73. TRANSPAC ET HIVA OA

Nous avons mis 18.5 jours pour la transpac (transpacifique pour les voileux) Galapagos-Hiva Oa. C’est une moyenne correcte sachant que les 5 premiers jours nous n’avons pas eu de vent, et un nœud de courant contre. Nous avons même eu une nuit et une matinée de brouillard qui a rendu l’équipage nerveux et humide. Au bout de 5 jours, le vent et la houle de travers sont arrivés, le parasailor est hissé. Là nous avancions (surfs à 14/15 nœuds avec des journées à plus de 200 milles), mais la forte houle (4 à 5 m) nous rendait la vie dure. Petit à petit le vent est passé plus arrière, la houle s’est calmée et la deuxième partie du voyage a été confortable avec des moyennes journalières de 160 à 190 milles.

Les premiers jours nous croisons de loin quelques pêcheurs (de l’Equateur à plus de 1000 miles de chez eux !)

Le 3ieme jour nous sommes plus proches d’un groupe et nous les voyons se diriger vers nous avec une de leur barque.

Le temps qu’ils arrivent c’est la tempête dans nos têtes, mélange de frayeur occidentale (pourtant on ne lit plus les journaux depuis longtempsJ) et de curiosité. Ils sont en fait adorables, nous demandent (en nous mimant la toux et le mal de gorges parfaitement !) des médicaments pour un de leur collègue.

Nous leur offrons en prime un pack de bières, nous nous prenons mutuellement en photo et chacun continu sa route.

Après cette rencontre, nous ne croiserons plus aucun bateau jusqu’à l’arrivée. Nous avons eu l’impression de traverser un grand désert : pas de poisson au bout de la ligne, très peu d’oiseaux et de poissons volants par rapport à l’Atlantique. Les seuls que nous avons croisés sont des petits oiseaux, des Océanites de Wilson qui semblent marcher sur l’eau, ils cherchent leur nourriture à la vue et à l’odorat. A part le moment où ils nichent, ils vivent en pleine mer, malgré leur toute petite taille (15 à 19cm ) !!

 

Nous arrivons de nuit à Hiva Oa, le feu d’atterrissage ne marchant pas ( ?!) nous nous mouillons sur une plage accessible à coté du mouillage-port. Ca y est ! on y est en Polynésie, mais pour l’instant on ne réalise pas, nous ne voyons pas grand-chose (il est 22h quand nous jetons l’ancre), mais nous avons été accueillit par une délicieuse odeur de terre, de fleurs et de fruits trop murs.

Au lever du jour je me lève, impatiente de voir le paysage, et je reste scotchée, bouche bée !

 

 

Martial déjà d’une nature peu bavarde, finit par lâcher « en plus c’est propre !!». Les ordures omniprésentes au Panama sont encore dans nos têtes. Pendant notre petit déjeuner un cheval, monté sans selle passe le long de la plage. Là on y est !! c’est bien l’île de Jacques Brel « belle à crever », sauvage et tranquille.

Le temps est calme et beau, mais nous ne sommes pas abrités (mouillage n°1 sur la carte), nous nous déplaçons donc dans le port abri (mouillage 2)

 

 

 

Nous avons l’impression de rentrer dans un écrin de verdure.

Nous avons des fourmis dans les jambes après tous ces jours de mer et nous ne tardons pas à descendre à terre.

 

 

 

C’est dimanche et il n’y a pas grand monde.

Le port est à 20 bonnes minutes à pied d’Atunoa la petite ville principale d’Hiva Oa. Nous nous perdons un peu à travers les maisons et les routes. Il y a des fleurs partout.

Les maisons ne sont pas pour la plupart riches, mais elles sont souvent décorées avec gout, partout on voit des pamplemousses, citrons, bananes… pour moi qui suis fructivore, cela ressemble au paradis.

Une autre chose qui me frappe : ici les poules et les coqs vivent en liberté, ils n’appartiennent à personne ou plutôt à tout le monde (quand quelqu’un un veut un, il se sert !en prenant soin de laisser en vie les reproducteurs). Et la citadine que je suis, découvre que les poules en liberté volent !! Oh bien sûr rien à voir avec les vols des fous à pattes bleues des Galápagos, mais elles sont capables de voler une bonne minute à 3m de haut et aller se réfugier dans les arbres !

Les arrêts de bus sont à l’image des maisons : simples et beaux.

Nous faisons un petit détour pour rendre visite aux deux personnalités de l’île.

 

Là aussi c’est touchant de simplicité : pas de barrière autour du cimetière, pas de gardien, pas de guide à payer et on nous remercie même de notre visite !

Impression d’avoir changé de monde…Nous sommes bien aux Marquises !

Nous descendons vers la petite ville complètement désertée en ce dimanche.

Nous finirons par trouver un restaurant où nous nous régalons d’une cuisine, raffinée et exotique.

En rentrant au bateau, nous assistons aux entrainements de pirogues, le sport national en Polynésie.

C’est un sport pris très au sérieux avec des championnats inter îles qui passionnent les foules, font la une des journaux locaux.

Le soir, le Taporo se « faufile » entre les voiliers (2 autres sont arrivés) et la digue alors qu’il fait nuit noire… manœuvre impressionnante.

Ils sont 2 cargos à venir toutes les 3 semaines sur l’île pour la ravitailler.

Le lendemain, nous allons déclarer notre arrivée à la gendarmerie : c’est facile, gratuit et rapide. Là aussi cela nous change.

Ensuite nous visitons le musée Gauguin.

Je savais qu’il avait eu une vie difficile, qu’il est mort pauvre et malade, mais je ne savais pas que ses premières œuvres étaient sur la vie bretonne. Et dire que ses peintures se vendent à plusieurs dizaines de millions aujourd’hui !

A la sortie du petit musée, la maison de Gauguin (qu’il appelait « la maison du jouir») à été reconstruite à son emplacement exact.

La porte d’entrée est encadrée par deux maximes

A l’intérieur pas grand-chose à part une statue du peintre façon musée Grévin.

 

 

Nous traversons le jardin et nous entrons dans un hangar consacré à Brel.

Un fond sonore de ses chansons tourne en boucle. Tout le long des murs des panneaux qui évoquent sa vie. Il y avait bien sûr des moments de sa vie de célébrité mais aussi la fin de sa vie à Hiva Oa. Il avait choisit cette ile car ses habitants n’étaient pas au courant de sa célébrité. Il vivait dans une maison toute simple, aimait cuisiner, inviter le postier avec qui il s’était lié d’amitié.

Il y avait Jojo son avion, avec lequel il se rendait régulièrement à Papeete et ramenait des médicaments pour tous les habitants.

Il organisait des projections de films sur un mur blanc du village… il se sentait utile pour tous ces gens simples.

C’est vrai qu’elle est très belle cette île.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain nous louons une voiture pour mieux la découvrir. Nous commençons par rendre visite à un petit « tiki souriant » …apparemment le seul qui se marre de toute la Polynésie !

Nous traversons ensuite l’île

vers Hanaiapa

 

 

 

C’est un petit village dont les maisons ne sont pas riches mais où tout est fleuri, propre et très agréable : nous

sommes sous le charme.

 


La route qui suit une rivière débouche sur une baie, où grâce à la houle nous admirons un souffleur.

Puis nous nous dirigeons vers Puamau pour rendre visite au plus grand Tiki de Polynésie. Et c’est à partir de là que la route se complique : elle n’est plus goudronnée, mais surtout elle zigzag à flanc de colline.

Pourvu que les freins ne lâchent pas !!

 

 

Mais elle nous fait découvrir des paysages magnifiques.

A couper le souffle…

 

 

 

 

Avec des rencontres furtives : ici les chèvres sont sauvages et chassées alors elles courent vite…

nous arrivons à l’heure du repas à Puamau, et tout est désert…nous partons donc visiter le site historique.

C’est un sanctuaire religieux qui s’organise en deux grandes terrasses qui remonterait au XVIII siècle. La principale attraction du lieu sont 5 Tikis monumentaux. Les Tikis sont des statues taillées dans des blocs de basalte (ceux taillés dans du bois ont disparus) avec des visages humains, d’aspect énigmatique. Jambes courtes et fléchis, coudes serrés, bouche démesurée et avec des yeux représentés par de grands cercles, ils sont en général implantés sur ou à proximité d’un site religieux.

Le « tiki couché » représenterait une femme couchée …peut être en couches disent les spécialistes ! Je reste pensive…pour moi cette sculpture tient plus de la grenouille que de la femme enceinte, mais voilà je ne suis pas spécialisteJ. Un peu plus loin Takaii (nom d’un chef guerrier réputé pour sa force) le tiki le plus grand de Polynésie : 2.67m.

Et derrière lui un tiki assis : les spécialistes (toujours eux !) pensent que c’est l’épouse de Takaii (là ils ne se sont pas trop creusés !)

Quand le site a été découvert les statues gisaient sur le sol et elles ont été remises à leur place avec des portiques et des palans. J’ai du mal à imaginer, la vie de l’époque, la mise en place de ce site, les rites religieux, les sacrifices humains, les croyances, etc…

Le retour se fait par la même piste et 2h plus tard nous sommes à Atuona aussi fatigués que si nous avions roulé toute une journée, mais la tête pleine de paysages magnifiques.

Le lendemain nous quittons Atuona pour Hanamenu au nord ouest de l’île, nous nous préparons à quitter Hiva Oa direction Nuku Hiva.

 

72. GALAPAGOS 2IEME PARTIE

La seconde semaine de notre séjour aux Galápagos est marquée par l’arrivée d’Oboé d’Amor(8 jours, jour pour jour après notre arrivée), bateau rencontré à Panamarina avec à bord Pauline et Basile de l’âge d’Adrien.

Nous pensions qu’ils auraient moins de Pb que nous avec les autorités : nous avons l’impression d’avoir inauguré la saison, et 2 bateaux étaient arrivés depuis, le système devrait être rodé. C’était sans compter sur le « carnaval » (sorte de fête foraine sans grand intérêt pour nous) qui donne 4 jours de congés à tous les fonctionnaires. Ils seront consignés à bord pendant 3 jours et après visite générale, leur chien n’aura pas l’autorisation de descendre à terre ! Mais le plus ubuesque est qu’ils n’ont pas le droit de jeter les crottes de leur chien !! Tout garder pendant 20jours !! On va avoir des mouches au mouillageJ. Heureusement la nuit….

Le jour de leur arrivée nous louons, des vélos pour faire la ballade « El Muros del lacrimas ». Il y avait un pénitencier sur Isabela, où les gardiens faisaient construire aux prisonniers, un mur qui ne servait à rien…juste par brimade. C’est une ballade qui ne nécessite pas de guide, donc gratuite…profitons en !

Après avoir dépassé le village par l’ouest, nous passons devant une immense plage, paradis des surfeurs.

C’est une petite route de sable, ou passent des petits bus chargés de touristes. À gauche la mer, à droite des étangs d’eau saumâtre. Après 3 à 4km sur ce chemin, un panneau avec un gardien, qui prends nos noms.

En continuant notre route….

On est en début d’après midi et il fait très très chaud et seul Martial aura le courage d’aller jusqu’au bout. Adrien et moi, nous nous arrêtons à un belvédère.(Cerro orchilla). Vue sur le mouillage

Et sur l’île voisine qui est le cratère d’un volcan effondré.

Sur le chemin du retour, nous traversons une mangrove

Pour arriver à une petite plage qui borde l’estuaire d’une petite rivière. L’eau est douce et claire, Martial ne résiste pas au bain…les locaux connaissent bien l’adresse et en profitent.

Le prochain stop se fait devant le panneau

J’imagine une jolie petite plage, romantique à souhait…c’est en fait une plage où viennent pondre des iguanes.

Le sol est en fait de coquillages et d’épines d’oursin crayon.

Comme beaucoup de gens se déplacent à vélo, sur l’île, ils y a partout ces petits sièges en bois pour transporter les enfants.

Celui-ci est le modèle luxe avec sangle, la plupart sont tout simples…je trouve l’idée géniale !

Le soir nous prenons l’apéro sur Ylang avec Bernard, Véronique, Basile et Pauline et nous faisons un peu mieux connaissance. Nous découvrons qu’ils ont travaillé sur des bateaux, que Véronique réparait des voiles. Du coup nous leur parlons de notre gennaker déchiré… Véronique aura la gentillesse de nous le réparer et cela nous sera très utile sur la traversée Galápagos-Marquises.

De notre coté, nous savions que sur l’île, il n’y a pas d’eau potable : J.C nous l’avait confirmé, les gens achètent de l’eau à boire en gros bidons. (L’an prochain, il y aura un déssalinisateur sur l’île, le contrat est déjà signé !). Nous leur avons donc proposé le plein de leurs bidons d’eau.

L’entraide entre marins, n’est pas une légende…

Il y a des matins où nous assistons à des chasses de fous à pattes bleus. Ce sont des nuées de fous qui d’un coup plongent ensemble sur des bancs de poissons, levant des rideaux d’eau.

 

Ce sont ces mêmes fous que j’ai pu observer, dans mes ballades en paddle, se préparant pour la nuit. Les fous sont des oiseaux que j’aime beaucoup, mais ceux là sont incroyables, on a l’impression qu’ils ont trempé leurs pattes dans un pot de peinture.

 

Leurs cousins, les pélicans sont présents et eux aussi me touchent. Ils ont un air pataud quand ils se déplacent, sur terre, mais sont eux aussi de très bon pêcheurs.

Martial avait monté un savant maillage, pour empêcher les otaries de monter à bord. Mais malignes, elles passaient à travers, et parfois le matin quand nous étions à bord, elles montaient discrètement.

Alors Martial est passé aux négociations.

Ce n’est pas toujours facile de négocier dans une langue étrangère…il y a des petites tensions de temps en temps.

Mais finalement, ils ont trouvé un accord.

Les otaries ont une incroyable capacité, à dormir…celle-ci dort dans l’eau !

 


Les négociations du matin terminées, l’après midi (après la sieste évidemment) était consacré au skimboard/surf pour nos ados pendant que les adultes se retrouvaient dans le bar où le wifi était le « moins pire ».

Les soirées se sont finies parfois dans des resto. locaux (pizzas/hamburgers), avec des retours de nuit à marées basse…sensations assurées.

Un jour nous sommes partis pour « Los Tunelas »( 75$ /pers. sandwich compris, prix le moins cher de la ville, mais pas de négociation possible même à 7 !). Nous ne le regretterons pas. Notre guide vient nous chercher à nos bords respectifs à 8h30.
Nous avons peu de temps pour les salutations, les moteurs vrombissent (2 moteurs hors bord de 200cv chacun), et nous emmènent à trois quarts d’heure à l’ouest du mouillage à fond les manettes.



 

Juste un petit stop sur la route à « Roca Union », un rocher isolé.

C’est la proprièté des fous à pattes bleues.

Première mise à l’eau au milieu de rochers, dans une profondeur maximum de 3m.

Dès la mise à l’eau Martial trouve…tortue ou otarie ?

Puis nous dérangeons des tortues en plein petit déj.

 

Notre chauffeur, qui est aussi un très bon apnéiste (ancien chasseur ?), n’hésite pas à tirer par la patte une tortue qui dormait dans un trou, pour la montrer à la touriste teutone qui ne lachait pas sa main…l’aventure de sa vie dans 3m d’eau ! Et au-delà de ça, nous étions 12 sur notre bateau et il y avait au moins 4 bateaux comme le notre…beaucoup de monde dans l’eau pour ces pauvres tortues.

Notre guide nous entraine dans un dédale de roches volcaniques

Et il nous fait découvrir une petite grotte, où tournent 5 requins pointe blanche d’un mètre, et un belle raie.

Au bout d’une petite heure de natation, nous remontons à bord et nous repartons, manettes à fond.

Cette fois ci, nous nous dirigeons droit vers une barrière de corail, notre guide se reprends à 2 fois pour trouver La bonne déferlante pour pouvoir passer, nous admirons la technique de barre en connaissance de cause. Dès la barrière passée nous retrouvons le calme d’un lac et nous découvrons un paysage extraordinaire. Le volcan a propulsé des torrents de lave qui se sont jetés dans l’océan. La rencontre de la roche en fusion et de l’océan a sculpté des arches et des arabesques en enfilades.

Notre champion de la manoeuvre, nous conduit au travers de méandres où l’eau translucide dévoile des socles rocheux effondrés.

Nous penétrons dans un dédale de plus en plus étroit de roches.

Notre barreur nous impressionne, on a peur pour son bateau…

Il arrête son bateau contre une roche et nous descendons à terre.

Pont garanti minimum 100kg… J

Beau cactus…

De notre hauteur nous pouvons regarder passer les tortues et les requins.

Mais une nouvelle mise à l’eau nous attends. Première rencontre des pingouins qui se réchauffent au soleil.

Parmi les plus désireux de partager le festin océanique, le pingouin est l’animal que l’on attend le moins dans ces parages équatoriaux. Cet ancêtre des oiseaux a parcouru plus de 14000 km depuis l’extrême nord des océans pour se repaître des poissons des Galapagos et créer sa propre espèce.

 

Je n’avais jamais vu d’hippocampe aussi gros : celui-ci était plus gros que ma main…

sur le retour, nous « tombons » sur un jeune pingouin, qui n’a pas finit de perdre son duvet… je suis sous le charme.

Ah! j’allais oublier, un petit animal que l’on voit partout : le crabe rouge.

Nous sommes très contents de tout ce que l’on a pu voir grâce à notre guide. Même si je n’étais pas toujours d’accord avec ses méthodes avec les animaux, il faut reconnaitre qu’il a mis du cœur à nous faire découvrir ses merveilles et cette journée restera un grand souvenir.

Pratiquement tous les jours des bateaux arrivent, ou repartent du mouillage. Il y a régulièrement des bateaux charters qui restent 2 à 3 jours, il y eu par 2 fois des cargos. C’est eux qui amènent l’essentiel et le superflux sur l’île.

Il y a alors des barges qui font des allers retours chargées de marchandises, curieux attelage.

Nous étions 3 voiliers de voyage à notre arrivée, nous serons une 15 ene (avec l’arrivée de l’ARC un rally tour du monde) et le mouillage devient moins intime…

La veille du départ, nous faisons une dernière ballade.

Nous devons prendre un taxi pour nous rendre dans une ferme écologique, pour faire le plein de fruits et légumes en vue de la traversée vers les Marquises. Mais avant nous avons rdv avec Ulysse, qui nous fait monter à mis pente de volcan, sur sa propriété.

Nous découvrons une vue panoramique sur Puerto Villamil et les îles voisines.

 

 

 

Ensuite Ulyss nous passe des baudriers, des casques, des gants… arnachement qui donne à Martial un petit coté « Village People »

Ulyss nous montre 3 trous qui sont en fait, 3 anciens cratères de volcans et nous descendrons dans le troisième, le plus petit.

 

Après une petite descente assez facile sur des marches de bois, nous attaquons les difficultés. Nous descendons avec 3 sécurités en rappel vers un trou noir. Ulyss nous annonce la profondeur : 150m ! C’est Adrien qui se lance en premier.

 

Puis chacun a son tour…

Au fur et à mesure la descente sera de plus en plus verticale. Les marches sont parfois hautes pour mes petites jambes, mais de dégringolades en rappels, j’arrive au fond. Là Ulyss nous parle des pierres volcaniques, mais malheureusement notre Espagnol ne nous permet pas d’avoir les détails…

Finalement la remontée m’a semblée plus facile que la descente…nous sortons au grand jour, couverts de boue et un peu fatigués, mais contents.

Ensuite Ulyss nous fait faire une petite ballade pour découvrir d’autres points de vue et une fougère…endémique évidemment…

Lui aussi met du cœur à nous faire découvrir son univers, qu’il a « construit tout seul ».

Il a rappelé le taxi et nous partons pour une ferme pour faire le plein de verdure.

Le fermier nous fait faire le tour de son exploitation pour ceuillir tous les fruits et légumes de ma liste.

Il a un peu de tout :bananes, papayes, ananas, oranges, citrons, salades, tomates, aubergines, basilic…les poules courent en liberté. Nous sommes étonnés de trouver une telle richesse, une telle végétation, une propriété aussi grande. C’est un aspect de l’île que nous n’imaginions pas, vu du niveau de la mer.

Un dernier apéro. sur Oboé d’Amor et nous partons, le lendemain,direction les Marquises.

Au point de vue financier :

Nous avons payé pour 3 personnes :

  • City 30$. ??
  • Parc national. 300$
  • Inspection du parc 150$
  • Quarantaine inspection 100$
  • Transport des autorités. 30$ qui n’ont pas bateau !
  • Poubelles 30$
  • Agent J.C Sotto 200$
  • Entretien des bouées. 42$ !!!
  • Mouillage. 80$
  • Quai dinghy. 15$

     

Pour les sorties, les Tunelas 75$/pers. et aux « volcanos caves » 35$/pers.

Mais sur cette île personne n’a de transport(voiture), tout le monde fait donc appel à des taxis et évidemment c’est à nous à payer le taxi. Le Pb c’est qu’on le découvre après… Pour les Volcanos Caves, nous avons payé en plus le taxi 20$.

Nous avons voulu acheter du gazole…il nous faut passer par l’agent, qui lui-même demande à X, qui demande à Y.

Au final (tout le monde se sucrant au passage), nous payerons 4$ le galon de gazole alors qu’il est affiché à 1,02$ à la pompe !! Mais ce qui me choque, c’est que J.C Sotto a le toupet de nous réclamer en plus 6$ de taxi. Nous n’aurons jamais de facture de ce que nous payons et nous ne sommes même pas sùrs que J.C Sotto reverse l’intégralité des sommes demandées aux différentes administrations. Impression très désagréable d’être pris pour un pigeon…

 

 

Avec tout ça je ne vous ai pas parlé de Darwin ! alors que c’est lui qui est à l’origine de tout ce que sont les Galapagos d’aujourd’hui.

En 1836, Charles Darwin a 26 ans, après un séjour de cinq semaines aux Galapagos, il étaye les prémices d’un comportement plus respectueux de l’homme vis-à-vis de son environnement. En découvrant le caractère unique de ces îles, l’endémisme de leur faune et de leur flore, il en déduit la capacité évolutive des espèces. Ses théories bouleverseront à jamais notre compréhension du monde. Cependant pendant 200 ans les hommes ont continué de détruire directement ou indirectement (apport de chèvres qui dévoraient tout par exemple).

Aujourd’hui les hommes cherchent à protéger ce milieu, l’Unesco a décerné un statut spécial à l’archipel. La contre partie est que cela attire de plus en plus de touristes chaque année. (J.C Sotto nous a dit que le gouvernement a payè très cher des pubs à la TV américaine pour favoriser le tourisme…)

Nous avons adoré le contact unique au monde que nous avons eu avec la faune d’Isabela. Nous garderons en tête les frimousses des otaries, leur coté espiègle (quand elles ne dorment pas), la tolérance de tous ces animaux vis-à-vis des hommes pas toujours respectueux…j’espère que nous n’avons pas perturbé leur existence.

71.GALAPAGOS 1ERE PARTIE

Nous partons vers 11h des Perlas. Un goéland juvénile nous accompagne la première 1/2h.

Les premières 24h ne se passent pas mal, (160 Miles le premier jour), nous slalomons avec les cargos. Mais les jours suivants le vent tombe et avec, notre moyenne, notre moral et notre réserve de gazole !

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En fin de journée du second jour nous arrivons devant Malpello.

C’est un caillou sans un arbre dessus, qui appartient à la Colombie et qui est une réserve. Nous arrivons à une heure de pointe : les oiseaux reviennent en masse (après une journée de boulot ?) vers l’île. Ce sont des fous masqués, de beaux oiseaux, qui maitrisent l’art de planer.

Nous arrivons à distinguer une maison à mi montagne et un quai improbable.

Je me souviens avoir vu un film sur cette île qui m’avait fascinée. C’est un lieu de reproduction de requins marteaux, qui à certaines périodes de l’année, se regroupent en quantité pour frayer. Des images magnifiques et impressionnantes. Et à l’époque cette île me semblait appartenir à une autre planète, et la voilà devant moi…

Nous continuons, toujours au moteur…L, vers le sud pour aller chercher les alizés. La journée, nous avions un peu de vent (au prés), la nuit c’était moteur et direction sud avec espoir de se rapprocher des alizés porteurs. D’où notre route un peu zigzagante. Ah ! J’allais oublier une dernière touche à ce tableau de navigation déjà morose : nous avions 1 à 2 nœuds de courant contre (évidemment).

La nuit des fous à pattes rouges(les mêmes que nous avions vu aux Aves) suivent nos feux d’avant. En fait nous pensons que notre lumière attirent des poissons qui attirent eux même les fous.

 

Ils ne dédaignent pas prendre Ylang comme taxi, pour un temps de repos…

Mais le matin, mon capitaine pousse un cri horrifié : on a été bombardés !! ils ne respectent rien !! L fini les fous…

S’en suivent une journée de vent où le gennaker se déchire, une nuit shaker où Martial me dit au réveil « j’ai descendu des escaliers toute la nuit en vélo !»  et au matin du 8ieme jour, après être passés entre Santa Cruz et Santa Fé, nous jetons l’ancre à Puerto Villamil (exactement 8 jours moins 1h après être partis des Perlas, soit 1000 miles).

D’après nos renseignements : « tout bateau privé entrant dans les eaux territoriales des Galápagos a droit à 20 jours dans le port d’entrée qu’il aura choisi. Il ne pourra sortir de ce mouillage. Pour moins de 10 personnes aucun permis spécial ou autograffo n’est nécessaire à tout bateau qui reste dans le port d’entrée de son choix. »

Nous n’avons pas l’intention de rester plus de 20 jours aux Galapagos, et nous avons choisi Isabella comme lieu de séjour, car c’est l’île la plus nature, qui devrait être moins touchée par le tourisme de masse.

Avant même de jeter l’ancre, nous sommes dans l’ambiance : d’un coté nous croisons des petits bateaux à moteurs, chargés de touristes, avec 2 à 3 moteurs surpuissants, sortant du mouillage à grande vitesse, d’un autre sur les bouées d’entrée, nous voyons nos premières otaries.

Une heure à peine après avoir jeté l’ancre, commence le match des autorités.

1ier round : deux jeunes militaires viennent nous voir, nous demandant notre  « autograffo ». Conversation difficile, eux ne parle pas anglais et nous pas espagnol. Ils nous font comprendre que l’on ne peut pas rester !! Nous essayons de contacter un agent (merci Noon site pour ses coordonnées), il ne répond pas. Statut Co, ils repartent.

2ieme round : Moins d’une heure plus tard, J.C (prononcez Jessie) Sotto, notre agent arrive en water taxi et demande au Capitaine, (Martial) de le suivre à terre (et accessoirement de payer le watertaxi). Sur le ponton, il lui explique, les tarifs (griffonnés sur des bouts de papiers usagés!). Nous savions que les Galapagos c’était cher, nous ne sommes pas déçus.

3ieme round : Une heure plus tard, le Capitaine du port débarque (ils s’ennuient sur cette île ou quoi ?). Il nous demande, si on a Pb de moteur : non, merci tout va bien. Si on a besoin d’eau : non merci on a un dessal’. Si on a un Pb quelconque…Martial, lui réponds (trop) honnêtement que tout va bien, que ce serait bien de refaire du gazole (ils font une photo de notre jauge à moitié vide). Alors le Capitaine nous explique, que c’est une tolérance le fait de rester 20 jours sans « autograffo » qui est accordée aux bateaux qui ont un Pb et qui nécessitent un stop. Qu’il va s’arranger pour que nous puissions refaire du gazole, mais après ouste dehors !! en attendant, interdiction de descendre à terre ! Gloups… il n’y a pas de « mais l’agent nous a dit que… » c’est lui le chef ici. Il ne faut absolument rien payer à personne, car après s’il nous met dehors ce sera perdu ! Nous savions que l’administration des Galápagos était pénible, mais c’est « encore mieux en vrai ». S’en suit une certaine tension à bord et un débat philosophique, sur le nécessité d’être honnête (ou pas !) en toutes circonstances !

4ieme round : J.C Sotto (l’agent) nous fait descendre à terre, nous explique qu’il a le bras long, qu’il va tout arranger, qu’il ne faut pas écouter « les clowns » qui sont à la capitainerie (!!), qu’on aura de ses nouvelles le lendemain. La journée a été longue et nous ne savons pas trop quoi penser de tout cela : qui va gagner ? L’agent dont la prime dépend de notre séjour, ou le capitaine qui n’a rien à gagner ?

5ieme round : le lendemain, J.C Sotto (VHF canal 67) nous demande d’aller le voir sur le ponton.

Il nous annonce qu’il a gagné le match, c’est bon on va pouvoir rester ! Nous sommes soulagés ! Mais il reste un Pb : nous n’avons pas assez de cash pour tout payer et sur cette île la CB, ils ne connaissent pas !! Pas de paiement, ni de retrait en CB !! il nous faut aller à Santa Cruz pour faire un retrait !! nous lui payerons la moitié et le reste après notre aller retour à la « capitale ». En repartant de notre entrevue, le Capitaine du port est sur le ponton et nous fait un signe rageur de son bras : dégagez, vous n’avez rien à faire ici. Du coup Martial fait toute la baie à petite vitesse, pour montrer sa bonne volonté. A l’arrivée au bateau, le chef de l’hôpital, un(e) médecin et un militaire sont là : visite médicale ! (Petite devinette : à quoi on reconnait le médecin dans un groupe ? c’est la seule qui porte un masque sur la boucheJ)

Adrien a « papauté » avec eux pour les faire patienter …en anglais s’il vous plait !

Vérification anti Ébola !! vous avez de la fièvre…non ….fin de la visite ! J’exagère à peine. La médecin n’a fait que remplir des papiers sans nous regarder ! Pendant ce temps nous discutons avec le chef de l’hôpital, qui est sur l’île depuis un mois. Il est jeune, très ouvert, nous souhaite un excellent « séjour au paradis ». Il nous dit que tous les soins hospitaliers sont gratuits et si besoin, nous pouvons en profiter. (C’est la seule personne qui nous parlera de gratuité sur cette île où tout est payant). A la fin de la visite, ils se prennent en photo sur notre bateau avant de repartir. Et là nous comprenons que c’est la première fois qu’ils font ce genre de visite.

Epilogue : 14h30 ils sont 5 à venir à bord pour « l’inspection ». JC Sotto, notre agent, un marinero de la capitainerie qui vérifie les éléments de sécurité (extincteurs, fusées,etc…). Une femme qui représente l’immigration, qui recopie consciencieusement nos passeports, un gars du parc national qui demande si on a des bidons pour récupérer de l’huile de vidange, regarde les moteurs…questions diverses sur nos rejets polluants possible, et un gars de l’hygiène. Ce dernier ouvre tous les placards, regarde partout avec un air grave (lui cherche plutôt à savoir si on a des passagers clandestins capables de perturber leur éco-système). Le seul moment où il esquisse un sourire est quand il passe devant les guitares de Martial. Il prélève dans notre stock 2 pamplemousses (je pense qu’il voulait les gouter), 2oignons et 4patates douces qui commençaient à s’abimer. Il n’y a pas vraiment de logique (pour nous) dans ce qu’ils font : ils demandent à Martial, si nous avons des boites à eaux noires mais ne nous demandent pas de les fermer, le nombre d’extincteurs, mais pas si ils sont révisés etc.…bref après 1h30 de palabres et papiers, nous sommes enfin en règle ! Ils repartent tous, et pour nous la pression retombe.

Nous sommes pressés d’aller nous balader et nous partons aussitôt. Au moment de prendre l’annexe, J.C nous appelle (encore ). En fait il s’arrange pour prendre en otage nos papiers le temps que nous lui payons le solde…la confiance règne. Il nous attend sur le ponton et du coup nous propose de nous faire faire un petit tour du coin.

Dès le ponton à annexe nous sommes dans un dortoir à otaries.

Ne cherchez pas un banc de libre …il n’y en a pas !

Derrière le ponton un petit chemin aménagé dans la mangrove.

J.C nous dit que la petite plage qui longe le chemin est une nurserie. Certains jours, les otaries partagent leur plage avec les iguanes et la marée qui monte.

Les places à l’ombre sont chères.

Notre agent est un homme retraité, qui a vécu en Californie et qui a une chemise hawaïenne pour chaque jour de la semaine. Il nous entraine dans un petit chemin

qui débouche sur une sorte de piscine municipale : c’est un grand bassin naturel ou ils ont aménagés un ponton où les gens peuvent se mettre à l’eau facilement…il ne manque plus que le plongeoir !

Il nous fait faire un tour de la petite ville, superettes, boulangerie … et l’église

Il y a pas mal d’hôtels (par rapport à la taille de la ville), d’agence de voyages qui proposent des sorties sur l’île et vers les autres îles. Pratiquement toute l’île est dans le parc national, et pour rentrer dans le parc, il faut un guide…payant évidemment. Business is business…

Le tourisme est le revenu principal des Galapagos. L’archipel reçoit chaque année 170000 touristes, pour 19000 habitants.

Au mouillage, nous étions 3 voiliers de passage et le reste étaient des gros bateaux chargés de touristes…Business is business…

Nous découvrons l’arbre à bouteilles, espèce endémique des Galápagos… J

Isabela est une île en forme d’hippocampe, encore jeune avec 8 volcans. C’est la plus grande des îles de l’archipel et la moins peuplée. L’équateur passe sur la tête de l’hippocampe et pourtant, les nuits sont fraîches, nous ne souffrons pas de la chaleur.

Nous prenons une journée de repos avant d’aller à Santa Cruz. Prix du billet 60$/pers. et à cette somme, il faut rajouter les watertaxis qui nous emmènent des pontons aux bateaux et vice versa !

Rdv au ponton (par où toute la vie de l’île passe) à 6h du mat. Vérification des sacs (pour voir si vous n’emmenez pas une otarie avec vousJ). On est vendredi et le ponton est plein de vacanciers avec des valises…changement d’équipes.

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Les réservations sont faites sur des bouts de papiers, de plusieurs agences en ville…ça patauge mais tout le monde finit par trouver sa place. Nous embarquons dans des bateaux à moteurs équipés de 2 ou 3 moteurs surpuissants et nous voilà partis pour 2h de tape-cul, barreur assis confortablement au dessus et nous entassés, en bas.

A l’arrivée à Santa Cruz …c’est une belle pagaille…

Il faut monter dans des watertaxis (pas oublier de les payer) pour aller au ponton qui est à 20m. Cela brasse en tous sens…

C’est à ce moment là que j’ai compris qu’aux Galápagos, l’essentiel est qu’un maximum de gens mangent sur le dos des touristes et on est loin du bien être des animaux (sauf si cela ramène des $$$-touristes), de l’écologie ou tout simplement du bien être des touristes….ce serait simple de faire un quai (un vrai), et d’avoir des bateaux de transport de passagers (et pas de pêche aux thons), mais cela ferait travailler moins de monde…

Dès que nous arrivons à sortir de la foule, nous nous dirigeons vers le distributeur de billets en face du quai d’arrivée. Temporairement en panne !Gloups…heureusement nous trouverons une banque à l’autre bout de la ville. Ouff !sauvés ! La petite ville de Puerto Ayora (Santa Cruz) n’est pas belle mais mieux achalandée qu’Isabella. Comme nous avons 4 à 5 h à tuer avant le retour, nous décidons de demander à un taxi de nous montrer l’île.

Il nous entraîne sur les hauteurs de l’île.

Les Galapagos sont des îles volcaniques. Le premier volcan s’éleva jusqu’à percer la surface de l’océan. Celui-ci par ses eaux froides figea les roches en fusion. Le combat entre le feu et l’eau sculpta une île. A peine, vit-elle le jour que son odyssée débuta. A une vitesse de 3 à 6 centimètres par an, elle s’éloigna de son lieu d’origine, laissant la place à une petite sœur qui a son tour surgit du fond des océans et suivit son aînée, empruntant le tapis roulant des courants magmatiques.
Les dernières nées furent Fernandina (l’île à l’ouest d’Isabella) et Isabella.

 

 

 

L’ensemble des îles s’articule autour d’une chaîne de volcans reliés à un unique plateau qui s’érige depuis le fond des océans et sur lequel buttent quatre courants océaniques majeurs, dont le courant froid de Humboldt venu du sud, le courant profond et froid de Cornwell venu de l’ouest, le courant chaud de Panama venu du Nord…

 

Notre taxi nous entraine vers des tunnels de lave, les plus grands d’Amérique du sud, paraît-il ! 900m de long, ces tunnels sont des poches d’air dans la lave.

C’est immense et nous avons l’impression de d’être dans une mine creusée par l’homme.

Ensuite notre taxi, après avoir renégocié son prix, nous emmène vers un mirador.

On passe par un petit sentier, couvert de pétales d’une fleur endémique (c’est notre taxi qui le dit)

 

 

 


La vue au sommet est époustouflante. Coté pile on peut voir l’île de San Cristobal.


 



Coté face, l’ancien volcan et ses pentes fertiles.

Nous nous rendons ensuite en haut d’un ancien cratère. Les pentes abruptes sont entièrement recouvertes de végétation.

En redescendant, nous nous arrêtons devant un petit bar, où il nous faut payer un droit de passage. Business is business. Devant le bar, une petite mare avec des oiseaux….endémiques des Galápagos ?? J

Au retour le taxi nous dépose devant un très bon resto local et pas cher (espèce en voix de disparition aux Galapagos ?)

Pour le retour, il y a eu surbooking sur notre bateau, ils nous ont donc recasé sur un autre bateau, après nous avoir demandé 4 fois notre nom…j’ai bien cru qu’on ne rentrerait pas ce soir là. Il y avait sur le ponton, énormément de monde, des vacanciers fraichement débarqués, avec d’énormes valises. Et au milieu de tout ce monde une otarie, qui semblait payée par le syndicat d’initiative, pour faire la belle.

Dans le bateau du retour, nous étions toujours mal assis, mais avec des locaux : des lycéens qui rentrent chez eux pour le weekend, une maman avec un bébé de 5 jours et à coté de moi, une dame qui parlait un peu Français avec 2 petits enfants. Elle me raconte que son mari est parti vivre 5 ans en France, qu’il parle français et qu’il est guide pour des groupes de Français (ah bon ! il y a beaucoup de Français qui viennent en vacances ici!!). Elle travaille pour un groupe hôtelier. Elle vient de Quito, la capitale et la vie n’est pas facile pour elle. Elle est contente car à Santa Cruz il y a une école pour son fils. Mais elle reconnait qu’il y a beaucoup d’opportunités (professionnellement parlant) et ils espèrent se mettre à leur compte, bientôt.

De retour sur Ylang, nous nous rendons compte que nous avons des invitées : des demoiselles à moustaches.

Adrien et moi sommes hilares, le capitaine moins…il faut reconnaitre, qu’elles sentent fort le poisson (du coup cela attire les mouches), et qu’elles nous laissent des crottes qui ressemblent à du ciment.

L’archipel vécut un long répit, à l’abri des regards. Il se développa à son rythme accueillant oiseaux, reptiles, insectes.

Parmi les mammifères, les seuls à trouver le chemin vers l’archipel furent marins.

En raison de la situation de l’archipel au confluent des quatre courants les plus complexes du Pacifique, des espèces venues des antipodes y élurent domicile. Il en est ainsi des otaries. Celles que nous voyons sur Isabella sont d’une espèce venue de Californie.

Le lendemain nous partons voir le centre des tortues. Au bout du village, il y a un sentier aménagé.

 

Le sentier longe des étangs, où nous pouvons observer des oiseaux

 

En plein boulot…

Au bout du chemin un centre de reproduction de tortues terrestres, avec un panneau assez explicite…

Par des analyses d’ADN, il a été prouvé que chaque île, voire chaque volcan de l’archipel possède son espèce dévouée. Sept des douze espèces de tortues géantes recensées dans le monde vivent aux Galapagos, dont cinq sur l’unique île d’Isabela.

Leur carapace bombée leur permet de se faufiler dans une nature envahie de végétation sans s’accrocher aux branches.

Dans ce centre, ils récupèrent les œufs, les mettent en couveuse et..

 

Mais il est une île, où la vie n’est pas un Eden végétal. Española est restée aride. Les tortues n’y trouvent pas leur nourriture à même le sol comme sur les voisines d’Isabela ou de Santa Cruz. Ainsi, leur carapace s’est développée avec un rebord autour du cou pour leur permettre de le tendre au maximum et d’aller chercher leur pitance sur les branches des arbustes. Cette carapace particulière que seules les tortues d’Española ont développée ressemble à une selle de cheval, qui se dit en espagnol « Galapago ».

Voici un nom tout trouvé, pour un archipel !

Les tortues géantes peuvent vivre 150ans.

 

Le courant de Cromwell qui est un courant océanique profond, bute sur les façades sous-marines de l’archipel et fait remonter des nutriments à la surface. Les eaux des Galápagos sont donc par la présence de nourriture abondante, très poissonneuses. Et nous pouvons l’observer depuis le pont d’Ylang.

En plus des otaries facétieuses, nous voyons des raies et des petits requins (d’environ un mètre).

 

 

Notre mouillage est proche des îles Tintoreras, qui font partie du Parc National. Il faut donc payer un guide pour y aller…

Nous attendons la fin de journée, les derniers touristes partis, je prends le paddle, Martial et Adrien leurs palmes et leur masque et discrètement nous nous dirigeons vers ces îles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur une petite plage, nous voyons une otarie se gratter le dos, et à son air on voit que cela fait du bien.

En la regardant, je me dis que si je dois me réincarner, j’aimerais que ce soit en otarie d’Isabella. Elles sont les reines de cette île. De leur coté Martial et Adrien croise une énorme tortue dans l’eau mais les fonds sont décevants.

J’y retournerais toute seule un autre soir sur cette petite plage et j’y débarquerais. Je suis d’abord déçue, car il y a là une dizaine de bouteilles plastiques qui trainent, ramenées par la mer. Partout ils nous font la leçon, pour ne rien jeter à la mer, mais visiblement tout le monde ne respecte pas, et visiblement, les endroits non fréquentés par les touristes, ne sont pas entretenus… le mythe écologique se heurte à la réalité économique.

Juste un peu plus loin, je tombe sur un « nid » d’iguanes.

J’ai tout d’abord un mouvement de répulsion, Bon Dieu qu’ils sont laids!

Leur aspect se marie si bien avec la roche volcanique qu’ils se confondent au rivage. Les iguanes marins des Galápagos sont les seuls « lézards » au monde à avoir adopté l’élément marin. Ces dragons ne crachent pas de feu, mais de l’eau salée. Ils éternuent et expectorent par leurs narines le surplus de sel emmagasiné dans leur corps lors de leurs plongées sur les pâturages océaniques où ils se nourrissent d’algues vertes. Ils se sont formidablement bien adaptés à ce milieu.(merci Darwin)

Et puis à force de les photographier, je finis par leur trouver un air sympathique.

A regarder de plus prés, ils ont l’air de sourire en permanence…

Nous les voyons passer devant le bateau de temps en temps, ils ont même un air un peu penaud quand ils nagent

Celui là a un regard de tombeur !… J

70.PANAMA CITY ET LES PERLAS

Le lendemain du passage du canal, Marie-Noëlle et Didier, nous quittent, retournant vers leur bateau et leur voyage. Aussitôt nous descendons à terre, pour aller chercher notre commande. Notre chaine de mouillage est toute rouillée(en 2,5 ans !! super qualité !L). Elle salie l’avant du bateau en permanence, nous n’avons plus confiance en sa solidité et Martial, après avoir chercher partout aux ABC et en Colombie, en a commandé une aux US(détaxée système Arturo-West Marine) qui devrait être arrivée.

A la sortie du ponton où nous avons laissé notre annexe on nous indique le tarif pour l’annexe :35$+ 12$/personne !! pour la semaine, juste pour l’annexe ! Nous décidons de fuir ce port si « accueillant ».



Nous quittons la Playita (mouillage n°1), nous faisons le tour pour nous mouiller à Las Brisas (mouillage n°2). Nous avons une vue en direct sur Panama City.

 


Après Portobelo le contraste est saisissant.

Les Wigwam sont mouillés là et Adrien ravi, retrouve Clémence et Paul.

L’ambiance du mouillage est un peu « destroy ». Il y a des bateaux qui sont ancrés là depuis des années, des poubelles flottent. Lors du creusement du Canal, une partie de la terre avait servie pour faire une route (et une piste cyclable) qui relie les 3 îles au continent. De cette route, dans un taxi j’ai pris en photo le pont des Amériques.


Aujourd’hui avec l’agrandissement du canal, ils doublent cette voie, il faut dire que les 3 îles et leurs ports sont un lieu de ballade privilégié pour les Panaméens le weekend. Nous avons donc en fond sonore le bruit des camions, youpi !

Le plus mémorable est le ponton à annexes. Le (seul) coté positif est qu’il est gratuit. Il y a une sorte de quai en béton, délabré, surveillé par des militaires (pourquoi ?)avec au bout un escalier en pierres qui descend dans la mer. A coté de cet escalier, une sorte de ponton flottant rouillé où on peut attacher notre dinghy. Et pour rejoindre l’escalier une petite barcasse instable, attachée à un va et vient. A cela il faut rajouter des marées importantes rendant l’escalier glissant à marée basse et certains jours une houle rajoute une dose de sel à nos descentes à terre déjà pimentés. Le seul qui ne trouve rien à redire est :


 

C’est par là que nous avons chargé 50m de chaine de 10 mais surtout un énorme avitaillement : le prochain supermarché est dans 6 mois !!

Heureusement Sylvie de Wigwam est venue me briffer sur les différents supermarchés, magasins etc…mais malgré cela ce fut un parcours de combattant (nous avons fait 4 grandes surfaces différentes !).

On m’avait vanté la qualité et les prix de l’approvisionnement à Panama. Pour les prix je suis très déçue : ils sont proches de ceux que nous avons en France. (Isabelle du restaurant de Panamarina m’avait expliqué que les prix ont flambés en 2-3 ans).

Nous avons eu du mal à trouver les produits indispensables à notre survie : riz basmati (on en trouve pas ! le Panama étant producteur de riz, le riz d’importation est lourdement taxé voir introuvable), les saucisses fumées (le rougail saucisses étant notre plat féticheJ), et surtout des tablettes de chocolat (noir pour moi) pour notre moral…

A la sortie des supermarchés, des vendeurs de billets de loteries, de rêves…


Chaque épopée se fait en taxi, qu’il faut négocier…et ne parlant pas espagnol, nous sommes assez mauvais à ce jeu là, impression d’être pris pour des idiots.

La plupart des endroits que nous traversons sont…moches


Avec des énormes différances suivant les quartiers


Décidemment nous avons du mal à nous attacher au Panama ….


 

Au retour de la 3ieme virée, nous tombons sur un taxi qui parle anglais. Il nous explique que son père est venu de la Barbade pour la construction du canal, avec des hommes de toute la     zone caraïbe et des indiens. A la fin de la construction, ils sont restés vivre là. Ce qui fait que le Panama est pays avec beaucoup d’origines humaines différentes, dont l’histoire débute avec le canal, sans vraiment de traditions qui lui sont propres (à part dans les San Blas).

Notre taximan a 70ans, est retraité et il continu à travailler. Quand je lui demande si la vie est agréable pour lui ici, il me répond qu’il est libre et donc heureux (on a oublié cette notion en France !)

Nous prenons rdv avec lui le lendemain, pour faire un tour de tout ce qu’il nous manque et surtout aller au grand marché, sorte de Rungis local.


C’est le seul endroit que j’ai apprécié : les prix sont très corrects et surtout les fruits et légumes de première fraicheur : nous en mangerons jusqu’aux Galápagos et même après ! (pamplemousses à chacun de mes petits dej’ pendant un mois !)

Le soir Panama city s’illuminait comme un sapin de Noël et certains soirs nous avons même eu des petits feux d’artifices entre les tours.


Adrien de son coté profite de la présence de ses copains : Pauline et Basile rencontrés à Panamarina sont à La Playita, Clémence et Paul sont de notre coté. Un soir nos 5 ados se font une soirée pizzas/glaces sans les parents (que rêver de mieux ?). Adrien a la bananeJ

Le dimanche les magasins étant fermés nous nous octroyons une pause touristique. Nous partons pour le marché aux poissons.


Il y a là des femmes Kuna en habits traditionnels qui tiennent des stands : mélange de modernité et de traditions.


Le marché est entouré de petits restaurants où l’on mangera évidement du poisson.

Juste à coté du marché, le port de pêche…c’est là que l’on se rend mieux compte de l’importance des marées…et là vous n’avez pas l’odeur qui nous a pris à la gorge


C’est de là que démarre une sorte de « promenade des Anglais » panaméenne.


Les gens se détendent, font du sport dans des espaces aménagés, du vélo, des enfants jouent avec des petits jets d’eau, etc…


Nous nous dirigeons ensuite vers le vieux quartier, haut lieux touristique.

Nous retrouvons un petit peu l’ambiance de Carthagène.


Mais il y a encore beaucoup de bâtiments à rénover, « des coups de fusils à faire », dirait notre copain Marcel !


 

Nous débouchons sur la place de l’indépendance : célébration de l’indépendance du Panama vis-à-vis de la Colombie. L’église vient d’être rénovée (il y a encore des échafaudages)


Et juste à coté le palais Bolivar qui abrite les ministères.

 



 

En face d’anciennes demeures de notables, transformées en restaurant pour touristes.



 

Comme toutes les zones touristiques il y a des marchands de souvenirs


 


Nous avons vu plus de femmes Kuna en habits traditionnels à Panama City que dans les îles San Blas !


Le téléphone portable fait maintenant partie de la tenue Kuna J

Les vendeurs de glaces ici ont des petites charrettes, avec un gros bloc de glace qu’ils râpent et vous rajoutent un sirop dessus… beaucoup plus pittoresque qu’une machine qui tourne avec un jus orange fluo…

 


 

Pour avoir initié, sans succès la construction du canal, la France a eu un lot de consolation : la Plaza de Francia avec un obélisque( au centre et un à droite sur les escaliers J).


Du haut des escaliers, nous découvrons une vue panoramique sur notre mouillage et sur la ville. En premier plan, une route qu’ils ont construit sur la mer pour améliorer la circulation.

 

 

 


Comme toutes les grandes villes, les bouchons aux heures de pointe restent un problème. (Merci à Marie-Noëlle pour la photo)


Au bout de 5 jours, nous sommes prêts, nouvelle chaine à poste, baille à mouillage toute propre, Ylang plein comme un œuf, tablettes de chocolat sous la main, nous sommes impatients de partir.

Il ne manque que le plein de gazole, mais Flamenco Marina a une pompe et nous ferons le plein sur la route du départ.

Le lendemain, à 8h30 nous sommes devant la pompe et …nous nous faisons jeter !! il faut prendre RDV et il n’y a pas de place avant 11h ! et pas question de rester amarrés sur un des nombreux quais vides à l’entrée en attendant ! Mais qu’ils sont sympathiques !



Nous retournons donc nous mouiller à l’extérieur en attendant notre tour. L’avantage c’est que nous pouvons faire le plein d’eau gratuitement en même temps et que nous payons notre gazole détaxé car nous partons du Panama. Nous finissons à 13h et nous remettons notre départ au lendemain L

Nous partons pour les Perlas, archipel situé à 40Miles (80km) au sud est de Panama City. Le trajet se fait en 5h (8 nœuds de moyenne), le vent à 25 nœuds par instants, on trace.

On nous avait dit que la zone était poissonneuse, mais ce fut impressionnant. Il suffisait de 10mn pour que la ligne fasse mouche !


 

Comme repère de taille, le pied d’Adrien qui chausse maintenant du 40 (fillette).

Nous finirons par ne plus mettre la ligne à l’eau, la pêche étant déjà conséquente. A l’arrivée, je passe mon après midi à nettoyer et conditionner le poisson en sachets congélateur.

Notre premier stop est dans l’île Cantadora. Etant donné que c’est l’île la plus proche de Panama, c’est aussi la plus touristique.


Nous n’y passerons qu’une nuit. Le lendemain départ pour l’île de Pedro Gonzales. Nous sommes partis depuis une petite demi heure, tranquilles sous gennaker quand on voit une annexe qui se dirige vers nous : c’est Clémence et Paul de Wigwam qui nous ont repérés de loin et qui viennent nous chercher. Demi-tour, nous partons nous mouiller à coté d’eux (mouillage 2).

 


Nous sommes entre 2 îles bordées de plages de sable blanc. Les enfants ne résistent pas à l’appel : ils passent l’après midi à faire du skimboard et des recherches de coquillages.

Le soir nous prendrons un apéro mémorable sur Wigwam, où le rhum nous fera « philosopher » jusqu’à 5h du mat !!!

 


Nous nous quittons le lendemain : eux iront à l’île de Pâques, nous aux Galápagos et nous espérons les revoir aux Marquises…

Nous naviguons ce jour là dans un dédale d’îlots jusqu’à San Pedro.


A San Pedro, nous trouvons un complexe touristique en pleine construction et un mouillage très mal abrité (nous avons un vent de nord –est). Nous repartons donc pour San José que nous atteignons en fin de journée.

Nous arrivons dans une grande baie sereine et calme où nous sommes seuls. Et partout « ça saute ». Mais cela ne ressemble pas des chasses de poissons. En nous rapprochant, à l’aide de jumelles, nous découvrons que ce sont des petites raies Manta qui sautent !!


Nous restons médusés par le ballet, moment magique.

Une fois l’ancre jetée, elles se rapprochent du bateau, mais sauteront toujours à distance.


 

A ce moment là je me pose pas mal de questions : pourquoi sortent elles le bout de leurs nageoires pour nager ? Pourquoi sautent-elles ?


Adrien ne résiste pas à l’appel de la plage.


 


 

Le matin ce sont les vaches qui profitent de la plage.


Nous quittons avec regret cette si belle baie, pour rejoindre Isla del Rey où il y a des villages et où grâce à nos cartes 3G nous espérons avoir une dernière fois du wifi avant la traversée pour les Galápagos.

Dès notre arrivée au village d’Esméralda, un homme vient vers nous en pirogue.


Il veut nous vendre des bananes, des papayes, mais nous avons fait le plein. Nous lui offrons des T-shirts, une casquette et il retrouve le sourire. N’ayant aucun réseau sur mon portable, je lui demande s’ils ont le téléphone. Il nous répond fièrement que oui il y a une cabine téléphonique dans le village !

Je regarde ce village, les maisons sont en dur, il a l’air propre, des enfants jouent au foot sur la plage en riant et chose incroyable le portable n’est pas arrivé jusque là !! même au fin fond de Madagascar, nous avions vu des portables dans des coins perdus !

Du coup, nous continuons notre route jusqu’à la baie voisine mieux abritée, accompagnés par un vol de pélicans.


Le lendemain, nous sommes abordés par deux pirogues avec des enfants. Eux aussi veulent nous vendre des bananes, et à eux aussi nous offrons des T-shirt et des stylos.


Nous échangeons nos prénoms, des sourires.

L’adulte qui les accompagne nous montre des petites perles qu’il trouve sur la plage, si on a bien compris.

Visiblement ce midi ce sera cari d’iguane pour eux.


C’est la fin de notre séjour aux Perlas, eux repartent vers les autres bateaux dans la baie (essayer de vendre leurs bananes) et nous nous partons pour les Galápagos.

 


 

 


 


69.LE CANAL DE PANAMA

Nous partons de Portobelo le matin même du passage du canal. La mer est belle, le trajet est agréable sous génaker. Nos nouveaux équipiers Marie-Noëlle et Didier ont l’air d’apprécier la ballade.

Nous avons rdv avec info info à Shelter Bay pour récupérer 8 grosses défenses et 4 gros bouts (= cordes de marins pour ceux qui ne le sont pas). L’étape suivante est de se rendre sur le flat pour attendre le pilote. (2Milles de la marina)

LE FLAT : Il n’y a aucune possibilité de débarquer à terre, pas de moyen de communication… C’est la salle d’embarquement du canal. Cela donne un peu l’effet d’être prisonnier dans son bateau au milieu des cargos. A tribord, les cargos déchargent les containers, pas très loin du mouillage et à bâbord les cargos pour le passage du canal passent en levant des belles vagues.

Eh !! il y en a qui trichent pour passer le canal….on a les nomsJ.

Nous arrivons sur le flat vers midi et notre pilote arrivera vers 18h. Nous faisons un peu plus connaissance avec Didier et Marie-Noëlle qui ont pleins de savoureuses histoires de voyages à nous raconter.

Martial et Didier attachent des cousins sur les panneaux solaires. Sur les quais du canal, il y a des hommes qui vont nous lancer des pommes de toulines (sorte de grosse boule faite en cordages) auxquelles nous devons attacher nos amarres. Une pomme de Touline mal lancée peut endommager un panneau solaire ou l’éolienne. Mais la vraie parade est de se tenir en avant du mat pour les réceptionner, loin des appendices fragiles.

Il fallut attendre 1880 et l’audace française (ça il fallait le dire tout de mêmeJ) pour tenter de réaliser un passage au sein de l’Amérique centrale avec Ferdinand de Lesseps (oui celui là même qui a construit Suez). Les maladies et la corruption eurent raison de ce projet au bout de 20ans. La reprise de flambeau par les Américains fut une totale réussite. Je ne vous détaillerais pas l’histoire de la construction du canal, il y a de nombreux écrits la concernant.

Fin des travaux : 1914

Prix total : 388 millions de dollars (de l’époque)

Prix en vies : 27 000 (un des talents de l’équipe américaine est d’avoir engagé une grosse équipe médicale, compétente qui a su bloquer la fièvre jaune et la malaria)

Nombre d’écluses : 6

Nombre de m3 d’eau dégagés : 259 millions

Durée du transit par bateau : 8 à 10 heures

Bateaux en transit : 14 000 par an (une moyenne de 40 navires par jour)

Distance de Colon à Panama City (lac Gatun inclus): 80 km

Dénivellation totale en 3 écluses : 26 mètres

Largeur des écluses : 33 mètres

Longueur des écluses : 300 mètres

Poids d’un battant de porte : 70 tonnes (forme conçue pour flotter)

En 1979 commence le processus de cession du canal à l’état Panaméen. En 2006 les panaméens votèrent par référendum l’extension du projet qui devrait permettre le passage de navires beaucoup plus grands.

Le cout moyen d’un passage est de 100 000$ (toujours moins cher qu’un passage par le Horn qu’ils disent !)

Couts de passages records : 419000$ pour un bateau de croisière et 0,36$ pour Richard Halliburton qui a passé le canal à la nage !

Comme promis vers 18h, arrivée de notre pilote. Il s’appelle Roy cela fait 30ans qu’il fait des transits… il doit bien connaitre !

Au début il est un peu décontenancé quand Martial lui dit que ce sera moi le barreur, mais en fin de parcours il n’arrête pas de me lancer des fleurs (il parait que c’était mieux que certains hommes…c’est direJ).

Roy nous explique que nous passons derrière un porte-containers qui est très chargé et qui avance lentement. Il nous fait donc partir en dernier, très lentement et il a bien raison.

Il me répète que lui est payé pour stresser et moi je peux me détendre…ouah !

Nous passons 3 bateaux de front : 2 catamarans et un monocoque.

Nous amarrons les 3 bateaux ensemble avant de rentrer dans l’écluse et nous ferons les 3 écluses jusqu’au lac de Gatún ainsi. Nous sommes sur le coté babord (gauche) du groupe de bateaux, et du coup nous aurons besoin des amarres seulement sur babord. Martial et Didier s’y collent, Marie Noëlle et Adrien appareils photos en mains couvrent l’événement.

Ca y est nous rentrons dans la première écluse. Envoi des pommes de toulines, Martial accroche notre amarre, qui sera récupérée sur le quai tout la haut et fixée sur une bitte d’amarrage.

 

les portes de l’atlantique se ferment.

 

Ensuite l’écluse se remplie…une petite vue sur notre sondeur (il y a 12m quand on arrive dans l’écluse et 21m quand les opérations sont finies !)

Autour des bateaux beaucoup de remous.

Au fur et à mesure que nous montons, nos deux handliners Didier et Martial doivent retendre les amarres.

Le canal a deux voix en parallèles et quand un coté se remplit, l’autre se vide.

En fin d’opération la première marche est déjà impressionnante.

Nous passerons ainsi 3 écluses, et la 3ieme ouvrant sur le lac Gatún a une double porte.

Voici quelques photos prises par Marie Noëlle et Didier qui étaient venus « visiter » les écluses de jour.

Le dénivelé est encore plus impressionnant de jour.

C’est vrai qu’il est un peu juste ce canal…quelqu’un a un chausse pied ?

A l’arrivée sur le lac Gatún nous nous désaccouplons. 20mn de nav’ nous arrivons à la bouée où l’on doit passer la nuit. Il n’y a que deux bouées, (le mouillage est de toutes façons profond). Nous serons donc 4 bateaux sur la bouée !! Heureusement qu’il n’y a pas de vent ! Roy nous quitte. Nous ne tardons pas à dormir, la journée a été longue…

Le lendemain j’ai l’impression d’être dans un port.

Le rdv pour réceptionner le nouveau pilot est à 6h30 !dur dur, le réveil. Didier pour qui c’était un rêve de se baigner dans le lac Gatún se met à l’eau au réveil, entrainant Martial. Eau douce à 30°C ! un plaisir. Mais je ne veux pas aller à l’eau, nous attendons le pilote incessamment sous peu….qui arrive à 8h !! je suis un peu en colère, on aurait pu dormir plus et se baigner tranquillement.

Le nouveau pilote est jeune, pas méchant (heureusement) mais un peu insipide, sans discussion et quasiment inutile.

Nous partons rapidement vers le Banana Channel qui est en fait un raccourci (champêtre) réservé aux bateaux de plaisance.

Le lac Gatún a été formé par un barrage de 2,4km. Au moment de sa construction c’était le plus grand barrage du monde. Le lac couvre une surface de 423km2, se trouve à 32m au dessus du niveau de la mer.

C’est une réserve et seule une île est occupée par des scientifiques.

Après le Banana Chanel,nous rejoignons le canal où passent les cargos.

Ils sont en train d’élargir le canal pour permettre aux supertankers de se croiser sans Pb et partout nous croisons des engins venus d’une autre planète.

Et voici le petit dernier de la famille, qui a encore du mal à naviguer correctement.

Adrien se tourne vers moi et me demande d’un coup : tu connais le comble pour un remorqueur ?

De se faire remorquer, évidement …

Nous approchons du pont du Centenaire.

Les entailles faites dans la roche à ce niveau sont impressionnantes.

Pour avoir idée de l’échelle, il faut regarder le semi-remorque qui passe sur le pont, à coté du poteau droit.

 

 

A cause du manque de clairvoyance de notre pilote, nous avons mangé le traditionnel rougail saucisses avec un total manque de savoir vivre d’après Didier : les femmes et les serviteurs AVANT les hommes-capitaines !

Nous nous sommes relayés à la barre alors qu’1/4 h plus tard, nous étions attachés à une bouée à attendre que les autres équipages mangent !

Après le repas les équipes de bateaux se reforment (pour nous les mêmes que la veille, on ne change pas une équipe qui gagne !).

Et nous nous présentons à la première écluse descendante Pedro Miguel.

 

 

Un Panamax (bateau de la taille maximum que peut accueillir le canal) est déjà dans le canal montant. Il est tenu par des « mulettas » des petites locomotives qui tirent les cargos et autres portes containers dans les écluses.

Et de notre coté, les lanceurs de pommes de touline sont prêts.

Cette fois ci nous sommes avec un groupe de 3 autres voiliers dans l’écluse

Nous descendons, le Panamax monte. Du coup cette fois Didier et Martial lâchent les amarres au fur et à mesure.

Nous avons un petit lac à traverser pour arriver à la dernière écluse Miraflores.

Dernière écluse, dernier lancé de touline.

Dans cette écluse nous nous sentons observés : il y a un bâtiment avec beaucoup de monde au balcon qui regardent les bateaux passer et nous faisant des signes.

Mais surtout il y a des caméras qui filment l’écluse. Franck et Mickael sont derrière leur ordinateur en France et nous regardent, nous faisons de grands signes pour qu’ils nous situent…et ce sont les gens sur les balcons qui nous répondent !

Malheureusement les images sont minuscules et on peut à peine nous reconnaitre


Mais ils étaient avec nous le temps d’une écluse et cela nous a fait plaisir.

Miraflores est une double écluse, et certains profitent de la fermeture de portes pour changer de rive.

C’est Martial qui nous ouvre les portes J …trop fort mon capitaine.

 

 

Encore une marche et la dernière porte s’ouvre sur le Pacifique.

 

Les premiers à nous accueillir sont les Pélicans.

Nous naviguons maintenant librement.

 

C’est Adrien qui prend la barre pour passer le pont des Amériques.

A la sortie du pont nous rendons le pilote, les bouts et les défenses et nous nous dirigeons vers la Playita. C’est un port qui fait partie d’une des 3 îles qui ont été reliées au continent avec les déblais enlevés lors de la construction du canal.

En longeant ce qui est maintenant une presqu’île nous apercevons Panama city.

Marie-Noëlle et Didier nous ont amené une très bonne bouteille de champagne et nous fêtons notre arrivée dans le Pacifique.

Merci à tous les deux pour votre aide, votre bonne humeur permanente, cela a été un plaisir de partager ce passage avec vous.

Et merci à Marie-Noëlle pour ses photos.

Petit bilan du passage du canal

Il y a deux blogs qui décrivent très précisément le passage :

http://etoile-de-lune.net/edl/panama/index.html
passage en 2010, très détaillé

http://moana.blogs.stw.fr/canal-de-panama.html
passage en juin 2014 avec le même agent que nous

 

Nous avions beaucoup lu d’infos pour ce passage, de messages un peu inquiétants. En fait cela a été facile, sans l’ombre d’un problème. Les remous dans les écluses sont impressionnants mais ne déstabilisent pas les bateaux.

Beaucoup de questions sur la vitesse du bateau… Nous avons navigué dans le lac Gatún tranquillement à 6,5 nœuds et sommes arrivés en avance à l’écluse. L’administration du canal gère très bien les groupes de bateaux en fonction de leur taille et de leur vitesse.

Le système est bien rodé et est fait pour laisser de la marge : on nous impose 4 bouts et 4 handliners mais la plupart du temps 2 suffisent.

On nous avait fait la leçon sur les repas et l’eau capsulée que nous devions servir aux pilotes. En fait ils ont mangé et bu comme nous et semblaient en être satisfaits.

Il était question que nous ayons tout à payé en cash avec ce que cela suppose de jongleries bancaires, nous avons tout payé à notre agent en CB. Nous n’avons pas non plus eu de caution à déposer.

Bref ce fut deux jours assez faciles et agréables.

Nous avons payé  à Eric Galvez notre agent:

-passage 800$

-inspection. 54$

-security fees 130$

-défenses et bouts 60$

-frais bancaires. 60$

-agent Info Info. 350$

-sortie de Panama. 35$

 

 

68.PORTOBELLO

Nous quittons Panamarina bien décidés à passer THE canal au plus vite, mais le timing du canal nous impose une étape supplémentaire.

Après une petite matinée de navigation tranquille, nous arrivons à l’entrée du canal de Panama.

Depuis Gibraltar je n’avais pas revu autant d’AIS sur notre écran (pour les non marin l’AIS est un code donné à un bateau est qui permet de l’identifier et surtout de le repérer. Chaque petit triangle bleu est un bateau).

L’entrée du canal est protégée par deux énormes digues : les breaks water

Nous longeons à l’intérieur le break water ouest pour rejoindre Shelter Bay.

C’est dans cette marina que nous rejoint Eric Galvez l’agent que nous avons contacté pour nous aider à passer le canal. Nous l’appelons info info car c’est le titre de tous ses emails. Quelques photocopies, quelques papiers remplis plus tard, il nous explique les procédures. La première des opérations est le « mesurement » du bateau, fait par un agent officiel. Info info n’arrivera pas à nous avoir le rdv le lendemain(les bateaux commerciaux sont prioritaires), mais le surlendemain. L’avantage est que nous n’avons pas à nous déplacer, l’officier vient dans la marina.

La marina est assez chère (74$/nuit pour Ylang +l’électricité+wifi) mais l’eau est comprise dans le prix. Nous profitons de cette pause pour tout briquer « du sol au plafond ». Autre avantage de cette marina : un bus gratuit (2 fois par jour) qui vous emmène à Colon dans une zone commerciale. Une grosse demi-heure de route à l’aller, 1h et demi au retour : Colon est sur la rive opposée à Shelter Bay, nous devons traverser le canal. Au retour le pont est bloqué, nous devons laisser passer 2 cargos. Le bus nous fait passer au départ de la marina par une zone où il y a des bâtiments laissés à l’abandon, une ancienne piste d’aéroport, une sorte de cité fantôme. Il semblerait que cette zone appartiennent aux américains, qu’ils l’utilisaient pendant et après la construction du canal mais depuis leur départ…

Nous retrouvons dans la marina un certain nombre de bateaux rencontrés à Bonaire, et l’ambiance bon chic, bon genre très américaine contraste avec Panamarina.

Le jeudi en fin de matinée un inspecteur passe mesurer le bateau. Pour les bateaux de plaisance, il y a un prix pour tous les bateaux de moins de 15m et au-delà on change de tranche et de prix. Mais au-delà du prix, ils peaufinent leures mesures et leurs questions pour organiser le passage avec d’autres bateaux. Les bateaux de notre taille passent par deux voir par 3 de front comme nous le feront.

L’inspecteur remplira un nombre impressionnant de papiers (qu’il devra retranscrire sur un ordi l’après midi !! encore une administration bien organiséeJ ). Il nous fait des recommandations pour les pilotes que nous devons accueillir pour le canal : avez-vous des toilettes ?(non nous on fait comme les oiseaux, un peu partout sur le pont !!), de l’eau encapsulée ? et les repas, prévoir sandwichs pour les écluses montantes et petit dej et repas (rassasiant nous a-t-il demandé !!) pour le lendemain…heureusement nous avons fait des courses.

Il nous donne le N° d’identification qu’Ylang gardera toute sa carrière.

 

 

 

 

 

Malheureusement Info Info n’arrivera pas à nous avoir un rdv pour le vendredi, pour le passage du canal, mais seulement le mardi d’après.

Nous payons et nous décidons de retourner à Portobello que nous n’avions pas vraiment vu. La remontée face au vent fut un peu dure (Ylang n’aime pas trop le près et moi non plus !), mais nous jetons notre ancre avant la nuit dans une grande baie calme.

Portobello est en fait un site historique. C’est en 1572 que Sir Francis Drake est secrètement chargé par la reine d’Angleterre, Elisabeth Ier, de piller les ports espagnols de la mer des Caraïbes. Drake reçoit le commandement de deux navires. Arrivé sur les côtes de l’isthme de Panama, Drake incendie les cases en bambous et les toits de palmes de Nombre de Dios qui est à cette époque le site depuis lequel, l’or et l’argent des Amérindiens embarque sur les galions à destination de Séville. Drake, à la suite de cet assaut, retourne en Angleterre, auréolé de ses exploits de corsaire, car ses bateaux sont chargés d’or et d’argent espagnol.

La destruction totale de Nombre de Dios incite les Espagnols à trouver un meilleur abri pour leur port de commerce. Ils trouvent à quelques milles à l’ouest, la baie de Portobelo. Le site est choisi pour sa large baie, et ses eaux profondes. La rade peut accueillir plusieurs flottes de galions. Portobelo est plus facile à défendre contre les invasions étrangères.

En 1597, les travaux débutent et les premiers forts et batteries sont construits. Entre 1574 et 1702, 45 flottes de galions font escales à Portobelo. Chacun rapporte à la mère patrie une cargaison évaluée à 30 millions de pesos. Soit un milliard trois cent cinquante mille pesos en plus d’un siècle. Pas étonnant que ces sommes fassent tourner les têtes et attisent les convoitises des nations concurrentes.

Entre 1597 et 1739, Portobelo subira 7 assauts mémorables de piraterie.

En 1630, l’or, les pierres précieuses, l’argent, le bois, les denrées telles que les épices et le tabac excitent l’intérêt de l’état espagnol. Il édifie la casa de la Aduana. Les marchandises à destination des marchés européens transiteront par cette imposante bâtisse afin d’en calculer la taxe.(début des frais de douanes ?)


En 1668, le village connaît un essor considérable. Quatre cents familles y vivent en permanence. La population gonfle jusqu’à 8000 âmes lorsque marchands et notables espagnoles séjournent à Portobelo. Cette année-là, à l’intense trafic maritime se joint l’armada de Morgan. Avec 460 hommes, il met le village à feu et à sang, au passage il détruit complètement l’invincible fort San Felipe. Pour ses assauts victorieux, le flibustier Morgan est, en 1672, promu gouverneur de la Jamaïque.


Il ne reste plus grand-chose de ce fort, preuve de la violence des combats de l’époque, mais ce qui nous a impressionné ce sont les « pierres » taillées dans du corail.

D’où venait tout ce corail ? Combien de barrières coralliennes détruites ?

Nous faisons un détour par l’église, centre du village.

L’église  en elle-même n’a pas grand intérêt, mais elle abrite la star du coin « El Christo negro ». La légende dit que la statue fut récupérée en 1658 par des pêcheurs, dans une caisse jetée à la mer par des marins espagnols après une 6ème tentative pour sortir de cette baie en tempête… le christ noir ne semblait pas décidé à quitter les lieux ! Il aurait aussi protégé la ville de la terrible épidémie de choléra qui a décimé pratiquement toute la région en 1821, sauf… Portobelo !

 

Pour remercier le Christ noir, des processions ont lieu chaque année le 21 octobre. Un homme noir élu dans les rangs des chrétiens, j’avoue que l’idée me plait autant que la légende… La fête attire les Panaméens des quatre coins du pays, et ne passe pas inaperçue.

Le village en lui-même est pauvre, décrépit et sans grand intérêt.

A coté de l’église, un marché à molas.

Si la ville est décrépie, les gens sont pleins de vie donnant du charme à chacune de nos visites.

 

Portobelo reste un peu le repère de brigands gentils, des baroudeurs modernes, des babas cools égarés. On sent que certains bateaux sont là depuis longtemps. Nous discutons avec un baba cool anglais qui parle très bien français. (Il a pris des cours du soir avec une française nous explique-t- il …c’est le mieux pour apprendre). Il nous donne des infos sur les lieux, et grâce à lui nous partons en annexe à l’entrée de la baie dans un restaurant sur pilotis.

Il y a un ponton où on peut amarrer notre annexe, une vue magnifique sur la rade et nous y mangeons bien.

Après ce moment bien agréable, nous partons pour le fond de la rade. Il y a là 3 bras de rivière, et nous avons envie de jouer les « aventuriers ».

Au fond du premier bras nous trouvons un petit tunnel de mangrove.

Au bout une barque…qui nous fait penser que quelqu’un entretient ce tunnel, pour arriver à son terrain.

 

Nous avons relevé le moteur et nous progressons à la rame, car nous espérons surprendre des animaux…mais mes hommes font les zouaves et rient si fort que nous ne verrons rien, mais quel souvenir !

 

 

Le deuxième bras nous le remonterons à vive allure pendant une demi-heure. Ballade champêtre ou nous ne verrons que des oiseaux et…des vaches ! Les aventuriers en goguette…

Au retour la marée est basse et nous plantons l’annexe dans la vase, d’ailleurs les gens du coin rentrent à pieds !

Ce soir là en rentrant au bateau, nous voyons 2 dauphins évoluer tranquillement parmi les voiliers !!

 

La veille de notre passage du canal Marie-Noëlle et Didier nous rejoignent. L’organisation du canal nous demande d’être à bord 4 équipiers + le barreur, il nous manque donc 2 personnes. De leur coté Marie-Noëlle et Didier ont leur catamaran amarré pas loin d’Ylang à Panamarina, et vont rester en Atlantique mais rêvent de « faire l’expérience du canal ». J’avais déjà rencontré virtuellement Didier, qui m’avait gentiment donné des renseignements sur la Colombie et je suis ravie de les accueillir. Ils arrivent en début d’après midi et nous avons le temps d’aller visiter le Castillo San Fernando de l’autre coté de la baie, flanqué de ses deux batteries, celle du bas, munie de dix canons et celle du haut garnie de 6 canons.

C’est le mieux « conservé » parmi les ruines de Portobelo… La vue de la batterie du haut sur toute la baie est magnifique.

Nous partons ensuite explorer le bras de rivière que nous n’avions pas vu. A notre retour l’entrée du rio est fermée par un filet, heureusement les pêcheurs sont encore là et nous nous faufilons dans le passage qu’ils nous font avec beaucoup de sourires de part et d’autre.

Nous partirons le lendemain vers 7h, le canal n’attend pas !!

67.PANAMARINA

Nous quittons Porvenir sous la pluie et avec une grosse houle de travers. Nous arrivons vers 15h à Panamarina qui nous accueille et nous place tout de suite.

C’est une marina qui appartient à un couple de Français Sylvie et J.Paul. Nous étions venu pour 10 jours nous sommes restés 42 (pour être précis J). L’état de santé de sa grand-mère s’étant dégradé, Martial a préféré passer les fêtes de Noël en famille.

Nous sommes en pleine nature et les premiers temps, il tombe des trombes d’eau avec des coups de tonnerre impressionnants.

Avec la pluie, nous avons eu pas mal de « Chitras » (sorte de petit moustique invisible) dont les piqures étaient tellement nombreuses (et douloureuses) que j’ai été obligée de prendre des antihistaminiques. Apparemment c’est une situation banale dans la région !! Heureusement petit à petit le vent revient, chassant les nuages et…les Chitras.

C’est une petite marina très bien tenue.


Ils peuvent aussi sortir les bateaux.

Mais surtout il y a un restaurant où nous mangerons tous les jours.

Avec le sourire et de la gentillesse d’Isabelle et de Nicolas (qui gèrent le restaurant) nous mangeons d’excellentes viandes et mes hommes feront une cure de mousses au chocolat.

Isabelle et Nicolas nous organisent même un repas à Noël (où il y avait beaucoup de monde de l’extérieur) et surtout un repas de nouvel an avec seulement des navigateurs et où on a fêté les 15 ans d’Adrien avec …une mousse au chocolat évidemment !!

C’est aussi le lieu de rencontre des navigateurs. La langue la plus parlée ici est le français (ce qui est beaucoup plus facile pour nous), mais beaucoup de monde ici parle aussi espagnol et anglais. Il y a une super ambiance et chose incroyable, Adrien rencontre des ados de son âge : Paul (15 jours de moins qu’Adrien), sa sœur Clémence 13ans et plus brièvement Pauline et Basile, jumeaux de 15 ans. La journée de Cned finie, ils s’éclatent : wake board, skim board, grandes baignades en poussant des cris, mais aussi jeux de société au restaurant ou visionnage de films dans la cabine d’Adrien…

Nous sommes très proches d’une autre baie.

Les gens du village voisin Cacique ont creusé un tunnel dans la mangrove pour y accéder directement.

Un soir je suis allée me balader à la rame sur le paddle dans le tunnel, un groupe de singes capucins est venu tout prés…je ne sais qui était plus curieux de l’autre. Ils me faisaient rire avec leur attitude, comme des gosses qui savent que c’est pas très bien mais ne peuvent pas s’empêcher de regarder. A un moment donné, un petit a voulu se rapprocher encore plus et la branche a cassé, il s’est rattrapé de justesse avant de tomber à l’eau. Ce fut un moment magique, comme je les aime, malheureusement je n’avais mon appareil photo.

De l’autre coté s’ouvre Puerto Lindon. Au fond de la baie un petit restaurant « chez Hans ». C’est un Hollandais qui vit là avec une panaméenne, et qui sert des bons repas locaux et pas chers. Il nous a remplit nos bouteilles de gaz. Il a eu la bonne idée d’installer des bouées pour attacher les annexes à l’arrière et éviter qu’elles ne s’abiment sur les rochers. Hans doit savoir que l’annexe pour un marin, c’est comme une voiture pour les gens éloignés de la ville : indispensable pour les courses et les ballades. Bref Hans est une adresse pratique pour les marins.

L’attraction du coin c’est la présence de deux singes sur l’île de Lindon en face de chez Hans. Les singes ont été amenés à des fins d’observations scientifiques sur l’île et laissés là, après renoncement du projet.

Dés notre approche de l’île, nous sommes observés…

Est-ce qu’ils ont des bananes ? des gâteaux ?

C’est le male qui arrive en premier : il veut une banane, pas de serrage de mains …

Puis c’est la femelle plus timide qui s’approche.

 

Ce sont des singes-araignées. Ils ont « le museau court, des yeux dirigés vers l’avant et un cerveau bien développé ». Leurs membres très longs auxquels s’ajoute une queue préhensile qui les aident à grimper aux arbres. Ils sont cousins du ouistiti et du singe hurleur.

J’ai été émue par leur regard et certaines de leurs attitudes si proches de celles des hommes.

Une partie de leur famille vit juste en face! Ah, je vous entends d’ici, attention pas de dérapage…je ne parle pas des marins J, mais des singes hurleurs. Ils sont difficiles à voir (nous n’avons pas réussit à en voir), mais ne passent pourtant pas inaperçus. Ce sont les créatures les plus bruyantes de la forêt tropicale environnante ! Au lever et au coucher du jour, ils poussent des hurlements beaucoup plus sonores que leur taille pourrait le laisser imaginer.

En partant nous faisons un détour vers un voilier mouillé dans la baie : on nous a dit qu’il avait un paresseux qui s’était invité à bord !

Il est en position incongrue, il parait qu’il est arrivé tout seul à la nage !! Milles questions nous viennent : ça nage un paresseux ? Pourquoi ? Comment il a fait pour monter à bord ?

La situation nous parait tellement impossible que nous commençons à douter du propriétaire du bateau…nous serons « punis » peu de jours plus tard.

Un soir (Martial était partit à la Réunion), Adrien revient en annexe de nuit et en profite pour se doucher dans le noir sur la jupe. Juste au dessus de lui une boule de poils accrochée au support de l’éolienne ! il pense d’abord que j’ai sorti les décors de Noël, le touche du bout des doigts et hurle « Maman, y a un paresseux à bord » !! Après le premier moment de stupeur, les questions se bousculent …voici un florilège de celles que Martial m’a envoyé par mail : comment il a réussit à grimper là ? Comment expliquer ça ? Furieuse envie de partir à la découverte du monde ? Il a choisi Ylang après avoir consulté le blog ? De tous les bateaux c’est le Lagoon qui répondait le mieux à son cahier des charges, vu le confort à bord ? Il est tombé amoureux de toi ? Sur quels critères ? Silhouette ? Odeur ? Tu lui rappelles sa mère poilue ? (merci beaucoup, trop gentil…).

Le lendemain matin notre nouveau copain, s’était installé plus confortablement, en bas. Mais nous n’avons pas eu le temps de faire connaissance : les marinéros qui font leur ronde tous les matins l’ont remarqué. Ils lui passent une corde autour du corps, le soulève et le ramène à terre où il sera déposé sur un arbre.

Les recherches internet nous apprennent que le pelage du paresseux recèle une flore et une faune d’une richesse longtemps insoupçonnée. La structure des poils, ainsi que l’humidité ambiante permettent l’installation d’une microflore d’algues unicellulaires. Ces algues améliorent le camouflage du paresseux, mais servent aussi de nourriture à d’innombrables insectes et acariens.

Un seul paresseux pouvait héberger à lui seul plus de 120 papillons, près de 1 000 coléoptères et d’innombrables acariens.

Les papillons sont également liés au paresseux du fait de son mode de défécation. Lorsque, tous les 8 jours, les paresseux descendent à terre, ils déposent environ 56 g de petites crottes plus ou moins ovales. La femelle papillon quitte le mammifère à ce moment. Elle va pondre dans les excréments du paresseux et la chenille s’y développera. Après la métamorphose, l’adulte s’envole vers le sommet des arbres à la recherche du pelage des paresseux.

Jolie peluche…mais câlins déconseillés.

Panamarina a l’inconvénient d’être juste à coté du bout du monde… Pour le ravitaillement c’est une expédition. Hugues et Sylvie ont eu la gentillesse de m’emmener une fois. Cela nous a pris toute la journée avec un retour en taxi négocié à 45$ !! Heureusement il y a des marchands de fruits et légumes qui passent à la marina régulièrement.

Il y a un bus qui passe le matin à 5h30, si vous ne vous levez pas assez tôt, il faut marcher une grosse demi heure pour espérer avoir un bus aux horaires aléatoires.

 

 

 

 

Extérieurement ils sont joliment peints.

 

 

 

 

Intérieurement c’est plus authentique, le chauffeur ne quitte pas son chapeau de paille…et son sac d’oranges !

Nous avons pris un de ces bus pour aller passer 2 jours chez Miguel. C’est un français qui a monté un gite en pleine nature. Donc 3/4h de marche+ ½ d’attente de bus (où on a le temps d’observer un écureuil) +1h de bus shaker nous arrivons à une route qui part vers la montagne.

Là il y en a encore pour 1h de marche le long d’une rivière…mais j’avoue que nous avons triché : un pickup nous a pris en stop.

Nous arrivons à un embranchement où nous avons rdv avec Miguel. Il nous fait traverser la rivière avec « maman », sa chienne (fallait oser comme nomJ)

Allez on y est presque, encore 20mn à grimper tout mouillés (c’est super comme cela quand on arrive on sera secs ! nous a lancé Miguel avec un sourire en coin) et on arrive dans son petit paradis.

Miguel nous présente les lieux : la salle de restaurant avec attenant la cuisine.

 

Notre suite avec WC et moustiquaire à tous les lits…le grand luxe !

La zone bains douches.

Et la salle de repos.

La vue sur la rivière est imprenable.

 

Miguel nous a cuisiné de super repas avec des produits qu’il a fait pousser lui-même : manioc, bananes, ananas…

C’est un homme plus grand et plus carré que Martial, qui fait tout lui-même : les cabanes où l’on dort, le réseau d’eau en direct de la rivière, les évacuations…et la cuisine( !) Impressionnant…

Il s’est tout de même équipé de deux montes charges.

L’après midi nous descendons à la rivière, prendre un bain dans l’eau fraiche et douce.

Il y a une sorte de balançoire pour se jeter dans l’eau et mes hommes en profiteront bien.

Pendant ce temps je me fais faire une peau toute neuve par des petits poissons nettoyeurs.

Le lendemain nous partons faire une ballade pour voir des petites cascades.

Nous étions 12 personnes sur le site et surtout Miguel attendait 40 jeunes (qui font une école spéciale : tour d’Atlantique en 6 mois). Du coup il était sur les dents, et nous gardons une petite frustration. Nous n’avons pas vraiment rencontré cet homme qui doit avoir tant de choses à raconter et à nous faire découvrir, et nous n’avons pas non plus fait de rencontres animales (au mieux nous avons entendu les cris des toucans et des singes hurleurs).

Le retour fut épic : arrivés à la rivière, nous nous rendons compte que nous avons oublié nos maillots dans la cabane : Martial remonte, vite vite on se dépêche, peur de rater le bus. Arrivés à l’arrêt de bus nous entendons des petits cris : une chienne est en train d’accoucher au milieu des ordures. Nous trouvons une sorte de plat, où nous vidons tout ce qu’il nous reste comme eau…elle l’avale d’une traite.

Passent devant nous 4 à 5 bus qui ne s’arrêtent pas, un qui s’arrête mais qui ne va pas dans la bonne direction et au bout d’une heure trente, arrive enfin le bon bus : il a un écriteau avec le bon terminus et le chauffeur confirme à Adrien que c’est bon. Nous nous détendons, regardons le paysage. Heureusement après un embranchement, une dame alerte le chauffeur : nous devons descendre !! Nous ne sommes plus dans la bonne direction ! Stupeur !! Le chauffeur a changé le panneau de direction et surtout ne nous dit rien ! Il nous débarque donc sur le bord de la route, nous rejoignons le carrefour où un panneau indique que nous sommes à 10kms de notre but et la nuit tombe…nous commençons à marcher mais nous sommes inquiets… au bout d’une demi heure, il fait nuit et nous avons la chance d’avoir un pickup qui nous prend en stop et nous dépose devant la marina !! Quel soulagement ! Nous allons pouvoir passer la nuit chez nous !

Le vent et la mer se sont levés, la houle est assez importante pour bloquer les bateaux dans la marina, plus personne ne bouge…

Nous partons faire des ballades au village voisin Cacique et à l’antenne sur ses hauteurs. La vue sur la marina et Puerto Lindon est magnifique.

Nous occupons nos soirées…

 

Du coup nous faisons encore un peu plus connaissance avec les autres équipages. Nous organisons deux apéros sur Ylang, soirées mémorables où nous apprenons des tas d’anecdotes de voyage. Merci à Lucien , Alain, Hugues et Sylvie(qui partent vers la Polynésie et que nous espérons revoir), Didier et Marie Noëlle (qui traverserons le canal avec nous), Christian et Sylvie (pour leur sens de l’humour et de la vie) et merci à Benoit (surnomé le maire de Chichime) et Berta qui ont fait honneur à notre rhum et qui nous ont fait voir les San Blas sous un autre angle, mélange entre influences occidentales (lieu de passage de drogue, profit du tourisme…) et traditions ancestrales …loin de l’image naïve que j’en avais.

La veille de notre départ l’apéro sera chez Christian et Sylvie avec encore beaucoup de rires et d’histoires loufoques.

Ils sont aussi sur le pont pour notre départ…

Le Pacifique appelle Ylang, mais il va falloir d’abord passer « the » canal …

 

 

 

 

66.SAN BLAS

 

Sur la route pour aller jusqu’aux San Blas nous avons battu des records de lenteur : houle, pas de vent, et nous avons contre nous 2noeuds de courant. Moyenne de 4 nœuds, des bourdons plein la tête du capitaine. Nous croisons en plus pas mal de troncs d’arbres, et finalement nous décidons de changer notre destination pour arriver de jour.

Au lieu de Cayos Hollandes nous atterrissons à Aridup.

Les voilà enfin ces petites îles couvertes de cocotiers tant attendues.

Aussitôt l’ancre crochetée, nous partons pour une petite visite.

Nous trouvons même, le cocotier couché sur la plage qui alimente toutes photos de pub d’agences de voyages.

Des pêcheurs nous vendent leur poisson, gentiment, et comme nous n’avons pas beaucoup de mots en commun nous échangeons des sourires.

Constitués de 36 îlots coralliens, dont seuls 60 sont habités, les San Blas sont situés sur la côte nord-est du Panama. Il compose, avec la bande côtière, la « comarca Kuna Yala« (terre des indiens Kuna qui ont pour singularité d’être de petite taille pour une fois je serais grande!J), territoire disposant d’une forte autonomie depuis la  guerre d’indépendance mené par sa population contre le Panama dans les années 1920. Les indiens Kunas ont maintenant des députés à l’assemblée nationale panaméenne.

Le lendemain nous partons pour Nargana à coté du Rio Diablo. Nous passons dans un dédale d’ilots avec des cartes souvent fausses…

La ville de Nargana, s’organise autour de petites cahuttes traditionnelles, sauvagement civilisée, croulant sous les ordures et les paraboles satellites… nous descendons à terre (malgré le regard réprobateur d’Adrien).

Le village n’est pas très engageant,  mais tranquille. Une génératrice tourne 24/24 et nous l’entendons du mouillage.

 

Ce sont 2 communautés Kuna sur 2 îles reliées par un pont.

 

Des enfants jouent, c’est la sortie de l’école.

Nous achetons des petits pains qui ressemblent aux pains brésiliens (en meilleur). Les habitants de ces deux villages ont décidé d’abandonner la façon de vivre traditionnelle. Du coup, à part deux vieilles dames, ils sont vêtus de manière occidentale (à mon grand regret). Il y a au centre du village un terrain de basquet et un match en cours.

Les toilettes sont des cabines sur pilotis reléguées sur des pontons de fortune en bord de mer avec un trou au milieu.

Nous ne passons pas inaperçus, et alors que nous traversions le pont un petit homme Frédérico nous aborde. Il parle anglais un peu mélangé à l’espagnol mais on arrive à se comprendre ! Nous faisons connaissance, et il se propose pour nous servir de guide pour remonter le Rio Diablo. Je suis ravie d’avoir un guide local que nous comprenons.

A notre retour sur Ylang Ylang, Frédérico vient nous rejoindre à bord.

Il nous montre le livre de son association : sa dernière fille est handicapée et il est devenu le représentant local de cette association d’handicapés.

Pour se protéger et protéger leur mode de vie, les Kunas se sont isolés mais du coup souffrent de consanguinité. D’après les statistiques, il y aurait chez les Kunas 1 albinos  pour 145 personnes (nous en avons croisé 2 dans le village).

Ensuite Frédérico nous demande notre guide nautique : il a aidé à la création de ce guide (!!) en donnant pas mal d’explications sur la région. Et effectivement, il y est recommandé de lui laisser nos poubelles : récolteur de poubelles labellisé par le guide !! Il faut dire que c’est un vrai problème dans la région. La mangrove devant nous est bordée d’un lit d’ordures de toutes sortes. Ils ont gardé l’habitude de tout jeter à la mer, comme avant l’apparition des plastiques. Frédérico nous explique que lui, il les trie, brule ce qu’il peut bruler, et stock dans un grand silo le reste…et après ? …pas clair. Nous apprendrons par la suite que l’état Panaméen ne paie plus les employés de la déchetterie et plus personne ne passe.

Frédérico nous parle de sa sœur : elle est mariée à un français ( !) et vit à Paris. Dans la tradition Kunas, un indien qui se marie avec un étranger est banni, mais lui parle de sa sœur avec fierté, tout en regrettant de ne pouvoir la voir plus souvent. Il a des amis américains, des français qui reviennent chaque année le voir… et tout d’un coup il regarde sa montre, il faut qu’il y aille c’est l’heure des « Noticias », le 20h local !! Nous aurions aimé voir la tête du David Pujadas Panaméen, mais notre TV ne comprend pas les canaux panaméens. L

Le lendemain nous avions rdv à 9h, mais il tombe des cordes, le tonnerre gronde. Vers 11H Frédérico arrive, nous demande des livres de poissons. A chaque fois qu’il prend un livre, il le regarde avec gourmandise et considération. Il prend ensuite une feuille de papier et calque le dessin…il cherche des idées de dessins de molas pour sa femme.

Les molas sont de véritables chefs-d’œuvre fabriqués par les femmes, un art traditionnel amérindien vieux d’un siècle. Ces étoffes de tissus colorées qui décorent les costumes traditionnels des femmes représentent les peintures qu’elles se dessinaient jadis sur le corps (les conquistadors auraient contraint les femmes à s’habiller et elles ont ainsi gardé leurs traditions intactes en cousant sur leurs robes des dessins qu’elles se peignaient sur le corps). Dans des couches superposées de tissus fins colorés, les femmes découpent des fentes pour faire apparaître la couche de tissu du dessous, et cousent l’ensemble de tout petits points créant des « panneaux » rectangulaires destinés à orner l’avant et l’arrière de leurs blouses traditionnelles.

Pour compléter leur tenue les femmes Kunas se parent de bracelets multicolores appelés Winnis, sur toute la longueur de leurs bras et de leurs jambes.

Les molas qui pour certaines peuvent être de vraies œuvres d’art, sont une source de revenus et se vendent beaucoup aux touristes de passage.

Martial aide Frédérico à dessiner ses poissons, moi je cuisine. Puis tout les deux ils échangent, des idées, papautent , finalement le repas est prêt, nous l’invitons à manger…il n’attendait que cela.

Pendant le repas, Frédérico ne parle plus, ne réponds quasiment plus à nos questions…je pense que le repas doit s’apprécier dans le silence dans la culture Kunas et que par moment nous avons été trop bavards. J’espère que nous ne l’avons pas choqué. Par contre à la fin de son plat, il avait un grand sourire, m’a félicité pour ma cuisine (je suis d’autant plus  honorée  que les Kunas ne sont pas de nature démonstrative) et pour notre piment ! (il en a tellement mis que nous avions peur qu’il ne puisse pas manger mais il a tout finit …un record!!) et s’en va dans sa pirogue sans attendre de dessert (une urgence?).

Le lendemain le temps s’est amélioré et nous partons pour la remontée du rio Diablo.

A la sortie de la rivière les alluvions se sont accumulés, et des troncs d’arbres sont plantés là.

Sans Frédérico nous ne serions peut être pas aventurés jusque là.

Dès le barrage passé, la rivière est calme et largement navigable.

Nous croisons pas mal de pirogues. Elles sont taillées d’un seul tenant dans des troncs d’arbres et manœuvrées à la pagaie ou à la voile. Les hommes partent à « El Monte » : le long de la rivière, ils cultivent des bananes, ananas, mangues, igname etc…et ils remplissent leurs bidons d’eau douce.

Apparemment ceux là sont des policiers…nous ne saurons pas pourquoi ils sont là…

Frédérico nous explique que ses grands parents vivaient le long des rivières et sont morts prématurément de malaria. C’est pour échapper aux moustiques (et à l’état Panaméen ?) que les Kunas sont partit vivre sur des îles.

Une aigrette bleue

Dans un virage, Frédérico pointe son doigt :

Il a finalement encore plus peur de nous que nous de lui.

Un peu plus haut l’annexe n’a plus assez d’eau pour passer, mais il en reste bien assez pour que l’on prenne un bon bain dans cette eau douce et fraiche.

Retour tranquille et slalom pour sortir de la rivière.

Frédérico nous explique que maintenant ils pompent l’eau en amont de la rivière et ils ont ainsi l’eau courante au village…les citernes sur les toits n’ont plus de raison d’être et pourrissent.

Au moment de se quitter Frédérico nous fait des cadeaux

Une petite pagaie pour Martial, une cuillère Kuna pour moi (taillée dans une calebasse) et des plumes pour Adrien. De notre coté nous lui avions donné un paquet de T-shirt enfants (pour sa fondation) et quelques objets qui nous étaient devenus inutiles, et nous l’avons payé pour sa ballade mais il ne nous a jamais rien demandé.

Ce fût une très belle rencontre que cet homme que nous garderons dans notre cœur. Malgré nos différances, il y eu un grand respect mutuel. Je pense que chez cet homme la fierté de montrer son monde (auquel des étrangers s’intéressent) dépasse largement l’envie de « faire de l’argent » sur le dos des touristes.

Nous partons en début d’après midi pour Coco Bandera. Là nous retrouvons les îlots carte postale et …pas mal de bateaux mouillés autour.

Pas assez de place pour mon capitaine, nous continuons notre route jusqu’à Cayo Holandes .

Nous nous faufilons derrière la barrière de corail pour nous mouiller au point n°1 entre Ukupsuit (à l’ouest) et Kalugirdup (à l’est) …des noms comme cela ça ne s’invente pas, ou alors un lendemain de cuite J.

Nous sommes seuls au monde, enfin presque : nous avons comme compagnons une nuée de Chitras. C’est le nom local pour les nonos/ yen yen sorte de moustique, en plus vicieux : ils ne se voient pas, ils ne font pas de bruit mais ils sont très nombreux et les piqures d’autant plus douloureuses. Seul avantage sur le moustique, il ne transmet pas de maladie.

Martial va vérifier les environs.

Le lendemain nous irons faire du snorkeling dans la passe. Les fonds sont décevants, mais sur le sable à l’abri du courant nous voyons un requin dormeur et deux raies aigles.

En milieu de journée nous nous déplaçons pour le mouillage de BBQ island (nommée ainsi car c’était une île déserte où les bateaux allaient y faire des BBQ) rebaptisé Turtle Island depuis qu’un Kuna a repris possession de l’îlot.

Il y a du monde au mouillage, mais nous sommes au vent de la mangrove, donc sans chitras…ouff !! nous pouvons souffler.

Martial part faire un tour en snorkeling : il revient avec des CD, une tondeuse à cheveux, une bouteille…c’est impressionnant les poubelles qui trainent dans les fonds, et visiblement il n’y a pas que les Kunas qui souillent la mer !!

L’îlot devant nous est magnifique. Un Kuna propose un repas, nous prenons rdv pour le lendemain 13h. Nous débarquons avec une grosse faim et une grande envie de manger à la façon Kuna.

L’endroit est super propre, et joliment décoré.

Il parait que sur beaucoup d’îlot les indiens creusent un petit puit, l’eau est filtrée, et permet la cuisine, ou la toilette.

Pour boire, il y a les cocos…

Les hommes s’occupent des cocoteraies. Les noix de coco sont vendues à des marchands colombiens sillonnant les îles.

Malheureusement pour notre déjeuner, notre poisson n’était toujours pas pêché, et donc rien n’était cuisiné… la surpêche pour fournir les touristes ne simplifie rien. Nous buvons un coca frais (il y a des petits panneaux solaires). Le cuisto. nous explique qu’il vient de la ville, qu’avant c’était son oncle qui s’occupait de cette île et qu’il avait décidé de prendre la suite. C’est un beau challenge, il le fait avec gout et nous lui souhaitons de réussir…

Il nous autorise gentiment à faire le tour du propriétaire. L’endroit est magnifique.

Nous retournons sur Ylang manger un gros plat de pates, après en avoir eu plein les yeux.

Le soir nous allons au mouillage n°3 entre Acuakargana et Waisaladup (ou la la !! ça s’arrange pas au niveau des noms J).

Le mouillage est profond et venté mais la nuit fût calme. Sur le trajet nous avons pût vérifier que la barrière de corail jouait son rôle de protection, mais n’est pas tendre avec les bateaux…

Le lendemain nous partons pour Lemon Cays

Plus nous nous rapprochons de Porvenir et plus cela devient touristique. Nous sommes samedi et nous l’apprendrons plus tard (à nos dépends) c’est un weekend férié, fête de l’indépendance face aux Espagnols. Les touristes affluent.

Vers midi, on repère vite les îles -restaurant

Il y a aussi des îles-hôtel

Il y a des bateaux qui viennent nous vendre des fruits et légumes (là je suis preneuse). Puis c’est Venancio qui en arrivant te tends sa carte de visite : maître en art Mola !!. C’est vrai qu’ils sont beaux ses molas, je me laisse impressionner par le travail de couture mais assez cher. Il m’embrouille sur les prix, mais à son retour le capitaine (partit nager) met un haut là, et finalement nous n’en achèterons qu’un (40$). Par endroits il ya 5 tissus superposés, cousus à la main, il parait qu’il faut 15 jours pour réaliser un mola comme celui là…

Nous avons du mal à trouver un mouillage, il y a des bateaux partout. Le dernier mouillage à Lemon Cays ouest se fait trop prés du bord mais heureusement un bateau s’en va avant qu’Ylang touche le fond. Nous passons une nuit, tranquilles à coté d’une version moderne de la hutte Kunas (ils ont gardé les hamacs !!)

Nous ferons un snorkeling tous les 3 à l’extérieur de la barrière de corail et revenons un peu déçus…l’endroit est visiblement très pêché/chassé, par contre nous sommes dans des nuées de tout petits poissons, et leurs mouvements synchronisés, en bancs me fascinent toujours autant….

Le lundi matin nous nous dirigeons vers Porvenir. Nous devons faire nos papiers d’entrée au Panama. La petite île a une piste et des petits avions arrivent directement de la capitale.

A l’entée du poste de douanes le drapeau Kunas, qui rappelle qu’ils ont été des guerriers…

Le douanier nous demande de patienter, il est déjà occupé avec un autre bateau. Nous allons faire un petit tour et nous voyons un homme qui tond le gazon à coups de serpette !!

Nous finissons par passer dans les bureaux. Tous les papiers se font à la main, les ordinateurs ne sont pas arrivés jusque là.

Les bureaux sont ouverts mais on est un jour férié, le gouvernement a eu la mauvaise idée (pour nous) de le déplacer du vendredi au lundi…cela va rajouter à la note déjà salée 40€. Nous payerons un peu plus de 700€(en cash la CB n’est pas arrivée non plus ici), encore mieux que la Colombie !!

Nous finissons la journée devant le village tout proche de Porvenir.

Là encore des barques essayent de tirer partie de notre présence. Une dame avec ses deux filles vient nous vendre des molas.

Je commence à dire non, mais elle me désarme en m’annonçant 5$ le mola presque aussi beau que celui de Venancio ! Du coup je lui en prends un et je fais un paquet de T-shirts que je lui donne  avec des petites boucles d’oreilles pour ses filles. Je suis gratifiée de sourires d’enfants qui n’ont pas l’habitude d’avoir des cadeaux futiles…

 

Notre séjour en pays Kuna s’achève. J’aurais aimé avoir plus de temps pour rencontrer, plus de Kunas , mieux les comprendre…Comme beaucoup je me demande quel est leur avenir ? Est ce que les sirènes du monde occidental auront raison d’un peuple que les conquistadors, n’ont pas réussit à vaincre ?

 

Nuedi est un mot important dans la langue Kuna, il veut dire Bonjour, mais aussi Merci…


 

65.COLOMBIE CARTHAGENE

 

Nous retrouvons Ylang Ylang avec beaucoup de joie, après une longue absence. A l’intérieur tout est propre, pas de traces d’humidité. A l’extérieur : le pont est plein de poussière et sous la flottaison c’est un festival de coquillages, d’algues, d’éponges, de petits crabes et crevettes. 4 jours de nettoyages et de remplissage de frigo et congélateur et nous voilà prêt.

Nous avions envoyé un mail à Dino (notre agent) depuis la France pour lui donner rdv. N’ayant pas de nouvelles nous le faisons appeler par la capitainerie (c’est un truc que je conseille à tous les bateaux : passer par la capitainerie, fait réagir Dino, trop craintif de perdre son image). Dino arrive donc en prétextant une panne de son système informatique !!..Il s’occupe de notre « zarpé » (sorte de laisser passer pour se déplacer d’une ville à l’autre en Colombie) c’est promis il nous l’amène la veille de notre départ. A notre question combien cela coûte, il répond « rien du tout, c’est compris dans les frais d’entrée ». Il nous donne rdv le lendemain matin pour aller à la banque avec lui pour racheter un « cruising permit ». C’est une taxe que l’on paye que l’on navigue ou pas et qui n’est valable que 2 mois. Le notre est dépassé, nous devons en reprendre un.

Le lendemain, Dino a regroupé 4 à 5 bateaux et emmène tout ce petit monde au 14ieme étage d’un immeuble prendre un papier, puis dans une banque payer et faire tamponner notre fameux permis. Le coté positif est que je rencontre d’autres navigateurs avec qui nous bavardons. Le coté plus noir de l’histoire est que je me rends compte que le papier que je viens d’avoir, tamponné par la banque n’a rien à voir avec le premier permis que nous a fournit Dino !! et en regardant de plus près, le premier n’a aucun tampon !! ce n’est pas le même papier…je comprends maintenant pourquoi il a mis tant de temps pour nous le fournir, pourquoi il a une faute d’orthographe et surtout pourquoi il ne nous propose pas de prolongation de permis…je pense que le premier permis n’a jamais existé officiellement malgré le fait que nous l’avons réellement payé !!

Le lendemain, n’ayant plus aucune confiance en Dino je demande de confirmer le rdv à la capitainerie…et Dino est en avance ! A son habitude il sort 10 dossiers de sa sacoche (pour montrer qu’il est très très occupé), ensuite il sort le fameux zarpé, brasse les papiers de notre dossier, les range dans un ordre différent, rajoute des photocopies qui ne servent pas …et sort tranquillement un petit bloc de reçus et se met à nous en remplir un !! Mr Dino nous réclame 35$ supplémentaires (il bredouille une excuse bidon pour se justifier), et il a déjà remplit le reçu !! C’est à ce moment là précis que j’explose : trop c’est trop…et malgré mon anglais pour le moins imprécis, Dino a très bien compris qu’il fallait arrêter tout de suite de me prendre pour une idiote et repars sans ses 35$.

Nous quittons Santa Marta (après un plein de gazole) le lendemain matin direction Carthagène.

Nous servirons de taxi pendant 2 bonnes heures à une jolie aigrette.

Nous arrivons le lendemain en vue de Carthagène. De loin la ville est plus proche de Miami que du surnom qu’on lui donne : la Venise des Antilles.

Nous longeons le mur d’immeubles et nous prenons la première passe en venant du nord. Carthagène possède deux voies d’accès. La plus large des deux se nomme Boccagrande et la plus petite Bocachica. Craignant de ne pas assurer une surveillance suffisante sur Bocagrande, les Carthaginois construisirent un mur sous marin qui affleurait fermant ainsi l’accès de cette passe et obligeant les bateaux à emprunter la passe sud de Bocachica. Celle-ci par son étroitesse permettait un contrôle efficace des bateaux entrants.

Depuis plusieurs années les Carthaginois ont aménagé une brèche de 30m de large (et 5 de profondeur) nous évitant ainsi de faire le tour par le sud (raccourcissant la route de 13Milles). C’est la première fois qu’Ylang rentre dans un mouillage à travers la porte d’un mur.

 

La presqu’île de Bocagrande que nous contournons est aujourd’hui recouverte d’immeubles.

L’entrée du chenal est surveillé par une vierge et de son enfant

…et par des pélicans.

Nous avons du mal à trouver une place dans un mouillage très chargé coincé entre le club nautique d’un coté et le chenal et la marine colombienne(ses navires et ses sous marins) de l’autre.

Nous ne sommes pas très à l’aise. Encerclés par des immeubles, avec un mouvement incessant de bateaux qui visiblement n’ont pas de notion de limitation de vitesse dans un mouillage et qui sont conduits par des sourds : sono à tue tête.

Nous sommes mouillés juste à coté d’un bateau (Cadans) avec 2 Italiens avec lesquels j’avais sympathisé lors de ma sortie avec Dino pour notre permis cruising. Ils nous apprennent que tout est fermé pour 4 jours en raison de la plus grande fête de Carthagène. C’est ce weekend qu’à lieu l’élection de Miss Colombie et le final du concours de beauté coïncide avec la fête de l’indépendance. Les colombiens sont fous de concours de beauté, les magazines consacrent des numéros spéciaux, les municipalités sponsorisent leures candidates, des groupes réservent des bateaux…

et passent au ras de nos mouillages …tout le monde est sur le qui vive.

La capitainerie est fermée, impossible de faire des papiers d’entrée ou de sortie…

L’avantage de ce mouillage est que nous pouvons partir à pieds visiter la cité historique.

L’entrée de la ville se fait par le portail de l’horloge

 

 

 

 

 

Classée depuis 1984 au patrimoine de l’Unesco, Carthagène de Indias ainsi appelée pour la différencier de la Carthagène espagnole dont elle a pris le nom, fut pendant 4 siècles, le plus important port espagnol du nouveau monde. La cité, à l’arrière de ses murailles est une mosaïque de places, de demeures abondamment fleuries, de cathédrales…Aujourd’hui restaurée, elle est devenue « branchée » avec ses restaurants à la mode et ses façades anciennes abritant des hôtels, très touristique.

 

 

 

 

J’adore les couleurs qui rendent la vie plus gaie…et là je suis servie, toutes les couleurs sont mélangées et l’ensemble reste harmonieux et éclatant

Nous croisons des groupes très colorés aussi  : attention zone touristique, photos payantes.

Le maquillage est aux couleurs de la Colombie, c’est la fête de l’indépendance.

Nous sommes étonnés de la proportion de gens type afro-caribéens, que nous n’avons pas rencontré à santa Marta et à Bogota. Ici certaines de ces femmes en costume traditionnel portent des paniers de fruits sur la tête et demandent de l’argent pour se faire photographier.

Sur une jolie petite place nous retrouvons une statue de Botero.

Nous sommes rentrés dans l’hôtel Sofitel, installé dans un ancien couvent Santa Clara. Le cadre est très beau et le personnel très accueillant (la serveuse parlait même français). Nous nous sommes offert un café qui ne nous est pas revenu très cher au regard des petites douceurs qui nous ont été offertes avec. Au milieu de la cours :

Au retour nous passons par « El portal de los Dulces » porte des bonbons, où se concentrent les vendeurs de friandises.

Ce n’est pas très loin que nous avons mangé et que nous avons découvert la limonade de coco : fait maison, super bon et super rafraississant par ces temps de chaleur…

Ensuite nous découvrons la plaza de la Aduana, c’est la plus grande place de Carthagène. Son nom rappelle les bureaux de douanes qui l’occupaient au 20ieme siècle.

Pour le plaisir encore quelques rues

Nous rentrons au bateau, mais la journée n’est pas finie : nous avons invité nos voisins italiens pour l’apéro. et deux jours plus tard nous irons manger sur leur bateau une super « pasta » ( miam ! je retiens la recette). Nous passons deux soirées avec des mélanges d’anglais, de français, d’italien à parler bateaux, voyages, parcours de vie, à rire…encore une très belle rencontre.

Nous avions décidé d’aller au « cerro de la Popa », la colline de la poupe. Point culminant de Carthagène (148m), elle tire son nom de sa ressemblance avec un galion espagnol, un paquebot échoué sur le toit.

Nous arrêtons un taxi : le prix est multiplié par 5 par rapport à Santa Marta !!! Conciliabule, et finalement c’est au 3ieme taxi au même prix que nous montons. Au sommet un monastère (entrée un peu chère : zone hyper touristique) et surtout une vue imprenable.

L’intérieur du monastère est moins intéressant et moins mis en valeur que celui du Sofitel.

 

La sortie nous ayant couté beaucoup plus cher que prévu (espèces obligatoires) nous rentrons au bateau les poches vides…après une limonade au coco tout de même.

Ce n’est que le lendemain que nous allons au fort de San Felipe de Barajas. C’est le plus important fort construit en Amérique par l’empire espagnol. Nous avons un audio guide en Français et nous comprenons ( !!!) l’histoire sans trop d’effort ! Carthagène est bâtie sur une ile et ce fort avait pour mission de protéger la ville et ses deux ponts d’accès.

Le château a été construit en 1536 par des esclaves et plusieurs fois agrandi, il est achevé en 1657.

L’escalier peint en rouge actuellement devait être détruit en cas d’attaque.

Le canon planté dans le sol servait de point fixe pour installer un treuil pour monter des diverses fournitures utiles au fort.

Ils espéraient que la vue de murs aussi hauts déstabiliserait les attaquants

Le fort a été conçu par un stratège militaire de l’époque et était formé de 7 barrières défensives, qui complexifiaient l’accès.

En dernier recours ils se retranchaient sur le haut du fort où était aménagée une citerne et des stocks de vivres, la ville se barricadait.

Il faut dire que juste derrière le fort il y avait des marécages et ils avaient passé des accords avec les moustiques. Ils attendaient tout simplement que l’armée attaquante soit disséminée par les attaques de moustiques !!

Il y a eu une fois où cela n’a pas marché car les Espagnols sont allés recruter au Venezuela leur « chair à canon » beaucoup plus résistants aux moustiques et le siège a duré si longtemps que la moitié de la ville est morte de faim.

Ils avaient une série de passages souterrains secret qui servaient à entreposer de la poudre et des vivres mais aussi conçus pour faire des guets à pan : un assaillant qui s’aventurait dans un de ces couloirs ne pouvait en ressortir vivant.

Au mouillage tous les matins nous voyons passer, ce que Martial a appelé le RER B : une navette qui emmènent les travailleurs (essentiellement noirs) vers le centre ville. Je ne pense pas qu’ils s’embêtent beaucoup avec des normes de sécurité, où sont les gilets ? un par personne ?

Et de temps en temps des pêcheurs à la rame, lancent des filets au milieu de ces mouvements incessants

Le contraste entre les deux mondes est saisissant.

Pour les marins :

Nous n’avons pas eu de vent, donc pas d’ancres qui dérapent, mais très chaud et avec le port de commerce tout proche, (en activité bruyante 24h sur24) des nuits difficiles.

Nous sommes arrivés à un moment spécial où la marina était en travaux et fermée. Donc nous n’avons jamais payé pour laisser notre dinghy au ponton, par contre c’était parfois difficile.

Il y a une superette à deux pas, un peu chère (par rapport à Santa Marta) mais très bien achalandée. Nous y avons passé pas mal de temps car au fond de ce supermarché il y a une petite cafétéria et un wifi gratuit très rapide. (30mn gratuit maisen fait illimité en recommençant une nouvelle session). Cet endroit remplace un peu le club house où tous les marins se croisent: c’est climatisé, on peut boire, et le wifi est de bonne qualité.

L’agent ici pour le départ est « la sœur de Gladys » qui est charmante, claire. Nous avons payé 110$.

A Santa Marta un agent de la douane était venu nous rendre visite pour nous expliquer que sur certains achats (alimentaires par exemple) nous pouvions récupérer la TVA locale (de 16%). Nous avons consciencieusement gardé nos reçus et remplit les papiers, nous sommes allés dans les bureaux de la douane en compagnie de « la sœur de Gladys », elle a essayé de leur expliquer, ils n’ont rien voulut savoir…pas envie de travailler…

Au final entre les deux permis de cruising, les deux agents, les formalités en Colombie nous sont revenues à 350€, ce qui permet à la Colombie de remporter la palme du pays le plus cher…record qui risque d’être battu par Panama d’après mes infos L.

 

Nous sommes contents de quitter Carthagène, sa chaleur, son bruit et ses eaux marrons. Il nous a fallu 1h 30 pour atteindre la passe sud Bocachicca et retrouver des eaux bleues.

Petit fort surveillant Bocachicca

Nous nous dirigeons 10 milles au sud vers le petit archipel de Rosario. Nous y passerons une nuit. A notre arrivée, 2 jeunes en barque viennent nous tracer le chemin pour éviter les patates de corail …et nous demandent 10$.

C’est là que les riches Carthagénois viennent passer leur weekend, chacun sur son îlot.

Il y a même un parc à poisson

Le lendemain nous partons 36 milles au sud vers San Bernardo. Les cartes sont très imprécises et comme nous cherchions un mouillage, un bateau vient pour nous placer. Echauder par l’accueil de la veille nous restons assez froids, mais ici on s’est éloigné des grands lieux de tourisme, l’ambiance est différente. L’homme nous souhaite la bienvenue, et nous propose de venir le voir dans son village.

C’est curieux, les gens sont regroupés et entassés sur la plus petite île Islote.

Il y a ici apparemment 1200 personnes qui vivent et leurs ancêtres ont quitté la grande île voisine car avec ses marécages ils l’appelaient « la mère des moustiques ».

Aujourd’hui sur les îles voisines de Mucura et Tintipan il y a des demeures de riches Colombiens ou des hôtels et cela assure un revenu à la moitié de l’île.

Les gens vont et viennent autour de nous, à la rame ou à moteur, en nous disant bonjour gentiment avec la main.

Nous sommes pressés par le temps et c’est avec regret que nous quittons notre mouillage, le lendemain sans contact avec la population.

Sur le chemin du départ nous croisons une magnifique petite tortue…morte malheureusement, sans cause apparente.

Nous quittons la Colombie avec la sensation d’une visite à compléter. La richesse de son histoire, la gentillesse de ses habitants ont rendu notre séjour très agréable.

Lever de soleil sur des îlots en face de Isolate.

 

 

 

64.COLOMBIEN BOGOTA

 

Après ½ heure de taxi et une heure et demi d’avion de Santa Marta nous atterrissons à Bogota. Capitale de la Colombie la ville occupe un plateau à 2700m d’altitude. A la sortie de l’avion nous troquons nos tongs pour des basquets-chaussettes, la température est descendue de 15°C par rapport à Santa Marta. Nous déposons nos bagages dans notre hôtel (Muisca du nom des premiers habitants de Bogota) aménagé avec goût dans le style local.

Nous partons immédiatement à la découverte de la ville. Bogota est sur un plateau adossée à la Cordillera Oriental toute proche.

Notre hôtel est un peu sur les hauteurs et très proche du centre historique.

 

Les façades sont colorées avec de jolis balcons de bois.

Beaucoup de fondations, d’institutions, d’universités…de très belles vieilles bâtisses restaurées….une ambiance d’étudiant dans ce quartier.

Alors que nous hésitions devant un restaurant touristique, un vieux bonhomme nous interpelle en remuant la tête de droite à gauche et nous montre en face un troquet beaucoup plus local. Comme cela fait partie du voyage, nous rentrons. Ici pas de carte, pas de menu, tout le monde mange la même chose. On démarre par une soupe l’ajiaco (un plat national : sorte de bouillon avec des pommes de terre, du poulet et une herbe locale) ça réchauffe et cela hydrate ! Ensuite une viande avec de la salade, des bananes frites et du riz coco et nous finirons avec un verre de purée de fruits (pastèque et ???…) très bon. Tout cela nous a coûté 2.50€ par personne !! nous croiserons le vieux monsieur tous les jours et nous le remercierons et lui tout content nous fait un grand sourire….la gentillesse des Colombiens… .

Nous arrivons à la place principale de Bogota : la place de Bolivar, véritable centre névralgique.

Avec le siège du gouvernement

L’autre coté de la place est plus touristique : des vendeurs de maïs pour que les enfants nourrissent les pigeons. En arrière plan, le palais de justice…

Et des propriétaires de lamas

La « bassine » est trop petite, il a beau écarter les pattes…tout est à coté…. L

Et évidemment un coté dédiée à la religion

Nous allons ensuite visiter le musé de l’or. C’est un édifice sur 3 étages qui renferme 34000 objets précolombiens en or massif ! Ils sont rangés par sujets (travail, ornements etc…) mais aussi par régions, avec toutes les différences de cultures.

Nous admirons le travail sur des toutes petites pièces (5 à 10 cm)

 

 

La visite se termine dans la salle des Offrandes, plongée dans l’obscurité, une musique entêtante précolombienne, puis des bruits d’eau (d’objets en or jetés dans le lac en offrandes pour accompagner le défunt) etc… bref on est dans l’ambiance. Mais c’est la fin d’une journée bien remplie pour nous, la fatigue se fait sentir (même mon appareil photo est en rade de batterie !) et j’avoue que nous ne consacrons pas tout le temps que mérite ce musée.

Le lendemain nous avons réservé un tour avec guide en vélo.

Le rdv est juste à coté de cette étrange église

On est prêts

J’ai un peu l’impression de participer au jeu télévisé de mon enfance : la tête et les jambes. Quand on s’arrête de pédaler, on a des explications exclusivement en anglais (notre guide très sympa est un californien installé à Bogota depuis 7ans). Intense mais très instructif (même si on n’a pas tout compris L ) et très sympa. On est dimanche et la particularité à Bogota est que le centre ville (112km de rues) est fermé à la circulation à partir du samedi soir jusqu’au dimanche soir.

La visite débute par une arène de corrida !! J’avoue que je ne pensais pas en trouver dans ce pays.

Là, si j’ai bien compris, notre guide nous explique  » preuve à l’appui  » que le toréador quand il était courageux au combat, se voyait attribuer pour son déjeuner les parties génitales du taureau…et donc avec ce régime les siennes grossissaient pas mal…cela vous donne des idées Messieurs ?

On s’arrête ensuite dans un jardin, où les gens pratiquent toutes sortes d’activités :

Cours de dance

Hockey sur « glace » (avec des patins à roulettes)

Cours de Capoeira, cours de gymnastique, etc…

Nous passons par des quartiers très British

 

Bogota a de nombreuses peintures sur ses murs qui véhiculent pour la plupart un message.

Ici aussi il vaut mieux manger 5 fruits et légumes…

Celle-ci pour la paix

Celle-ci pour :

La main de l’écologie ne fait pas le poids face à l’or noir…

Une petite fille qui a été enlevée…

Un avocat qui était devenu humoriste et faisait une émission que les Colombiens adoraient qui dénonçait avec beaucoup d’humour les dérives politiques…il a été assassiné et on a jamais retrouvé son meurtrier….

Certaines sont de vraies œuvres d’art…même sous la pluie.

Nous nous arrêtons dans un petit jardin où trônent des reproductions des sculptures qui viennent d’équateur et qui en taille réelle sont entre 1m et 2m

En face du jardin un mécanicien avec son enseigne

Nous faisons une pause dans une petite fabrique de café, où nous apprendrons que les meilleurs cafés sont envoyés à l’exportation et ceux dont les grains sont abimés ou cassés sont consommés sur place…en clair le café Colombien est meilleur en France qu’en Colombie…

Cela ne nous empêchera pas d’en déguster une grande tasse avec une bonne part de gâteau fait maison. Le vélo ça creuse ! J

A la sortie un jeune nous arrête pour nous interpréter un morceau de rap qui d’après Adrien (beaucoup plus expert que moi en la matière) vaut largement des rappeurs français qui remplissent les salles.

Notre visite se poursuit avec un marché riche en couleurs

Nous prenons un cours sur les fruits locaux qui sont nombreux

Ca ce sont des pittayas que le père de Martial cultive à la réunion, ceci sont particulièrement sucrés

Là deux fruits que nous avons découverts à Santa Marta : à droite le Lulo. Extérieurement il ressemble à un petit kaki de chez nous, intérieurement c’est un mélange de kaki et de kiwi avec un gout…comment dire …pourtant je suis bon public pour les fruits…un gout kawiki

A gauche une granadilla, sorte de maracuja (fruit de la passion) plus douce et avec des grains plus facile à croquer. Même Adrien adore

Et la photo suivante…ce sont….j’attends votre réponse…

J’en ai entendu répondre des pommes de terre !!…et non ….c’est une autre sorte de maracuja.

Juste en face du marché nous traversons un snack qui sent la saucisse frite, et nous débouchons dans une sorte de grand hangar entièrement peint de jaune et bleu. Nous allons découvrir le sport national Colombien : le Tejo.

Tout d’abord il faut choisir un palet : sorte de galette en métal qui pèse entre 600 et 700g.

Je dirais que c’est intermédiaire entre la pétanque et les fléchettes. C’est une piste de 18m de long avec à chaque bout un carré de boue dans un cadre en bois le but étant de lancer le palet dans le cadre de bois.

Au centre du cadre de boue il y a 4 petits triangles blancs qui sont en fait des pétards. Le but est de réussir en lançant le palet à en faire péter un.

Personne dans notre groupe n’a réussit, l’exploit pour nous était d’atteindre le carré de boue et de planter le palet, par contre en face il y avait des pro qui ont réussit plusieurs fois avec évidemment un bruit assourdissant.

Comme à la pétanque, quand tous les participants ont jeté leur palet, on le récupère, on l’essuie consciencieusement

et on recommence dans l’autre sens…

Entre les pistes, il y a des tables où les gens jouent aux dés ou aux cartes. Tout le monde a une bière dans la main, tous le monde parle fort et rigole, le tout dans une odeur de souffre…un moment mémorable.

En sortant de là nous traversons le quartier des filles de joie…l’occasion d’apprendre que la prostitution est légale et encadrée en Colombie. Elles sont regroupées dans une rue, et chaque immeuble accueille une nationalité, un type : les indiennes, les africaines etc… eh non Messieurs pas de photos, elles sont interdites dans ce quartier.

Nous rejoignons le cœur de la ville et ses animations : sorte de courses de cochons d’inde

Les gens déposent des pièces sur des cuvettes numérotées et renversées. Il pousse un cochon d’inde à courir, et il va se réfugier dans une cuvette faisant gagner ceux qui ont parié sur ce numéro.

Vente de crêpes de maïs avec sucre et colorant au choix…

Des indiennes qui tissent avec dextérité des colliers

Il y a aussi des gens qui font des mimes, d’autres qui vendent des fruits sur des charrettes…bref nous ne savons plus où regarder…le tour en vélo se finit, cela nous a permis de découvrir la ville mais surtout une petite partie de la vie des Colombiens.

Le dimanche à Bogota, en plus du tout piéton, les musés sont gratuits. Nous en profitons pour visiter le musée Botéro. On surnomme Bogota, l’Athènes de l’Amérique du sud car très culturel.

Botero est un artiste né à Médelin, et un peu partout en Colombie on peut voir ses œuvres très reconnaissables

Le lendemain nous partons pour la

La cathédrale de sel est située à Zipaquirà à 50km au nord de Bogota. Nous prenons le transport en commun le plus efficace de Bogota. Sorte de bus-metro avec ses voies dédiées, remarquable pour éviter les encombrements. Puis à son terminus un autre bus, bref au bout d’1h 30 nous arrivons. C’est un lieu surréaliste et étonnant, couvrant 10ha sur 3 niveaux. Il y a 250 millions d’années la mer s’est retirée doucement de cet endroit laissant d’énormes dépots de sels. Au fur et à mesure des civilisations l’homme a extrait le sel de cet endroit, jusqu’à en faire une énorme mine de sel.

Nous pénétrons par le niveau supérieur, par de larges couloirs percés de 1991 à 1995 desservant 14 stations du chemin de croix baignées dans une inquiétante lumière bleue.

 

Au niveau inférieur, dans un sanctuaire taillé par les mineurs en 1932, se trouve la cathédrale proprement dite qui mesure 120m de long pour 22 de haut .

Admirez la taille de la croix

Martial est assit devant un des piliers

Nous avons pris l’option « mise en situation » d’un mineur

On nous fait passer dans des couloirs étroits toutes lumières éteintes, claustrophobes s’abstenir…

Puis s’en suivent des explications toutes en espagnol, sur le travail d’un mineur, les règles de sécurité, les explosions…on n’a pas compris grand-chose L (pas d’explications en anglais dans le monument le plus visité de Colombie !)

Avant de partir nous regardons un film (sous titré en anglais merci beaucoup)qui parle de l’évolution des techniques depuis les indiens Muisca (premiers habitants de la région), qui faisait couler de l’eau sur la roche pour en extraire le sel

En passant par les espagnols qui ont fait creuser des galeries par des esclaves à coup de pioches et plus tard de dynamite jusqu’à des techniques contemporaines où l’on creuse des puits, que l’on inonde pour récupérer le sel.

Après une bonne demi-journée passée sous terre nous sommes contents de retrouver la lumière du jour.

Le lendemain avant de reprendre l’avion nous montons au Cerro de Montserrat culminant à 3152m d’altitude. Nous prenons un funiculaire

Et nous découvrons une vue exceptionnelle sur la ville

 

Bogota compte plus de 8.5 millions d’habitants, ville plus importante que Paris.

Sur la droite d’Adrien se trouve le Cerro Guadalupe, point culminant de la capitale à 3317m.

Nous sommes montés avec des écoliers en uniformes très excités par leur sortie scolaire

Notre séjour à Bogota s’achève, nous gardons un très bon souvenir de cette escapade dans les terres,

63.COLOMBIE SANTA MARTA

 

Au départ d’Aruba après une heure de moteur nous avons un bon vent : grand voile + genaker on marche à 8 nœuds de travers, allure très confortable. Malheureusement le vent tombe pour la nuit et c’est la risée Yanmar qui nous propulsera jusqu’à l’arrivée. A la tombée de la nuit nous passons les Monjes, rochers perdus au milieu de nulle part. Il y a d’autres lumières fixes… des bateaux immobiles ? pas de traces à l’AIS (système d’identification des navires)…a moins qu’ils aient rajouté des rochers ?? Pour nous rassurer nous concluons à des bateaux en train de pêcher.

Nous arrivons au lever du jour devant ce fameux cap (Cabo de la Vela) qui a secoué tant de navigateurs. Pour nous la mer est d’huile (comme nous ne l’avions pas vu depuis la méditerranée) et un groupe de dauphins nous accompagne.

Pourtant il n’a pas l’air si méchant ce cap comme cela…

Nous nous mouillons juste derrière, devant un village de huttes qui a l’air désert. Village de vacances ? Tout est immobile, écrasé par la chaleur. Quel calme après l’agitation d’Aruba !

Nous repartons le lendemain escortés par un banc de gros dauphins (dont 2 ont le rostre blanc !?), petit vent de travers et grosse risée Yanmar pour la nuit. Mon capitaine finit par s’inquiéter pour nos réserves de gazole…120 milles nous séparent des 5 baies

Au petit jour nous arrivons devant un mur de montagnes qui dévoile entre deux brumes des neiges éternelles :la Sierra Nevada culmine à 5775m d’altitude à 46km de la côte, elle est le plus grand massif littoral de la planète. Dans notre coin de Méditerranée, nous sommes habitués à voir de la neige (en hiver) tout en naviguant. Mais ici le climat est tropical, et je comprends que ces différences thermiques créent des perturbations atmosphériques. Nous arrivons dans la première des 5 baies :Bahia Cinto.

D’après mes lectures, cette baie est privée, nous rentrons …prêts à faire demi tour.

En fait personne ne vient nous voir, au contraire la baie a l’air fréquentée régulièrement par des touristes avec l’arrivée de barques les débarquant pour un piquenique sur la plage.

Nous sommes dans le « Parque Nacional Tayrona », réglementé et des panneaux indiquent les interdictions. C’est l’unique parc en Colombie associant des plages bordées de cocotiers, forêt tropicale avec une faune riche et des sites archéologiques de première importance.

Après le déjeuner nous repartons pour Bahia Guairaca (point 2 sur ma carte).

Après avoir passé quelques maisons visiblement destinées aux touristes en mal d’aventures

nous arrivons devant un village de pêcheurs

De ce coté la de la baie les maisons sont en dur, de l’autre coté ce sont des bicoques faites de bric et de broc. Nous ne descendrons pas à terre, nous nous sentons « trop voyants ». Je sais que certains naviguateurs ont sû dépasser le gouffre qui sépare nos univers. Il faut dire aussi que nous n’avons toujours pas fait notre entrée officielle dans le pays(les premiers bureaux sont à Santa Marta ) et que nous ne parlons pas espagnol, cela ne nous aide pas…Ils nous observent gentillement mais eux non plus ne nous abordent pas, nous échangerons seulement des bonjours de la main.

Par contre nous profitons du calme de la baie, d’une délicieuse baignade…et d’une soirée éclairée par de nombreux éclairs avec comme musique d’ambiance le tonnere sur la montagne !!

Le lendemain nous rejoingnons Santa Marta après une pause dans une baie (n°3 sur la carte) qui pourrait être très jolie sans les montagnes de déchets plastiques ramenés par la mer et des paquets de plongeurs ramenés par la civilisation toute proche !

Notre première vision de Santa Marta

Nous appelons le port sur la Vhf, sans succès !! Heureusement il y a un ponton désaffecté à l’entrée où nous nous amarrons. Personne ne vient à notre rencontre !! Pourtant Ylang n’est pas du genre discret J. Finalement c’est Martial qui ira à la capitainerie. Nous aurons une place sur la jetée extérieure.

Nous avons à peine finit notre amarrage que Dino se présente. En Colombie nous sommes obligés de passer par un agent pour régler les formalités d’entrée et de sortie. Dino sera donc notre agent. Il est très rapide pour « ferrer les clients », beaucoup moins pour finaliser notre dossier, nous le découvrirons plus tard.

Nous devons laisser Ylang-Ylang dans cette marina le temps d’un retour vers la France. Martial s’occupe des vidanges moteur, de l’annexe etc….bref un « hivernage » en règle. Le lendemain de notre arrivée Dino nous ramène nos passeports tamponnés, avec une demi journée de retard sur son rdv mais tout va bien. Pour les douanes cela semble plus compliqué….

Entre deux bricolages-rangements-cned nous faisons quelques escapades dans la ville. Santa Marta est une des plus vieilles cités du pays, et elle est la destination favorite de vacances des Colombiens de classe moyenne. Nous trouvons une ambiance très animée et sympathique. Le centre historique contraste avec les immeubles de bord de mer.

Les routes ne sont pas toujours bonnes , il faut parfois changer un pneu…

Cette maison (une des plus ancienne de la ville) qui vient d’être rénovée abrite le musé de l’or (qui rassemble l’or précolombien de la région)

Ce qui m’a frappé tout de suite est que les Colombiens mangent beaucoup de fruits : il y a partout des petits marchands ambulants qui proposent fruits, salade de fruits, fruits pressés…pratiquement pas de sachets de chips et autres pièges diététiques. Et quel bonheur par cette chaleur un bon citron pressé.

Martial dépasse d’une tête tout le monde, par contre moi pour une fois je suis de niveau J. Notre vendeur de citronnade en voyant Martial nous demande de quel pays nous venons. Ah Francia ! Ah Sarkozi !! Là il nous impressionne par sa culture … Ah Carla !! Es bonita !! et le président Hollande ? connait pas …D’où l’importance d’une belle première dame pour la renommée d’un pays.

Le boulevard de bord de mer est agréable avec des statues correspondant aux gens du pays : petits et trapus

Par contre malgré nos recherches, impossible de trouver un ship, ou tout autre magasin pour des pièces de bateau. La marina est neuve mais déjà avec des soucis d’entretien : ils s’y sont mis à 3 pour que l’on puisse avoir de l’électricité, et le wifi pose pb certains jours. Coté face nous avons la ville et ses immeubles, (certains en construction) et les nuisances sonores qui vont avec….

Coté face, un port de commerce qui fonctionne 24h/24, 7 jours/7 avec sa cohorte de cargos et de remorqueurs….et les nuisances sonores (et olfactives) qui vont avec L.

Seul avantage est que l’on peut facilement aller en ville à pieds.

 

Bref une marina pour y laisser son bateau et voyager pas forcement pour y séjourner.

La marina a 2.5ans et ils ne se sont pas habitués :tous les jours une barque remplie de touristes fait le tour du port au milieu des bateaux de plaisance, explications à l’appui ! et tous les jours la barque est pleine !!!

Nous souffrons de la chaleur qui monte à 39°C à 11H le matin à l’ombre, pas ou peu de vent, jamais dans le sens du bateau autant dire que l’on est plus capable de grand-chose par ces températures…on se traîne…

Finalement Dino revient deux jours plus tard, fait des photos du bateau qu’il présente aux douaniers …et cela suffit, les douaniers ne se déplacent même pas pour voir le bateau !! Mais il manque le « permit cruising » qui n’est rien d’autre qu’une taxe : que l’on navigue ou pas, que l’on soit en Colombie ou pas, tu payes !! de plus ce permis n’est valable que 2 mois, cela veut dire pour nous qu’il faudra le repayer à notre retour sur le bateau. Finalement nous demandons à Dino de s’en occuper…grosse erreur…nous lui avons tout payé, au lieu des 3-4 jours annoncés, il a mis plus de 10jours et encore parce que on l’a fait appeler par la capitainerie ! Il prétexte une faute d’orthographe dans le nom du bateau qui l’aurait retardé. Au retour j’ai été en banque avec Dino et d’autres navigateurs arrivants et le papier n’avait pas le même format (du tout) était tamponné (pas la première fois !)…j’ai de gros doutes sur Mr Dino

Nous avons réussit à faire 3 ballades. La première nous a conduit à la cité balnéaire juste au nord de Santa Marta. Il y a deux moyens de transports vraiment pas chers. Les taxis jaunes, qui roulent en klaxonnant quand ils sont vides, coutent 5000 pesos (n’ayez pas peur cela fait 2€) et les bus bleus encore moins chers !

Dans les bus il y a des « rabatteurs » qui vous hèlent pour vous inciter à monter !

C’est en bus que nous partirons à Taganda. Nous sommes très déçus, c’est un attrape touristes sans intèrêt. La plage est sale et sans attrait, bateaux de pêche fatigués, filets empilés sur le sable…

Il y a des rabatteurs qui sont pesants et qui aimeraient nous faire prendre une barque pour visiter ce que nous avons déjà vu avec Ylang. Une seule petite rue où les boutiques de souvenirs alternent avec les restaurants.

Bref nous ne faisons qu’un « touch and go » puis retour à santa Marta pour le déjeuner !!

La seconde sortie sera pour Minca, village paisible à 14 km au sud est de Santa Marta.

Situé à 650m d’altitude nous échappons un peu à la chaleur suffocante. Nous prenons un taxi collectif (assez folklo) qui nous dépose au centre du village.

Puis une ballade jusqu’à une cascade.

Où nous déjeunerons : bon, local, pas cher, vue imprenable, que demander de mieux J

Ils ont beau être jeunes et beaux garçons, il n’y a que mon capitaine qui est assez costaud pour rester sous la cascade.

J’ai admiré ce jour là des plantes, qui gardent de l’eau à l’intérieur de chaque « pétale » : l’ingéniosité de la nature m’émerveillera toujours…

La troisième sortie sera pour les « cascadas Quebrada Valencia » à une 50ene de Km à l’est de Santa Marta. Nous prenons un bus « régulier » et admirons le paysage (à l’extérieur) et le spectacle (à l’intérieur). Il y a des habitués qui n’ont besoin que d’un regard pour que le bus s’arrête, ceux pour qui c’est visiblement un événement de sortir et sont sur leur 31, des mamans avec des enfants au regard timide…et debout dans l’allée un « charlatan » qui vente les avantages de son produit miracle en espérant que quelqu’un lui achète : nous avons eu une qui vendait un thé miracle, un qui vendait un produit qui soignait tout, de la prostate aux Pb oculaires en passant évidemment par les rhumatismes etc…, ou bien une jeune femme qui vendait tout simplement des bonbons.

Après 2h de ce spectacle, nous arrivons à destination.

Dommage que ce soit fermé, j’aurais bien pris une galletas avec du cacao.

On est en semaine et les seuls rencontres que nous ferons sont des chiens (qui viendront faire la ballade avec nous) et …

Ca a l’air tellement bon que cela donne (presque) envie J

La cascade est décevante, on est en saison sèche et il y a très peu d’eau.

Mais la ballade fut bien agréable.

Notre premier séjour en Colombie s’achève, mais sur la route du retour en France nous allons nous arrêter 3 jours à Bogota…à suivre…

Santa Marta pour les marins

-En Colombie nous devons passer par un agent pour faire notre entrée. Il parait qu’ils sont 2 à Santa Marta mais il est difficile de ne pas tomber sur Dino. Très vite j’ai compris qu’il serait impossible de comprendre à quelle sauce on allait être mangés. Il ne répond pas aux questions, surtout si elles sont d’ordre financier, ou quand il y répond, il se contredit à la visite suivante. C’est lui qui c’est occupé de notre premier « permis cruising », valable 2mois. Il nous demande de payer d’avance, met 10 jours à nous ramener un papier sans tampon et avec une faute d’orthographe sur le nom d’Ylang !! Il sait que nous prenons l’avion 3 jours plus tard… A notre retour de France nous sommes partis à la banque avec plusieurs navigateurs pour payer à nouveau ce fameux « cruising permis ». Là je me rends compte que les deux papiers n’ont rien à voir. Toujours pas de réponse quand je lui demande des explications.

Comme nous nous rendons à Carthagène, nous lui demandons un « zarpe » pour changer de zone. « Pas de Pb vous n’aurez rien à payer ». La veille au soir de notre départ, il nous fait des effets de manches en brassant des papiers, finit par nous laisser le zarpe de sortie et nous remplit tranquillement un reçu de 35$ !! Là c’est trop, j’explose : je lui demande le premier reçu de la banque( pas de réponse), lui demande la raison soudaine de ces 35$…il bredouille… et repart les mains vides fuyant ma colère J

Il brouille les pistes, n’écrit ni ne dit à l’avance les tarifs pour pouvoir les modifier à la tête du client. Ne faites pas comme nous l’erreur de le payer en avance et si vous y arrivez faites lui écrire les tarifs et les conditions avant de démarrer cela vous évitera des surprises.

-La marina est récente, mais apparemment ils ont des Pb d’entretien. Les employés sont très gentils et font au mieux. Nous avons bénéficié d’une remise de 20% (grâce à une pub sur un journal nautique Compas) et nous avons payé 23€/jour ce qui reste honnête. Une mention particulière pour Diana qui en plus de parler Français, est efficace, disponible et très agréable.

– Il y a un petit supermarché accessible à pied, mais en taxi demandez Ocean mall et vous aurez une galerie très moderne avec un grand supermarché.

– sur Noonsite il y a (en anglais) « Santa Marta for cruisers » qui donne de super infos.

– nous n’avons pas trouvé de magasin de pièces bateau ou technique.

– les taxis de ville sont très nombreux, jaunes et coutent quelque soit le trajet 5000pesos (soit 2€)

62.ARUBA

 

La traversée de Curaçao à Aruba se fait sous Parasailor, avec 18-20 nœuds de vent on est à 8.5 nœuds, le trajet est sympa mais l’affalage sportif. Nous arrivons par le sud de l’île, son coté industriel et notre première vision n’est pas terrible

Nous continuons jusqu’à Oranjestad la capitale. Après un repérage des lieux (marina)

nous allons nous mouiller un peu plus au sud dans le lagon à côté d’El Gecco. C’est un catamaran avec un couple d’américains que Martial a rencontré à St Martin. Neal nous accueille très gentiment et nous conseille d’aller voir les autorités tout de suite. Sur cette île pour faire notre « clear in » il faut amener le bateau sur un quai et ce sont les autorités qui se déplacent pour le visiter (éventuellement).

Il est 16h mais nous repartons vers la marina en appelant le maitre du port à la VHF. Après plusieurs appels infructueux il daigne nous répondre, dans un anglais incompréhensible (pour nous). Nous finissons par comprendre l’emplacement du fameux quai et nous nous y rendons. Le Pb est qu’il n’est pas du tout adapté à notre type de bateau (plaisance). C’est un quai en béton protégé par des énormes pneus (qui nous laissent des grosses traces noires sur la coque) et des bites d’amarrage bien trop éloignées pour nous.

Cette photo est prise au moment du départ, mais en plus à l’arrivée il y avait pas mal de vent. Difficulté à manœuvrer, sous le regard du « maitre de port » qui ne lève pas le petit doigt pour nous aider. Mes hommes courent partout, Adrien avec les défenses, Martial avec les amarres, moi à la barre. Dans la précipitation Adrien glisse et tombe à l’eau à l’arrière coté quai. Martial hurle pour que je laisse le moteur au point mort, Adrien remonte….nous l’avons échappé belle, sueurs froides, toujours sous l’œil impassible  du « maitre de port » !!

Une fois amarré commence le ballet des voitures : la douane passe, nous amène un papier à remplir et repart. Ils reviennent, prennent le papier rempli, repartent le tamponner et finissent par nous le ramener. Tout cela sans mettre un pied sur le bateau. Même « chorégraphie » pour l’immigration mais en plus long (leur bureau est plus loin apparemment). Nous sommes restés plus d’une heure à quai à se balloter en attendant qu’une voiture revienne !!Mon capitaine ne décolère pas : que de risques (pour le bateau et même pour l’équipage) pris et ils ne regardent même pas le bateau !! Nous décernons à Aruba la palme de la clearance la plus stupide.

 

Nous retournons nous mouiller à coté d’El Gecco à la nuit noire, dans moins de 1.5m d’eau : grosse tension à bord.

Notre mouillage se situe à l’intérieur d’un lagon au sud de la ville. A droite l’aéroport

A gauche le port de commerce et l’hôtel-marina qui nous fournira un wifi correct.

Derrière nous un chenal pour les navettes qui emmènent les touristes de l’hôtel à l’îlot, où ils ont une plage privée.

Devant une plage de sable blanc avec un restaurant (diffusant de la musique), assez courue par les locaux.

Autant dire que le niveau sonore était assez élevé : 6h30 club de natation des 3ieme âge qui crient et rient en nageant. Les navettes et scooteurs démarrent eux vers 9h, le resto devant nous met une musique d’ambiance L vers 11h et les avions atterrissent (à raison de un par quart d’heure) de midi jusqu’à la nuit noire !!

Aruba est l’ile la plus proche du Venezuela (17 milles soit environ 30 km) et qui plus est du golf de Maracaïbo. C’est un immense port naturel industriel et à notre arrivée une vingtaine de cargos stationnaient là (bien visibles á l’A.I.S) .

Les gardes côtes patrouillent très régulièrement : gros zodiac, avec une dizaine d’hommes équipés de gilets pare balles !! je pense que c’est à ce prix que la drogue et les clandestins se tiennent à distance….

Vous avez un aperçu de l’ambiance dans laquelle nous avons attendu (une quinzaine de jours) une fenêtre météo.

En effet la prochaine étape de notre voyage est la Colombie, mais pour cela il faut passer le Cabo de la Vela au nord de la Colombie, à la frontière vénézuélienne. Or ce cap a très mauvaise réputation, dû à une dépression qui a tendance à vivre là, couplée à une remontée des fonds brusque et importante qui lève des vagues dangereuses. Ce cap est surnommé le « cap Horn de la Caraïbe » c’est tout dire…

Un soir nous avons invité nos deux voisins El Gecco(américains) et Jammin'(hollandais). Neal Peterson a écrit un best seller sur sa vie et donne des conférences sur sa vie. Parcours de vie très différents, échanges tout en anglais où Martial et moi avons finit avec des nœuds dans la tête (vu notre niveau en anglais) mais nous avons passé une très bonne soirée.

Notre première sortie a été pour faire un tour en ville.

Nous remontons (en se bouchant le nez) une petite rivière pour laisser l’annexe.

Nous apprendrons par la suite que la marina dispose d’un ponton à dinghy beaucoup plus pratique.

Tout est fait pour les touristes (américains), les marques de luxe et les joailliers se succèdent.

 

Vision sympa de la marina :

Toutes les marques de restauration rapide américaine sont là, mais nous nous dirigeons vers un snack très authentique : les murs sont tapissés de dollars !!

Amateurs de wifi passez votre route…

A coté de notre mouillage, il y a un bar-grill installé sur un ponton que nous utilisons pour laisser l’annexe.

Sous le regard de Roger qui a élu domicile au bout du ponton.

A la tienne Roger…

Comme sur chaque île nous louons une voiture.

Elle est disponible à partir de 15h, nous nous dépêchons de faire une virée au sud

Cimetière d’animaux :

Les gens ne semblent pas être gênés par la proximité des usines, les maisons sont coquettes et tournées vers des horizons dégagés. Par contre la plage…

Une « petite » ancre dédiée aux marins disparus :

Nous finissons la journée dans un super marché étonnement très bien achalandé. (J’avais jamais vu autant de sorte de gouda : au cumin (bien sûr, aux graines de moutarde, au piment, aux clous de girofles, tomates, un bleu ?? etc…)

Nous avons laissé la voiture sur un parking devant le bateau pour la nuit et le lendemain nous la retrouvons emboutie à l’arrière !! cela nous vaudra 3 allers retour à l’agence, une déclaration chez les flics, des papiers et des palabres…heureusement que tout le monde parle anglais !

Nous profitons tout de même de cette journée pour visiter le National Park.

Là aussi à l’entrée du parc on nous donne une carte avec tous les points d’intérêts et nous circulons à notre rythme avec notre voiture. Nous traversons une succession de petites collines recouvertes de cactus.

pour arriver sur la façade est de l’île.

De ce coté là nous trouvons une jolie plage :

Cette plage alimente des dunes qui sont toujours en mouvements poussées par les vents dominants de Nord Est.

Ce phénomène est freiné par les racines.

Nous nous dirigeons vers une grotte, où nous attend un guide.

Notre guide nous montre des dessins d’indiens vieux de plus de 1000 ans.

Dans les années 1800 il y avait une plantation de cocos à coté et cette grotte servait d’habitation pour les esclaves. Des sièges sont taillés dans la roche à l’entrée.

Notre guide nous emmène vers un bassin d’eau douce, improbable dans cette zone désertique.

Où je me fais « nettoyer » les pieds par des petits poissons : séance de pédicure inattendue.

Une deuxième grotte : « Quadirikiri cave » du nom d’une princesse indienne enfermée là pour être tombée amoureuse d’un fermier blanc.

Un petit tour sur le point le plus haut de l’île : 188m tout de même J

Encore une petite dose de cactus et la visite est finie.

Le second dimanche, il y a régate et nous avons eu du spectacle : une des bouées était à quelques mètres derrière Ylang.

Les plus étonnants étaient ces maquettes :

On a cherché qui les télécommandait…en fait, personne ! Les propriétaires les posent à un bout de la baie et les récupèrent à l’autre bout. C’est sympa à regarder naviguer sauf quand c’est le 10ieme qui vient s’écraser sur Ylang…mon capitaine n’aime plus les maquettes L

Nous ferons une virée au nord ouest de l’île où Gégé notre voisin hollandais nous a dit qu’étaient les plus belles plongées. C’est là que se situent tous les grands hôtels et il y a tout pour amuser le touriste : parachute ascensionnel, scooters des mers, ballade en catamaran etc…

L’extrême nord est un peu plus préservé : California Lightouse

Il y a des bouées sur les sites de plongée et il faut prendre un ticket pour y accéder…

C’est une grande épave couchée sur le coté avec pas mal de vie dessus.

Nous ferons une deuxième plongée pratiquement en face du port de commerce, à l’extérieur du lagon.

Cette fois ci c’est une jolie petite épave.(photo du capitaine)

La fenêtre météo tant attendue arrive enfin, nous sommes prêts.

Malgré les demandes de Martial nous sommes obligés de repasser par « l’horrible quai » des autorités mais cela se passe mieux qu’à l’aller. Entre deux allers retours des douanes nous avons le temps de manger, d’admirer des manœuvres de super tankers de prés.

Et nous partons sans vent, au moteur direction la Colombie.

Partie technique

-Aruba est un état indépendant, avec sa propre monnaie. Mais partout vous avez le choix de payer en USD$, ou en Guilders. Attention de temps en temps ils vous rendent des pièces d’Aruba carrées !

-Ils parlent partout anglais, mais aussi espagnol, hollandais et papamiento.

– le clearance est gratuite mais vraiment pas pratique.

– derrière la marina il y a un shipchandler qui fait office de capitainerie/office du tourisme. La dame nous a renseignés avec beaucoup de gentillesse. Il y a un Budget marine dans une zone industrielle après l’aéroport, mais il faut une voiture pour y aller.

– à partir du mouillage, à 10mn à pieds direction l’aéroport, il y a plusieurs loueurs de voitures. Attention aux assurances, le notre n’avait qu’une assurance au tiers, heureusement que les réparations n’étaient pas importantes.

– il y a un super marché très bien achalandé au nord ouest d’Oranjestad. Il faut une voiture pour y aller à partir de notre mouillage ou de la marina. Nous sommes allés mouiller en face.

Avantage : c’est à 5mn à pied en suivant la route qui passe le long du « donjon ». Inconvénients : le fond n’est pas terrible pour mouiller(plateaux rocheux recouverts de très peu de sable) et c’est une zone de scooteurs de mer avec que des abrutis (et je suis polie) dessus.

-l’île est plus belle que Curaçao, plus propre, plus riche mais c’est surtout une halte pratique sur la route de la Colombie.