37.MOUSTIQUE

Nous partons de Canouen samedi 16 novembre avec du vent Nord est, nous décidons de passer à l’ouest de petit Canouen pour être à l’abri de la houle. Et c’est là que Martial pêche un beau thon (on a déjà rentabilisé le bas de ligne acheté à Union !)

Nous arrivons au mouillage de Britania Bay à Moustique vers midi.

Il y a des palmiers avec une belle pelouse et une petite plage de sable blanc. Tout est très beau comme sortit d’un décor pour cinéma. Nous nous apprêtons à mouiller quand le responsable du mouillage arrive en zodiac rapide : il nous fait des grands signes. C’est interdit de jeter son ancre ici, bouée obligatoire. Martial demande le prix, presque timidement : 200$ EC (soit 57€) pour la nuit et les deux suivantes sont offertes ! Ouf on s’attendait à pire, on va pouvoir se payer un petit séjour sur une île de milliardaires !

Nos voisins pendant 3 jours

 

Après avoir été un repaire de pirates, en 1958, Moustique est achetée pour 45 000 dollars par un Lord qui la transforme en lieu de villégiature. En 1960, la princesse Margaret accepte en cadeau de mariage une parcelle sur laquelle elle fait construire une villa, « Les Jolies Eaux », qu’elle occupera à de nombreuses reprises. En 1989, la « Mustique Company » est créée afin de faire prospérer et protéger l’île en l’aménageant et en gérant les infrastructures (routes, eau, électricité, aéroport, etc.). Ne peuvent être actionnaires de la Mustique Company que des résidents de l’île. Cette société a construit jusqu’à 89 villas, lesquelles sont généralement louées à des personnes fortunées.

Moustique ne compte que 650 habitants permanents et vit du tourisme.

L’après midi nous allons faire un tour à terre : tout est tiré à 4 épingles

Une entrée de maison

 

Le primeur local

 

Le supermarché local est super bien achalandé mais évidemment un peu cher

Le poissonnier local …que des langoustes évidemment J

 

Nous avons juste le temps de prendre de la hauteur avant la nuit.

 

 

L’essentiel des bateaux qui sont là sont des charters avec skipper, ou des bateaux loués. Concrètement cela donne des bateaux surchargés (il faut être rentable) et des équipages hyperactifs et bruyants (il faut rentabiliser la semaine de vacances). En général ils ne restent qu’une nuit, parfois même que le temps d’une balade à terre, ce qui donne pas mal de mouvements pour une petite île.

Le lendemain petite plongée sur la balise à l’est…déception, l’eau est claire mais il n’y a pas grand-chose à voir.

L’après midi nous partons pour une ballade vers le nord de l’île. C’est dimanche et on sent que c’est la détente pour tout le monde. Les gens se baladent à pied ou en petite voiturette, nous saluent avec un grand sourire.

Les tortues elles sont en effervescence ! pas le temps de finir le repas qu’il faut repartir…nous en voyons pas mal le long des routes, toujours en déplacement…mais où courent-elles si lentement ?

Juste après nous avoir salués un monsieur se précipite, il a repéré une tortue sur le dos. Il la redresse avec beaucoup de précautions, tendrement.

Nous passons par le club hippique

Le terrain foot-cricket-basquet….et plus si affinités…

Un arbre singulier cache l’entrée d’une petite église, presqu’à ciel ouvert

Et enfin l’aéroport et sa piste d’atterrissage.

Adrien qui s’intéresse de plus en plus aux avions, n’y crois pas, la piste est courte et en pente….

C’est à ce moment précis que choisit un coucou pour atterrir

 

 

 

 

 

 

 

 

Quasiment sur nos têtes !!!

Le lendemain nous partons vers le sud de l’île.

 

 

 

 

Nous rentrons à la tombée de la nuit, après trois jours bien remplis sur une île qui vaut la visite.

 

 

 

36.TOBAGO – CANOUEN

Après notre séjour à Tobago, nous retournons à Princkly Bay où nous retrouvons La Julianne et Birabao. Le temps d’une soirée Steel-band et pizzas

et nous devons partir pour Grenada Marine.

 

 

Ylang est bien attaché, à sec et sous surveillance, nous pouvons repartir (travailler) tranquillement.

A notre retour notre voyage fut épique (avion raté, voyage reporté de 24H, retards+++), bref nous arrivons vers 2h du matin le jeudi 24 Octobre fatigués avec l’appréhension de trouver Ylang moisit à l’intérieur. En fait tout est parfait, nous sommes soulagés et très contents de le retrouver. Nous passerons 4 jours entre bricolages, nettoyages et démangeaisons (les moustiques sont chez eux ici !!)

Tous les midis nous allons manger au resto du chantier et nous passons devant pas mal de bateaux. J’aime regarder leur nom car il révèle une partie de la personnalité et des rêves de leur propriétaire.

 

 

Nous avons même trouvé

 

 

La remise à l’eau est prévue pour le lundi suivant, mais le matin la grue « is inspected », les sangles changées. C’est à la nuit tombée qu’Ylang retrouve son élément, et nous sommes contents de nous éloigner des moustiques.

Le mouillage devant Grenada Marine est plein : c’est la saison où les bateaux repartent, il y a autour de nous des gens qui se retrouvent tous les ans pour passer l’hiver sur les Antilles, qui s’échangent les astuces locales…

Le lendemain nous partons pour une baie que nous n’avions encore jamais visité Hartman bay. Petite baignade sur le récif dans la passe. Les fonds sont quelconques mais nous sommes heureux de retrouver une eau à 29°C. Le soir nous dinons à la marina : l’endroit est désert, nous seront pratiquement les seuls, et la moitié des quais sont vides ! un peu tristounet…

Le lendemain retour à Princly bay (où nous avons nos habitudes !), d’où nous pouvons faire le plein au supermarché voisin. Au retour l’annexe est pleine à craquer.

L’antenne Bullet-cerise wifi que j’avais envoyé en réparation a marché 2 jours !! (Heureusement que je n’ai rien payé). Je craque j’achète « Badboy »une nouvelle antenne qui se révèle être beaucoup plus efficace.

Nous sommes maintenant parés et nous commençons notre remontée vers la Martinique.

Premier arrêt St Georges (capitale de Grenade) que nous avions envie de revoir. Nous arrivons sous une pluie battante

Le lendemain c’est samedi et il y a marché à St Georges

En cette saison, il vaut mieux ne pas se fier à la couleur des fruits pour les identifier : tout est vert-jaune !!

 

 

 

Même la taille n’est pas toujours significative : il y a des citrons plus gros que des mandarines et des oranges plus grosses que des pamplemousses.

Quand à savoir si le fruit est mûr…attention ici ce n’est pas parce qu’un fruit est vert dehors, qu’il est vert dedans ! Donc à chaque fois qu’on en mange un c’est la surprise : il est bon le tiens ????

Départ de St Georges le dimanche 10 novembre à 9h. Nous avons l’intention de nous arrêter à l’île ronde. Mais très rapidement le vent monte et on se rend compte que c’est impossible, direction donc Carriacou. Même à l’abri de Grenade, nous avons de belles rafales.

Dans le chenal entre Grenade et Carriacou nous auront 25 à 30 dans le nez, obligés de tirer des bords, vous connaissez : le prés c’est 2 fois la route,3 fois le temps et 4 fois la rougne (rougnougnou). Et comme cela ne suffisait pas il nous est arrivé un grain monumental, où nous avions du mal à voir l’avant du bateau !! l’arrivée à Tyrell Bay se fait vers15h et nous aurons encore pas mal d’orages toute la nuit.

Une journée de repos et nous repartons pour Hillsborough capitale de Cariacou (au moteur avec le vent dans le nez, toujours, mais la distance est petite). Nous ne manquerons pas au RDV du smoothies(tant apprécié par Adrien) juste après la visite aux autorités pour la sortie de territoire.

Direction Union. Visite aux autorités pour l’entrée, on connait la route merci.

L’endroit est toujours aussi magnifique et porte bien son surnom de « Tahiti des Antilles ».

mais les boat-boys attaquent dès l’entrée. Les boat-boys sont des hommes (en général jeunes) dans des barques à moteur qui veulent nous vendre quelque chose (un coup de main pour prendre une bouée, des bananes, des coquillages, n’importe quoi….) En général ça commence par « hello ! how are you today ? my name is … » et quand on a dit 3 à 4 fois NON alors on a droit à un « no Pb, no Pb ». Pas mêchants mais un peu collants.

Nous décidons de faire une ballade jusqu’aux ruines d’un fort.

 

 

Seul au mouillage ?

 

Au sommet vue de l’intérieur de l’île

Attention piste courte

Une vue pareille ça laisse rêveur

 

En redescendant nous rencontrons des indigènes, plutôt avenants, mais nous ne parlons pas la langue….

Nous nous arrêtons dans un genre d’atelier de moteurs hors bord et réparations en tout genre, pour acheter un bas de ligne en inox et nous ne regretterons pas notre achat.

Nous continuons notre remontée : une nuit à Mayreau, la nuit suivante à Canouen et après l’inconnu pour nous… J

 

35.TOBAGO

Après le carnaval de Grenade il nous reste 3  grosses semaines avant notre retour en France. Tout le monde nous a dit du bien de Tobago, nous décidons de faire une virée au sud.

Mais avant nous faisons un énième aller-retour Princkly-Grenada marine pour notre groupe et cette fois c’est la bonne : IL est remonté et IL marche … et cela nous émerveille !!

Cela fait un an (à 8 jours prés) que nous sommes partis et enfin tout marche à bord !! C’est ça un rodage ?

Sans perdre plus de temps nous partons pour Tobago


Départ de Grenade vers 15h30 cap à l’est car à l’arrivée sur Tobago il y a un bon courant d’est (d’après nos gentils informateurs).Nous arrivons le lendemain le Dimanche 18 Aout à 7h du matin sous une petite pluie au mouillage de Charlotteville (juste après la plateforme pétrolière).


Heureusement même si elle est récurrente la pluie ne dure pas sous ces latitudes.

La baie est grande et verte, le mouillage profond. Nous nous mouillons prés de la petite plage. Mais en fin de matinée un pêcheur vient nous dire que nous sommes sur leur zone de pêche, il faut se déplacer … salé. Sur les 15 jours restés sur place ils n’utiliseront cette zone qu’une fois pour pêcher, mais irons tous les jours déposer des gens sur la plage, et nous sommes sur leur route !

Nous nous déplaçons donc à l’autre bout de la baie devant l’autre plage

Le lundi matin nous attendons la fin de l’orage matinal pour aller voir les autorités. On est dans la zone où l’overtime règne en maitre. Aussi quand le douanier nous demande « quand êtes vous arrivés ? » Martial tente un « ce matin ». Le douanier nous rétorque d’un air sévère qu’un copain pêcheur nous a vu arriver dimanche. Il nous demande de lire le règlement, et que ça saute !!…
et finalement ne nous compte pas d’overtime . Soulagés et en règle nous retournons au bateau.

L’après midi nous faisons une petite plongée autour d’un caillou isolé de la cote. On est déçus par l’eau (qu’on nous avait dit si bleue) qui est verte, assez chargée, visibilité moyenne (rien à voir avec celle des Tobago Cays !). Heureusement qu’Albert et Roger étaient là tout aussi curieux de nous que nous d’eux :



 

Le lendemain un autre pêcheur vient nous demander de nous déplacer, on ne peut pas rester là !!! sans explications cette fois ci !!rougnougnou… Nous nous mouillerons avec les autres bateaux de voyage, au milieu de la baie dans une profondeur de 18m (habituellement on mouille dans des fonds de moins de 10m !) qui s’avèrera heureusement de bonne tenue.

Mais cela commence à bien faire, nous voulons changer d’endroit ! Mais pour aller de l’autre coté de l’île, comme on change de circonscription, on doit faire une clearence pratiquement comme quand on change de pays !!! Martial n’arrive pas à y croire et nous retournons voir notre « copain » douanier.

Grace à l’argent du pétrole l’état a construit un hôpital : nous apprendrons plus tard qu’il n’y a pas de médecin et que les gens sont toujours obligés d’aller se faire soigner à la capitale à 3h de route !!


Nous traversons donc un hôpital désert pour rejoindre le bureau des douanes au premier étage. C’est là que nous rencontrons Patrick déjà en prise avec le douanier : il n’y a pas de gazole à Charlotteville (il y a bien une petite station mais ils ne payent pas leurs factures donc pas d’approvisionnement !!). Un bus passe bien ici mais impossible d’acheter un ticket (ils se vendent à l’autre bout de l’île !) La situation est kafkaïenne. Patrick essaie de négocier un déplacement de son bateau, pour faire du gazole sans faire d’entrée-sortie de territoire. De notre coté nous avons l’intention de louer une voiture pour visiter l’île, nous lui proposons donc de lui emmener ses bidons. Lui nous indique où se trouve la personne qui loue une voiture. Finalement un pêcheur remplira son pick-up de bidons de plusieurs bateaux et fera un voyage à la station suivante (une 30ene de km).

Le lendemain nous profitons de notre voiture pour faire un tour d’île. Tobago située à une trentaine de Km au nord est de Trinidad (qu’on aperçoit de la cote sud). L’île fait 42Km de long sur 13Kmdans sa plus grande largeur. L’île est montagneuse (elle culmine à 640m), couverte d’une forêt dense. Au sud de la chaine le paysage est agricole et pas mal habité et au nord ainsi qu’aux deux extrémités le littoral est particulièrement découpé, présente une succession de baies et criques ainsi qu’un chapelet d’ilots satellites, inhabités.


Notre visite démarre par Speyside un village réputé pour la plongée. La vue sur les petites îles (au premier plan, ile privée Goat island, au second plan little Tobago) en face est magnifique.


Ici la vie est tranquille ….


Nous poursuivons jusqu’à Roxborough, gros village à la sortie duquel il y a les chutes d’eau d’Argyle que nous partons visiter. Ce sont les plus visitées de Tobago : une ballade d’un quart d’heure sur un chemin de terre nous permet d’y accéder :


 



Nous avons juste le temps d’une baignade rafraichissante avant l’arrivée d’un car de touristes (Tobago est le lieu de vacances privilégié des habitants de Trinidad)

Nous poursuivons notre route pour déjeuner à la capitale Scarborough (une super pizza faite par un couple d’Italiens exilés !). Nous rentrons par la côte au nord, plus sauvage et plus découpée et avec de magnifiques aplombs :




A notre retour à Charlotteville nous retrouvons notre annexe en vrac dégonflée, pleine d’eau, le banc enlevé et la housse un peu déchirée. Le ponton est un plongeoir idéal pour les enfants de Charlotteville, mais là quand même nous les trouvons sans gène ! La tension monte, journée douche écossaise….

Le lendemain matin Patrick nous rejoins (à la nage) et nous demande des nouvelles de notre annexe. Nous lui racontons nos mésaventures…En fait le dinghy-dock (=ponton à annexes mais en français « ça le fait moins ») est rajouté et accolé à un ponton en béton plus haut :


A marée basse, le vent a poussé notre annexe sous le ponton en béton et quand la marée est montée l’annexe s’est trouvée bloquée, risquait de se détruire complètement. Voyant cela Patrick a demandé à un enfant (assez petit pour rentrer dans l’annexe coincée) de la dégonfler pour la sortir de son piège. Le gamin a eu du mal, a dû enlever le banc pour accéder aux bouchons….nous sommes confus d’avoir douté et désormais nous jetons un grappin pour la tenir éloignée du quai.

Pour remercier Patrick nous l’invitons avec Pascale à l’apéro. le soir même. Ils reviennent d’un tour du monde de 6 ans. Ils ont pleins de choses à nous raconter, à nous apprendre. Nous avons en commun de posséder un lagoon, mais bien que de la même marque nos bateaux sont très différents, évolution de la marque…. Nous pourrons comparer à notre tour quelques jours plus tard quand nous irons à bord de  « Lady Anne » gouter l’excellente pizza de Pascale.


Patrick est une mine de connaissances techniques et fera un « cadeau » à Martial : il a mis au point par écris une méthode pour démonter les cônes d’embrayage et les nettoyer et il lui fait une copie.

Nous ferons une plongée sympa ensemble où nous verrons une énorme tortue et de grosse murènes javanaises.(non vous n’aurez pas de photos, Martial avait oublié son appareil L )

Merci à Patrick et Pascale, pour leurs histoires et leur sourire ;

Petit à petit nous prenons nos marques : pour une somme modique on s’inscrit à la bibliothèque (construit avec et à coté de l’hôpital) et on a accès au wifi dans un lieu climatisé !! Tous les marins et les voyageurs se retrouvent à la bibliothèque qui devient un lieu de rencontre : à l’extérieur sur les escaliers ceux qui essayent d’avoir leur famille par skype , à l’intérieur ceux qui peaufinent leur blog.


Les pêcheurs ont des bateaux nickel avec des bons gros moteurs et je pense qu’ils gagnent plus des subventions de l’état que de la pêche. Les barques sont identiques à la personnalisation prés




 


On sent qu’ils sont fiers de leur bateau


Aller un petit dernier pour la route


 

Un jour au retour, un pêcheur nous propose un petit thon qu’il vient de pêcher : nous lui achetons avec plaisir. Le lendemain en partant il nous offre 3 avocats. Touché Martial prépare un billet pour le remercier.

Le lendemain à 7 heures, notre pêcheur nous dépose une vingtaine d’avocats, il a droit à son billet.


Nous en offrons à nos voisins de mouillage. Je rassemble toutes les recettes d’avocat que je trouve.

Quelques jours plus tard alors que nous sommes à terre en fin de journée « notre » pêcheur nous réclame de l’argent : « les avocats valent plus que ce qu’on lui a donné »…en fait il a besoin d’argent pour son apéro. Martial est vexé par la méthode …douche écossaise.

Tous les soirs nous assistions à un spectacle magnifique : le coucher du soleil. Le ciel s’embrase, c’est magique et tous les soirs différents.




Le village se couvre de lumière rouge



J’ai alors l’impression que le stress n’a jamais pu s’approcher de cet endroit….

Nous décidons d’aller faire des ballades autour de la baie : c’est tout de suite la forêt coté nord de la baie au dessus de pirate’s bay.

Vue du village et de son ponton


Nous entendons toutes sortes de cris et nous arrivons même à voir certains auteurs




Je ne m’attendais pas à trouver un écureuil ici !!Et au milieu de la forêt un éco lodge compréhensif :


Un autre jour nous partons jusqu’au « fort Hamilton » (enfin ce qu’il en reste : 2 pierres et 3 canons) où la vue sur la baie est splendide

 


Le prix du gazole est de 0.19€, nous décidons donc de louer une voiture de la remplir du maximum bidons (200L) et de faire le plein. La location de voiture est largement payée par ce que l’on gagne sur le gazole.

Nous en profitons pour faire une ballade : direction Castara sur la cote Nord. Nous y trouvons une cascade que quelques personnes sont en train d’aménager pour commercialiser la visite. 10mn de marche le long d’un ruisseau, dans une nature luxuriante

 

 

 

 

 

 

 


et nous arrivons

 


Mais l’eau froide n’est pas sans incidence…

 

 

Heureusement on se réchauffe vite dans ces latitudes. Nous ferons une marche dans le parc national écourtée par la pluie avec toujours des rencontres

Et des perroquets dans les arbres …ça existe encore !!

 

 

A la sortie du parc nous nous offrons la spécialité locale un roti chacun : cela n’a rien à voir avec les notres. Dans une grande crêpe ils mettent un curry de pommes de terres et au choix poulet, porc ou poisson. C’est délicieux et ça cale pour l’après-midi.

Au retour nous faisons un détour par l’antenne perchée tout en haut de Charlotteville. Nous y découvrons une vue à 360° à couper le souffle.

Au nord quelques îlots

 

Coté sud notre mouillage

Et à nos pieds

Et des paons en liberté ! moi qui croyais que c’était une espèce endémique des zoos…

Au retour nous ramenons la voiture chez Noël notre loueur de voitures. C’est un artiste qui sculpte sur des calebasses et fait des voyages en suisse pour les vendre. Il habite une petite maison sur les hauteurs avec une vue somptueuse sur la baie. Il nous parle de Tobago, de leurs difficultés, de sa vie…belle rencontre.

Nous nous sommes pas mal baignés autour du bateau pendant notre séjour. Nous y avons vu pas mal de vie : tortues, banc de seiches, Martial a vu une énorme raie, des bancs énormes de glass -fish …mais la rencontre la plus surprenante est celle d’un bébé tortue

Nous l’avons vite laissé repartir en lui souhaitant bonne chance. Ce jour là il y avait pas mal de vent, et j’ai été impressionnée par son énergie et l’efficacité avec laquelle elle remontait le courant.

Voilà c’est la fin de notre séjour, retour aux autorités pour la sortie de territoire : et surprise ce n’est pas le même douanier. Nous engageons la conversation et nous apprenons qu’ils sont nommés pour 9 mois et sont mutés ailleurs, pas facile la vie de famille dans ces conditions…

Départ sous parasailor pour Princkly Bay . Au bout de deux heures de nav’ un hélicoptère de l’armée, nous survole, puis revient sur nous, fait un point fixe à notre arrière. Il a la porte ouverte et on voit un homme en treillis avec le pouce en l’air :« il kiff notre bateau » dit Adrien. On se fait des signes de la main

 

Tobago nous a laissé une impression mitigée : l’argent du pétrole aide les gens à sortir de la misère et facilite bien des choses, mais le changement est en route sauront-ils le gérer ? C’est une île fabuleuse par sa nature, sa faune et par la gentillesse naturelle de ses habitants.

 

 

 

 

 

 


34. CARNAVAL de GRENADE

Après le départ de nos copains niçois nous repartons à Grenada Marine : l’embrayage du moteur tribord fait des siennes, l’hélice « n’accroche » pas par moments et le moteur devient meilleur à monter une mayonnaise qu’à propulser le bateau. Rougnougnou !!

En fait c’est le cône d’embrayage qu’il faut démonter et nettoyer toutes les 300h à peu prés. Par contre les pièces pour le groupe ne sont toujours pas là !! ….mais elles se rapprochentJ, elles sont sur Grenade, il faut «les dédouaner ».

On est le 8 Aout et Adrien démarre son année Cned (doucement). J’espère garder de l’avance qui nous fera moins stresser et jongler quand on veut se balader.

Un couple de Français que nous avions croisé plusieurs fois laisse son bateau pour de longs mois (le temps d’aider leur fils à trouver du boulot et se stabiliser) ils nous donnent 2 gros sacs de « bouffe ». Du coup nous les invitons à l’apéro. le soir : on parle escales, voyages, rencontres évidemment. Celle-ci sera éphémère (ils partent très tôt le lendemain) mais très sympathique.

Retour à Prinkly Bay (oui !! on commence à maitriser le trajet). On y retrouve la Julianne qui a pêché un gros poisson en descendant de Carriacou. Séverine nous le cuisine et on se retrouve tous le soir à bord d’Ylang pour le déguster.

Mais qu’est ce qui fait courir les gens à Grenade en Aout me direz vous : le Carnaval évidemment !! Eh oui ! ici le Carnaval est mi Aout !

Nous partons donc pour St Georges, la capitale avec tout l’équipage de la Julianne.

A l’arrivée c’est le choc avec le J’ouvert du lundi matin (12 août). Les troupes de jab’ jab’, les diables chaussés de cornes, émergent de la nuit vers 2 ou 3h du matin pour envahir les rues. Leur corps était jadis noirci à la molasse ; il l’est aujourd’hui à la boue, ou à l’huile de vidange! Ils poussent loin la notion de recyclage ! J

 

Modernité oblige, la couleur a fait son entrée dans le défilé. Les diables verts, diables bleus, diables jaunes s’en donnent à cœur joie, dansant en paradant, paradant en dansant, se frottant aux spectateurs pour mieux leur déteindre dessus…je n’arrive plus à récupérer le T-shirt blanc d’Adrien L

 

 

 

 

 

 

 

Au passage des stellbands c’est l’euphorie. Ce sont des orchestres de percussionnistes jouant sur des pans ou steel-drums, qui sont des barils de pétrole (ou des fûts métalliques) transformés en tambour.
Les steel-bands sont nés dans les années 1930 au sein des populations d’anciens esclaves africains. Ils sont aujourd’hui les rois du carnaval.

Ces pans étaient accompagnés d’autres instruments tout aussi atypiques les uns que les autres, comme des disques, tambours de freins et jantes de voiture…
EXCELLENT !!!

 

En fin de matinée les jab’jab’ disparaissent. Et c’est le grand ménage dans la ville : des équipes de nettoyage passent le karcher….il reste encore des séquelles dans le port.

L’après midi autre ambiance, voici la parade of the Bands. Les groupes costumés (bands) défilent en cadence dans les rues, au gré de longs cortèges exubérants. À chacun son thème, à chacun son idée. Lequel de ces groupes sera élu « band of the year » ? Il s’agit de faire bonne impression tout au long du parcours et plus encore aux deux points de passage où se sont installés les juges.

 

Ceux là avaient de grosses semelles de bois qu’ils tapaient fort par terre, tous ensemble….effet sonore assuré

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ceux là lançaient du talc pendant leur chorégraphie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui me frappe, c’est le mélange des genres : des enfants, des vieux, des femmes superbes dans ces costumes souvent dénudés tout comme des femmes fortes moulées dans ces mêmes costumes, ils ne font pas de « ségrégation » et je trouve cela très bien. L’ensemble est très convivial, l’ambiance très bon enfant. Les hommes profitent quand même d’un beau spectacle ! (ben tiens !) La musique est un peu « tsing tsing boum boum » (surtout les boum boum !) mais bon, c’est la fête.



Le poisson lion et la mer :



 

Pourquoi je suis là moi déjà ?…


Je vous laisse apprécier l’explosion de couleurs à laquelle nous avons eu droit :










Un carnaval bien différent de ceux que nous avions vu au Brésil, où nous en avons été plus spectateurs er moins acteurs mais qui nous en a mis plein les yeux…et les oreilles.

33.CANOUAN et RETOUR GRENADE

 

Une dizaine de milles séparent Mayreau de Canouan que nous avalons vite avec un bon vent ¾ avant.

Canouan est une île assez élevée dont la moitié de la surface appartient à des grands hôtels et est interdit d’accès.

Le coté positif c’est que tout le monde a du travail sur l’île, donc nous ne sommes pas « démarchés ». Le village est construit tout en pente et les maisons sont cossues.

 

Le fond du mouillage est de sable, sans grand intérêt mais Martial y découvre une étoile coussin

Qui malgré ses gros doigts boudinés reste souple


 


 

Dans l’après midi nous entendons le bruit d’une fête au loin. Une descente à terre s’impose. C’est un camion avec de grosses enceintes ….et quelques gars allumés. Il y en a même un qui a invité Martial à danser !!

Nous partons nous promener sur le haut du village et sur la route nous croisons…une tortue qui était partie faire ses courses

 

Mr ou Mme ?

 

Par la suite nous verrons des panneaux

 

On sent que les tortues ont une place importante à Canouan.

En haut du village nous avançons sur une crête où d’un coté on a la vue sur notre mouillage

et de l’autre sur le récif coté au vent de l’île.

 

Au retour on s’offre un apéro. à l’hôtel en face de notre mouillage, pour le plus grand plaisir de nos ados.

 

Le lendemain mon capitaine et Fabrice vont à l’aéroport au sud de l’île pour faire notre sortie de l’état de St Vincent.

Et dans la foulée nous redescendons d’une traite jusqu’à Hillsborough à Cariacou. Nous ne résistons pas à l’appel des smoothies avant que Martial ne repasse devant les autorités.

Le lendemain marque le début d’une grande fête nautique, où il y aura plusieurs jours de régate : les bateaux se préparent

 

 

Nous partons pour Sandy Island petit îlot de sable blanc et palmiers dans la baie d’Hillsborough

 

 

Après notre séance (quotidienne) de snorkling nous repartons pour Tyrell Bay pour y passer la nuit.

 

Nous y retrouvons nos copains de La Julianne et de Birabao. Du coup ti-punch général sur la Julianne, ça fait du monde mais on est tous content de se retrouver.

Nous avons une petite journée de marge avant le retour, nous la passons à Saline Island : encore un endroit qui a un petit gout de paradis

 

 

 

C’est dimanche et le dimanche sur la plage de Tyrel il y a une dame qui prépare une énorme marmite de riz (façon paella) et on peut manger une assiette pour le prix d’une consommation !!. Tous les plaisanciers sont là évidemment, ambiance bonne franquette. Juste à coté ils ont transformé une maison en boite de nuit…chaude ambiance plutôt réservée à la jeunesse locale !

Le lendemain nous quittons Tyrel Bay pour St Georges la capitale de Grenade. Dans l’après midi nous nous arrêtons à la pointe Molinière un peu au nord de St Georges.

Dans cet endroit (qui est une réserve maintenant) des artistes ont décidé d’immerger des statues dans 5 à 10m, une façon de faire parler de Grenade dans les guides touristiques.

 

Si tous les gars du monde voulaient se donner la main….et lâcher la mienne… j’ai plus d’air il faut que je remonte ! J

 

 

 

 

Décors inhabituel pour une ballade sous marine, mais qui n’a pas empêché un barracuda de nous lancer un regard furax.

C’est la fin du séjour pour nos copains, un dernier repas à « Big Fish » en bordure de Princkly Bay

Il est temps pour Fabrice de rentrer travailler, cela devient dangereux pour lui… il se tropicalise un peu trop

 

Sniff merci les amis pour les bons moments passés ensemble.

 

 

 

 

32.UNION-MAYREAU

A chaque fois que l’on change d’état il faut faire une « sortie » et ensuite une « entrée » dans le pays suivant. Concrétement il faut passer aux services d’immigration et de douanes. Il y a parfois des visites en plus (comme par exemple au Brésil la Marine), mais sur les Antilles c’est l’overtime qui régle nos déplacements : il faut entrer et sortir d’un pays aux heures d’ouvertures des bureaux sinon on paye une taxe supplémentaire (le fameux overtime)…Cette fois ci nous nous sommes bien débrouillés :sortie de Grenade le matin(après un dernier smoothie évidemmet) , 1h de naviguation et nous arrivons à Union qui fait partie de l’état de St Vincent.

Nous mouillons derrière une barrière de corail, et l’endroit est magnifique

Nous descendons à terre,et nous nous dirigeons vers l’aéroport local ( 5mn à pieds) où se trouvent les autorités. Seul le capitaine du bateau est habilité à remplir les papiers (dans le meilleur des cas il y a du carbone, ce qui me rappelle mon enfance) c’est donc Martial qui s’y colle et cela m’arrange bien.

Cette fois là le douanier lui a reproché de mal écrire !!! Fabrice tu es trop indulgeant !

Une fois en rêgle,nous nous promenons dans le village,

mais très vite nous sommes rattrapé par un « rasta-man » (un vrai pas celui de la photo !)qui veut absolument que nous allions manger dans son restaurant, il est lourd ,il ne nous lâche pas facilement. On se sent un peu comme des pigeons que l’on voit arriver de loin…du coup on ne traine pas, on retourne au bateau.


Dès le lendemain nous partons pour les Tobago Cays.

 

Les Cays (comme on dit quand on est pro.) sont un ensemble de petites îles bordées de massifs coralliens qui font partie d’un parc protégé. Nous mouillons entre Petit Bateau et Baradal derrière un massif corallien.

 

 

Aussitôt nous voyons une tortue énorme en surface. Tout le monde à l’eau…

Les photos sous marines sont prises par Martial en apnée…

Celle-ci était baguée sur les deux pattes avant.

C’est dans ces moments là que l’on réalise que l’on a une vie….difficile

Pour la nuit nous faisons un Petit mouillage entre Petit Bateau et Petit Rameau et nous descendons faire la « grande ascension » de petit bateau

C’est nous sur le bord gauche de la photo…vue de là Ylang est tout petit…

 

Jolie petite plage où nous avons débarqué.

Le lendemain nous décidons de faire une pause à Petit Tabac à l’extérieur de la barrière de corail.

L’endroit est plus sauvage et magnifique

 

 

 

Les coraux sont bien préservés, le snorkling est vraiment intéressant (j’y ai croisé le regard d’une raie aigle qui se demandait ce que je faisais là…). Martial a croisé des raies et une tortue

 

Dans l’après midi nous allons nous mouiller à l’ouest de Mayreau à Saline Bay devant une belle plage. Le village est en hauteur et nous découvrons une vue sur Union et au loin Cariacou

 

Le village dégage une ambiance sympathique.

 

 

Du coup nous nous arrêtons dans un bar pittoresque

 

 

 

A l’intérieur chaque cm² est recouvert d’une photo, d’un article de journal, d’un graffiti, d’un drapeau, d’un ?…

Au fond du couloir…c’est pour les fumeurs (non, non pas de cigarettes !!)

Je soupçonne Fabrice d’y avoir fait un tour, discrètement….

 

Impressionnant….

Il y a une maxime en face de moi que je garderais en souvenir de ce moment

Le passé est histoire

Le futur mystère

Aujourd’hui est un cadeau

C’est pour cela que nous appelons cela le présent

Le patron est un rasta man au regard intelligent et bienveillant (mais édenté) rajoute au charme de l’endroit…merci Bob

Comme nous étions « chauds » nous sommes rentrés dans le restaurant local mitoyen.

Là l’ambiance y était plus soft

 

Nous sommes les seuls et ici rien n’est fait à l’avance. Du coup comme le service est long (prés d’ une heure) on reprend un apéro….et on est contents…

Nous aurons un super repas avec des plats locaux (soupe de callalou…), très bien servit et pour un prix modique…encore une adresse qui nous laisse de bons souvenirs.

Malgré que Mayreau et les Tobago Cays nous plaisent beaucoup nous partons le lendemain pour Canouan : l’heure du retour se rapproche à grands pas mais nous avons juste le temps de découvrir une nouvelle île.

 

31.CARIACOU-PSV

Nous remontons par l’ouest de Grenade jusqu’au mouillage de Tyrel Bay au sud-est de Cariacou.

 

La remontée se fait tranquillement en grande partie au moteur (Eole ne passe pas de ce coté là de Grenade).

Dés l’arrivée tout le monde (même Adrien qui rechignait à se baigner jusque là) part en PMT (Palmes Masque Tuba). Il faut dire que l’eau est très claire et rafraichissante.

Dans 5 m à 10m d’eau nous voyons en plus des poissons « classiques »

un banc de calmars, un poulpe, et une « anguille serpent à taches dorées »

L’anguille s’enterre quand elle ne chasse pas.

Les photos sous marines sont prises par Martial, en apnée….(il a fait doublure dans le grand bleu J )

Le lendemain nous partons explorer la baie

 

 

 

Le cyber café local, bien ventilé et …à la carte!

Nous prenons un taxi local pour aller à la capitale Hillsborough, (toute) petite ville tranquille. Elle est constituée d’une grande rue qui longe la plage. Les maisons coté mer ont des terrasses avec une vue très « sympathique »

Nous profitons d’une de ces terrasses pour déjeuner. Mais la préférée de nos « héritiers » c’est celle-ci : les smoothies y sont délicieux…

Il y a des artistes qui décorent la ville et lui donnent un coté bon enfant.

L’épicerie locale

Réservée aux jambes de 2 mêtres

Le lendemain nous quittons Tyrel Bay en direction de petite Martinique, coté ouest de Cariacou toujours sous le vent.

Nous dépassons les Sisters Rocks qui marquent le début d’une réserve

La mer nous appelle mais ici on doit passer par un club pour plonger…nous continuons notre route. Petite pause déjeuner sur un caillou (face à Hillsborough) où l’eau est cristalline (nous y croisons un barracuda et une raie) avant de jeter notre ancre entre Petite Martinique et Petit Saint Vincent (PSV pour les intimes).

PSV est une île privée (occupée par un hôtel) magnifique

Eau turquoise, sable blanc, palmiers….un parfum de paradis.

Le lendemain est un samedi, nous allons donc visiter Petite Martinique en espérant trouver un peu de vie avant la pause dominicale.

Ponton de débarquement avec vue sur PSV.



Un panneau d’accueil au bout du ponton et nous ne croiserons pas grand monde dans la rue à part …Marguerite ?

Inspiration réunionnaise ?

Il fait très chaud et la moindre ombre est bienvenue

Nous finiront par trouver une dame qui daigne nous faire un repas sur la plage…pas de cafet’, ni de McDo …le grand calme.

L’après midi nous partons pour Morpion un îlot de sable avec parasol de palmes planté au milieu

Cela ressemble à un rêve, Adrien hallucine : ça y est maman on est aux Antilles, c’est ça que j’attendais

 

Evidemment tout le monde est à l’eau

Retour à PSV pour la nuit.

Le lendemain nous partons visiter Petit Saint Vincent

Il n’y a pas grand monde en cette saison à l’hôtel, nous prenons donc un cocktail comme laisser passer. Le bar est au bord de l’eau

Trop dure la vie….

L’ile est bordée d’une belle plage de sable blanc

Où ils ont aménagé des espaces pour se reposer….

Et là même pas fatigués, on s’est tous reposé…

 

 

 

 

 

 

Le soir nous repartons pour Hillsborough : c’est là que nous pouvons faire notre sortie du territoire de Grenade pour pouvoir poursuivre notre route. C’est là aussi que nous retrouvons nos copains de La Julianne qui eux viennent du nord et vont faire leur entrée. Cela fait plaisir de les retrouver, et aussitôt il y a apéro. sur Ylang où ils nous donnent des nouvelles de beaucoup de bateaux que nous avons croisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30.GRENADE

La traversée entre Trinidad et Grenade ne fut pas très confortable (houle trois quart avant) mais ne dura qu’une nuit. Nous arrivons au petit matin à Princkly Bay au sud est de Grenade.

C’est une jolie baie bordée de maisons chics et d’une belle plage dotée d’eau claire et chaude.

Adrien étrenne son skimboard et s’en donne à cœur joie.

Nous voyons même une tortue à coté du bateau !!

Il y a pas mal de bateaux dans la baie : surtout des Américains, des Canadiens, des bateaux de location….ça y est on est bien arrivé aux Antilles !

Nous nous mettons au plus vite à la recherche du mécano. que nous a indiqué Fisher Panda pour notre groupe : il n’existe plus !! Heureusement nous avons une autre adresse à David Harbour une baie à l’est de Prinkly Bay. Nous y allons tranquillement (c’est le weekend…et rien ne sert de courir)

C’est une baie très tranquille qui est dédiée au chantier

 

Les bateaux viennent là pour des réparations, un carénage ou pour attendre sagement leur propriétaire pendant la période cyclonique. (C’est là que nous aussi laisseront Ylang Ylang en Septembre)

Le lundi matin le mécano. diagnostique assez vite un manque de compression dans le cylindre du groupe. Il faut tout démonter descendre le groupe à terre pour pouvoir travailler dessus.

Et c’est à ce moment là que nous recevons des alertes météo : Chantal, notre première tempête tropicale arrive et devrait passer entre la Martinique et St Lucie.

Cela nous parait très proche et dès que le groupe est à terre nous partons nous réfugier dans un trou à cyclone tout proche.

C’est une baie étroite et profonde qui se termine en S. Nous mouillons dans un écrin de verdure (mangrove) : on se croirait sur un lac bordé de belles maisons.

Nous sommes étonnés de ne trouver presque personne (nous sommes 3 bateaux) dans ce havre de paix. Et pour cause la nuit sera très calme, nous aurons un orage le matin et rien de plus (si ce n’est une attaque de moustiques affamés !!) : nous nous sommes inquiétés pour rien. Par contre les bateaux restés au Marin en Martinique ont souffert, il y a eu de la casse et pas mal de dégâts. Heureusement nos copains de La Julianne et de Birabao ont eu plus de peur que de casse.

Retour au chantier (après cet épisode météo) pour constater que notre groupe est tout piqué et corrodé à l’intérieur par l’eau de mer !! (Il a seulement 170h de marche !!!)

Magnifique tête de piston non ? tu m’étonnes qu’il n’y avait pas assez de compression….

Une erreur de conception de la pipe d’échappement. S’en suivent une série de mails qui déboucheront sur une prise en garantie par Fischer Panda mais nous ne l’aurons pas pour l’arrivée de nos copains la semaine suivante : on sera obligé de faire tourner les moteurs pour l’eau et l’électricité. Par contre pas de Pb pour le rhum on a déjà le stock… J

Nous pouvons (enfin) faire un peu de tourisme : nous partons visiter la Capitale St Georges. L’arrivée (en bateau) se fait par deux anses. La première « Le Carénage » (le nom en Français comme plusieurs noms de lieux sont des vestiges du passage des Français sur l’île) est entourée de monuments officiels et anciens.

 

 

 

C’est la partie la plus proche du cœur de la ville et la plus vivante

Une petite photo qui fait « rêver » non ?

Le deuxième bassin est consacré au port de plaisance

Avec ses installations modernes

Il y a même dans ce bassin un supermarché avec un « ponton à dinghy » (dinghy est le nom anglais pour l’annexe…) confort suprême pour les navigateurs (non, non pas pour les navigatrices…elles elles font les courses vous ne voulez pas qu’elles les portent en plus ?)

Il y a de nombreux flamboyants (ces arbres magnifiques avec leurs fleurs rouges) à St Georges qui mettent de jolies touches de couleurs au paysage.

Le soir nous décidons d’aller à terre. St Georges est un peu désert le soir et nous tombons par défaut dans un restaurant (BB’s) où nous sommes les seuls….je crains le pire. Les murs de la salle sont remplis de graffitis et nous avons une belle vue sur le carénage.

Et en fait nous eu un repas créole gastronomique avec des épices savamment dosées et très bien présenté.

Aller….un petit quiz de fruits et légumes pour se détendre


Alors… ? Ici ils appellent ça des French Cajous (pourquoi French ? pourquoi cajous ?). C’est un fruit un peu âpre, rafraichissant mais j’ai été la seule à les manger.

Nous retournons à Princkly Baie pour accueillir nos amis Fabrice, Marianne et leur héritier (comme ils l’appellent) Arthur.

Ce sont les premiers à venir à bord depuis notre départ et nous sommes contents de partager un petit bout de voyage…et ils arrivent très chargés

Ils ont mis la barre très haute….

Le premier jour c’est baignade et ballade sur la colline voisine au milieu de maisons cossues et fleuries.


Les deux jours suivants nous louons une voiture pour visiter l’intérieur de l’île.

A Grenade on roule à gauche et là on avait une voiture avec le volant à gauche …pas trop de visibilité pour doubler et déboiter. C’est Fabrice qui s’y colle (il s’en est sortit comme un chef) et s’est très rapidement mis au rythme local : un coup de klaxon toutes les 15 s.

Nous dépassons St Georges et longeons la cote ouest. C’est luxuriant répétait Fabrice entre deux coups de klaxons. La route est sinueuse avec des aplombs magnifiques sur la mer.

Vous avez droit à un deuxième quiz …veinards. Mais là vous connaissez tous et vous en avez pour la plus part chez vous :

Facile non ? et oui c’est une noix muscade.

Grenade est aussi appelée l’ile aux épices. La noix muscade qui orne le drapeau national, a fait la fortune de l’archipel : jusqu’en 2004, la Grenade en était le deuxième producteur mondial derrière l’Indonésie et l’ensemble de ses épices faisait vivre plus de 3 000 exploitants. Mais cette année-là, l’ouragan Ivan, dit « le terrible » a ravagé 60 % des plantations. Si bien que la noix de la Grenade ne devait pas retrouver son rang avant 2012, le temps que les milliers de muscadiers replantés arrivent à maturité.

Nous arrivons à Gouyave où est installée une usine de traitement de noix muscade. Gouyave vue de la mer

Les « noix » sont d’abord séchées durant deux mois sur des claies immenses, longues de 80 mètres, puis cassées dans la vénérable cracking machine, triées, mises à flotter pour vérifier leur qualité, séparées par taille, et finalement mises en sac.

Tri manuel :

 

 

 

A midi nous nous arrêtons à un restaurant local « Helen’s » dans la ville de Sauteur au nord de l’île. Le nom de Sauteur vient du fait historique racontant que les indiens Caraïbe ont préféré se suicider en sautant de la falaise plutôt que de se soumettre aux Anglais.

Encore une adresse que je vous recommande… 🙂

Nous rentrons par la cote est. Nous nous arrêtons à une ancienne usine de chocolat.

Une fève de cacao encore sur l’arbre.

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons eu l’odeur des fèves fraiches de cacao en décomposition (pouahh !), puis l’odeur des fèves (noyau) en train de sécher (Mumm c’est déjà l’odeur du chocolat)

Et de très jolies vues sur les anciens bâtiments

Une petite dégustation : ils sont délicieux avec des parfums locaux (mangue, gingembre, goyave….) Seul regret il fait trop chaud pour pouvoir en stocker.

Autre arrêt sur la route de retour : une distillerie de rhum. On a déjà visité pas mal de distilleries mais celle-ci est différente. « River Antoine Rhum Distillery » fonctionne encore avec des équipements du 19e siècle.

C’est l’eau (par un réseau de canaux)qui fait tourner une roue pour broyer la canne

 

 

C’est au feu de bois qu’ils chauffent l’alambic

Le jus de canne est chauffé progressivement en montant manuellement de cuve en cuve.

 

 

L’odeur est enivrante mais la vue n’est pas engageante.

La cuve finale est chauffée avec un four à bagasse (la bagasse est la paille autour de la canne) tout sert rien ne se perd.

Petite vue de l’alambic avant la dégustation

 

C’est la vue que j’avais après la dégustation et là pas de problème de chaleur : on peut en stocker on a des glaçons à bord.

Le lendemain nous avons fait une virée plus à l’intérieur des terres.

L’île est relativement haute (autour des 900m) et il y pleut, souvent beaucoup mais pas longtemps (pluies tropicales). Il y a même eu les jours où le pont étant salé Martial faisait la dance de la pluie (avec succès évidemment  J ) car sans groupe, pas de dessalinisateur et on garde notre pont sale.

Premier stop aux Concord Waterfalls sous la pluie.

L’ile est toujours aussi …luxuriante (merci Fabrice)

 

 

et fleurie

Encore une visite d’un jardin pour mieux découvrir les fruits et épices locales sur pieds, et nous finissons la journée par …une cascade (l’ile en compte 6 ou 7 différentes) Royal Mt Carmel Waterfalls.

On y accède facilement après 10mn de marche mais le guide est obligatoire : l’entrée du sentier est dans son jardin et il ne peut pas te rater. Au retour bakchich obligatoire …et aussi pour son copain qui t’as gardé la voiture ( ?!) mais à qui tu n’as rien demandé….

La cascade est belle et les hommes n’y résistent pas

 

Ca va la pression ? sinon tu as mieux à gauche….

Je crois qu’à ce moment là ils débattent de l’avenir de la politique mondiale et on voit très bien l’intérêt de la génération montante….malheureusement j’étais trop loin pour entendre les détails…

 

Les soirées étaient bien occupées aussi. Merci à Fabrice qui m’a remis en route mon Iridium (avec une nouvelle carte Sim) mais malgré tous ses efforts l’antenne wifi reste HS.

Le soir des 13ans d’Arthur tout le monde a eu une coupe de champagne.

 

Et le matin…il n’y a plus personne…

 

 

 

 

Nous passerons les quatre jours suivants dans les baies au sud de Grenade.

Dans la baie de Hog Island il y a un grand Hotel et sa magnifique plage :


 


 

Dans la même baie nous avons passé une soirée dans la minuscule marina de Wisper Cover tenue par des Québecois. L’ambiance y est sympa et j’y ai mangé de la poutine ! Non pas celle de chez nous. Au Québec la poutine ce sont des frites (toutes molles) qui trempent dans une sauce barbecue…et j’ai aimé !

Petite pause technique au chantier pour avoir des nouvelles de notre groupe, faire le plein d’eau et des lessives

Et nous faisons route vers Cariacou au Nord de Grenade.

29.TRINIDAD

 


Nous partons le 3 Avril en fin de matinée de notre mouillage de Kourou .Petite pause aux iles du salut pour déjeuner et nous repartons avec une bonne houle de travers qui nous accompagnera jusqu’au lendemain matin.

Les trois premiers jours la navigation sont assez calmes, nous ne croiserons personne dans ce coin d’océan. Par contre à l’approche de Trinidad le 6 avril après midi et surtout la nuit suivante plus question de piquer du nez pendant notre quart.

Il faut dire que Trinidad est entourée de plates formes pétrolières et gazières (avec chacune sa cour de bateaux) et de plus l’Amérique du sud déversant pas mal d’alluvions dans cette zone, les eaux sont riches en poissons …et en bateaux de pêche évidemment.

Ces dernières années, ce pays s’est beaucoup développé dans le secteur énergétique à la suite de découverte d’importantes réserves de gaz et de pétrole.

Au XXIe siècle, le secteur pétrolier et gazier lui permet de se placer cinquième producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), ainsi que premier fournisseur en GNL pour les États-Unis ! (une si petite ile qui fournit en gaz un pays aussi grand que les US incredible isn’t it ?)Trinidad-et-Tobago est l’un des états les plus dynamiques de l’espace Caraïbe grâce à son secteur énergétique.

 

Nous approchons de Trinidad par le nord (le sud étant trop proche du Venezuela réputé à risque) nous nous dirigeons vers Chagaramas à la pointe nord ouest de Trinidad. Le paysage a complètement changé pour nous : l’eau est bleue et ce sont de grandes falaises vertes avec de jolies maisons et des « caisses à boulons » aux moteurs rapides qui nous accueillent


 

Et puis des groupes de pélicans qui pêchent : et le pélican quand ça plonge ça déménage plus qu’une mouette de chez nous : deux à trois fois j’ai sursauté quand un spécimen a plongé derrière moi.


 

Excusez moi mais la seule photo potable de pélicans en vol, je l’ai faite de l’intérieur du bateau à travers la vitre.

Après le dernier virage, nous pénétrons dans la baie de Chagaramas et le paysage change. C’est un vaste chantier à bateaux entouré de petits ilots verdoyants avec de jolies maisons.

Des chantiers pour les bateaux de plaisance j’en ai vu pas mal mais là ce qui est surprenant c’est que c’est aussi un lieu de réparations pour les cargos.

 


 

Une plate forme pour sortir les cargos de l’eau, des zones de sablage etc.…. avec au loin une plateforme pétrolière. C’est une baie où il y a toujours un mouvement : c’est là aussi que les gens qui travaillent sur les plateformes embarquent et débarquent. La contre partie de cette activité c’est un bruit incessant de sableuse, de disqueuse, de moteur etc…

 


 

Le lundi matin nous nous mettons en règle avec les autorités et nous faisons le tour des chantiers : il y en a essentiellement deux :Peake et PowerBoat. Peake est pensé à l’américaine : tout est clean mais tu n’a le droit de ne rien faire (à part payer…et visiblement on te prend pour un américain idiot). Nous choisissons Power Boat car en plus du fait que c’est un peu moins cher, nous y voyons deux avantages : ils nous laissent travailler sur notre bateau et ils ont un chariot pour sortir Ylang et non pas un travel lift (une grue étroite). C’est moins clean que chez Peake mais l’ambiance y est bon enfant. Nous y retrouvons Sea Rose (notre voisin de Joa Pessoa ) un grand catamaran avec un couple charmant australienne/canadien. Ils nous proposent naturellement leur aide pour la sortie d’Ylang.

Ce ne fut pas une mince affaire, ils ont dû atteler 2 tracteurs pour y arriver.

 


 

Ylang Ylang va rester deux mois à terre (bien sage) pendant que nous rentrons en France et à la Réunion. Il est bien installé face à la baie entre la superette et …les toilettes.

 


 

 

Nous sommes contents de retrouver nos familles, nos copains, le travail (si, si à petite dose c’est super) mais nous seront contents de quitter la morosité ambiante, le froid et les soucis administratifs.

 

Le vol de retour sera épique : nous n’étions pas enregistrés pour la dernière partie de notre voyage de la Bardade à Trinidad (mauvaise communication entre les compagnies British Airways et la Liat ). Finalement nous finissons par embarquer dans un coucou qui atterrit dans un aéroport qui n’avait rien en commun avec celui de notre départ de Trinidad. Cela nous interpelle (un peu) mais il est tard et le voyage a déjà été long. Nous débarquons donc, bien contents d’en finir. Heureusement à l’entrée de l’aéroport il y avait un gros « Bienvenu à St Vincent » : demi-tour, on court et on remonte dans notre avion, qui redécolle pour Trinidad ouff !

A l’arrivée il nous manque un bagage (le plus important évidemment) et il faudra se battre pendant une semaine pour le récupérer. Les secrétaires de Power Boat ont gentiment passé pas mal de coups de fils et pas mal de palabres pour nous aider.

A notre arrivée au chantier nous avons eu des « lang lang is back » avec de grands sourires.

Nous sommes contents de retrouver Ylang qui est tout crotté par les oiseaux : Martial pense que le blanc du pont a un effet laxatif sur les oiseaux locaux !!

 


 


L’intérieur est investit par les insectes : fourmis, fourmis volantes, mouches et moustiques. Le capitaine s’est fait un copain


 

Un grand ménage s’impose avant de se lancer dans les travaux.

A la sortie de l’eau Ylang ressemblait à ça

 


Une « jolie » pelouse verte : on est contents d’avoir payé un supplément pour avoir une (soit disant) meilleure sous marine au départ.

Après karcher et surtout grattage de Martial, Ylang était déjà plus présentable

 

 


 

Après une couche de primaire et 3 couches de sous marine, il est beau…non ?


Nous avons choisit la Trilux 33 comme sous marine réputée sans métaux car nous avons des embases en alu qui ne souffrent d’aucune concurrence métallique à l’entour.

Nous avons amélioré notre système électrique en rajoutant un gros chargeur, un moniteur de batteries et une éolienne

 


Nous l’avons commandé directement chez le fabriquant, et en temps que bateau en transit nous n’avons pas eu de taxes.

La fabrication du support inox a été faite par un rasta qui ne commençait pas sa journée avant 10h le matin …et encore pas les lendemains de dimanches et fêtes où il fallait qu’il se repose L . Bref cela lui a pris une bonne semaine de plus que prévu mais il a bien travaillé


L’annexe aussi s’est améliorée : petit banc (ramené dans les bagages de France) pour protéger la nourrice (et accessoirement pour que Madame ne soit pas mouillée), une toile (jaune !) pour la protéger des UV, et des roues pour la tirer sur les plages (qui s’avèrent très pratique)….elle est parée.

 


 

Nous avons aussi maintenant pour le confort du petit dej’ des ombrières


 

C’est David (de Power Boat) qui s’est occupé de nos toiles (ombrières et taud d’annexe). Nous l’appelions Bisounours : un peu rond, un peu timide toujours gentil et souriant. Il a bien travaillé, pour pas très cher avec un retard très acceptable pour la région. David est d’origine indienne et a gardé le gout du travail bien fait.

A l’abolition de l’esclavage, Trinidad en manque de main d’œuvre a « importé » des indiens. Leur présence est très visible par les gens mais aussi dans la cuisine de Trinidad. Beaucoup d’épices, de piment et de riz dans les supermarchés et dans les restos.

Les travaux ont durés 2 semaines et demi après notre retour. Le temps nous a paru long : le bateau à sec n’était pas dans le sens du vent dominant, donc grosse chaleur et beaucoup de moustiques et de poussière. Nous étions proches d’un port a sec et les bateaux étaient mis ou sortis de l’eau avec un tracteur très bruyant particulièrement tôt le matin ou tard le soir (sinon c’est pas rigolo !).


Nous étions contents de remettre Ylang à l’eau. L’opération a été photographiée par Adrien (futur grand reporteur ??)


 


 

On y est presque :


 

Ca y est Ylang flotte (enfin)

 


 

Nous avons amélioré pas mal de choses pendant ce stop mais nous gardons nos 2 Pb (boulets ?) récurrents : le groupe (malgré le démontage et tarage de l’injecteur) et le téléphone satellite (malgré les 3 interventions d’un spécialiste mandaté par Iridium !!) ne marchent pas. Nous attendrons Grenade pour essayer de résoudre nos dernières pannes.

Nous nous octroyons deux jours de pause pour visiter l’île. Nous louons une voiture (un vrai tacot mais c’est pas cher…) et Martial se coltine la conduite à gauche (Attention pas de ce coté !!! le conducteur doit rester au milieu de la route….dans quel sens je prends ce rond point ?) et il s’en sort comme un chef (anglais évidement !)

Le premier jour nous partons pour la cote Nord de Trinidad : il faut traverser Port of Spain (et ses bouchons rougnougnou) puis la seule chaine de montagnes de l’ile et nous nous retrouvons sur une jolie côte découpée.


Il y a de jolies plages où toute la capitale vient se détendre le weekend


 

Surveillée par un constant va et vient d’un garde cote en scooter des mers : interdiction de dépasser la zone où on a pied !


 

L’autre coté de la route est bordée de « fish and chips » : tu choisis ton poisson et les sauces et légumes sont à volonté.

Nous poursuivons notre route vers des zones plus sauvages avec des plages et des petits villages très authentiques.



Le lendemain nous restons dans le parc naturel juste derrière Chagaramas. C’est là que les iliens viennent se détendre et faire du sport après leur journée de travail (qui se termine en général à 16h !)

Nous y verront un Golf (il faut ce qu’il faut) une très jolie bambouseraie (avec son parcours de santé)

Il y a un nombre incroyable de termitières

 

Un peu plus loin une erre de picnic est aménagée sous de magnifiques arbres centenaires

Nous ferons une jolie ballade dans la verdure vers « Edith’s falls » cascade anémique en cette saison.

 

 

 

 

 

 

 

Il y a de jolies fleurs sauvages tout le long du sentier qui sont vendues assez cher chez nos fleuristes

 

 

Et plus loin au bout de la route une jolie petite plage

Adrien inaugure son skimboard , se fait des copains locaux (le language des signes est plus efficace dans ce cas là que les 3 ans d’anglais scolaire…) et moi je vois ma première tortue en apnée malgré des eaux troubles.

Nous ferons un dernier repas au resto local où nous avions pris nos quartiers, quelques courses à la marina

Un dernier au revoir aux stars de la région

Et nous pointons nos étraves vers Grenade.

28.GUYANE fin

Après cette journée passée à la frontière nord de la Guyane, nous enchainons avec la visite du marais de Kaw. Nous partons en début d’après midi pour y passer une nuit.

Situé au sud est de Cayenne le marais de Kaw est la plus vaste zone humide de France et la 3ieme
réserve naturelle de France de par sa superficie (94.700 hectares).

Notre guide vient nous chercher au bout de la route : ici on se déplace en barque (alu et gros moteur avec le modernisme)

Il nous emmène au village (Kaw)

Sur la route nous croisons des zébus adaptés à la vie aquatique : ils broutent en nageant !!

Et de nombreux oiseaux dont le héron cocoï

 

Arrivée au village

Nous nous installons : c’est (trop ?) rudimentaire, très authentique.

Ce sera la première nuit en hamac pour Martial et Adrien…le hamac bien, le cadre bof bof.

Nous allons diner chez LA dame qui cuisine sa spécialité pour les touristes :

C’est le poisson du marais, très bizarre avec un genre de carapace en guise d’écailles mais très bon (surtout avec la sauce coco curry de la dame).

Après le repas nous partons à la « chasse » aux caïmans. Il fait nuit et notre guide a une lampe puissante avec laquelle il balaye les herbes jusqu’à ce qu’il repère les yeux brillants des caïmans. Il a un sacré coup de main pour les attraper

Ce sont des caïmans à lunettes

Détends-toi Martial, un petit sourire pour la photo ?

Le lendemain nous quittons le marais pour une petite ballade à la recherche d’un oiseau magnifique :

Nous parlons tout doucement car il est craintif mais nous finirons par le voir (de loin)

Jolie rencontre.

Après cette balade nous allons nous rafraichir aux cascades de Fourgassier

Ca démarre doucement et

Une halte bien rafraississante qu’Adrien a adoré.

Le soir grand apéro sur Ylang : nous rendons leur invitation à Alain et Pierre (et leur famille) et avec Christian de Birabao et la Julianne le bateau affiche complet. Encore une soirée pas triste dont on se souviendra.

Une semaine bien pleine se termine, nous nous dépêchons de faire les courses au supermarché du coin avant de rendre le mini bus : nous retrouvons avec plaisir des produits français….avec des prix d’outre mer.

Birabao nous quitte (il a trouvé un couple d’équipiers) et remonte directement sur Tobago.

Nous partirons deux jours plus tard. Nous en profitons pour visiter le CSG (Centre Spatial Guyanais).

La visite se fait en car de 8h à 12h. Il faut dire que la surface des champs de tirs et ses zones de sécurité représente une surface équivalente à un département français comme la Martinique !

Le Centre Spatial Guyanais (CSG) s’installe à Kourou en 1965. Pourquoi la France a choisit de s’envoyer en l’air à partir de la Guyane (parmi 13 autres localisations) ? Pour :

• Une très large ouverture sur l’océan Atlantique favorise des lancements aussi bien vers l’Est (pour l’orbite géostationnaire) que vers le Nord (pour l’orbite polaire) avec un minimum de risque pour la population et les biens alentour.
• La proximité de l’équateur qui permet de bénéficier au maximum de l’effet de fronde (énergie fournie par la vitesse de rotation de la terre autour de l’axe des pôles)
• Faible densité de la population ( 1/6e de la France)
• Possibilité d’installer sur les collines environnantes des moyens de poursuite (radars et antennes de télémesure).
• Zone à l’abri des cyclones et des tremblements de terre.
• Infrastructures existantes relativement simples à adapter aux besoins du futur centre spatial (routes, aérodrome, ports, télécommunications, etc.).



Nous visitons le champ de tir de Soyuz


Soyuz est construit couché (dans le hangar au fond) acheminé sur sa base de lancement, redressé et terminé sur place. Le grand trou derrière sa base de lancement est fait pour évacuer les gaz du lancement.


Les 4 poteaux reliés entre eux qui l’entourent sont des parafoudres.

Ariane elle est construite dans son hangar et redressée dans son hangar


Ensuite la fusée part de son BAF (Bâtiment d’Assemblage Final) pour rejoindre sa ZL (Zone de Lancement) tractée par un camion de 540cv qui tire prés de 2000t à la vitesse d’un escargot en descente !!(4Km/h).

L’opération dure 1h15


Lors de la visite nous avons eu droit aux mensurations de la miss :

Hauteur 50m / poids : 780t/ charge utile 10t

Au décollage on déverse 1.000.000m3 pour le refroidissement de la table de lancement et pour éviter les vibrations (qui partent en fumées puisque l’on ne peut rien réutiliser)

 

Quand à Véga , elle est directement construite verticalement sur sa base de lancement


Nous terminons par la visite de la salle de lancement de Soyuz


Et celle d’Ariane (avec les comptes à rebours en rouge)


Nous avons eu deux guides qui se sont relayées et la visite fut très intéressante de l’avis même d’Adrien !


Le chenal du Kourou fleuve où nous sommes mouillés est constamment dragué pour permettre l’acheminement des pièces pour les lanceurs par cargo. La Julianne a pu les observer de prés



Le soir nous prenons un dernier apéro avec eux : nos routes se séparent, le lendemain nous partons pour Trinidad eux remontent sur Tobago et Grenade.


27.GUYANE suite

Suite à notre visite de Cacao nous avons eu deux jours un peu plus calmes : un, consacré à la visite du musé de l’espace (sans grand intérêt) et l’autre une balade à


Une petite ascension dans la verdure


Nous amènent à un belvédère


D’où on découvre les méandres du fleuve Kourou avant qu’il ne se jette dans la mer.


Malheureusement, les seuls singes rencontrés sont ceux cotoyés quotidiennement !

 

 

Le lendemain nous partons pour St Laurent du Maroni (190km de Kourou)


Nous faisons une pause sur la route à Iracoubo pour visiter l’église. Elle est en bois et a été décorée par un ancien bagnard (pendant 6 ans).


Chaque cm² a été peint, les motifs sont naïfs



Je suis touchée par ce mélange de simplicité et de qualité artistique.

Nous reprenons notre route pour St Laurent du Maroni et nous arrivons juste pour la dernière visite du bagne (pour la journée).


Nous avons un guide pour nous, qui nous explique le fonctionnement du bagne et la visite est très intéressante (même si elle me met mal à l’aise).


La cour principale avec les cellules de part et d’autre. Au milieu ils installaient la guillotine et les bagnards étaient obligés d’assister aux exécutions.

Quelques portes ont été reconstruites pour les visiteurs


Les cellules ont juste la taille d’un lit. Adrien a pris le rôle du tôlier et Martial celui du bagnard


Ils étaient attachés pour dormir, pas de matelas et en guise d’oreiller un triangle en bois


Le gouvernement français de l’époque espérait peupler ce département lointain (comme les Anglais avaient fait avec l’Australie) mais il ne leur donnait pas les moyens. A la fin de leur peine on les relâchait avec 500 francs, insuffisant pour rentrer en France (en Australie on leur donnait tous un lopin de terre qu’ils avaient le droit de déchiffrer et organiser pendant leur peine). Il y a eu beaucoup de récidivistes et ce fut un échec pour le gouvernement.

Le bagne est sur le fleuve Maroni qui est la frontière avec le Surinam (on voit les maisons surinamiennes en face)


Les bagnards arrivaient par le fleuve


La vie étant moins chère au Surinam cela génère des trafics (importations de cigarettes etc…). Nous aurons un contrôle des douaniers sur le chemin du retour (à 1H du matin !!!) à 50km de Kourou.


On se détend un peu après cette visite…puis un repas local et un petit tour de ville et nous voila repartis pour Awala Yalimapo (c’est en France si, si) à la pointe nord de la Guyane, à l’embouchure du Maroni.

Un petit stop à Mana


où la vie est un long fleuve (très) tranquille…


et nous reprenons la route.

Si nous allons au bout de la Guyane c’est qu’il y a la bas une plage où les tortues luths et les tortues vertes viennent pondre et c’est la saison : nous voulons assister à ce spectacle nocturne

Awala Yalimapo était à l’origine un village amérindien et cela se sent à la population.

Nous avons deux heures à tuer avant la nuit, nous faisons donc notre marché


L’eau de coco vert…. même Adrien en raffole.


On nous avait prévenu : c’est là qu’habitent les moustiques, ils sont particulièrement agressifs, piquent à travers les vêtements. J’avais donc traité une tenue pour chacun, nous nous sommes aspergés de produit et nous étions prêts


Et cela a marché !!! on n’a pas été piqués


Un panneau à l’entrée explique le déroulement des « opérations ». Ce sont des bêtes énormes (on les estime de 400 à 500kg) qui sortent de la mer avec des difficultés. On les repère grâce aux traces qu’elles laissent dans le sable


Je n’ai pas beaucoup de photo car nous ne voulions pas les déranger avec nos flashs. Malheureusement il y a beaucoup de prédateurs et peu de tortues arriveront à l’âge adulte


Nous rentrons vers 1h du matin à Kourou après une journée bien pleine.

 

 


26.GUYANE début

Après notre journée de ballade aux îles du salut nous nous dirigeons vers Kourou. Le mouillage est dans la rivière et nous suivons un chenal bien balisé (pour les navigateurs : les couleurs des balises sont en système US rouge à tribord et vert à bâbord …Martial ne comprends pas : la Guyane c’est pas en France ? oui mais pas pour les balises !) L’eau est café au lait et nous avons une bonne houle venant de l’arrière heureusement. Arrivée au mouillage le 20 Mars vers 17h : vous voyez les petits points blancs sur la photo satellite dans le virage du fleuve ce sont les bateaux au mouillage.


Nous retrouvons Christian de Birabao qui est tellement content de ne plus être seul que nous l’invitons à diner.

Le lendemain nous découvrons une ville un peu tristounette, mais nous n’avons plus la barrière de la langue et c’est un grand confort. Le seul accès internet est un cyber café à 20mn de marche. Ce n’est pas un endroit facile pour les oiseaux de passage que nous sommes. Il y a deux pontons un pour les professionnels (pêcheurs et navettes pour les iles)


un autre appartenant au CSG (Centre Spatial Guyanais) et un terrain vague qui sert de parking

après les pontons.


Il n’y a plus aucune place de libre. Il faut dire qu’il y a beaucoup de bateaux épaves (la place au port étant gratuite) au quai et le long de la rivière.


 

Nous resterons donc au mouillage


La Julianne nous rejoint le soir : les équipes sont au complet.

Le lendemain c’est jour de marché. Et pour ceux qui suivent le blog : suite des quiz sur les fruits et légumes …quoi ça il est les longues tiges vertes ?


Vous avez deviné bien sûr c’est une botte d’haricots verts à coté du citron…ici tu achètes 6 haricots vert pour une salade !

Mais surtout il y a un fruit qui est omniprésent, on arrive en pleine saison et il déborde des étales


C’est le ramboutan qui se rapproche du letchi….mais avec des poils



C’est délicieux, nous en faisons une cure

Il y a aussi des de très gros pamplemousses à la chaire rose et douce, ici on les appelle des Chadecs.

Le soir tout le monde mange sur Ylang, nous mettons au point un « plan d’action » pour les jours à venir.

Nous avons décidé de louer un minibus pour visiter ensemble : nous sommes 5 adultes et 3 enfants.

Samedi 23 Mars nous partons pour Cayenne. C’est une ville où j’ai travaillé 3 mois il y a 20 ans et j’y ai plein de bons souvenirs et j’y reviens avec beaucoup de curiosité et de plaisir. La ville n’a pas beaucoup changée, un peu plus de magasins, un peu plus modernes.

La place des palmistes n’a pas pris une ride (elle a bien de la chance, elle…)

 


Le bâtisses historiques ont été retapées, elles sont plus présentables qu’à l’époque.


Il est midi et l’équipe a faim. Nous partons donc pour le marché très coloré.


A l’intérieur du marché couvert il y a des petits snacks et on peut y manger dans une ambiance bruyante et animée. Je suis un peu déçue, l’ambiance a changée beaucoup plus que la ville. Les chinois ont pris possession de la plupart des commerces et nous mangeons chinois. Impossible de trouver du poulet ou du poisson boucané dont je m’étais tant régalée à l’époque. Pas non plus de gambas grillées énormes pour le prix des sardines en France. Je mange mes nems à contre cœur.

L’après midi nous déambulons dans une ville désertée (samedi après midi oblige)


Le soir nous sommes invités à un apéro chez Alain un ami du père de Séverine (la Julianne) .En fait Alain nous a servi un superbe barbecue bien arrosé. Il nous a permis aussi de rencontrer Pierre le patron de la Hulotte le catamaran qui fait la navette pour les iles du soleil : un personnage. Nous avons passé une excellente soirée, beaucoup rit, beaucoup bu. C’est moi qui ai conduit le camion pour rentrer tellement les hommes étaient mûrs.

Le lendemain nous sommes partis pour Cacao. C’est un village, peuplé de Hmongs à l’ouest de Cayenne à l’histoire surprenante : issus de la région tibétaine, le peuple Hmong s’est installé dans différents pays d’Asie. Ils vivaient toujours dans les hauts-plateaux. Alliés des français pendant la guerre d’Indochine, puis des Américains pendant la guerre du Vietnam, ils furent, à l’arrivée du parti communiste (qui a pris le contrôle du Laos en 1975) pris pour cible par le pouvoir en place. La plupart demandèrent à partir aux USA, mais mille se virent proposer une installation en Guyane, pour fonder un village à vocation agricole. Ils furent ainsi installés à Cacao qui n’était alors qu’un ancien village du bagne, abandonné. Au prix de nombreux efforts, les Hmongs ont commencé à défriché, construire ce village et mettre en place de petites exploitations agricoles. Aujourd’hui, ils sont les plus importants producteurs de fruits et de légumes du département.

Le dimanche c’est jour de marché

 


Il y a une partie de vente de fruits et légumes (un marché quoi J )



Une partie de folklore pour les touristes


et une partie où les hmongs préparent leurs spécialités que l’ont peut manger sur place.


Certaines sont délicieuses, d’autres inhabituelles pour nos palais (il faut aimer le gluant), d’autres encore sont de véritables œuvres d’art



A gauche il y a 4 gâteaux superposés, et je me demande encore ….où ils ont trouvé les moules J

J’écoutais des jeunes filles discuter entre elles pendant qu’elles me préparaient une délicieuse salade de papaye sauce cacahuète : elles rentrent aider leurs parents pendant les vacances mais sont mieux à la ville comme tous les jeunes. Et je réalise qu’il y a 20 ans je les avais peut être déjà vues emmaillotées comme ça



Derrière le marché il y a un musée aux papillons. Nous y allons juste après le repas. Martial ne le verra pas…trop occupé


C’est un passionné qui a monté le musée depuis 10 ans et expose sa propre collection… entre autres.


J’ai toujours eu un faible pour les morphos et leur bleu si brillant


Il y a même un genre de serre à papillons où on peut les observer vivants


Le propriétaire du musée nous explique que les papillons s’attrapent avec un piège à bananes : on attire les papillons avec une petite assiette remplie de bananes (il parait qu’ils adorent ça), on la recouvre d’une sorte d’abat jour en filet. Une fois que le papillon s’est remplit le ventre il s’élève pour bien situer le lieu de ce si bon garde manger, il effectue 3 ou 4 tours (pour être bien sûr ?) et après ne sait pas redescendre et se trouve piégé dans le haut de l’abat jour.

A l’extérieur il y a une très jolie fresque


Sur la route du retour nous nous arrêtons sur une petite exploitation où l’on peut cueillir nous même nos ramboutants et les payer moins cher qu’au marché





Certains sont jaunes, tout aussi bons.

Nous faisons le plein pour la semaine et rentrons sur nos bateaux respectifs.