30.GRENADE

La traversée entre Trinidad et Grenade ne fut pas très confortable (houle trois quart avant) mais ne dura qu’une nuit. Nous arrivons au petit matin à Princkly Bay au sud est de Grenade.

C’est une jolie baie bordée de maisons chics et d’une belle plage dotée d’eau claire et chaude.

Adrien étrenne son skimboard et s’en donne à cœur joie.

Nous voyons même une tortue à coté du bateau !!

Il y a pas mal de bateaux dans la baie : surtout des Américains, des Canadiens, des bateaux de location….ça y est on est bien arrivé aux Antilles !

Nous nous mettons au plus vite à la recherche du mécano. que nous a indiqué Fisher Panda pour notre groupe : il n’existe plus !! Heureusement nous avons une autre adresse à David Harbour une baie à l’est de Prinkly Bay. Nous y allons tranquillement (c’est le weekend…et rien ne sert de courir)

C’est une baie très tranquille qui est dédiée au chantier

 

Les bateaux viennent là pour des réparations, un carénage ou pour attendre sagement leur propriétaire pendant la période cyclonique. (C’est là que nous aussi laisseront Ylang Ylang en Septembre)

Le lundi matin le mécano. diagnostique assez vite un manque de compression dans le cylindre du groupe. Il faut tout démonter descendre le groupe à terre pour pouvoir travailler dessus.

Et c’est à ce moment là que nous recevons des alertes météo : Chantal, notre première tempête tropicale arrive et devrait passer entre la Martinique et St Lucie.

Cela nous parait très proche et dès que le groupe est à terre nous partons nous réfugier dans un trou à cyclone tout proche.

C’est une baie étroite et profonde qui se termine en S. Nous mouillons dans un écrin de verdure (mangrove) : on se croirait sur un lac bordé de belles maisons.

Nous sommes étonnés de ne trouver presque personne (nous sommes 3 bateaux) dans ce havre de paix. Et pour cause la nuit sera très calme, nous aurons un orage le matin et rien de plus (si ce n’est une attaque de moustiques affamés !!) : nous nous sommes inquiétés pour rien. Par contre les bateaux restés au Marin en Martinique ont souffert, il y a eu de la casse et pas mal de dégâts. Heureusement nos copains de La Julianne et de Birabao ont eu plus de peur que de casse.

Retour au chantier (après cet épisode météo) pour constater que notre groupe est tout piqué et corrodé à l’intérieur par l’eau de mer !! (Il a seulement 170h de marche !!!)

Magnifique tête de piston non ? tu m’étonnes qu’il n’y avait pas assez de compression….

Une erreur de conception de la pipe d’échappement. S’en suivent une série de mails qui déboucheront sur une prise en garantie par Fischer Panda mais nous ne l’aurons pas pour l’arrivée de nos copains la semaine suivante : on sera obligé de faire tourner les moteurs pour l’eau et l’électricité. Par contre pas de Pb pour le rhum on a déjà le stock… J

Nous pouvons (enfin) faire un peu de tourisme : nous partons visiter la Capitale St Georges. L’arrivée (en bateau) se fait par deux anses. La première « Le Carénage » (le nom en Français comme plusieurs noms de lieux sont des vestiges du passage des Français sur l’île) est entourée de monuments officiels et anciens.

 

 

 

C’est la partie la plus proche du cœur de la ville et la plus vivante

Une petite photo qui fait « rêver » non ?

Le deuxième bassin est consacré au port de plaisance

Avec ses installations modernes

Il y a même dans ce bassin un supermarché avec un « ponton à dinghy » (dinghy est le nom anglais pour l’annexe…) confort suprême pour les navigateurs (non, non pas pour les navigatrices…elles elles font les courses vous ne voulez pas qu’elles les portent en plus ?)

Il y a de nombreux flamboyants (ces arbres magnifiques avec leurs fleurs rouges) à St Georges qui mettent de jolies touches de couleurs au paysage.

Le soir nous décidons d’aller à terre. St Georges est un peu désert le soir et nous tombons par défaut dans un restaurant (BB’s) où nous sommes les seuls….je crains le pire. Les murs de la salle sont remplis de graffitis et nous avons une belle vue sur le carénage.

Et en fait nous eu un repas créole gastronomique avec des épices savamment dosées et très bien présenté.

Aller….un petit quiz de fruits et légumes pour se détendre


Alors… ? Ici ils appellent ça des French Cajous (pourquoi French ? pourquoi cajous ?). C’est un fruit un peu âpre, rafraichissant mais j’ai été la seule à les manger.

Nous retournons à Princkly Baie pour accueillir nos amis Fabrice, Marianne et leur héritier (comme ils l’appellent) Arthur.

Ce sont les premiers à venir à bord depuis notre départ et nous sommes contents de partager un petit bout de voyage…et ils arrivent très chargés

Ils ont mis la barre très haute….

Le premier jour c’est baignade et ballade sur la colline voisine au milieu de maisons cossues et fleuries.


Les deux jours suivants nous louons une voiture pour visiter l’intérieur de l’île.

A Grenade on roule à gauche et là on avait une voiture avec le volant à gauche …pas trop de visibilité pour doubler et déboiter. C’est Fabrice qui s’y colle (il s’en est sortit comme un chef) et s’est très rapidement mis au rythme local : un coup de klaxon toutes les 15 s.

Nous dépassons St Georges et longeons la cote ouest. C’est luxuriant répétait Fabrice entre deux coups de klaxons. La route est sinueuse avec des aplombs magnifiques sur la mer.

Vous avez droit à un deuxième quiz …veinards. Mais là vous connaissez tous et vous en avez pour la plus part chez vous :

Facile non ? et oui c’est une noix muscade.

Grenade est aussi appelée l’ile aux épices. La noix muscade qui orne le drapeau national, a fait la fortune de l’archipel : jusqu’en 2004, la Grenade en était le deuxième producteur mondial derrière l’Indonésie et l’ensemble de ses épices faisait vivre plus de 3 000 exploitants. Mais cette année-là, l’ouragan Ivan, dit « le terrible » a ravagé 60 % des plantations. Si bien que la noix de la Grenade ne devait pas retrouver son rang avant 2012, le temps que les milliers de muscadiers replantés arrivent à maturité.

Nous arrivons à Gouyave où est installée une usine de traitement de noix muscade. Gouyave vue de la mer

Les « noix » sont d’abord séchées durant deux mois sur des claies immenses, longues de 80 mètres, puis cassées dans la vénérable cracking machine, triées, mises à flotter pour vérifier leur qualité, séparées par taille, et finalement mises en sac.

Tri manuel :

 

 

 

A midi nous nous arrêtons à un restaurant local « Helen’s » dans la ville de Sauteur au nord de l’île. Le nom de Sauteur vient du fait historique racontant que les indiens Caraïbe ont préféré se suicider en sautant de la falaise plutôt que de se soumettre aux Anglais.

Encore une adresse que je vous recommande… 🙂

Nous rentrons par la cote est. Nous nous arrêtons à une ancienne usine de chocolat.

Une fève de cacao encore sur l’arbre.

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons eu l’odeur des fèves fraiches de cacao en décomposition (pouahh !), puis l’odeur des fèves (noyau) en train de sécher (Mumm c’est déjà l’odeur du chocolat)

Et de très jolies vues sur les anciens bâtiments

Une petite dégustation : ils sont délicieux avec des parfums locaux (mangue, gingembre, goyave….) Seul regret il fait trop chaud pour pouvoir en stocker.

Autre arrêt sur la route de retour : une distillerie de rhum. On a déjà visité pas mal de distilleries mais celle-ci est différente. « River Antoine Rhum Distillery » fonctionne encore avec des équipements du 19e siècle.

C’est l’eau (par un réseau de canaux)qui fait tourner une roue pour broyer la canne

 

 

C’est au feu de bois qu’ils chauffent l’alambic

Le jus de canne est chauffé progressivement en montant manuellement de cuve en cuve.

 

 

L’odeur est enivrante mais la vue n’est pas engageante.

La cuve finale est chauffée avec un four à bagasse (la bagasse est la paille autour de la canne) tout sert rien ne se perd.

Petite vue de l’alambic avant la dégustation

 

C’est la vue que j’avais après la dégustation et là pas de problème de chaleur : on peut en stocker on a des glaçons à bord.

Le lendemain nous avons fait une virée plus à l’intérieur des terres.

L’île est relativement haute (autour des 900m) et il y pleut, souvent beaucoup mais pas longtemps (pluies tropicales). Il y a même eu les jours où le pont étant salé Martial faisait la dance de la pluie (avec succès évidemment  J ) car sans groupe, pas de dessalinisateur et on garde notre pont sale.

Premier stop aux Concord Waterfalls sous la pluie.

L’ile est toujours aussi …luxuriante (merci Fabrice)

 

 

et fleurie

Encore une visite d’un jardin pour mieux découvrir les fruits et épices locales sur pieds, et nous finissons la journée par …une cascade (l’ile en compte 6 ou 7 différentes) Royal Mt Carmel Waterfalls.

On y accède facilement après 10mn de marche mais le guide est obligatoire : l’entrée du sentier est dans son jardin et il ne peut pas te rater. Au retour bakchich obligatoire …et aussi pour son copain qui t’as gardé la voiture ( ?!) mais à qui tu n’as rien demandé….

La cascade est belle et les hommes n’y résistent pas

 

Ca va la pression ? sinon tu as mieux à gauche….

Je crois qu’à ce moment là ils débattent de l’avenir de la politique mondiale et on voit très bien l’intérêt de la génération montante….malheureusement j’étais trop loin pour entendre les détails…

 

Les soirées étaient bien occupées aussi. Merci à Fabrice qui m’a remis en route mon Iridium (avec une nouvelle carte Sim) mais malgré tous ses efforts l’antenne wifi reste HS.

Le soir des 13ans d’Arthur tout le monde a eu une coupe de champagne.

 

Et le matin…il n’y a plus personne…

 

 

 

 

Nous passerons les quatre jours suivants dans les baies au sud de Grenade.

Dans la baie de Hog Island il y a un grand Hotel et sa magnifique plage :


 


 

Dans la même baie nous avons passé une soirée dans la minuscule marina de Wisper Cover tenue par des Québecois. L’ambiance y est sympa et j’y ai mangé de la poutine ! Non pas celle de chez nous. Au Québec la poutine ce sont des frites (toutes molles) qui trempent dans une sauce barbecue…et j’ai aimé !

Petite pause technique au chantier pour avoir des nouvelles de notre groupe, faire le plein d’eau et des lessives

Et nous faisons route vers Cariacou au Nord de Grenade.