85. UA POU et NUKU HIVA BIS

Après nous être remis de nos émotions du Matavaa, nous quittons Hiva Oa pour Ua Pou.

Nous serons moins nombreux que lors de notre premier séjour (4-5 bateaux au début, et 2 le dernier jour) et nous ne sommes pas obligés de mettre notre 2ieme ancre. Le quai pour l’Aranui 5 est en train d’être agrandi, mais nous sommes entre Noël et jour de l’an et les travaux sont suspendus (c’est mieux pour le bruit et la poussière)

Nous retrouvons cette île et ses pics avec beaucoup de plaisir.

Les enfants sont en vacances, et Adrien se fait des copains sur la plage

Il réussit même à faire du va’a.

Nous retrouvons le vendeur de journaux, qui offre son wifi avec gentillesse, le vendeur de souvenirs qui grave des boules de tamanou (il nous en fera 2 spéciales pour nous dédicacées !J ).

Nous décidons de passer le réveillon avec les « locaux » : ils organisent une fête de fin d’année qui leur permettra de récolter des fonds pour envoyer l’équipe de foot locale (très douée parait-il) faire les championnats à Tahiti….

Nous avions un spectacle de danses en plus d’un très bon repas.

Puis nous retrouvons, avec plaisir, la danse de l’oiseau et la danse des guerriers vus au Matavaa…on ne s’en lasse pas.

Nous étions à la table d’un vieux monsieur qui malgré des Pb de santé (probablement une attaque) n’était que sourires et tenait à nous offrir des bières pour que la fête soit complète.

Nous voulions visiter l’île cette fois ci. Nous avons contacté Yvonne qui en plus d’avoir une licence de taxi est un sacré personnage. Elle nous emmène à Hohoi au sud-est de l’île.

Seulement 12km séparent Hohoi de Hakahau (où nous sommes) mais étant donné l’état de la piste, cela prend du temps…

Nous nous arrêtons en chemin sur un marae où c’est déroulé le Matavaa 2007. C’est un site archéologique enfouis sous la végétation. Cette zone jadis très peuplée, est devenue déserte suite à une épidémie de variole.

Malheureusement le site n’a pas été entretenu.

Yvonne nous parle, de sa vie, de ses (nombreux) enfants, petits enfants et arrières petits enfants. A part 2 de ses fils, ils sont tous parti à Tahiti pour travailler. Elle était institutrice et connait beaucoup de monde. Elle est partie en pension chez les sœurs à Hiva Oa. (Nous avons lu qu’à cette époque on envoyait les jeunes filles en pension à partir de 8-9 ans pour qu’elles ne se fassent pas violer !!!) Ce sont ces sœurs qui lui ont tout appris. L’école bien sûr mais pas seulement. Elles avaient un potager, des poules et il fallait aussi planter et entretenir tout cela. Elles vivaient en quasi autarcie. Elle connait les plantes qui peuvent remplacer le savon, faire sécher les feuilles de pandanus pour faire des paniers qui résiste mieux (de nos jours « ils ne les font même pas sécher, ils sont moins beaux, se conservent moins bien »), se passer d’engrais…

Elle raconte aussi que beaucoup étaient contre le Matavaa, le passé est le passé pourquoi le remuer ? Beaucoup ne voulaient pas raconter leur histoire parfois douloureuse ou transmettre leur savoir faire. (C’est un peuple qui vit beaucoup au présent, s’inquiète peu de l’avenir et on imagine que faire ressurgir le passé n’a pas toujours été facile). Elle-même aimerait que l’on oublie certains cotés : le super groupe de danseurs de Ua Pou finit parfois ses prestations au cri de « kakayé » (je l’écris phonétiquement). Cela veut dire « mangeurs d’hommes ». C’était une façon d’impressionner (seuls les chefs et les grands prêtres avaient le droit de manger de la chair humaine, cela restait exceptionnel), mais elle préfèrerait que l’on oublie cette partie là de l’histoire.

Nous arrivons à Hohoi (quelques maisons éparpillées dans la verdure) vers midi. Yvonne a amené une dizaine de baguettes de pain pour une cousine à elle. Elle nous avait prévu 2 paniers de fruits de son jardin pour faire une pose sur la plage. Mais elle y retrouve de vieilles connaissances et nous fait inviter au repas qu’ils font sur la plage. Poisson cru, crabe cru, salade de riz et popoi (fruit à pain mélangé à du lait de coco et fermenté…un peu trop fermenté pour nous, mais eux ils adorent). Ils nous accueillent tous avec beaucoup de gentillesse.

Yvonne se gave, et particulièrement de crabe qu’elle raffole. Elle nous explique qu’elle est allergique au crabe, mais comme une petite fille elle profite que son mari ne soit pas là pour s’empiffrer et tant pis pour les conséquences !

Pendant le repas 2 hommes jouent du ukulélé et chantent. On ne pouvait rêver plus authentique.

Ce qui fait la réputation de Hohoi est ses galets fleuris. On ne les trouve que dans deux endroits au monde : ici et au Brésil. Ce phonolite à la jolie couleur ambrée provient d’éruptions volcaniques, dont la cristallisation a pris la forme de fleurs aux reflets d’or. Martial part à la chasse au trésor sur la plage.

A mon grand étonnement, il en trouve 3 ! Nous laisserons le plus gros à nos hôtes qui sculptent des souvenirs.

Sur le chemin du retour Yvonne nous parle de ses 2 frères qui sont morts. A l’époque quand les enfants avaient des diarrhées on les privait d’eau (si ils en perdent tant c’est qu’ils en ont trop !) et ils mouraient rapidement de déshydratation. J’essaye d’imaginer la vie de l’époque, pour ces femmes. Elle ne semble pas avoir de nostalgie de sa jeunesse : période trop dure ? ou état d’esprit tourné vers le présent ?

Yvonne nous quitte en nous laissant les 2 paniers de fruits et des tas d’histoires de vies.

Martial voulait faire la traversière. C’est un chemin pédestre qui relie Hakatau où nous sommes à Hakahetau. Les guides indiquent 3h30 de marche, 2 cols à franchir mais surtout il nous faut une voiture pour le retour. Le grand spécialiste de cette ballade est Jérôme, ancien militaire, vers qui tout le monde nous envoi. Mais le contact ne m’a pas plût du tout : trop arrogant, sûr de lui, il se croit inévitable…et la ballade à trois revient trop cher.

Nous nous renseignons auprès d’Yvonne et pour 2 fois moins cher, elle nous déposera au début du sentier et nous récupèrera à Hakahetau. La ballade est agréable car quasiment constamment sous couvert végétal avec quelques points de vue.

Vers le milieu de la ballade, nous rattrapons Jérôme et son groupe. Au début il est un peu agacé : c’est lui le pompier sur Ua Pou et si il y a un Pb, c’est lui qu’on appellera…Puis il se calme, me (je suis le maillon faible) prodigue les conseils classiques. (Il faut bien souffler, bien boire). Il nous indique un point de vue, nomme par leur petit nom les pics, les deux grands guerriers invincibles de Ua Pou.

Il propose de rester avec lui, mais nous préférons notre liberté et nous lui faussons compagnie.

Nous sommes contents d’arriver à Hakahetau (moi avec un genou qui vieillit mal et Adrien avec des plaies liées à des chaussures neuves).

Sur le chemin de retour nous découvrons la côte nord ouest de l’île. Nous passons par la plage de Hakanai, appelée aussi baie des requins. Yvonne nous raconte qu’il lui est arrivé de voir depuis la route 4 à 5 requins, des raies…mais rien ce jour là.

Le paysage est différent, très sec. La côte est belle, très découpée, nous apercevons Nuku Hiva au loin.

Devant l’aéroport, il y a une grande plage de sable blanc où les locaux sont venus profiter des joies de la baignade en famille.

Quand je m’étonne que la route de l’aéroport ne soit pas cimentée, Yvonne nous explique qu’elle et sa famille sont propriétaires de cette immense zone. Le gouvernement veut racheter une partie (pour faire la route), elle est d’accord mais pas le reste de sa famille. C’est ainsi en Polynésie, les gens sont potentiellement très riches, mais la complexité des familles immobilise tout…mais c’est aussi ce qui fait que le pays reste authentique.

Nous redescendons sur Hakatau.

Nous quittons Yvonne avec encore un plein de fruits. Grâce à elle, nous connaissons un peu mieux son île magnifique et son histoire.

Nous quitterons Ua Pou et ses guerriers le lendemain, direction Nuku Hiva.

A notre arrivée à Nuku Hiva les flamboyants en fleurs : magnifiques.

Nous retrouvons le snack chez Henry, mais pas l’ambiance que nous avions connu. Il y a beaucoup de monde dans la rade (nous avons compté 70 bateaux !) et apparemment, il y a eu des indélicatesses de la part des plaisanciers.

Il fait très chaud et il pleuvra beaucoup, nous voyons apparaitre des cascades que nous n’avions jamais vues, l’eau devient chocolat.

Un après midi la foudre est tombée sur le bateau mouillé le plus proche, situé 50m derrière nous avec un bruit assourdissant. Sur l’instant nous sommes soulagés, tout fonctionne. Ce n’est que 2 jours plus tard que Martial se rends compte que notre électronique est touchée. L’anémomètre et l’AIS sont HS, le pilote et le sondeur fonctionnent d’une manière aléatoire. Mon capitaine a la bonne idée de débrancher les deux appareils en panne et récupère la fiabilité du sondeur et du pilote…trop fort! Nous pourrons redescendre ainsi jusqu’à Tahiti où se trouve l’expert de notre assurance.

Les pêcheurs locaux font de super pêches, ces loches ont été pêchées à 200m de fonds.

Les retours et ventes de pêche se font à la sortie des bateaux sur le quai, pas très loin de ce panneau (unique au monde ?).

Nous ferons 2 plongées (d’affilées) avec le club local. Nous sommes déçus car nous ne voyons pas grand-chose. Les murènes endémiques des Marquises ont un grand tatouage J qui va de leur œil à leur gueule.

Les oursins aussi m’intriguent, je n’en avais jamais vu de semblables.

En remontant, le moniteur me raconte qu’en Australie, ces mêmes oursins sont mortels (!!) mais ici ils sont inoffensifs (ouf car je n’ai pas pu m’empêcher de toucher). Je le regarde médusée. Quel incroyable coin du monde, où on a l’impression que tout est douceur : je vous ai déjà maintes fois parlé de la grande gentillesse des gens, les pamplemousses sont sucrés, les chiens ne sont jamais agressifs…et les oursins (mortels ailleurs) inoffensifs !

Nous ferons une 3ieme plongée, seuls en annexe, à la sortie de la baie, à la sentinelle Est, sans faire plus de rencontre mémorable.

Nous avons fait des petites ballades. Autour de la baie.

Et jusqu’à l’entrée de la baie (coté Est), d’où nous découvrons une vue magnifique sur la baie

Et sur l’extérieur

La pluie finit par se calmer et nous profitons du dernier jour de vent Nord Est (avant le rétablissement des alizés d’Est) pour aller à Ua Huka.

84. LE MATAVAA

Le Matavaa est le nom marquisien du festival des arts.

 

Matavaa o te Fenua Enata, littéralement l’éveil de la terre des hommes fût le thème du premier festival organisé à Ua Pou en 1986. L’objectif de ce festival est de réactiver la mémoire collective, de sauvegarder et promouvoir la culture locale par des démonstrations variées : danses, chants, sports traditionnels, préparations culinaires, tatouages, artisanat…

Evénement de première importance, le festival témoigne de la vitalité retrouvée de la culture marquisienne.

Nous arrivons à Hiva Oa une dizaine de jours avant le festival, et il y a déjà beaucoup de monde dans le port. Nous finissons par trouver une place, juste pour nous.

Nous étions plus d’une cinquantaine de bateaux dans toute la rade…jamais Hiva Oa n’avait vu autant de bateaux ! Heureusement pour nous le temps fût clément et tout s’est bien passé. Les bateaux avaient sortit leur grand pavois (série de drapeaux hissé en tête de mat) et le tout avait un air festif. Nous sommes très contents et excités d’être là.

Deux jours avant le festival commencent les arrivées des premières délégations (groupes venant d’autres îles).

 

 

 

Les bateaux (dont certains de l’armée) sont trop gros pour rentrer dans le port. Les gens et le matériel sont déchargés avec un balai incessant de baleinières.

Chaque arrivée est fêtée.

On souffle dans des conques ou des trompes de bois sculptées.

Ils ont installé des Pa’u (gros tambours)

Il y a même quelqu’un (en bas à gauche sur la photo) qui tape sur des bambous …et ça lui va bienJ.

Le code couleur est celles du drapeau marquisien : blanc-jaune-rouge

 

Les danses de bienvenue sont faites essentiellement par les enfants d’Hiva Oa.

Le second jour, à 6h de matin l’Aranui 5 arrive. Toutes les délégations sont sur le quai pour l’accueillir.

L’Aranui est un cargo mixte (passagers et marchandises). C’est la première fois que celui là (le 5, plus gros que le précédent) arrive à Hiva Oa. Il y a un peu de tensions dans l’air au moment de son « créneau ».

Une ancre est jetée, les amarres portées à terre et le bateau se tire latéralement sur ses amarres, pour se mettre à quai. Tout se passe bien.

On est au complet !! la population d’Hiva Oa est triplée pendant les 4 jours du festival !

La veille du début du festival, Hiva Oa avait organisé une soirée BBQ pour les plaisanciers sur le quai. Ils nous expliquent l’organisation pratique (ils ont mis au point un système de navettes, bus et voitures pour accompagner les plaisanciers au village distant de 4km du port ce qui est sympathique et attentionné), mais pas seulement : ils nous expliquent la philosophie de ce festival.

Toti qui est à l’origine de ces Matavaa, prends la parole : aujourd’hui à la retraite, il a fait ses études à Tahiti et a souffert d’un certain mépris des tahitiens (et plus largement du monde de l’époque) vis-à-vis des marquisiens. Ils se faisaient traiter de « mangeurs d’hommes ». Mais lui était fier de sa culture, beaucoup plus riche que ce que pensaient les gens. Il faut dire que cette culture a failli se perdre à cause des colons qui avaient interdit à peu près tout ce qui touchait aux traditions locales : le paréo, le tatouage, les bouquets parfumés, les couronnes de fleurs dans les cheveux, les danses, le tambour, les chants autres que cantiques…

Toti était professeur et en rentrant sur son île (Ua Pou), il a tout fait pour que renaisse sa culture, créant en 1979 une association culturelle Motu Haka (le rassemblement) qui s’occupe de ces festivals, et réussit à introduire la langue marquisienne à l’école.

Le Matavaa a été conçu non pas dans un but touristique et commercial (tout est gratuit) mais pour que toutes les îles marquisiennes puissent se rencontrer, retrouver et échanger des morceaux de leur culture. Cela se passe en décembre, car la mer est calme (les gens peuvent voyager sans Pb), les enfants sont en vacances (les délégations peuvent ainsi loger dans les écoles et les pensionnats) et c’est la pleine saison du fruit à pain, ce qui permet de nourrir tout le monde !

Il y a un festival tous les 4 ans sur une des 3 plus grande îles (Nuku Hiva, Ua Pou, Hiva Oa) et entre deux, un festival sur les îles plus petites avec donc moins de monde qui peut se déplacer. C’est le 10ieme festival et nous mesurons la chance que nous avons d’être là et de pouvoir assister à un tel événement.

Le thème cette année est « retour aux fondamentaux ».

La cérémonie d’ouverture en début d’après midi se trouve sur le stade de foot. Les groupes sont prêts et patientent.

3 guerriers font un tour de stade au galop, ils montent comme souvent aux marquises, sans selle ! Le festival peut commencer….

Puis les délégations défilent façon cérémonie d’ouverture des jeux olympiques…avec une petite différence sur les costumes J

 

 

 

 


En plus des 6 îles marquisiennes habitées, étaient présents plusieurs groupes qui venaient de Tahiti (j’ai découvert à cette occasion qu’il y a autant de marquisiens à Tahiti que sur toutes les Marquises…vaste Pb d’exode rurale…) Rikitea (Gambier)

 

et les Rapa Nui (= île de Pâques. On pense que l’île de Pâques a été peuplée à partir des Marquises) très charismatiques.

S’en suit un long moment de bénédictions, discours (le président de la Polynésie s’est déplacé pour l’occasion) et de remerciements où tout le monde s’ennui un peu …

 

 

Enfin les premières danses commencent…

 

FILM OUVERTURE MATAVAA


La suite des festivités se passent au Tohua Pepeu. Le Tohua est une aire pavée close par des terrasses supportant des abris où pouvaient avoir lieu des représentations collectives (danses, jeux…). Ils avaient démarré la construction de celle-ci en Mars lors de notre dernier séjour.

 

Les danses reprennent mais je suis aussi en admiration devant les costumes. Ils sont faits essentiellement avec des végétaux. Chaque danseur doit réaliser lui même son costume avec des instructions précises (le savoir faire se transmet ainsi). Les costumes sont confectionnés sur chaque île et transportés avec quelques feuilles de rechange « au cas où »

Certains y rajoutent des éléments de coquetterie. Le Kumu hei est un petit bouquet parfumé. Il est surnommé « filtre d’amour » pour son odeur suave et sucrée qui aurait des vertus aphrodisiaques…

 

Une autre spécialité est le Tapa. Il était en voie de disparition, mais grâce aux mamas de Fatu Hiva cette technique se transmet et revit sur les autres îles. Jusqu’à l’arrivée des occidentaux au 18 siècle, les polynésiens ne disposaient pas d’étoffe pour s’habiller. Ils confectionnaient des tapas (étoffes non tissées) à partir de l’écorce d’arbre à pain, de banian, de murier. La teinte du tapa varie en fonction du bois employé, du blanc écru au marron clair.

Les écorces des jeunes troncs sont fendues et décollées du bois. Elles sont ensuite trempées dans l’eau pour les assouplir. On râpe ensuite la couche externe avec un coquillage. Les lamelles d’écorces d’une largeur de 15cm environ, sont étalées sur une enclume de pierre. Avec un battoir (en bois de fer), les mamas martèlent plusieurs heures durant l’écorce qui s’amincit et s’élargit progressivement.

La collecte du bois était du ressort des hommes, la préparation du tapa proprement dit incombait aux femmes.

Les accessoires sont essentiellement faits de graines et de plumes pour les femmes, d’os sculpté, dents de cochon et cornes de chèvre pour les hommes.

 

 

 

Une autre chose qui m’a frappée est la grande générosité qui transparait dans les équipes de danses. Rapa Nui mis à part (équipe probablement professionnelle formées de top modèles) ils sont très tolérants sur l’esthétique et cela rends les gens beaux.

 

Les enfants et ados participent souvent aux danses des adultes et ils tiennent très bien la chorégraphie. La notion de transmission est importante.

 

 

 

 

 

 

 

Nuku Hiva a même un groupe d’enfants.

 

 

 

Ils démarrent même très très jeune…

 

 

Ces 2 ados vont exécuter une très belle danse de l’oiseau. Leurs costumes sont de vraies œuvres d’art (éphémères !) , que la maman qui les a réalisés viendra expliquer au micro.

 

A l’inverse il y avait un guerrier de 70 ans qui dansait avec les jeunes…fascinant. Ils l’ont interviewé pour lui demander le secret de sa forme : il marche beaucoup sur son île Ua Pou.

 

 

 

Autre exemple de générosité : le second jour il y avait un « Kaikai Katahi » , un repas communautaire.

Chaque île avait préparé sa spécialité, le tout était présenté sur des grands plats

 

Tout est entièrement gratuit (!!) et le seul impératif est qu’il faut avoir de la vaisselle naturelle (1/2 noix de coco, feuille de bananier ou bambou coupé en deux)

 

Adrien était revigoré après ce repas….

 

Entre deux danses nous allions visiter le village des artisans : il y a beaucoup de très bons sculpteurs (bois, os, pierres…) aux Marquises et leur artisanat est réputé.

 

 

Le tohua (sorte de salle de spectacle en plein air où nous étions) était décoré par d’impressionnantes sculptures en pierres. Certaines avaient été faites sur places

mais la tradition veut que chaque île offre à l’île qui les accueille un cadeau qui sera dévoilé au cours d’une danse.

 

 

Les Rapa Nui (Ile de Pâques) venus en avion, ont sculpté leur œuvre à partir d’un arbre, sur place en 3 jours !

 

 

FILM RAPA NUI

 

 

A coté il y avait des démonstrations de tatouages traditionnels.

Le savoir faire et le talent des tatoueurs marquisiens sont reconnus dans tout le pacifique et même au-delà (certains sont installés en France)

Dans la manière traditionnelle, ils utilisent une sorte de peigne, qu’ils viennent frapper avec une baguette pour que le contact avec la peau se fasse.

 

Les enfants nous ont fait une démonstration de jeux traditionnels : courses de pirogues

3 par « pirogues », ils doivent éviter les dauphins (jeunes femmes sensées freiner leur course) et courir vite…

Rigolade assurée.

Film COURSE DE PIROGUES

 

Il y a eu aussi une course d’échasses.

 

Mais place aux danses.

Ce que j’ai particulièrement aimé, est que dans ces danses les hommes ont une place importante et ne sont pas des faires valoir de danseuses.

 

FILM DANSES DE GUERRIERS

 

Ces danses racontent une histoire qui est commentée en marquisien …tout à fait hermétique pour nous. Mais nous avons compris certaines grâce à la chorégraphie.

Il y eu la construction d’un meae (nom marquisien du marae). Il s’agit d’un site religieux bâtis à partir de pierres, juxtaposées et empilées. Le meae est l’enceinte sacrée par excellence.

 

FILM CONSTRUCTION D’UN MARAE


En 1774, lors du passage de Cook, la population des Marquises est estimée à 50000 personnes. (Aujourd’hui on compte au denier recensement 9000 !). Les clans étaient regroupés dans les vallées, et évidemment il y avait des bagarres d’une vallée à l’autre.

 

FILM GUERRES MARQUISIENNES.

 

A la fin du XVIII siècle arrivent les missionnaires protestants et catholiques, et cela marque la fin des pratiques et croyances traditionnelles. Mais cela ne s’est pas passé sans heurs.

 

FILM REJET DU CHRISTIANISME

 

 

 

 

 

 

 

Mais les danses racontent aussi leur quotidien…la séduction, sujet universel

 

FILM DANSES DE SEDUCTION

 

Le Hakamanu, ou danse de l’oiseau, originellement dansé par une vierge ou en attente de mariage, par les jeunes filles de la classe supérieure du clan. Célère la jeunesse, la relation amoureuse.

FILM DANSE DE L’OISEAU


Mais lors de mariages de chefs, ou autre grands événements, les clans de plusieurs vallées, voir plusieurs îles étaient conviés pour de grandes festivités (comme pour ce festival auquel nous assistons). Le matavaa se finit par des danses où toutes les délégations (ou presque) participent, une grande allégresse en bouquet final.



 

Ce festival nous a fatigués (et on a même pas dansé). J’ai pris un coup de chaud et j’ai finit au dispensaire avec les chevilles gonflées et 39.5°C. Double punition pour moi : je n’ai pas vu le bouquet final et prescription d’antibiotiques.

Martial lui, a des piqures de nonos qui se sont infectées, donc antibiotiques car ici les antibiotiques c’est automatiques L.

Malgré ces désagréments ce Matavaa restera un moment fort de notre voyage et les chants, musiques, images, danses resteront à tout jamais dans nos têtes et nos cœurs.

Merci aux organisateurs qui en plus d’un spectacle unique, nous ont permis de comprendre un peu mieux leur histoire et leur magnifique culture.

 

 

 

 

 

 

83. REMONTEE VERS LES MARQUISES

Le temps passe vite en voyage, et nous nous sommes retrouvés début Novembre (après le départ de nos amis Alain et Martine) en pleine psychose. Cette année est une année El Niño et les prévisionnistes de Météo France annoncent 90% de « chance » d’avoir un cyclone sur Tahiti !! Cela ne laisse pas beaucoup de marge ! Il n’y a plus de corde dans les magasins : partout les gens attachent leur toit !

Donc très courageusementJ, nous décidons de partir vers les Marquises qui sont hors zone cyclonique. Je savais que le trajet serait pénible (je n’ai pas été déçue) mais nous étions motivés (en plus d’échapper aux Pb) par le plaisir de retrouver les Marquises et celui de pouvoir assister au festival des arts marquisiens.

Notre première étape Tahiti- Fakarava est assez facile. La météo avait prévu des calmes sur la moitié du trajet, mais nous avons du vent très vite et avons fait la route sur un seul bord, trois quatre avant. Du coup nous sommes beaucoup plus rapides que prévu et traversons la passe de Faka nord de nuit. Cette passe nous a posé des Pb à chaque passage, alors là de nuit …. On est dans le « fait noir » comme on dit à la Réunion, on serre les fesses, on se fait chahuter mais Ylang passe …ouf, on jette l’ancre une heure plus tard avec beaucoup de soulagement.

Nous retrouvons Fakarava beaucoup plus calme que nous l’avons connu (les bateaux ne font que passer) mais toujours avec cette couleur d’eau que j’aime tant.

Nous ne voulons pas trop trainer sur les Tuamotu qui sont encore en zone cyclonique. Mais malheureusement, un vent nord, nord-est assez fort nous empêche de faire la route directe sur les Marquises. Nous décidons de gagner du terrain par petit bonds.

Première étape Fakarava sud

La traversée de l’atoll se fait avec des vents à 25-30 nœuds.

Nous sommes seuls au mouillage devant les sables roses alors que lors de notre premier passage nous étions plus d’une vingtaine de bateaux !

Les couleurs sont toujours aussi magnifiques.

 

Mais nous ne restons pas, nous profitons d’un moment où le vent bascule Est pour remonter vers l’atoll de Kauehi.

Nous jetons l’ancre vers 17h devant l’église…c’est beau et calme.

Le lendemain, une petite visite à terre s’impose. Les maisons sont très simples, on sent que l’île n’est pas riche. La mairie date de 1884…un vrai monument historique!

Il y a quelques voitures (monuments historiques aussi ?), mais ils ne doivent pas connaitre le contrôle technique J

Ce qui nous frappe très vite, c’est l’extrême gentillesse des gens, il y a beaucoup de chaleur dans leur sourire et leurs bonjours.

Nous allons à la boutique, assez grande de l’extérieur. A l’intérieur, je suis impressionnée par… le vide !

Je bredouille à la dame qui me sourit : vous avez du pain ? Persuadée que non. Elle, toute fière m’ouvre un congélateur et en extrait une baguette qui semblait être là depuis plusieurs saisons !

Son mari la rejoint. Il se présente comme le maire de la commune, et nous engageons la conversation. Oui nous sommes sur le bateau qui est arrivé hier (nous sommes 2 au mouillage et le couple du deuxième bateau vit là à l’année, ils ne peuvent pas nous raterJ), nous venons de France, un long voyage…

De notre coté, nous demandons si il y a moyen de louer des vélos pour visiter l’atoll. Il n’y a pas de loueur de vélos (pas de touristes non plus je crois). Mais Mr le maire se propose de nous prêter le sien, celui de sa femme et pour le 3ieme il empruntera celui de son neveu pas de Pb ! Le rdv est pris pour le lendemain matin. Mais avant de partir, Mr le maire nous offre 2 beaux poissons, qui feront notre repas du midi. Ils n’ont pas grand-chose, mais que de gentillesse !

L’après midi nous faisons un petit tour en annexe…un décor de carte postale.

Il y a des bébés requins qui chassent dans 1m d’eau. Il semble que rien de vraiment méchant ne peut atteindre ce petit paradis.

 

Le lendemain nous échangeons les vélos promis contre des gâteaux au chocolat.

Le mien n’a plus de pédale droite. Mon pied glisse…je finis par bricoler une pseudo pédale avec une canette de coca abandonnée ! C’est Adrien qui fera le retour avec une noix de coco…Ah l’aventure !!

 

 

 

Nous irons jusqu’à l’aéroport sur la seule route de l’atoll.

 

Il fait très trés chaud, Il y a 9 km jusqu’à l’aéroport de faux plat…dur dur.

Nous sommes rejoins par Mr le Maire et un copain à lui, au moment où nous passons devant une ferme perlière. Il nous arrête, va nous chercher des cocos nous les ouvre pour que nous puissions boire l’eau…ouf ça fait du bien. Nous nous mettons à l’ombre et nous faisons un peu plus connaissance. L’île compte 267 habitants. Avant l’atoll était riche, il y a eu jusqu’à 51 fermes perlières ! Mr le maire possède la dernière en activité (devant laquelle nous nous sommes arrêtés) son « paradise ».

Lui a grandit à Tahiti et est venu sur l’atoll car à l’époque il y avait du travail avec les perles. Mais la trop grande concurrence a fait chuter les prix et les fermes ont été obligées de fermer petit à petit. Du coup il a récupéré les bouées des autres fermes et a décoré les cocotiers de sa ferme façon arbre de Noël. Sa ferme et la cocoteraie qui l’entoure sont bien entretenues et décorées avec les moyens du bord : bouées et coquilles d’huitres. Effet garantie (Désolée je n’ai pas de photo j’avais oublié de recharger l’appareilL).

L’atoll peu visité est retourné à une douce léthargie (l’aéroport voit passer un vol par semaine et il n’y a qu’une pension de famille !)

L’atoll de Kauehi reste réputé pour la qualité de du naissain utilisé pour la culture des perles noires.

Malheureusement, nous ne pouvons pas trainer dans cet atoll attachant, nous reprenons notre route dès le lendemain direction Makemo.

Le vent est toujours de nord-est avec de la houle. Le trajet se fait péniblement contre le vent, essentiellement au moteur. La stratégie est de passer sous le vent des 2 atolls pour avancer à l’abri de la houle.

 

 

Nous avions repéré une petite passe à l’ouest de Katiu et nous avons décidé d’y passer la nuit. Cette passe est située à l’opposé de la passe principale et du village. Nous sommes étonnés d’y trouver des pièges à poissons et des installations.

Le lendemain nous repartons toujours au moteur vers la passe de Makemo.

La passe est très belle, sauvage.

 

Le courant est puissant mais la passe est large et nous la passons sans Pb.

 

 

 

Makemo est un atoll qui est très long (33milles) et nous mouillons la première nuit dans un endroit désert bordé d’une jolie plage de corail.

Dès le lendemain, nous repartons pour « Makemo ville » au bord de la seconde passe, toujours au moteur face au vent, des averses en prime.

 

A notre arrivée il y a 3 bateaux au quai, le vent et la mer sont assez forts, nous préférons mouiller que de tenter la confrontation avec un quai en béton.

 

 

 

A peine arrivés le Stella Maris, bateau ravitailleur pointe son étrave. Nous sommes aux premières loges.

Ils sont complètement autonomes pour la manœuvre. A l’approche du quai, ils mettent à l’eau une barge, qui portera les amarres à quai.

 

Ensuite la barge aide le propulseur d’étrave en poussant latéralement le bateau, qui se met à quai en douceur.

 

Mais le plus impressionnant est à son départ et la gite que prend le cargo le temps de remonter sa barge.

 

 

 

Nous resterons une semaine à Makemo coincé par un vent Nord est de plus de 20 nœuds. Nous avons donc eu le temps de se balader.

Le premier jour, je me précipite à la superette à la recherche de carottes. La vendeuse me conseille d’aller directement au bateau Stella Maris. Le bateau passe toutes les 3 semaines et les marins en plus de livrer les marchandises, vendent des fruits et légumes. On y retrouve la moitié du village.

Les produits ne sont pas toujours de bonne qualité et assez chers mais faute de mieux…difficile pour les locaux de respecter la règle des 5 fruits et légumes par jour.

Par contre nous trouvons une boulangerie ! (j’en avais pas vu depuis longtemps) et même si elle ressemble plus à une épicerie qu’une boulangerie telle que nous les connaissons, nous aurons notre baguette fraiche tous les jours.

 

 

Autre surprise est que Makemo possède un collège et une école flambant neuve.

Du coup l’ambiance de l’atoll est assez jeune.

Tous les soirs en face du bateau, sous un préau éclairé des équipes de jeunes jouent au foot en salle, ou dansent avec des cris et des rires.

Un peu plus loin dans un champ nous tombons face à 4 éoliennes échouées.

Nous avons une impression de gâchis.

On discute un peu avec une dame de la mairie : c’est très difficile de faire aboutir des projets, devant les embrouilles administratives, mais ils s’accrochent….entre modernité et austérité.

Makemo a un phare très photogénique.

 

 

Au bout d’une semaine, le temps s’améliore, nous partons en même temps que les 3 autres bateaux direction les Marquises.

 

 

 

La remontée qui dure 3 jours et demi se fait au prés, sous les grains. Martial a compté un jour 25 grains !! cela veut dire : on roule le génois, on descends un ris dans la GV, on subit le vent (jusqu’à 40 nœuds !) la pluie, le manque de visibilité, puis cela se calme, on renvoi la toile et on recommence…

 

à la fin Martial manœuvrait tout seul, bien rodé. Je pense que c’est le trajet le plus pénible que nous ayons fait depuis la Méditerranée!

Le seul coté sympa de cette navigation est que nous avons fait la route en parallèle avec le bateau Funambule avec qui nous avons eu des échanges par VHF, et du coup on a sympathisé.

Evidemment, Ylang étant durement sollicité nous avons eu des casses matérielles heureusement pas trop importantes.

Un matin une manille qui tient la poulie d’écoute de Grand voile se casse ! Heureusement nous en avons une de rechange et le transfert se passe bien.

Nous casserons aussi la latte de la corne de la Grand voile. Il sera impossible d’en trouver une aux Marquises évidemment et Martial devra inventer un système ingénieux pour que l’on puisse l’utiliser.

La dernière soirée, le vent et la houle se calment

 

Nous arrivons vers 23h30 à Tahuata accompagnés par une bande de joyeux dauphins.

La mer est calme, un clair de lune nous permet d’apercevoir l’île verdoyante et montagneuse, et nous sommes accueillis par une odeur sucrée de fruits…même de nuit, les Marquises c’est magique et surtout nous sommes soulagés d’être arrivés.

Le lendemain, nous découvrons le petit village de Vaitahu.

 

Dans ma recherche (éternelle) de fruits, nous mettons pieds à terre le lendemain.

 

On nous indique une maison en haut du village qui accepte de nous vendre des fruits. L’homme, nous ballade dans son jardin et nous cueille un plein panier de fruits : pamplemousses, oranges, mangues, avocats, cocos…

Il essaye de négocier du whisky, mais devant notre refus (nous n’en avons pas) il nous fait payer une somme symbolique. Une fois les « affaires » terminées, il nous offre une coco qui nous désaltère et surtout nous nous asseyons et discutons : les enfants, l’évolution de la vie aux Marquises, le festival à venir…une belle rencontre.

En redescendant au bord de mer, nous tombons devant cette stèle.

 

L’île de Tahuata me surprends, elle est différente des autres îles des Marquises. Elle possède de belles plages de sable blanc avec un petit air de ressemblance avec les Tuamotus !

 

Quand à la face nord, elle conserve ses plages mais perds sa végétation…un petit air d’Irlande ?

Nous reviendrons sur cette île que nous avons fait qu’effleurer, mais pour l’instant nous avons RDV avec le festival des arts marquisiens et nous partons pour Hiva Oa.

82.MOOREA

Dés que nous le pouvions (courses finies, pas d’arrivée ou de départ d’avion), nous nous refugions à Moorea, « l’île sœur ». L’ambiance y est plus calme qu’à Tahiti et nous pouvons explorer plus facilement le lagon.

Après 3h de navigation, nous mouillons à Maharepa au nord est. Nous serons souvent à cet endroit, compromis idéal pour nous : lagon où les raies viennent se promener le soir et proximité d’un snack, d’une superette et d’un wifi.

 

Film : APNEES MOOREA 

 

 

Les deux grandes baies (Cook et Opunohu ) font la réputation de Moorea.

Nous avons loué une voiture avec Fabrice, Marianne et Arthur pour en faire le tour de l’île : une seule route de 60km

Malheureusement, il y a souvent des nuages sur la tête de Moorea et notre ascension vers le belvédère se fait dans le brouillard. Mais surprise, arrivés au sommet nous pouvons distinguer les deux baies avec le mont Rotui qui les sépare.

 

Et c’est là que les boom-boom et méga-bass sont formellement interdits !!!

 

Sur la route entre deux averses, nous nous arrêtons à coté d’un marae, devant une plate forme de tir à l’arc.

Le tir à l’arc était une activité de loisir et un sport rituel réservé à l’aristocratie. Il n’y avait aucune cible spécifique à viser, l’archet devait simplement tirer le plus loin possible. L’arc et les flèches n’étaient pas utilisés comme des armes de guerre.

Nous irons dans un grand Hôtel pour aller voir le Delphinarium. J’avoue que quand j’ai découvert les petits bassins où évoluent 3 malheureux dauphins (pour que des touristes fortunés puissent les toucher) j’étais très mal à l’aise. Heureusement qu’à coté, ils ont créé une clinique pour les tortues : ils les soignent et les relâchent.

Celle-ci, avec sa malformation, incapable de plonger restera pensionnaire à vie.

 

 

 

 

Nous prenons une petite pause au fond de la baie de Cook pour admirer le retour de pêche.

Mais ce retour de pêche n’attire pas que des touristes : deux gros requins dormeurs aimeraient bien monter à bord

Un peu plus tard (allez savoir pourquoi !), nous avons l’intuition que le pêcheur vit là :

Un peu plus loin, la plus vieille église de Moorea (1897), construite en corail

 

Mais c’est en bateau que l’on apprécie le plus les deux grandes baies de Mooréa.

Baie de Cook

 

C’est un magnifique décor de carte postale, qui change tous les jours avec la lumière. En rentrant en bateau à droite, elle est bordée par le mont Rotui. Il est couvert de champs d’ananas.

 

 

La baie d’ Opunohu n’est pas en reste. Il y a un mouillage à l’entrée de la baie d’où nous pouvons l’admirer, ce matin là sans un seul nuage !

La mer est un lac, nous décidons d’aller faire un tour, mais avant nous demandons l’autorisation à son gardien. (toujours le nez en l’air mais un œil sur la baie J)

 

Nous avons fait quelques ballades à pieds. Au fond de la baie de Cook nous remontons « la route des ananas ».

Après nous être mouillés au fond de la baie d’Opunohu

 

nous remontons la route jusqu’à un lycée agricole. Ce sont les vacances scolaires et il n’y a malheureusement pas d’activité, mais nous gouterons de délicieux jus de fruits.

Une autre promenade sera l’ascension de la montagne magique. Un peu raide (surtout pour moi !), mais rapide (1h environ) l’ascension nous permet d’admirer un magnifique panorama sur la baie d’Opunohu et sur la cote nord.

 

Le capitaine garde un œil sur son bateau.

 

L’eau est limpide et à 209m d’altitude on peut presque distinguer les poissons !

 

Ici contrairement aux îles américaines, les hôtels sont construits pour préserver l’esthétique du paysage.

 

Nous avons fait le tour en bateau et l’île est aussi belle à l’envers qu’à l’endroit J

 

La lumière est magnifique

 

 

Elle est ceinturée par une barrière de corail et les surfeurs profitent des passes.

Nous passerons une journée au « Lagonarium » sur le Motu Ahi à l’est de Moorea. Il y a pas mal de courant, on est proche d’une passe et avec seulement PMT (palmes-masque-tuba) nous pouvons observer une faune riche et des passages de requins…

Un parcours sous marin a été aménagé avec des cordes solidement fixées, ce qui nous permet de remonter le courant.

 

 

Mais Moorea a été pour nous aussi le lieu de rencontres magiques : tout d’abord les baleines. Durant l’hiver (d’Aout à Octobre) les baleines remontent vers les îles de la société pour avoir leur petit dans des eaux plus chaudes. Et visiblement elles se plaisent autour de Moorea. Nous les verrons à plusieurs reprises.

 

 

C’est même devenu une « industrie » : plusieurs sociétés (heureusement leur nombre est surveillé par le gouvernement) proposent des sorties baleines.

 

Ce jour là nous étions au sud est de Moorea, le temps était calme, nous avions vu plusieurs souffles de loin, mais impossible de se rapprocher. Alors Martial eu la bonne idée de couper le moteur …5mn plus tard, nous sursautons : 2 baleines soufflent à moins de 5m d’Ylang : moment magique et émotion garantie de les voir de si prés !

 

Cet autre jour, nous avions passé l’après midi à observer des raies pastenagues (en compagnie de Florent et Marion venus de Tahiti pour passer le weekend avec nous) et à la sortie de la passe au nord ouest

Elles étaient plusieurs (3 peut être 4) que la présence de bateaux chargés de touristes n’avaient pas l’air d’émouvoir ! Et là aussi nous en avons pris plein les yeux…

Mais un de ces bateaux m’a intriguée :

Assez inhabituel, le fou n’a pas quitté le moteur !! un amoureux de Suzuki ?

Dans les passes nous avons vu plusieurs fois des dauphins qui se reposaient.

 

 

 

Un autre moment fort a été la rencontre avec des raies pastenagues. Au nord ouest de Moorea, à l’intérieur du lagon, Marion et Florent nous montrent un endroit où les raies pastenagues sont régulièrement nourries et ont l’habitude de se laisser approcher, toucher !!

 

Elles sont d’une incroyable douceur au contact, et même si nous ne sommes pas seuls, les moments passés (nous y sommes allés 2 fois) sont inoubliables.

 

FILM : RAIES de MOOREA

 

 

 

Nous avons fait aussi plusieurs plongées sur récif extérieur de Moorea qui si elles ne sont pas aussi riches que celles de Fakarava, nous ont permis de voir tortues et requins.

Moorea a été aussi l’endroit où nous revoyons Alain et Martine (venus à Tahiti pour voir leur fille Marion et leur gendre Florent). Nous passons quelques soirées tous ensembles…dont une au Tiki Village.

C’est une sorte de village polynésien reconstitué où sont présentées diverses facettes de la culture polynésienne sous un angle folklorique.

 

J’avais un peu peur de tomber dans un « attrape touristes », mais finalement nous y avons passé une très bonne soirée avec un bon repas.

Ils commencent par nous montrer le four traditionnel tahitien  où ils ont fait cuire une grande partie du repas que nous allons déguster.

Faire un grand trou dans le sable, tapissez le fond de pierres chauffées à blanc.

Disposez les différents plats et casseroles à cuire dessus.

Recouvrir le tout de feuilles de bananiers et de sable.

Laisser mijoter 4 à 5 heures …le tout cuit lentement à l’étouffée.

C’est prêt !! simple non ?

 

Nous faisons ensuite le tour de tous les farés. Notre guide a un discours bien rodé et plein d’humour. Le Tiki village a pour spécialité de célébrer des mariages. Antoine, Carlos (à plusieurs reprises) etc…se sont mariés ici. Il y a des farés pour préparer les mariés, (massages aux huiles pour les femmes, tatouages pour les hommes ), des farés pour les costumes.

 

 

 

Pendant le repas nous aurons une démonstration de paréos

 

Pour les hommes ….cela finit en fakir !!

 

Après le repas, le spectacle démarre par une dance du feu

 

 

Puis un spectacle de danse, sur fond de légende de princesse et de valeureux guerrier, qui finit (évidemment) par un mariage.

 

 

 

Martial était aux anges…

 

Moorea nous a permis d’apprécier différentes facettes de la vie tahitienne, tranquillement.

 

 

 

81.LE HEIVA

Le Heiva (fête) est l’apothéose de la célébration de la culture polynésienne. Au tout début il s’agissait de fêter le très républicain 14 juillet. Les danses interdites au début du siècle, firent progressivement leur apparition. Peu à peu, le Heiva perdit sa résonnance républicaine, pour devenir la fête de la culture traditionnelle. Les festivités réunissent des Polynésiens de tous les archipels. Papeete en est l’épicentre, mais chaque île organise son propre Heiva. Les prestations des différents groupes font la une de la presse TV et écrite.

Nous assisterons tout d’abord à la partie « sports traditionnels ». Pour la première fois en 2015, les athlètes sont venus de toute la zone Pacifique : Hawaï, Nouvelle-Zélande, Rapa Nui (île de Pâques), Iles Cook, Samoa…

Le lancer de javelot :

 

Cette épreuve se joue en équipe et consiste à viser et toucher une noix de coco plantée sur un mat de 9.50m de hauteur, le plus grand nombre de fois possible, au moyen de javelots.

 

Il y a quelques beaux bébés….

 

 

 

Les javelots utilisés doivent avoir une pointe conique.

Il faut de la concentration…

 

Une fois le temps de l’épreuve finie, ils descendent la noix ce coco, pour compter les points des équipes. Plus le javelot est planté haut sur la noix de coco plus l’équipe aura de points.

 

 

 

Pendant que le jury officie, les équipes « jouent » à un jeu de mikado géant. Récupérer ses javelots sans faire tomber ceux de l’équipe adverse…

 

Un peu plus loin, il y a un concours de coprah en équipes féminines.

Cette épreuve consiste à ouvrir, en un minimum de temps, des noix ce coco, à en extraire entièrement la pulpe, à les stocker dans un sac prévu à cet effet et à nettoyer l’emplacement.

 

Chaque équipe de femmes a 100 noix (150 pour les hommes).

Chacun doit se présenter avec son matériel :

-instrument de décorticage

-hache

-sacs de coprah

-Tabouret

L’équipe qui a gagné est celle qui finit le plus vite.

Vient ensuite « le lever de pierre ». Cela consiste à soulever une pierre le plus rapidement possible, depuis le sol jusqu’à l’épaule, et la stabiliser, en position debout et en équilibre, une seule main au contact de la charge, pendant un certain temps.

Nous assistons à la catégorie « hommes légers » avec une pierre de 80kg (à l’autre extrême les hommes extra lourds lèvent une pierre de 150kg !)

 

 

Le candidat le plus âgé :

Le lever de pierre rappelle particulièrement les ancêtres et la construction des maraes.

 

Mais je dois avouer, que dans cette épreuve ce que j’ai le plus apprécié est le « costume » des équipes accompagnantes. J

 

Entre deux épreuves nous avions des danses. Tout d’abord d’enfants

Puis une danse tout en douceur

 

Ensuite un groupe plus « professionnel »

 

 

 

Mais la danse que j’ai préférée est celle des marquisiens…impressionnante :

L’orchestre tout d’abord

 

Le chef de meute ….

Les filles écrivez moi si vous voulez vous faire un poster…je peux vous envoyer la photo en HD ! J

La concentration des danseurs

 

 

En pleine action

 

Film Les Marquisiens

 

Mais la partie la plus prisée par les Polynésiens est le concours de danses et de chants traditionnels.

La danse constitue l’épreuve reine. 15 groupes originaires des différents archipels se disputent plusieurs prix : prix du meilleur groupe, meilleur costume, meilleur orchestre, meilleur(e) danseur (se), meilleur auteur (chaque danse raconte une histoire tirée de légendes polynésiennes).

Le chant polyphonique, même si il est de très bon niveau reste relativement hermétique au public néophyte que nous sommes. Ils sont 60 chanteurs par groupe, 21 groupes.

Les chiffres font tourner la tête pour ces 7 soirées de Heiva (35h de spectacles).

. 1 million d’euros consacré (apportés par la vente de billets et des subventions)

. 30.000 spectateurs tous les ans

. Jusqu’à 200 danseurs par groupe.

. 3360h de préparation en moyenne pour une prestation de danse

. 1260h de préparation en moyenne pour une prestation de chant

. 3480 artistes (chants et danses)

. 14040m de tissus utilisés

. 178 agents de service pour chaque soirée.

Quand nous sommes arrivés début Juillet, nous n’avons pas pu avoir de places : tout était vendu !! Heureusement certains hôtels font des « séances » de rattrapage, sous forme de diner spectacle, moins grandiose (nous aurons la moitié de la troupe cad une 100ene de danseurs ce qui est déjà pas mal !) mais éblouissant.

Nous nous y rendons en tenue de soirée et en annexe : l’hôtel est à 15 à 20mn de trajet d’annexe. Nous étions 7 : Marianne, Fabrice, Arthur, nous 3 et Viviane de Layang (croisé à Ua Pau). Heureusement qu’il faisait nuit, on aurait pu nous prendre pour un boat people ! J

Nous sommes accueillis par une haie de musiciens traditionnels : ukulélés et …poubelle, mais décorée la poubelle !

C’est la miss Heiva 2014 qui ouvre la soirée

Arrivent ensuite des porteurs de fruits

 

Il y a aussi des courses de porteurs de fruits qui sont très codifiées. Ils doivent courir sur une distance de 1000 à 1300m. L’arrimage des charges est obligatoirement en fibre végétale. Les charges doivent être aux extrémités du levier, lui-même en matière végétale (bois ou bambou) et de longueur 120 à 150cm. Les charges sont de 20kg (pour les juniors !!) à 50kg.

Comme évidemment ils ne pouvaient pas courir sur la scène, nos danseurs nous ont fait un magnifique hakka.

 

 

Virent ensuite les danseurs du feu.

FILM DANSE DU FEU

 

Puis un groupe de chant

 

 

FILM Danseuse étoile

 

La danse tahitienne n’a rien d’un folklore pour touriste. Au contraire elle constitue l’un des piliers les plus vivants et représentatifs de la culture maohi.

Nous assistons à la prestation du groupe O Tahiti E. Chaque spectacle de danse illustre une histoire basée sur une légende ancienne. Un chapitre de l’histoire est déclamé avant chaque scène.

 

Plusieurs types de costumes sont présentés en concours.

Le costume végétal

 

 

 

Et le final en « grand costume »

Ce costume est fait de nacres et fibres végétales

 

 

A la fin du spectacle, ils nous proposent avec gentillesse de monter sur scène pour faire des photos.

 

Un brin d’humour

 

 

 

FILM  Grand Ballet

 

Avec ce spectacle, nous avions un très bon buffet et…une fontaine de chocolat

 

Tous les ingrédients étaient présents pour rendre nos ados heureux et amoureux….

 

 

Merci à Fabrice et Marianne pour cette soirée inoubliable.

 

 

 

 

 

 

 

80.TAHITI

Le départ de Tikehau se fait en début de journée et par une lumière magnifique. Nous quittons les Tuamotu pour Tahiti que nous atteignons en une trentaine d’heures.

La plus célèbre des îles Polynésiennes Tahiti abrite la capitale Papeete. Elle est devenue un port moderne fréquenté par de gros cargos(de touristes et à de marchandises J), des porte-conteneurs et des pétroliers, elle abrite aussi tout un trafic maritime interinsulaire très actif. Cerise sur le gâteau, le seul aéroport international de Polynésie, se situe au bord du lagon juste au sud du port.

Papeete n’a rien d’une beauté fatale des mers du sud, et à notre arrivée après tant de mois dans de petites îles sauvages et atolls, nous sommes un peu désorientés.

Après un bref passage dans le lagon face à la capitale (où nous nous rendons vite compte que ce n’est pas là que se posent les oiseaux migrateurs que nous sommes) nous ressortons pour nous rendre plus au sud dans le lagon de Punaauia.

A l’intérieur du lagon se trouve la marina Taina et devant un mouillage, le tout protégé par la barrière de corail.

Juste après la passe, nous sommes suivis par des va’a (pirogue en polynésien), qui « profitent » de nos vagues.

On a l’impression que c’est un endroit où tous les hommes rament et toutes les femmes dansent ! (bon ok, on n’était pas très loin de Marseille à notre départ, mais tout de même ils sont très nombreux à ramer tous les jours dans ce lagon !).

Au passage nous verrons une « maison » originale

Du mouillage nous avons une très jolie vue sur Moorea, île satellite de Tahiti.

Le matin :

Le soir

On ne s’en lasse pas… !

Il y a beaucoup de monde dans ce mouillage, et beaucoup de passages, ce n’est pas un endroit très calme, mais par contre très pratique : il y a un Carrouf à 5mn à pieds et nous pouvons revenir avec le caddie à la marina. Notre dernier gros réapprovisionnement date de Panama et nous remplirons 4 chariots !

Les bus pour Papeete passent devant la marina et il y a un loueur de voitures pas très loin.

Bref après une bonne semaine de remises à niveau, nous sommes prêts pour accueillir nos copains: Fabrice, Marianne et Arthur.

Sans leur laisser le temps de récupérer de leur décalage horaire, nous allons visiter l’île. Nous partons vers le sud, et notre premier stop sera pour le Marae Arahurahu ancien lieu de culte.

Nous sommes accueillis par les deux gardiens du lieu

Ce marae est bien mis en valeur grâce à une rénovation, il est même devenu un lieu de spectacles.

 

Ils ont même reconstitué des huttes.

Nous visitons ensuite un petit jardin :

Avec une grotte

Et un bassin avec de splendides nénuphars.

Nous nous dirigeons ensuite vers Taravao.

Les anciens disaient que l’île de Tahiti est un poisson. Le corps est appelé Tahiti Nui (nui= grand en polynésien) et la queue Tahiti Iti (vous aurez deviné que iti = petit en polynésienJ) ou presqu’ile.

Tahiti Iti incarne à merveille la Tahiti d’il y a 30 ans. Elle démarre à 60km de la capitale, reste sauvage avec des hameaux paisibles et des paysages superbes.

De Taravao une route grimpe jusqu’à un belvédère, d’où nous découvrons l’isthme.

et le plateau qui est le véritable poumon agricole de Tahiti. Nous sommes surpris par ces paysages de verts pâturages avec ses vaches, ressemblants à la Normandie.

La route ne fait pas le tour de la presqu’île (il n’y a pas de route entre Tautira et Tehaupoo) et nous sommes obligés de revenir sur nos pas, après avoir fait la côte nord.

Sur la côte sud de la presqu’île nous allons jusqu’à Tehaupoo qui est la fin de la route…ou est ce le début ?

 

Ici (dans toute la Polynésie) pour donner une adresse, on donne le Point Kilométrique, le PK. Teahupoo est au PK 0 par exemple…début de route.

Mais ce village est devenu mondialement célèbre depuis que des spécialistes du surf ont découvert une vague devenue mythique, il y a une dizaine d’années. Teahupoo accueille chaque année la Billabong Pro, une des 10 épreuves mondiales de surf.

Ce jour là j’ai du mal à imaginer, qu’il y a ici une des deux plus belles et dangereuses vagues du monde.

 

Un peu plus tard nous irons voir les 3 cascades accessibles en 10mn de marche.

 

Les cascades étaient gentillettes, mais sur le parking il y avait un groupe qui jouait et chantait pour le plaisir.

J’étais contente de les écouter, eux étaient ravis d’avoir un auditoire qui applauditJ.

Nous avons évidemment visité la capitale. L’architecture des immeubles du centre ville n’a aucun charme, et le grand intérêt réside dans les achats que l’on peut y faire. Il y a beaucoup plus de bijouteries vendant des perles noires que de boulangeries (facile il n’y a pas de boulangeries !!)

Le marché a beaucoup de charme avec d’un coté les légumes et le poisson

De l’autre des souvenirs

Il n’est pas rare qu’ il y ait des musiciens.

Dans un coin du marché, il y a un marquisien qui fabrique des colliers avec de la fibre de coco (on avait assisté à Ua Pou à sa fabrication fastidieuse) des perles et de la nacre sculptée.

J’ai craqué pour une de ces merveilles

A la sortie du marché, il y a des gens qui fabriquent et vendent des couronnes de fleurs fraiches…magnifiques œuvres d’art éphémères.

Ils ont construit un front de mer très agréable, fait de jardins où les gens peuvent se promener, faire sport…

Il arrive qu’au détour d’une rue nous tombons sur une démonstration d’un groupe de dance. Et même sans costume et sans décors ces danses si sensuelles touchent mes deux hommes.

Les roulottes font parties du quotidien des polynésiens. Ce sont des camions qui servent des repas. Il y en a un peu partout en Polynésie mais à Papeete c’est une véritable institution. Tous les soirs, une quinzaine prends place sur le front de mer.

 

 

Il y a toutes les spécialités : les délicieux poissons crus polynésiens, sashimis, chao men (pates légumes et viandes sautés), mais aussi crêperie, pizza etc…

Toutes les catégories sociales s’y côtoient, le cadre est agréable, l’ambiance bon enfant et ce que ne gâche rien mon carpaccio de thon (avec gingembre et papaye) était délicieux.

Il y a une autre institution dont il faut que je vous parle : la bière Hinano est présente dans le quotidien de tout un chacun.


En plus d’être LA bière locale, ils ont sortis une gamme de vêtements, de sacs, d’autocollants etc…bref on voit de l’Hinano à tout moment de la journée.


 

Une demoiselle emblème qui a fait le tour du monde.

A Tahiti plus encore que la beauté de l’île, c’est le sens du beau (et du bon pour la cuisine) de ses habitants qui nous ont charmés.

 

 

 

79.TIKEHAU

Tikehau est distant de Rangiroa de 6 à 7 milles, mais nous ferons 40 milles de passe à passe. L’entrée dans le lagon se fait calmement. Tikehau fait partie de la commune de Rangiroa, malgré les 15km d’océan qui les séparent !

La zone est poissonneuse et des pêcheurs vivent autour de la passe.


 


 

Une fois à l’intérieur de l’atoll, nous devons suivre un chenal, au milieu des patates de corail, jusqu’au village, situé au sud de l’atoll.


Le vent de nord-est rend le mouillage devant le village inconfortable et nous jetons notre ancre devant un joli hôtel qui en prime nous « offre » un wifi correct.


 

Le lendemain nous partons pour le « jardin d’Eden ». Le trajet n’est pas cartographié et nous naviguons au milieu des patates de corail à vue. Le paysage est idyllique : plages de sable blanc, d’autres de sable rose, cocotiers, eau turquoise.


 

La barrière corallienne n’est pas large, et nous apercevons l’océan en arrière plan



 


 

Nous mouillons devant un ensemble de maisons sur pilotis (ancienne ferme perlière) et descendons à terre impatients de visiter le « jardin d’Eden ».

 

Nous sommes très surpris, dans ce coin du bout du monde de nous faire accueillir par un homme qui nous interdit la descente car nous ne sommes pas dans les bons horaires !


Du coup nous faisons un saut à l’île aux oiseaux. C’est un îlot au milieu de l’atoll , non loin de là, qui a été déclaré réserve à oiseaux.


 

Nous retrouvons des noddis bruns, mais aussi des frégates, des sternes etc…

 


Nous faisons une courte visite à terre, repoussés par l’odeur (vous avez de la chance que je ne puisse partager ce genre de choseJ)

 

La quantité de guano est impressionnante par endroits.


 

 

Retour au jardin d’Eden.

Derrière cette dénomination se cache une organisation religieuse qui prône le retour aux valeurs de la nature.



 

Nous sommes maintenant dans les heures syndicales et nous pouvons descendre pour visiter.


Ce motu accueille 2 familles avec des enfants, et tout ce petit monde vit en autarcie loin de tout.

Nous croisons quelques panneaux qui nous font penser à une secte, plus qu’à « une organisation religieuse ».


Ils cuisinent au feu de bois, il y a des groupes électrogènes, des panneaux solaires, un jardin biologique que nous visiterons avec l’aide d’un guide chinois. Ils cultivent des tomates, des aubergines, des cornichons, des citrons, des poivrons, choux etc …… Il y a même une vanillerie

 


 

Depuis une dizaine d’années, les habitants s’efforcent de cultiver avec des engrais naturels.

Le sol est enrichi avec du compost de charbon de bois et les déjections de leurs animaux. Et oui en plus ils élèvent des poules


Et des cochons.

Il y a aussi des ruches et un marais salant : de l’eau de mer est chauffée dans une serre et ils peuvent récolter le sel.

Il y a aussi une cocoteraie et ils utilisent l’huile et le lait de coco.

Ils se nourrissent de leur récolte et le surplus est vendu aux habitants de Tikehau et aux touristes de passage. Ils n’achètent que la farine et le riz.

Nous leur avons acheté des salades (j’étais contente de retrouver de la verdure fraiche et croquante) des choux locaux et des papayes. Dommage que ce genre d’agriculture ne soit pas plus répandue sur les Tuamotu.

Finalement nous étions aussi curieux de leur mode de vie que lui (notre guide) du notre : venir de France avec un bateau…cela l’a laissé rêveur….


Nous retournons au mouillage devant l’hôtel. L’endroit n’est pas cartographié, nous naviguons donc à vue. L’eau est limpide et nous voyons bien les patates de corail tant que le soleil est au zénith. Pour le retour le soleil commence à décliner mais nous avons enregistré notre trace et tel le petit poucet le chemin du retour se fait sur la trace de l’aller. Le Pb est que nous avons pensé à appuyer sur le bouton « enregistrement » qu’ 1/2h après notre départ le matin. Il fait nuit noire quand nous finissons notre route. Je suis à la barre, ralenti ++, les yeux rivés sur le sondeur et Martial à l’avant éclaire la mer pour essayer de deviner les patates de corail prêtes à attaquer Ylang. Quel soulagement de pouvoir jeter l’ancre sans égratignure ! On a eu de la chance pour cette fois….

Le lendemain matin nous partons tôt pour un petit motu, ancienne ferme perlière qui est réputé pour être un centre de nettoyage des raies Mantas…sorte de salon de beauté spécialisé en raies Mantas J


Malheureusement, il devait y avoir grève du personnel ce matin là…nous ne verrons aucune raie…sniff !!

Nous nous rabattons sur la visite du village. Nous laissons l’annexe sur la plage d’un hôtel, qui nous louera des vélos. Au retour nous discuterons avec le patron, un homme d’une soixantaine d’années. Arrivé jeune, il a fondé une tribu et est propriétaire de plusieurs hôtels et pensions sur l’île. Il est fier de l’endroit où il vit et il a raison c’est un atoll magnifique. Il nous propose son corps mort avec gentillesse …échange de parcours de vie.

Grâce aux vélos nous faisons le tour de l’île oû est situé le seul village de l’atoll : Tuherahera.

La route est bordée de magnifiques cocoteraies très bien entretenues.

Vue à l’intérieur du lagon.


Nous croisons une gendarmerie, une poste, une école et plusieurs églises.


Nous déjeunons au snack où la moitié du village vient manger…simple et très bon.

Après le repas, la route croise la piste de l’aéroport (au fond perpendiculaire à la route)


L’aéroport est ouvert, désert et très bien ventilé.


Il y fait frais en ce début d’après midi et c’est l’endroit idéal pour….une sieste ! J


Après ce repos salutaire, nous reprenons nos montures et nous allons jusqu’au bout de l’île. Il y a là un chenal pas assez profond pour laisser passer des bateaux, mais bordé de plages magnifiques.


Nous continuons notre ballade côté extérieur de l’île et nous avons maintenant la vue sur l’océan.

Le sol que nous foulons est une ancienne barrière de corail (comme tous les atolls) et je découvre qu’une nouvelle barrière s’est construite autour de l’ancienne. Est-ce que la nature aurait déjà trouvé la parade à la montée des eaux dans ce coin du monde ?


Le lendemain de notre ballade, nous quitterons cet atoll si magnifique et si attachant avec une forte envie de « reviens-y ».

Nous devons nous rentre à Tahiti, nos amis Fabrice, Marianne et Arthur y arrivent très prochainement…


 

 

 


 

78.RANGIROA

Après une nuit d’une douce navigation sous les étoiles, nous arrivons au petit jour devant l’atoll de Rangiroa.

 

Des dauphins nous escortent jusqu’à la passe, que nous passons sans problème…à notre grand soulagement.

Nous jetons l’ancre devant un hôtel de luxe…

en dérangeant une raie Manta !!

Cet atoll est celui des superlatifs : 75 km d’est en ouest et 25 km du nord au sud, il se classe le deuxième atoll du monde par sa superficie. Son lagon est si grand qu’il pourrait contenir l’île entière de Tahiti ! L’essentiel de la vie se situe entre les deux passes.

Nous sommes étonnés car il y a très peu de bateaux au mouillage : nous sommes 4 (quand nous étions plus d’une 20ene à Fakarava !) En discutant avec d’autres voiliers de voyage, nous nous rendons compte que la route « classique » passe de Fakarava ou de Tauo directement à Tahiti. C’est la plongée qui motive un détour sur Rangiroa. « Rangi » est un mot magique pour tous les plongeurs du monde.

A terre le coté Tiputa est « réservé » aux touristes (c’est là que l’on trouve la majorité des hôtels et des clubs de plongée), Avatoru est le village où vivent les locaux. Une route goudronnée presque rectiligne relie les deux villages distants de 10km.

Nous première sortie sera pour visiter « l’île ». La largeur de la ceinture corallienne n’excède pas 200m et parfois moins

Nous alternons vues sur l’océan,

 

et vue sur le lagon.

Le village d’Avatoru n’a pas d’intérêt touristique, si ce n’est le parvis de son église au bord de la passe.

 

 

A la sortie de village nous sommes étonnés : nous découvrons un entrepôt de vin ! Ils fabriquent du vin à l’ombre des cocotiers ? !!

 

 

 

Le pari a été osé et relevé par 2 Français passionnés de vin. Ils ont fait plusieurs tests en Polynésie et ont maintenant plusieurs hectares de vignes, 5km à l’ouest de la passe d’Avatoru. La production annuelle est de 60000 bouteilles.

La dégustation est fermée sniff !

Notre arrêt suivant sera pour visiter la dernière ferme perlière de Rangi.


Nous aurons une visite avec toutes les explications sur la culture des perles.

Cela commence par le collectage.

Aujourd’hui, en Polynésie, la récolte des huîtres adultes accrochées sur les pâtés de corail est strictement interdite. Le seul moyen légal pour se procurer des nacres est le collectage. La technique consiste à immerger des collecteurs à quelques mètres de profondeur, pendant la saison de reproduction et dans les zones favorables de regroupement des larves.

Les collecteurs sont constitués à partir de rideaux d’ombrières en polypropylène que nous avions vu à Apataki.

Les larves de nacres trouvent sur ces collecteurs un support idéal pour terminer leur vie larvaire et se métamorphoser
en jeunes nacres. Il faudra attendre encore au moins un an que les nacres aient suffisamment grossi et soient bien formées avant d’envisager de les manipuler. Efficace depuis les années 90, le collectage est très performant dans les petits atolls et toutes les fermes perlières s’approvisionnent à partir de ceux-ci.

 

Une fois les collecteurs transportés à la ferme, il est rapidement nécessaire de détacher les huîtres fermement fixées. C’est le détroquage puis la mise en élevage afin de les faire grossir jusqu’à la taille où elles pourront être
greffées. Les supports les plus souvent utilisés sont des cordes fines supportant 20 à 50 huîtres. Les cordes sont immergées à 8 ou 10 mètres de profondeur, suspendues par des bouées et accrochées sur le fond du lagon.

Le processus d’élevage peut durer deux à trois ans. Des nettoyages réguliers et des tris, faisant appel à une nombreuse main d’œuvre, sont effectués tous les 6 mois afin de retirer les animaux malades et de calibrer les élevages. On estime à environ 40% la perte du cheptel durant cette phase d’élevage, due essentiellement aux prédations et aux maladies.

L’huitre de Polynésie est la « Pinctada margaritifera » aussi appelée huître aux lèvres noires. Elle est célèbre pour la couleur de son manteau interne, teintées de reflets verts et noirs.

Les perles se développent à l’intérieur de mollusques producteurs de nacres (huîtres, moules, etc…), vivants en eau salée, ou en eau douce. Une perle naturelle naît de la lésion accidentelle du manteau, organe producteur de nacre, qui reconstitue par cicatrisation un sac perlier au niveau de la lésion (situation très rare en milieu naturel).

La différence essentielle entre la perle naturelle et la perle de culture provient de l’intervention humaine avec la greffe d’un nucleus en nacre. Le processus de minéralisation est quant à lui identique et la nacre produite similaire.

Le nucleus, sorte de bille parfaitement sphérique provenant de moules d’eau douce (moules du Mississipi). Ces moules ont la caractéristique d’avoir une coquille suffisamment épaisse et de consistance très proche de la nacre des huîtres perlières marines ( c’est un japonais qui a déposé un brevet et qui en a l’exclusivité mondiale).

Ce nucleus sera inséré dans la poche perlière de l’huître avec un petit bout de manteau appelé « greffon » (provenant d’une huître sacrifiée à cet effet). Ce greffon est à l’origine du sac perlier qui recouvrira totalement le nucleus et produira les lamelles de nacres comme dans le cas de la formation d’une perle naturelle.

Lorsque les huîtres ont atteint la taille adéquate, entre 10 et 12 cm de diamètre, il est possible de les greffer. L’acte chirurgical nécessite une propreté de la nacre mais aussi des outils de greffe ainsi que des nucleus et des greffons.

 

Immédiatement après l’opération qui dure environ 30 secondes, la nacre est placée dans un panier de rétention pendant 45 jours dans une zone protégée du lagon. Au bout de ce laps de temps, un contrôle de rejet du nucleus est effectué.

 

La formation de la perle nécessitera encore entre 18 et 24 mois de soins et d’entretiens avant de découvrir enfin le résultat de ce long processus.

 

La surgreffe, consiste à prélever délicatement la perle sans léser les organes de l’huître, en particulier son muscle adducteur, et à la remplacer par un autre nucleus de la taille de la perle récoltée sans avoir cette fois ci à insérer de greffon, le sac perlier étant déjà présent dans la poche perlière. Cette technique outre le fait de pouvoir utiliser la même huître pour produire plusieurs perles est aussi le moyen d’obtenir de très grosses perles, de diamètre exceptionnel.

4 ans séparent ces deux nacres et plus de 6 ans de travail pour obtenir une perle.

  • Collectage du naissains  (1an)
  • Décrochage et mise en élevage (2 ans)
  • Greffe
  • Contrôle des rejets (45 jours)
  • Elevage des nacres avec perle (2 ans)
  • Récolte et surgreffe
  • Elevage des nacres avec perle (2 ans à nouveau)

 

Les perles doivent présenter une couche perlière suffisante et continue sur au moins 80 % de leur surface, en ne faisant pas apparaître le nucléus, même par transparence. Tout produit ne répondant pas à ces critères, ne pourra avoir la dénomination « Perle de Culture de Tahiti». Les critères qui déterminent la valeur d’une perle de culture de Tahiti sont la taille mesurée en diamètre, la forme, la qualité dépendante de la pureté de la surface extérieure et du lustre et la couleur.

Cette visite a été très instructive (et gratuite) …ensuite il est bien vu de passer au magasin …

 

En dehors de cette ballade nous ferons 2 plongées.

Nous avons choisit le club Yaka Plongée et nous ne sommes pas déçus par l’accueil  et par le lieu: il règne une très bonne ambiance dans ce club

Les plongées nous ont moins émerveillés qu’à Fakarava, mais nous y avons fait de belles rencontres. Une des particularités de la passe de Tiputa, est que l’on peut observer régulièrement des dauphins qui jouent avec les vagues du mascaret. Ils ont d’ailleurs installé le long de la route un petit kiosque d’où on peut les observer, avec un panneau mettant en garde contre les maladies de peau des dauphins, transmissibles à l’homme par contact et des photos peu ragoutantes. On est loin de Flipper…

 

 

Furtivement nous apercevons des raies aigles, une raie manta et quelques requins pointe noire.

 

Sur une des plongées, grâce au courant, nous finissons à l’aquarium.

Nini notre monitrice fait un câlin en passant à la gardienne : une belle murène javanaise.

 

Et juste après nous sommes devant un banc de perches pagaies, côtoyant un banc de fusillés …j’ai rarement vu autant de poissons en même temps, je reste fascinée devant le spectacle.

 

Au retour sur Ylang, après chaque sortie de plongée, nous avions des « inspecteurs » qui attendaient un contre rendu précis sur les bancs de poissons :

Ce sont des Noddi brun, de la famille des sternes, mais contrairement à la plupart des sternes, le noddi se pose : sur l’eau, sur le dos des baleines…et sur Ylang (au désespoir du capitaine). Au moment de la reproduction, le noddi courtise sa partenaire en la saluant. Il pond un œuf à même le sol et le couple élève conjointement le jeune…un vrai gentleman ce noddi. J

Au niveau de l’avitaillement, on retrouve un petit choix, mais toujours lié à l’arrivée de la « goélette ». (Les bateaux ravitailleurs sont maintenant des petits cargos, mais la population a gardé le terme de « goélette » des premiers bateaux qui faisaient les navettes)

Par contre l’accès au wifi est toujours douloureux…

Nous reprenons notre route vers l’ouest et empruntant pour sortir la passe d’Avatoru.

77. TOAU et APATAKI

Nous quittons Fakarava par la passe nord pour l’atoll voisin Toau. Le vent est nord est, la sortie de la passe nord mouvementé. Nous longeons Toau par le sud pour nous rendre à l’anse Amyot.

 

Située à la pointe NW de l’atoll, c’est une fausse passe avec un seuil à moins de 8 m qui donne accès à un bassin fermé de 200 m de large avec des fonds de 25 m.

L’anse Amyot est un bon mouillage.

 

 

A terre on trouve la maison de Gaston et Valentine.

 

La douzaine d’habitants de ce motu, d’ailleurs tous membres de la même famille, vivent du coprah, de la vente de leur pêche et des voyageurs de passage. Ils ont installé des bouées, pour les bateaux, qui sont gratuites pour ceux qui viennent manger à la table de Valentine.

 

Mais voilà, nous sommes samedi et Valentine ne « travaille » pas le weekend. Elle nous accueille dès notre descente de l’annexe, nous fait assoir. Elle parle Valentine, de son enfance, de ses croyances, de sa vie. Elle nous explique que 200 bateaux passent devant chez elle chaque année ! C’est un personnage, une femme assez forte, sans fioritures. Gaston lui est mince, tatoué, très occupé, il ne parle pas, va et vient. Il a un Pb : il manque d’huile pour démarrer son groupe…Martial lui offrira un bidon et Gaston retrouve son sourire. Ils nous autorisent à nous balader sur leur île qu’ils entretiennent et décorent avec les moyens du bord.

Ils ont même construit des petits bungalows qui servent de gites à l’occasion.

La cuisine….avec vue sur le lagon

 

Leur « jardin » est une cocoteraie.

La lumière est magnifique.

Ici rien ne se perd, mais ceux qui sont maitres en matière de récupération sont les Bernard l’Hermite : ici toutes les coquilles sont habitées…

Ils sont à 1 heure à 2 heures de bateau de la première « civilisation » (Fakarava nord, ou Apataki) où ils vendent leur poisson et où ils se ravitaillent. Malgré la beauté sauvage de l’endroit, je me rends compte que ce ne doit pas être toujours facile de vivre là, isolés…

Pour lui par contre tout va bien…

 

Les pièges à poissons de Gaston (et un peu partout dans les Tuamotus) sont des sortes de gros d’entonnoirs, où le poisson rentre avec le courant de marée et ne retrouve jamais la sortie. Le gros avantage est que les poissons sont conservés vivants, le piège peut servir de vivier.

Les bouées de mouillage sont sur 15 à 20m de fond, et sous Ylang Ylang la vie marine est très riche : dés que nous jetons quelque chose à la mer, des dizaines de poissons se précipitent.

Nous feront plusieurs séances de snorkling, où nous pouvons voir en plus des poissons colorés de lagons, des Napoléons, des requins pointes nord et des raies !! magique !! Adrien fera une plongée bouteille avec son moniteur de père.

Martial et moi feront une plongée, à l’extérieur de la passe, (tombant de 12m à ??? en centaines de mètres) à l’endroit où Laurent Bourgnon disparaitra moins d’une semaine plus tard. Nous seront secoués par cette nouvelle.

Nous reprenons notre route vers l’ouest, vers l’atoll d’Apataki. La distance est parcourue en 4h sous les grains…

Ouf ! L’entrée de la passe est calme, nous nous croyons « sauvés ».

Cela ressemble à une ballade fluviale, nous dépassons des petites maisons de pêcheurs sur pilotis

 

Puis nous passons devant le village

Nous devons continuer notre route pour atteindre la zone de mouillage…c’est là que cela se gâte.

Le courant devient violent, Ylang devient difficile à contrôler, Martial est tendu, mais nous passons avec les moteurs quasi au max ……en « serrant les fesses ».

La passe d’Apataki se finit à l’intérieur en une sorte d’entonnoir, où le fond remonte de 25m à 7m et évidement le courant s’accélère à plus de 4 nœuds juste avant d’arriver dans le lagon.

Pratiquement toute la vie de cet atoll se concentre sur une petite île qui est bordée par une petite piste d’aéroport.

A notre visite à terre nous découvrons le village : toutes les maisons sont réparties de part et d’autre d’une « grand » rue.

Toute la vie passe par cette rue : les enfants jouent, des femmes promènent leur bébé, il y a un tournoi de pétanque au milieu de la route…le stress ne semble pas être arrivé jusque là J

J’évalue la longueur de cette rue (et du village) à 500m d’où mon étonnement quand nous découvrons qu’il y a des voitures !! des voitures qui n’existent plus chez nous…le contrôle technique n’est surement pas arrivé lui non plus.

 

L’atoll vit essentiellement de l’huitre perlière. Nous n’avons pas vu de fermes perlières (plus loin dans le lagon) mais pas mal de « collecteurs » à huitres en train de sécher.

Vu de prés cela ressemble à des sacs poubelles déchiquetés attachés sous forme de mèches de rastas. Le but est d’avoir un maximum de surface pour fixer les larves d’huitres perlières : les naissains. Un peu plus tard on nous expliquera que ce n’est pas possible partout (il faut un lagon assez fermé). Apataki semble être spécialisé dans cette récolte et revend ses larves d’huitres à des fermes un peu partout dans les Tuamotus.

Au bout de La rue, il y a un terrain dédié au sport et ce soir là, il y a entrainement au lancer de javelot : une noix de coco est fixée sur un mat de 9.50m et le but est de viser et planter le plus grand nombreux possible de javelots.

C’est impressionnant et l’ambiance est bon enfant.

Le vent et la houle sont assez forts de sud-est et la barrière de corail ne nous protège pas assez. Nous reprenons donc notre route vers l’ouest, mais avant de partir le capitaine ira jauger à plusieurs reprises le courant de la passe pour choisir le moment optimum.

76.FAKARAVA

Nous quittons Ua Pou au sud de Nuku Hiva en direction de Fakarava situé à 530 Milles dans l’archipel des Tuamotu.

L’archipel est composé 78 îles (toutes des atolls) qui représentent une superficie totale de terres émergées de 900 km2 sur une superficie maritime de 20.000 km2. Bien que souvent isolées, elles sont habitées par une population de 11.000 habitants.

Tuamotu signifie en tahitien « les îles au large », leurs habitants sont les Paumotu, mot qui désigne également leur langue.

Seules les îles de l’W ont des passes accessibles par des voiliers de fort tirant d’eau et même pour certaines par de gros navires (paquebots de ravitaillement).

La traversée ne fut pas agréable avec des grains, des changements de temps, de la houle. Seul point positif, Martial pêche un tazard en arrivant

Fakarava est le deuxième plus grand atoll (60Km de long par 25 Km de large) après Rangiroa et sa passe nord Garuae est très large, d’où notre choix.

Le passage des passes, c’est tout un art… que nous sommes loin de métriserL. Il faut bien sûr prendre l’horaire des marées mais encore faut il avoir le bon site (nous apprendrons plus tard que pour Fakarava, le Shom donne des horaires précis). En général vous avez la marée d’un lieu plus ou moins proche…et là comment calculer??? Parce que la marée ce n’est pas comme le décalage horaire (qui a un point zéro à Greenwich), nous ne savons pas d’où « ça » part, dans quel sens et à quelle vitesse ! Et puis la marée ne correspond pas forcément au courant !! Si l’atoll est « trop plein » ( !?) dû à une météo un peu musclée cela peut annuler le courant de marée entrant ! Les courants dans les passes sont de 3 à 4 nœuds mais cela peut aller jusqu’à 6/8 nœuds dans certaines passes!

Bref malgré toute notre bonne volonté, nous avons l’impression à chaque passe d’avoir juste la moyenne mais pas plus.

Nous arrivons à Fakarava le matin, d’après nos renseignements avec une marée rentrante.

En milieu de passe, la mer est démontée, avec des vagues courtes et violentes. Sur le coté c’est plus calme, mais il y a un bateau de plongée avec des gens dans l’eau. Martial les contourne largement et nous met dans le shaker. Ylang tape durement et « s’ébroue », moi je hurle (j’ai mal pour mon bateau). Heureusement Ylang est solide et le passage ne dure pas longtemps…nous apprécions d’autant plus le calme du lagon. Nous avons ensuite une heure de navigation à l’intérieur du lagon pour rejoindre le village principal : Rotoava

 

C’est avec soulagement que nous jetons l’ancre.

La lumière est magnifique

J’énerve Adrien en répétant « wahou la couleur de l’oooh !! » à chaque instant.

La bande de « terre » est de l’ordre de 300m de large et les maisons sont alignées coté lagon. Adrien est surpris (un peu déçu) : un atoll est essentiellement fait de corail et non de sable fin, comme les photos publicitaires le laissent entendre…pas de skimboard.

Et moi je ne me lasse pas de la couleur de l’eau oh oh !

Apéro ?

Ici la vie s’écoule tranquillement. C’est la fin de journée, il y a entrainement de pirogues. 2 équipes féminines (entre autres) passent tous les soirs. Et ce soir là, grosse erreur de tactique : la pirogue jaune est bloquée par Ylang et la pirogue blanche lui passe devant…gros éclats de rire, nous applaudissons.

A terre il n’y a pas grand-chose à voir. Nous avons fait une petite ballade jusqu’à l’ancien phare situé à l’angle nord- est de l’atoll. Le bâtiment en lui-même n’a pas grand intérêt et est désaffecté.

Cela nous a permis de faire un peu d’exercice et de passer par des cocoteraies. Une des ressources est le coprah

Une autre ressource des Touamotu est la perle noire. Mais beaucoup de fermes ont fermé (effondrement des prix dû à la concurrence et à un dollar faible), reste des « artistes »

Le lieu de rencontre de tous les marins est Fakarava Yatht Service. Anciens navigateurs, Stéphanie et Aldric connaissent bien tous nos besoins et nous y accueillent avec sourire et gentillesse. Nous leur louerons des vélos et nous profiterons de leur wifi.

Economie de sous marine.

Pour se nourrir c’est un peu plus compliqué…il y a 2 superettes, avec des produits de base, des oignons et des pommes de terre. Le jour d’arrivée des bateaux ravitailleurs (une fois par semaine) il faut se précipiter au magasin. C’est jour d’affluence, arrivés ½ heure après l’ouverture (la sieste c’est sacréJ), il n’y avait plus tomates et de concombres! Les carottes et les fruits ont du mal à arriver jusque là !!

Pour les snacks, c’est pareil : pas ouverts tous les jours et « il ne reste pas tout » alterne avec « il ne reste plus que… » mais la vue est imprenable.

Un de ces jours où rien n’est ouvert (et où je n’ai pas envie de cuisiner) nous sommes partis en annexe vers le sud. Loin de tout, il y a une paillotte sans prétention qui est un havre de paix.

 

Nous y avons très bien mangé, et pour le même prix nous avons vue sur un aquarium, où passent mérous, requins et toute la faune des lagons. C’est un jeune couple qui est aux fourneaux et qui vend aussi des paréos et quelques bijoux.

 

Mais ce qui fait la réputation de Faka (comme disent les intimes), c’est la plongée. Les plongées se font dans et autour des passes zone de passage de la faune. La passe étant éloignée, nous plongerons avec un club Fakarava Diving Center. C’est une petite structure avec une ambiance sympa et une superbe vue sur le lagon.

Ce qui me surprend le plus ce sont les briefings avant plongées : « on descend sur la piste de ski !? (bande de sable blanc) on avance jusqu’au banc de requins gris, on les suit 5 mn ensuite on tourne jusqu’au banc de perches pagaies, on continue jusqu’au requin nourrice et puis on se laisse dériver dans la passe ». Qui paye tous ces poissons pour être toujours au rendez vous ? En tous les cas, notre émerveillement est bien là.

 

Film
Passe nord Fakarava

 

 

Nous partons ensuite pour la passe sud : une 30ene de milles séparent les 2 passes. Nous avons eu une navigation rapide (moins de 4h) et très agréable : mer plate.

Notre premier mouillage se situe au nord est de la passe, facilement accessible en annexe.

 

Nous sommes une quinzaine de bateaux au mouillage 1 et on aperçoit 2 à 3 maisons, soit beaucoup plus de personnes sur la mer qu’à terre.

Le lendemain, nous partons en annexe « visiter » la passe, munis de nos palmes, masques et tubas.

 

Nous nous mettons à l’entrée de la passe (avec un courant rentrant) et nous nous laissons dériver vers l’intérieur du lagon. Nous sommes surpris par la bonne santé des coraux et la vie qui y foisonne.

 

 

Plus nous nous rapprochons de la seule pension de famille qui est installée en bordure de la passe, plus y a de la vie. Un banc de perches pagaies a élu domicile sous la maison.

De retour sur Ylang, il suffit de jeter un bout (traduction pour les terriens = une corde) pour attirer un requin. Nous n’avons à aucun moment eu peur…non pas que nous soyons très courageux (si ?), ou inconscients (qui a dit un peu ?), simplement ces requins se nourrissent la nuit, ils ont un lagon qui regorge de nourriture et personne ne parle d’accident avec les requins en Polynésie. Et pourtant, ils sont très nombreux (nous en verrons un peu partout), il faut dire qu’ils sont protégés.

L’après midi nous décidons d’aller se balader à terre.

Tetamanu village, situé au bord de la passe Sud, abrite 9 habitants. Pas de wifi, ils allument l’antenne de téléphone (portable) le jour uniquement, mais quel dépaysement, le site est superbe.

Le village est abandonné, à l’exception d’une pension de famille, et de 2 familles de pêcheurs.

 


 

Cet endroit est appelé la piscine par les plongeurs : nous pouvons voir évoluer des requins, des napoléons et toutes sortes de poissons multicolores dans moins d’un mètre d’eau.


 

Pour la pension de famille, ils ont aménagé 3 petits bungalows.


 

Et une salle de sport….pittoresque.


 

Tetamanu est l’ancienne capitale de Fakarava et l’ancienne capitale administrative des Tuamotu !!.

Du village il reste une grande rue tracée au cordeau,


une église en corail très ancienne (1862),


 

un bâtiment qui fut la prison et les murs de la résidence de l’administrateur.

 

 

La pension de famille s’est étendue à l’îlot voisin,

 

Adrien a eu du mal à en repartir

La nuit suivante sera très agitée, le vent est monté dans la nuit. Heureusement, nous n’étions pas sur la trajectoire de ceux qui dérapent. Le lendemain, nous partons nous mouiller plus à l’abri (mouillage 2) face aux « sables roses ». Le site porte bien son nom. Les résidus de concrétions coralliennes prennent des colorations rosées selon la lumière.

L’eau est d’un bleu surnaturel, avec des cocotiers en arrière plan.

 

 

 

Une petite balade s’impose

 

On ne résiste pas à ces petits îlots idylliques…

 

 

Nous referons une plongée dans la passe avec pas mal de courant (merci Adrien pour la sécu de surface J) mais toujours aussi magique.

 

FILM 

Passe sud Fakarava

 

Nous repartirons ensuite vers le wifi (dont je ne peux me passer longtempsL) de la passe nord, avant de poursuivre notre route plus à l’ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

75. UA POU

Nous quittons Nuku Hiva pour Ua Pou, île des Marquises, située à 26 Milles (50 Km environ) au sud. Partis dans la matinée nous arrivons tranquillement l’après midi face à une île qui me fait penser à un château de contes de fées. Sur son socle volcanique, Ua Pou a 12 pitons de basalte de plus de 1000m qui ont des allures de donjons.

Les nuages qui sont accrochés presque en permanence lui donnent un air mystérieux.

Nous sommes à Hakahau, chef lieu de l’île, au nord est.

C’est un village paisible, au bord d’une jolie baie où le soir venu des pirogues font du surf dans les vagues.

Nous y trouvons une superette très bien achalandée (mieux qu’à Nuku Hiva !), un snack où nous avons très bien mangé et une coopérative qui tient lieu de marché.

Tous les 4 ans a lieu dans une des 3 îles principales (Nuku Hiva, Hiva Oa et Ua Pou) le « festival des îles Marquises ». Pendant 5 jours en Décembre, le festival a pour objectif de réactiver la mémoire collective et à sauvegarder la culture locale : danses, chants, sports traditionnels, préparations culinaires, artisanat. Chaque festival donne aussi lieu à des restaurations de sites archéologiques. La première édition a eu lieu en 1987 à Ua Pou. Estrosi (oui le même que nous avons à Nice !) alors ministre de l’outre mer était présent et l’île a eu des subventions pour refaire la mairie et l’école maternelle. Ils ont refait l’école maternelle, plus en hauteur (la région est sujette aux tsunamis) et du coup l’ancienne est devenue un centre de vie. On y trouve un centre artisanal, la coopérative et une petite librairie.

Nous mangerons plusieurs fois à la coopérative : genre de buffet où le plat coute 500 CFP soit 4€ ! et en plus c’est bon ! C’est la sœur d’Henri (de Nuku Hiva) qui nous accueille. La librairie voisine diffuse un wifi gratuit, ce qui fait que tous les marins s’attardent à table. Le libraire a suivi sa femme marquisienne, mais lui vient de Nice (le monde est petit !).

Je me suis attardée au centre artisanal.

En plus des sculptures sur bois et basaltes traditionnelles aux Marquises, la « spécialité » de Ua Pou est le caillou fleuri.

 

Ce sont des phonolites d’origine volcanique, dont la cristallisation prend la forme de fleurs aux reflets d’or. On ne trouve ces pierres que dans 2 endroits au monde : au Brésil et à Ua Pou. Je n’ai pas pu résister… J

Le lendemain nous voyons arriver Layang un bateau aluminium avec à bord Bernard, Viviane et leur fils Vasco. Nous avons en commun (en plus d’une annexe jauneJ) de venir de la Réunion. Du coup, échange d’apéros, où l’on parle créole, Réunion, voyages et bateau évidemment. Nous avions projeté de faire le tour de l’île ensemble, mais le mauvais temps nous a découragé. Ce sont eux qui nous indiquent la prochaine messe du dimanche à ne pas rater !

Le Dimanche suivant, malgré la pluie nous nous dirigeons vers l’église.

C’est le jour où les jeunes font leur communion.

Les gens se sont habillés pour la circonstance : les couleurs dominantes sont celles du drapeau marquisien, blanc, rouge et jaune pour les vêtements et fleurs dans les cheveux.

Les couronnes des femmes rivalisent de beauté et d’originalité, de vraies œuvres d’art.

 

Les mamans et leur fille ont des couronnes assorties.

L’église est décorée de bouquets, dignes des plus grands fleuristes.

Chaque communiant reçoit une petite figurine sculptée.

Cette remise donne lieu à des danses tahitiennes.

 

Le tout au son des tambours installés au milieu de l’église.

 

Tout est joyeux, coloré, enjoué.

A la fin de la cérémonie, après une photo des communiants devant le parvis, on leur offre un cadeau.

Une démonstration de hakka.

 

Ce fut un spectacle (pour nous), un moment de vie (pour eux) touchant et d’un grand sens esthétique.

Ils poussent d’ailleurs le sens de l’esthétique à chaque instant de leur vie quotidienne. En Polynésie la monnaie est le francs CFP et les billets ont des thèmes. Ils sont facilement identifiables et beaux.



 

 

Les Marquises sont le royaume du tatouage : tous les marquisiens, hommes ou femme, en ont. Certains « tatouent » même leur voiture.

 

 

Nous profitons d’un jour de beau temps pour grimper jusqu’à une croix qui domine la baie où nous sommes mouillés

et celle d’à coté plus sauvage.

 

 

Le vent est pas mal monté, mais nous nous sommes bien abrités au fond de notre baie. Par contre elle se remplie de plus en plus : les bateaux arrivent des baies voisines moins bien abritées et personne ne sort attendant un temps plus clément. Cela devient compliqué, nous sommes tous sur 2 ancres pour éviter de tourner sur son voisin. Certains dérapent, se replacent. Le point d’orgue est le jour de l’arrivée de l’Aranui (cargo ravitailleur) : il faut dégager de la place, pour qu’il puisse manœuvrer. Heureusement le vent a la bonne idée de baisser un peu, certains en profitent pour partir et nous assistons à un jeu de chaises musicales entre les bateaux qui cherchent une meilleure place. A l’arrivée du cargo tout le monde est correctement ancré, et nous sommes aux premières loges pour admirer une manœuvre millimétrée et bien rodée.

Mise à l’eau des chaloupes à l’entrée du port

Ce sont elles qui vont porter les amarres à terre

S’en suit un moment d’animation : des marchandises sont déchargées, des fruits sont chargés, des passagers (il fait aussi croisière) se baladent.

C’est là en descendant de l’annexe, que je tombe à l’eau et que je noie mon appareil photo : snif ! malgré tous mes efforts pour le réanimer, il refuse de s’allumer. Je reprends mon ancien appareil, mais du coup pour le préserver, je ne ferais pas de photos sous marines…juste avant les atolls des Tuamotus…

Nous partons le lendemain pour Hakahetau au nord ouest de l’île. Nous passons devant l’aérodrome local

A l’arrivée, nous voyons une vallée avec quelques maisons noyées dans la verdure.

Nous descendons à terre sans tarder, un quai nous facilite l’accès.

 

A la sortie du quai nous sommes accueillit comme il se doit :

Il règne une ambiance paisible de bout du monde. Les enfants tout fiers de leur savoir en anglais disent « Hello », « Hi » tout étonnés de voir Martial (qu’ils prennent pour un américain) leur réponds bonjour.

Les jardins regorgent de fruits et de fleurs.

Le lendemain nous avons un programme chargé.

Nous partons pour une petite ballade jusqu’à la cascade de Vaiea.
J’entends certains dire encore une cascade! Mais ils ne savent pas que nous comptons écrire le « guide des cascades du monde » J

En traversant le village, nous entendons des bruits de choc, nous nous penchons pour essayer de voir l’origine de ces coups…et nous sommes invités à nous rapprocher.

C’est un couple qui bat la « bourre » de la noix de coco, pour n’en garder que la fibre.

Ils font des petits fagots de ces fibres, qu’ils vendent. Cette fibre sera transformée en corde très spéciale, celle qui tient la peau des tambours (si populaires en Polynésie)…c’est du boulot ! Demandez à Martial…

La ballade est facile et agréable si ce n’est la boue qui colle à nos chaussures et dont nous avons du mal à nous défaire.

La cascade est bien rafraichissante, mais une horde de moustiques la défendent.

A la sortie de l’eau, il y eu une course de vitesse entre se sécher, se changer et mettre de la bombe anti moustiques. Nous apprendrons plus tard qu’il faut faire du feu avec de la bourre de coco (ça sert à tout ici), les moustiques n’aiment pas la fumée.

Nous nous dépêchons de redescendre, car nous avons réservé chez Ti’Pierrot, « le meilleur resto de toutes les Marquises » (merci aux Suricat pour l’info).

C’est un couple Franco-Marquisien, qui a accepté de nous recevoir alors qu’ils avaient déjà une grande table d’une dizaine de personnes. Et nous n’avons pas été déçus, loin de là. Duo de tazard (tazard fumé maison (!) avec une petite sauce citronnée, tournedos de tazard frais), lasagne de légumes et frites de rutu (= fruit à pain), nous nous sommes régalés, c’est digne de tables étoilées.

Le repas se passe chez lui, sur sa terrasse. Les murs sont tapissés de souvenirs. Ancien cuisinier de la marine, il a beaucoup voyagé sur la Jeanne d’Arc. Malgré la grande table voisine(le proviseur du collège de Ua Pou qui a finit son contrat et rentre en France, la mort dans l’âme.) Ti’Pierrot prend le temps de venir nous parler de ses voyages, de ses enfants, de sa vie … Une belle rencontre et un très bon repas. Et en prime, ils nos offrent un accès internet (qui ne marche pas ce jour là L) et un gros sac de pamplemousses ! Ils savent rendre heureux les navigateurs ! Un grand merci à tous les deux.

De retour au bateau, la houle se fait sentir, et pour passer une nuit plus tranquille nous partons nous mouiller au sud de la pointe Panahu. Nous serons seuls, dans une baie déserte.

Le lendemain, faute de trouver un mouillage correct (au sud ouest de Ua Pou) et du wifi, nous partons pour Fakarava, atoll des Tuamotus, changement de monde…à suivre….

74.NUKU HIVA

74

Nous sommes aux Marquises, l’archipel le plus au nord parmi les 5 archipels qui constituent la Polynésie. Ce sont des îles
aux structures volcaniques fortement érodées et qui offrent un paysage montagneux abrupt, constellé de vallées étroites aboutissant à des plages courtes aux eaux profondes. Les Marquises ne possèdent pas de barrière de corail. Nous quittons Hiva Oa vers 3h du matin (nous voulons être sûrs d’avoir de la marge et arriver de jour à Nuku Hiva). Au milieu de la traversée, Adrien hurle et au même moment nous sommes freinés brutalement : nous avons accroché une énorme nasse (probablement décrochée d’un parc à huitres). Nous sommes sous parasailor, et nous sommes passés de 8-9 nœuds à 2 nœuds en 2s ! Heureusement pour nous cette nasse a eu la bonne idée de se détacher toute seule et nous avons eu plus de peur que de mal. Nous pénétrons dans la baie profonde de Taiohaé au sud de Nuku Hiva vers 15h sans plus d’incidents.

Il y a en permanence une cinquantaine de bateaux mouillés dans la baie, malgré une houle qui entre parfois.

Nuku Hiva est la plus grande des îles marquisiennes et le chef lieux est Haiohae.

C’est là que mes hommes et Ylang resterons 2 mois. Je retourne remplir la caisse de bord, pendant qu’Adrien boucle son année scolaire et que Martial soigne toutes les petites blessures d’Ylang.

Au bout du quai il y a le snack d’Henri où ils ont mangé tous les jours : bon, pas cher et avec des sourires quotidiens Marquisiens.

Le snack est décoré de régimes de bananes et les gens qui ont consommé peuvent se servir à leur guise.

Adrien a mangé pratiquement tous les jours le même plat, d’où son surnom marquisien : « Mr Sashimi frites »

Henri fournit aussi un bon wifi et du coup son snack est le lieu de rencontre de tous les marins et de pas mal de locaux.

Bref un lieu où l’on se sent bien et incontournable à Nuku Hiva.

A notre arrivée nous retrouvons 2 connaissances :

-Nomadeus bateau rencontré à Joa Pessoa (Brésil) : Astrid et Jérôme avec leurs 2 filles. Elles ont fait leur année scolaire au collège de Nuku Hiva et qui entrainent Adrien un samedi après midi avec leur bande de copains. C’est Jérôme qui m’accompagnera à l’aéroport et en prime, il m’éclaire sur certaines facettes de la vie à Nuku Hiva.

-Jean Paul O, un copain de notre club de plongée de Nice, est sur son bateau en Polynésie depuis 2 ans. C’était improbable que nous nous croisions, mais le hasard fait bien les choses parfois. Echanges d’apéros, il nous donnera aussi pleins de tuyaux sur la navigation en Polynésie.

Nuku Hiva est ravitaillé comme toutes les îles des Marquises par le Taporo et l’Aranui qui passent toutes les 3 semaines. Mais du fait de sa grande baie, Taiohaé reçoit aussi des bateaux de croisière qui débarquent pour un jour ou deux des flots de touristes. Ce jour là il y a des animations, des danses sur le quai.

Et juste à la sortie du quai un grand marché artisanal

Avec son fabricant de ukulélés qui attire l’attention en jouant son meilleur récital, (il y a un instrument dans ses accompagnateurs qu’ils devraient breveter… J )

La petite ville est tirée à 4 épingles, tout y est propre et soigné.

La poste

L’entrée de l’église

 

En bord de mer un ancien centre de vie a été réhabilité, avec un mélange de statues offertes par des artistes contemporains, et de tikis d’origine.

Et un lieu d’habitation reconstitué

Nous avons loué une voiture pour visiter l’île. La route s’élève rapidement au dessus de la baie.

Nous nous dirigeons vers la baie du contrôleur à l’est de Taiohaé

Au fond de cette baie se trouve le village de Taipivai où se réfugia l’écrivain Hermann Melville (après avoir déserté son bateau). Il réussit à se faire adopter par les farouches Taipi et de cette expérience hors du commun il écrivit son roman Taïpi.

Nous traversons ensuite l’île vers le nord, direction Hatiheu. Passage d’un col sur une route tortueuse et caillouteuse, et juste après une vue magnifique sur la baie d’Hatiheu.

Un petit peu avant d’arriver au village la route traverse un site archéologique. A la descente de voiture une délicieuse odeur d’Ylang Ylang nous accueille. J’ai du mal à reconnaitre les arbres : ici ils sont sauvages et peuvent pousser en hauteur (contrairement à Mayotte où on les taille pour qu’ils restent accessibles à hauteur d’hommes).

Nous sommes dans un lieu très luxuriant, qui a été le lieu le plus habité de l’île.

Il y a de nombreux Pae pae : ce sont des plateformes composées de blocs rocheux, à 2 niveaux, sur laquelle étaient construites les anciennes habitations marquisiennes. L’avant était utilisé pour les activités quotidiennes, l’arrière surélevé, couvert servait de lieu de couchage.

Certaines ont été reconstruites à l’identique : le toit était réalisé à partir de palmes de cocotiers, les façades en feuilles (arbre à pain) et l’ensemble était soutenu par des poteaux en bois.

Les marquisiens avaient des techniques pour conserver la pulpe des fruits à pain jusqu’à un an ! pratique en cas de disette. Ils construisaient des genres de puits entourés de pierres où ils enfouissent le fruit à pain en vue de temps plus durs.

Nous suivons une petite piste qui nous emmène à des pétroglyphes. Leur signification n’est pas clairement établie. Ce sont des gravures sur une roche, mais très rudimentaires…eux qui étaient des grands sculpteurs, qui réalisaient des Tikis élaborés…. J’ai une théorie : c’était les débutants, les enfants de moins de 5 ans et les manchots qui réalisaient ces pétroglyphes. J

En redescendant nous passons par un Meae espace sacré et tapu (interdit) où se déroulaient les rituels. Seuls les prêtres et les chefs y ont accès. Il est généralement situé à coté d’un banian, l’arbre sacré.

Nous arrivons ensuite devant un Tohua : esplanade où se déroulaient les fêtes et les cérémonies publiques, comme les danses.

 

Apparemment il s’est déroulé dans cet endroit des fêtes qui ont réunit des milliers de marquisiens, venant des autres vallées et même d’autres îles !

 

Nous avons entendu un guide qui expliquait devant des roches creusées pour retenir l’eau, qu’à l’époque cela leur servait de miroir et donc qu’ils pouvaient admirer leurs tatouages dans cette eau.

Nous avons vu plusieurs fois des trous ronds dans des roches…dommage pas de guide dans les parages, je suppose donc qu’ils faisaient bruler des substances pour s’éclairer ou pour parfumer.

Nous continuons notre route vers le village de Hatiheu. Village de charme avec à l’ouest des pics basaltiques aux allures de château fort. Sur l’un d’eux, à 300m d’altitude une vierge a été hissée en 1872.

Juste à coté de l’église, c’est « chez Yvonne » dans le seul restaurant du coin que nous déjeunerons. Le repas est excellent sur une jolie terrasse sur le front de mer d’où nous pouvons admirer des morceaux de vie marquisiens.

En prime nous avons eu la chance d’avoir la patronne qui est venue s’assoir à notre table pour parler : elle est née ici et « aime sa vallée tranquille ». La vie n’est pas toujours simple, « le transport coute aussi cher que les marchandises », mais on la sent heureuse d’être là. Elle a refusé une offre de promoteur qui voulait monter un complexe hôtelier pour 300 pers. Je m’étonne : comment faire venir ici 300 pers. toutes les semaines? Mais elle n’est pas dupe Yvonne, ils veulent juste faire de la défiscalisation et ne pas assumer le projet après !

Nous apprendrons par la suite qu’Yvonne est une des personnalités de l’île, et c’est grâce à des gens comme elle que nous pouvons admirer des paysages encore vierges.

Nous reprenons notre route le long de la cote nord de Nuku Hiva.

Nous passons de crique en crique avec des points de vue tous magnifiques.

Jusqu’au village d’Aakapa… cadre naturel superbe avec ses pics acérés.

Impression de bout du monde. Nous croisons pas mal de séchoirs à coprah, seule ressource visible du village.

Le coprah est le résidu sec de la matière blanche qui tapisse l’intérieur de la noix de coco. Riche en matières grasses végétales, il est régulièrement collecté et acheminé jusqu’à Papeete. Là il est broyé, chauffé, pressé et raffiné dans une huilerie, et il est ensuite vendu à des industries alimentaires et cosmétiques. L’exploitation du coprah est relativement récente (1860) et constitue une activité économique essentielle dans de nombreux atolls et îles de Polynésie.

La piste entre Hatiheu et Aakapa est une piste praticable en 4×4 avec même des sections cimentées. Mais à partir de là, jusqu’à l’aéroport au nord ouest de l’île, elle devient cahoteuse difficile par endroits.

Nous avons même dû traverser une rivière en voiture.

Adrien dans la voiture : Papa t’es en 4×4 là ? Ouiii ?!! t’as pas le 5×5 parce que là…

La zone est déserte, avec des paysages époustouflants, alternant des baies, des pics et des plateaux où nous cheminons dans un couloir d’herbes sauvages. Mais après un orage nous ne sommes pas mécontents de retrouver la route cimentée de l’aéroport.

Le retour au bateau passe par le plateau de Toovii. C’est un vaste plateau planté de conifères et de résineux, avec des prairies où paissent des bovins, des nappes de brouillard…on pourrait se croire en Savoie !

Les animaux sont en liberté et les sorties de virages sont parfois surprenantes : s’il te plait, tu nous laisse passer ? il a finit par accepter… J

 

Euh !! là on ne discute pas on passe…

Retour sur Ylang, fatigués mais la tête pleine d’images époustouflantes et tellement différentes.

Deux jours plus tard, nous partons avec Ylang pour la baie au sud est de Taiohaé : Hakaui. Le matin nous voyons arriver Oboé d’Amor, bateau avec lequel nous avons passé 8 jours aux Galapagos. Petit blabla, repas chez Henri et nous voilà partis. Après une heure de navigation tranquille nous arrivons dans une baie…bondée. Là où nous pensions trouver 2-3 bateaux, nous sommes 17 !! obligés de se mouiller devant la plage où nous nous ferons dévorer par les nonos.

Vue coté pile, vue coté face…l’angle de vue change tout J.

La vallée d’Hakaui n’est accessible qu’en bateau, et il y a une ballade en remontant la rivière jusqu’à la cascade de Vaipo.(qui parait-il est la 3ieme plus grande cascade du monde !)

Dès le lendemain nous partons pour la ballade, mais il pleut de plus en plus et après une bonne douche nous battons en retraite.

Heureusement le temps pluvieux ne dure jamais longtemps et c’est sous le soleil que nous ferons cette ballade le jour suivant.

Nous avons décidé de passer directement avec l’anexe dans l’embouchure de la rivière, mais c’était un mauvaise idée car la marée est basse et mes hommes ont galèré pour mettre l’anexe en lieu sûr.

 

 

 

Nous suivons une vallée qui est plantée de toutes sortes d’arbres fruitiers et une rivière d’eau douce et fraiche coule en permanence.

Nous remontons dans une végétation dense, et traversons plusieurs fois la rivière.

Après 2h de marche nous arrivons dans une sorte de couloir, impressionnant.

Et au fond du couloir J la cascade Vaipo haute de 350m.

La cascade a creusé dans la roche verticalement une sorte de gouttière et se retrouve en partie cachée ! mais surtout il y a dans le bassin un groupe d’une quinzaine d’américains qui hurlent. Nous ne mettrons pas un pied dans l’eau et nous enchainons la descente.

En bas de la vallée habitent une quinzaine de personnes dont une seule famille. C’est chez eux que nous mangerons, Kua faisant des repas de temps en temps pour les touristes. Nous arrivons vers 14h après un premier groupe d’américains. Du coup après le repas nous pouvons discuter avec Kua et Teiki.

Ils sont agriculteurs, ont repris un terrain de famille et même si c’est pas toujours simple, ils préfèrent cette vie à celle qu’ils vivaient avant (A Taiohaé, avec des boulots « classiques »). Nous leur acheterons des citrons, papayes, pamplemousses (délicieux), …mais d’une variété étrange J.

Matio leur fils est là :on est en vacances scolaires (il va à l’école à Taiohaé et rentre chez ses grands parents, la semaine). Le courant passe entre Matio et Adrien et le rdv est pris pour le lendemain matin , Adrien avec son skimboard et Matio avec son surf. Les enfants s’éclatent pendant que nous sur la plage nous nous faisons dévorer par les nonos.

Après un bain dans la rivière des enfants pour se dessaler, Kua nous entraine , elle veut nous montrer un documentaire sur son frère. Elle a un ordinateur qu’elle peut mettre en charge grâce à des panneaux solaires( Jean Paul O leur a laissé ses anciens panneaux). Son fère est le chanteur et fondateur du groupe Takanini. Ils ont eu le prix des meilleurs chanteurs de Polynésie. Le son est un mélange de reggae et de musique tahitienne. A travers ses chansons, il parle du mal être marquisien/polynésien, de leur recherche d’identité. Et pour appuyer leur propos, il y a des interviews, avec des personnes que nous avons rencontré : Henri, Yvonne et d’autres rencontrés chez Henri. Grâce à ce petit film nous comprenons mieux certaines tensions, même si la gentillesse des gens les masquent.

Nous lui achèterons un CD et un Tshirt de Takanini.

 

Le poste qui coute le plus à Kua et Teiki est le transport de leurs fruits et de leur coprah à Taiohaé (d’où l’Aranui et le Taporo les goélettes les chargent et les transportent jusqu’à Tahiti).

J’aurais adoré leur donner un coup de main, en leur faisant un transport avec Ylang, mais les nonos (sorte de petite mouche qui pique comme un moustique) ont eu raison de mes bonnes intentions. Les 3 nuits suivantes notre weekend à Hakaui, nous aurons du mal à dormir avec plusieurs dizaines de piqures, malgré les anti histaminiques !!

Nous allons reprendre notre route, Ylang (et Martial) piaffe d’impatience. Un dernier repas chez Henri, (où Henri nous offre un régime de bananes, comme cadeau d’aurevoir), où chacun nous dira un très gentil adieu.

Merci à tous ces marquisiens de nous avoir fait aimer leur île.