons la voiture nous faisons un petit tour à l’Anse Michel où se trouve un autre club de Kite surf

Et au marché du Marin en grande partie destiné aux touristes

 

Finalement nous nous décidons à remonter la côte est, non pas que le vent ait baissé mais plutôt une envie de sortir des sentiers battus. Nous partons donc avec(20 à 25 nœuds) le vent de face : pas vraiement l’allure qu’Ylang préfére. Heureusement après la pointe Sud Est nous pouvons nous écarter un peu de l’axe du vent et avoir une meilleure allure. Bien que nous nous sommes pas mal éloignés du rivage, nous traversons un « champs de mines ». Face au Vauclin (premier port de pêche de Martinique) une nuée de casiers signalés par des bouteilles plastiques transparantes !! Nous slalomons, moteur en appui pour pouvoir étre plus réactifs. Nous finissons par en attraper un , mais qui se casse tout seul. Sur l’instant c’est un soulagement mais la barre est dure et en fait on a un bout enroulé autour de l’axe du safran. Après la passe du loup Garou (du nom de l’îlot qui la borde)

Nous jetons notre ancre à l’ilet Madame premier mouillage en rentrant à gauche dans le « Havre du Robert ». Le bout pris dans le safran s’avére très difficile à enlever. Martial le tire sur le guindeau et se pend dessus pour y arriver. Heureusement pas de casse mais beaucoup d’huile de coude. L’ilet Madame est un endroit touristique avec des catamarans de promenade. Nous déjeunons , nous remettons de nos émotions et allons jeter notre ancre au fond de la baie devant le club Nautique.

C’est dans ce club que Marie Georges fait de la planche à voile et très vite elle nous obtient le code wifi ! Adrien est aux anges. On est les seuls touristes dans la baie et tous les moniteurs du club sont très sympas avec nous. Nous avons en prime un spectacle tous les jours avec les sorties de catamrans, optimistes, champions de planche et entainement des Yoles.

La yole fait partie de la flotte martiniquaise traditionnelle. Elles sont réalisées en bois dur avec un mat et une vergue en bambou. La yole n’a pas de quille et une grande surface de voile d’où la nécessité d’utiliser des bwa drésé (barres rigides coincées à l’intérieur du bateau) sur lesquels se perchent l’équipage pour faire contrepoids tandis que la direction se fait avec une pagaie.

Les petites régates que se livraient autrefois les pêcheurs sont aujourd’hui des compétitions endiablées . Le tour de Martinique des yoles est devenu un événement sportif majeur drainant des foules considérables .

Version mini yole

Nous sommes maintenant à la veille de l’an 2014. Philippe, le mari de Marie Georges vient nous chercher et nous passons la soirée avec leur famille et leurs amis. Nous nous sommes régalés et le frère de Marie Georges s’est avéré être un très bon DJ. Je n’avais jamais vu Martial dancer autant , il faut dire que « Tatie » nous a bien poussés. Tatie a 85 ans et une pêche et une jeunesse incroyables et on ne ressiste pas à Tatie !! et c’est avec quelques bons fous rires que nous avons démarré 2014.

Nous avons eu du mal à partir : le vent souffle sans arrêt de 25 à 30 noeuds d’Est avec « une forte houle » et pas mal de grains. Du coup nous visitons Le Robert petite ville à l’abri des flux touristiques

Sa « Promenade des Anglais »

 

Son port de pêche

Mais en dehors du bord de mer, les maisons et les édifices sont assez délabrés. C’est dommage car cette petite ville a gardé du charme, de l’ autenticité avec sa vue mer et il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elle devienne un petit bijou.

La baie du Robert est une petite mer intérieure avec ses îlots et ses petite baies suffisamment abritées pour l’aquaculture

Sur les îlots il y a des petites maisons qui font rêver par leur emplacement, jalousement conservées par leurs propriaitaires

Un dimanche nous avons fait une sortie avec une dizaine d’invités avec qui nous avions passé les fêtes. Nous sommes allé nous mouiller à la sortie de la baie à l’îlet Chancel. Et après une petite baignade sur un fond blanc (suivant l’expression locale)

Le repas réunionnais a fait sensation (rhum banane-achards-rougail saucisses) et on s’est bien amusés, on a beaucoup rit.

Nous sommes revenus seuls à ce mouillage pour mieux explorer l’ilet à Grotte.

Dès notre arrivée le propriètaire des lieux vient nous réclamer son droit de passage

Et pour nous remercier il nous laisse des « petits souvenirs » sur le pont….Martial n’aime pas les oiseaux J

Après une baignade avec pas mal de courant, nous partons explorer l’îlet à Grotte : l’eau y est translucide

 

Nous faisons le tour par le bord de mer pour arriver à la Grotte, qui n’est accessible que par la mer.

Une dame a vécu là toute seule, y a construit une maison. C’est maintenant son fils adoptif qui nous reçoit trés gentillement , il retape la maison. Il y a un poème affiché qui parle de la propriaitaire des lieux.

Vue imprenable sur la mer, le grand large

Là aussi l’esprit s’échappe : comment vivait cette dame, seule ….esprit libre, forte personnalité ou sorcière ?

Retour à notre annexe.

Nous ferons une autre sortie à l’ilet Madame avec Marie Georges et « visitant » la partie sud de la baie.

Finalement nous avons une fenêtre météo qui s’annonce.

Une dernière super soirée chez Eddy et Catherine. Pictionary et crèpes et la fin de soirée en musique avec Catherine au piano, Eddy à la batterie et Martial à la guitare, un grand souvenir.

Nous avons passé de super moments en Martinique surtout grâce à toutes les personnes que nous avons rencontré.Un très grand merci à Marie Georges sans qui tous ces moments n’auraient pas existé.